France, portrait social Édition 2019

Une édition avec des éclairages consacrés à l’évolution de la société française depuis 40 ans : démographie, évolution du temps de travail, mobilité sociale, inégalités de niveau de vie et redistribution, opinions et préoccupations des Français.

Insee Références
Paru le :Paru le19/11/2019
France, portrait social- Novembre 2019
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Seniors

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Paru le :19/11/2019

Au 1er janvier 2019, 13,4 millions de personnes résidant en France ont 65 ans ou plus, soit 20 % de la population. Cette proportion a progressé de 4 points en 20 ans et place la France au niveau de la moyenne de l’Union européenne. 57 % des seniors sont des femmes et, du fait de leur plus grande longévité, leur part croît avec l’âge : elles représentent 53 % des personnes âgées de 65 ans, mais près des deux tiers de celles de 85 ans et les trois quarts de celles de 95 ans.

La vie à domicile demeure le mode de vie majoritaire des seniors (96 % des hommes et 93 % des femmes en 2016), y compris parmi les nonagénaires (figure 1). Toutefois, des changements accompagnent l’avancée en âge, avec des différences importantes entre femmes et hommes. Les femmes, davantage touchées par le veuvage, vivent d’autant plus souvent seules qu’elles sont plus âgées : 28 % à 65 ans, 38 % à 75 ans et 55 % à 85 ans. Aux mêmes âges, cette part ne varie que de 18 % à 25 % pour les hommes, leur mode de vie majoritaire restant la vie en couple (75 % à 65 ans, 76 % à 75 ans et 64 % à 85 ans). Les hommes sont aussi deux fois moins souvent que les femmes amenés à vivre en ménage avec leurs enfants ou des proches autres que leur conjoint. L’hébergement en institution, plus fréquent pour les femmes, concerne une minorité de seniors à tous les âges (sauf à partir de 100 ans). Il progresse rapidement avec l’âge à partir de 80 ans : à 95 ans, 42 % des femmes et 27 % des hommes vivent en institution, contre respectivement 5 % et 4 % à 80 ans. L’âge à l’entrée en institution est en moyenne de 85 ans et 2 mois en 2015.

Figure 1a - Mode de cohabitation des femmes âgées de 65 ans ou plus en 2016

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Figure 1a - Mode de cohabitation des femmes âgées de 65 ans ou plus en 2016 (en %)
Âge Personnes vivant en couple et à domicile Personnes vivant seules à domicile Non en couple, en ménage avec d'autres personnes (y compris leurs enfants) Personnes vivant en institution
65 64 28 7 1
66 63 29 7 1
67 62 30 7 1
68 61 31 7 1
69 61 32 7 1
70 60 32 7 1
71 58 34 7 1
72 57 35 7 1
73 55 36 7 2
74 54 37 8 2
75 52 38 8 2
76 50 40 8 3
77 47 42 8 3
78 45 43 9 4
79 42 45 9 4
80 39 48 9 5
81 36 49 9 6
82 32 51 10 7
83 30 53 10 8
84 27 54 10 10
85 23 55 10 12
86 20 56 10 14
87 17 56 11 16
88 14 56 11 19
89 12 55 11 22
90 10 54 11 25
91 8 52 11 29
92 6 51 11 32
93 5 48 11 35
94 4 46 12 39
95 3 43 12 42
96 2 41 12 45
97 2 38 12 48
98 2 34 13 51
99 1 34 14 51
100 1 32 12 55
  • Note : âge révolu.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 65 ans ou plus.
  • Source : Insee, recensement de la population 2016 (exploitation complémentaire).

Figure 1a - Mode de cohabitation des femmes âgées de 65 ans ou plus en 2016

  • Note : âge révolu.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 65 ans ou plus.
  • Source : Insee, recensement de la population 2016 (exploitation complémentaire).

L’avancée en âge augmente le risque de perte d’autonomie des personnes. La perte d’autonomie découle naturellement d’une dégradation de leur état de santé, mais dépend également de leur environnement – aménagement du logement par exemple – pour faire face aux limitations fonctionnelles et aux restrictions d’activité qu’elles subissent. Le niveau d’autonomie peut être mesuré à l’aide de différents indicateurs, dont le  (GIR), qui détermine le droit à l’ (APA) et permet de définir les .

Sous l’effet du vieillissement de la population, la proportion de personnes dépendantes tend à augmenter dans le temps, mais les seniors sont dans l’ensemble autonomes jusqu’à un âge avancé. La part des bénéficiaires de l’APA augmente fortement à partir de 75 ans : de 2 % entre 70 et 74 ans fin 2017, elle passe à 6 % pour les 75 à 79 ans, 13 % pour les 80 à 84 ans, plus d’un quart pour les 85 à 89 ans, près de la moitié pour les 90 à 94 ans et les trois quarts pour les 95 ans ou plus (figure 2). Aux âges avancés, les femmes sont beaucoup plus fréquemment dans des situations de dépendance reconnues que les hommes, puisque 11 % d’entre elles perçoivent l’APA entre 75 et 84 ans et 40 % après 85 ans, contre respectivement 6 % et 27 % de leurs homologues masculins.

