France, portrait social Édition 2019

Une édition avec des éclairages consacrés à l’évolution de la société française depuis 40 ans : démographie, évolution du temps de travail, mobilité sociale, inégalités de niveau de vie et redistribution, opinions et préoccupations des Français.

Insee Références
Paru le :Paru le19/11/2019
France, portrait social- Novembre 2019
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Protection sociale en Europe

Insee Références

Paru le :19/11/2019

En 2016, la part des dans le produit intérieur brut (PIB) atteint en moyenne 28,1 % au sein de l’Union européenne (UE), en baisse de 0,3 point par rapport à 2015 (figure 1). Cette part est très variable selon les pays. En 2016, elle est la plus élevée en France (34,3 %) et dépasse 30 % au Danemark et en Finlande. A contrario, elle est inférieure à 21 % dans les pays de l’Est et ne dépasse pas 15 % en Roumanie. Ces écarts reflètent des différences de niveaux de vie, mais illustrent également la diversité des systèmes nationaux de protection sociale. Entre 2015 et 2016, la part des dépenses de protection sociale dans le PIB a baissé dans 17 des 28 pays de l’UE. Cette diminution atteint 1,4 point pour le Royaume‑Uni et 1,0 point pour le Danemark. À l’opposé, la Pologne affiche une hausse de 0,9 point et l’Estonie de 0,5 point. Elle est limitée à 0,1 point en France.

Figure 1Prestations sociales par groupe de fonctions en 2016

Prestations sociales par groupe de fonctions en 2016
Répartition des prestations sociales par principaux groupes de fonctions (en % du total des prestations) Dépenses totales de protection sociale (en % du PIB)
Vieillesse, survie Maladie, soins de santé Invalidité Famille, enfance Chômage Logement, exclusion sociale
Allemagne 38,7 34,9 8,1 11,4 3,5 3,4 29,4
Autriche 50,0 25,3 6,4 9,6 5,8 3,0 29,9
Belgique 44,9 26,6 8,6 7,5 9,1 3,3 29,6
Bulgarie 50,0 27,5 7,4 10,4 3,2 1,6 17,5
Chypre 56,2 18,6 4,2 7,1 5,5 8,4 19,1
Croatie 43,2 33,5 10,9 8,6 2,4 1,5 21,3
Danemark 42,8 20,7 13,1 11,4 4,7 7,4 31,1
Espagne 50,4 27,6 7,1 5,4 8,1 1,5 24,3
Estonie 41,8 29,8 11,4 13,0 2,9 1,1 16,6
Finlande 43,4 22,7 9,9 9,9 8,3 5,9 31,9
France 45,5 28,6 6,4 7,6 6,2 5,6 34,3
Grèce 65,1 20,5 5,9 4,0 3,7 0,9 26,2
Hongrie 50,0 27,6 6,3 11,9 1,7 2,4 19,1
Irlande 33,7 38,1 5,4 8,6 10,1 4,2 15,8
Italie 57,8 23,1 5,8 6,2 6,1 1,0 29,5
Lettonie 49,0 25,0 9,1 11,1 4,7 1,2 15,1
Lituanie 45,7 31,3 9,3 7,8 3,6 2,3 15,4
Luxembourg1 39,5 24,6 10,8 15,4 5,8 3,9 21,9
Malte 52,5 33,0 3,6 5,9 2,7 2,3 16,4
Pays-Bas 42,6 32,9 9,4 4,0 4,7 6,4 29,5
Pologne 55,6 23,2 6,7 12,8 0,9 0,8 20,3
Portugal 57,9 25,2 7,2 4,9 3,8 1,0 25,1
Rép. tchèque 47,0 32,4 6,4 8,9 2,6 2,8 18,9
Roumanie 54,6 27,1 6,9 9,6 0,6 1,2 14,6
Royaume-Uni 42,3 32,6 6,6 9,9 1,4 7,2 26,2
Slovaquie 45,0 32,5 8,8 9,0 3,0 1,7 18,3
Slovénie 48,1 33,3 5,4 7,5 2,6 3,2 23,3
Suède 43,2 25,9 10,9 10,3 3,5 6,2 29,6
UE 45,6 29,5 7,4 8,7 4,7 4,2 28,1
  • 1. Les données relatives au Luxembourg ne sont pas entièrement comparables aux autres pays car environ 40 % des bénéficiaires de prestations vivent en dehors du pays (travailleurs frontaliers notamment).
  • Source : Eurostat, Sespros (extraction des données en juillet 2019).

Les pensions de vieillesse et de survie (la survie recouvrant principalement les pensions de réversion) représentent presque partout le premier poste de dépenses de protection sociale. En 2016, les pensions représentent 46 % du total des versées dans l’UE. Cette part est particulièrement élevée dans les pays du sud de l’UE : en 2016, elle atteint 56 % à Chypre, 58 % en Italie et au Portugal et même 65 % en Grèce. Elle est aussi très élevée en Roumanie (55 %) et en Pologne (56 %). À l’autre extrémité, l’Irlande y consacre moins de 34 % de ses prestations sociales, en raison de la jeunesse de sa population. Avec 46 %, la France occupe une position intermédiaire.

Les dépenses de maladie et de soins de santé constituent le deuxième poste de dépenses. Leur part varie du simple au double : de 19 % à Chypre à 38 % en Irlande, en passant par 29 % en France. Les autres fonctions représentent des parts plus modestes et très variables selon les pays. Les prestations liées à l’invalidité représentent une assez faible part des dépenses en France. Elle y consacre 6 % de ses dépenses de protection sociale, se plaçant ainsi au 20e rang des pays européens, alors que cette part dépasse 13 % au Danemark. Les prestations chômage varient selon le taux de chômage et la générosité du système d’indemnisation. En 2016, la France y consacre 6 % de ses prestations sociales, contre 10 % pour l’Irlande et 1 % pour le Royaume‑Uni, la Pologne et la Roumanie.

Les recettes dites de protection sociale sont financées soit par des cotisations sociales, soit par des recettes fiscales, sous forme de et d’. En 2016, 18 pays de l’UE sur 28 financent majoritairement leur protection sociale par des cotisations sociales (figure 2). Cependant, la part des cotisations sociales a diminué depuis deux décennies dans certains pays, au profit d’un financement par des recettes fiscales qui ont une base d’imposition plus large que les cotisations sociales, assises sur les seuls revenus du travail. La France fait partie de ces pays depuis les années 1990 (création de la CSG en 1991, puis montée en puissance en 1998).

Figure 2Part des cotisations sociales dans les recettes de protection sociale en 2016

en %
Part des cotisations sociales dans les recettes de protection sociale en 2016 (en %)
Estonie 79,0
Lituanie 75,6
Rép. tchèque 73,8
Roumanie 70,2
Hongrie 69,5
Slovaquie 68,2
Slovénie 68,1
Pologne 67,1
Allemagne 65,0
Pays-Bas 63,0
Autriche 62,0
France 60,2
Belgique 59,2
Croatie 59,0
Lettonie 56,9
Espagne 55,7
Grèce 55,2
UE 54,4
Bulgarie 51,9
Italie 49,7
Luxembourg 49,4
Finlande 47,3
Suède 46,9
Portugal 45,3
Chypre 45,1
Malte 38,4
Irlande 38,4
Royaume-Uni 38,3
Danemark 16,8
  • Note : cotisations des employeurs et des personnes protégées (salariés, travailleurs indépendants, retraités ou autres personnes).
  • Source : Eurostat, Sespros (extraction des données en juillet 2019).

Figure 2Part des cotisations sociales dans les recettes de protection sociale en 2016

  • Note : cotisations des employeurs et des personnes protégées (salariés, travailleurs indépendants, retraités ou autres personnes).
  • Source : Eurostat, Sespros (extraction des données en juillet 2019).

Définitions

Les dépenses de protection sociale comprennent la fourniture des prestations sociales, les coûts administratifs et autres dépenses. La fourniture de prestations en représente l’essentiel.

Les prestations sociales sont des transferts versés à des individus ou à des familles afin de réduire la charge financière que représente la protection contre divers risques (vieillesse et survie, maladie et soins de santé, invalidité, famille et enfance, chômage, logement et exclusion sociale).

Les contributions publiques sont des versements de l’État et des collectivités locales aux régimes de protection sociale. Elles sont prélevées sur l’ensemble des recettes fiscales et ne constituent donc pas des recettes affectées.

Les impôts et taxes affectés désignent l’ensemble de la fiscalité affectée aux dépenses sociales, comme en France la contribution sociale généralisée (CSG), les taxes sur les tabacs et alcools, etc.

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