Figure 2 - Part des bénéficiaires de l'APA selon le sexe, l'âge et le lieu de résidence au 31 décembre 2017

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Figure 2 - Part des bénéficiaires de l'APA selon le sexe, l'âge et le lieu de résidence au 31 décembre 2017 (en %) - Lecture : au 31 décembre 2017, parmi les femmes âgées de 95 ans ou plus, 30,0 % bénéficient de l'APA et vivent en établissement et 44,6 % bénéficient de l'APA et vivent à leur domicile. Au total, 74,6 % des femmes âgées de 95 ans ou plus bénéficient de l’APA.
En établissement À domicile
65-69 ans
Femmes 1,0 0,4
Hommes 0,7 0,5
70-74 ans
Femmes 2,1 0,7
Hommes 1,2 0,7
75-79 ans
Femmes 5,1 1,9
Hommes 2,8 1,4
80-84 ans
Femmes 10,6 4,7
Hommes 5,9 3,2
85-89 ans
Femmes 18,0 12,3
Hommes 11,7 7,8
90-94 ans
Femmes 22,0 26,1
Hommes 16,7 18,8
95 ans ou plus
Femmes 30,0 44,6
Hommes 29,5 44,8
  • Lecture : au 31 décembre 2017, parmi les femmes âgées de 95 ans ou plus, 30,0 % bénéficient de l'APA et vivent en établissement et 44,6 % bénéficient de l'APA et vivent à leur domicile. Au total, 74,6 % des femmes âgées de 95 ans ou plus bénéficient de l’APA.
  • Champ : France métropolitaine, personnes âgées de 65 ans ou plus.
  • Sources : Drees, enquête Aide sociale 2017 ; Insee, estimations de population au 1er janvier 2018 (arrêtées fin 2018).

Figure 2 - Part des bénéficiaires de l'APA selon le sexe, l'âge et le lieu de résidence au 31 décembre 2017

  • Lecture : au 31 décembre 2017, parmi les femmes âgées de 95 ans ou plus, 30,0 % bénéficient de l'APA et vivent en établissement et 44,6 % bénéficient de l'APA et vivent à leur domicile. Au total, 74,6 % des femmes âgées de 95 ans ou plus bénéficient de l’APA.
  • Champ : France métropolitaine, personnes âgées de 65 ans ou plus.
  • Sources : Drees, enquête Aide sociale 2017 ; Insee, estimations de population au 1er janvier 2018 (arrêtées fin 2018).

À tous les âges, les bénéficiaires de l’APA sont plus souvent en institution qu’à domicile, sauf après 90 ans. De plus, six résidents en établissement sur dix sont fortement dépendants (GIR 1 et 2) (figure 3). A contrario, la dépendance forte concerne moins d’une personne dépendante sur cinq vivant à domicile.

Figure 3 - Répartition par GIR des bénéficiaires de l'APA à domicile et en établissement au 31 décembre 2017

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Figure 3 - Répartition par GIR des bénéficiaires de l'APA à domicile et en établissement au 31 décembre 2017 (en %)
GIR 1 GIR 2 GIR 3 GIR 4 Ensemble
En établissement
65-69 ans 14,3 38,9 17,5 29,2 100,0
70-74 ans 13,6 42,7 18,4 25,4 100,0
75-79 ans 15,5 45,8 16,8 21,9 100,0
80-84 ans 15,7 46,1 16,9 21,3 100,0
85-89 ans 15,6 43,7 17,5 23,2 100,0
90-94 ans 15,5 42,5 17,9 24,1 100,0
95 ans ou plus 18,5 41,6 17,6 22,3 100,0
À domicile
65-69 ans 1,2 13,3 18,2 67,3 100,0
70-74 ans 1,7 15,1 18,9 64,3 100,0
75-79 ans 2,2 15,8 19,6 62,4 100,0
80-84 ans 2,2 15,2 20,5 62,1 100,0
85-89 ans 2,2 15,9 22,7 59,2 100,0
90-94 ans 2,5 18,8 26,3 52,5 100,0
95 ans ou plus 4,2 25,0 28,3 42,5 100,0
  • Champ : France métropolitaine, personnes âgées de 65 ans ou plus.
  • Source : Drees, enquête Aide sociale 2017.

Définitions

Groupe iso‑ressources : c'est un indicateur du degré de dépendance, allant de 1 (très dépendant) à 6 (autonome) et résultant de l’évaluation par un professionnel (médecin, infirmier ou travailleur social). Est considérée comme personne âgée dépendante toute personne de 60 ans ou plus classée dans les GIR 1 à 4, ainsi reconnue comme ayant « besoin d’une aide pour l’accomplissement des actes essentiels de la vie ou dont l’état nécessite une surveillance régulière » (loi du 20 juillet 2001 relative à l’autonomie). À ce titre, elle se voit accorder le droit à l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), qui couvre une partie du coût d’une aide humaine pour les activités de la vie courante.

Allocation personnalisée d’autonomie (APA) : allocation permettant de couvrir une partie des dépenses liées à la perte d’autonomie. Elle est destinée aux personnes âgées de 60 ans ou plus qui ont besoin d’une aide pour l’accomplissement des actes essentiels de la vie (se lever, se laver, s’habiller, etc.) ou dont l’état nécessite une surveillance régulière.

Personne âgée dépendante : est considérée comme personne âgée dépendante toute personne de 60 ans ou plus classée dans les groupes iso-ressources 1 à 4.

Pour en savoir plus

Ouvrir dans un nouvel ongletL’aide et l’action sociales en France, coll. « Panoramas de la Drees ‑ Social », édition 2019.

« De 2,8 millions de seniors en 1870 en France à 21,9 millions en 2070 ? », in France, portait social, coll. « Insee Références », édition 2018.

« La durée de perception de l’allocation personnalisée d’autonomie : des profils de bénéficiaires très différents », Les Dossiers de la Drees n° 29, octobre 2018.

« Ouvrir dans un nouvel ongletLes personnes âgées dépendantes vivant à domicile en 2015. Premiers résultats de l’enquête CARE « ménages » », Études et Résultats n° 1029, Drees, septembre 2017.

Pour en savoir plus