La guerre en Ukraine et ses conséquences sur le prix de l’énergie, des températures plus douces que l’année passée et le lancement d’un plan de sobriété en juin 2022 engendrent une baisse des consommations d’énergie en 2022 (figure 1).

Depuis 9 ans, la consommation brute de gaz régionale n’a jamais été aussi basse. Avec 18,4 TWh en 2022, la consommation baisse plus fortement dans la région (-19,0 %) qu’au niveau national (-9,8 %). En effet, le climat a été encore plus doux qu’ailleurs au regard de l’année 2021 : l’indice de rigueur climatique baisse de 20,0 % contre -16,7 % au niveau national.

Pour l’électricité, des facteurs supplémentaires contribuent à cette baisse : les tensions sur la production et l’ensemble des mesures prises pour éviter les coupures d’électricité. Avec 26,4 TWh en 2022, la consommation brute d’électricité régionale chute de -3,7 %, la baisse est sensiblement équivalente au niveau national (-3,9 %).

En 2022, 4,8 TWh d’énergie renouvelable sont injectés dans les réseaux publics de gaz et d’électricité de la région (figure 2). Par rapport à 2021, la progression est de 28,5 %. Cette hausse est portée par l’éolien (+29,3 %) qui représente 7,5 % de la production nationale. La mise en service progressive à partir de juin du premier parc éolien en mer français, à Saint-Nazaire, augmente considérablement les capacités de production et participe à ce résultat malgré une année particulièrement peu venteuse.

À l’échelle nationale, la production d’origine renouvelable totale diminue entre 2021 et 2022 (-2,7 %). La production hydraulique (-21,0 %) atteint son plus bas niveau depuis 2011 en raison des conditions climatiques exceptionnellement chaudes et sèches alors que cette filière est la plus importante dans la production électrique renouvelable nationale.

La production solaire photovoltaïque progresse, quant à elle, fortement. Avec 1 TWh injecté sur le réseau en 2022, elle est supérieure de 28 % à la production régionale 2021. Cette tendance est semblable à celle observée à l’échelle nationale où la production solaire augmente de 31 % (18,6 TWh) du fait de la hausse marquée des capacités de production et de l’ensoleillement exceptionnel enregistré à l’été 2022.

Les injections de biométhane sur le réseau de gaz naturel ne cessent de progresser : +61 % dans la région et +60 % à l’échelle nationale. Avec 0,5 TWh injecté sur les réseaux de gaz en 2022, la filière reste minoritaire dans le mix régional mais contribue à hauteur de 7 % des injections de biométhane nationales.

Les mois de juillet et août 2022 connaissent des épisodes de chaleurs exceptionnelles. Ces fortes chaleurs contribuent à la formation d’ozone dans l’air (figure 3). Sur le réseau de mesure, le niveau maximal atteint 174 µg/m³ à Bouaye en moyenne sur une heure sans dépasser le seuil d’information du public fixé à 180 µg/m³. Lors de 3 journées (17 juin, 18 juin et 12 août), des procédures préfectorales d’information ont été activées dans la région (déclenchement basé sur la prévision), contre aucune en 2020 et 2021 mais à trois reprises en 2019.

En août 2003, lors de l’épisode caniculaire, les niveaux de pollution par l’ozone étaient significativement plus élevés qu’en 2022 avec 10 jours de déclenchement de la procédure préfectorale d’information et un maximum horaire de 251 µg/m³. Depuis 2003, une baisse des concentrations des polluants précurseurs de l’ozone est enregistrée (oxydes d’azote et composés organiques volatils) et explique les niveaux moindres d’ozone durant la canicule de 2022.

La sécheresse et les épisodes de chaleurs de l’été sont également à l’origine de plusieurs incendies en Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Vendée et en Gironde entre mi-juillet et mi-août. L’influence de ces incendies sur les concentrations en particules de diamètre inférieur à 10 micromètres (PM10) et de diamètre inférieur à 2,5 micromètres (PM2.5) associées à des perceptions d’odeurs sont enregistrées dans les agglomérations de Nantes, Angers, Cholet, la Roche-sur-Yon et sur la commune de Baugé-en-Anjou. Quatre dépassements de la valeur guide de l’OMS en moyenne journalière de 15 µg/m³ sont constatés, en lien avec ces incendies, sans que le seuil de recommandation-information journalier de 50 µg/m³ ne soit franchi.

En 2022, l’indice de qualité de l’air est le plus souvent à un niveau moyen : entre 71 % et 79 % du temps selon les agglomérations (73 % pour Angers) (figure 4). Il atteint des qualificatifs dégradés à mauvais entre 70 jours (soit 19 % du temps à La Roche-sur-Yon) et 103 jours (soit 28 % du temps à Nantes). Ce nombre est en hausse de 10 à 25 jours par rapport à 2021. Il est la conséquence d’une élévation des particules fines PM2.5 au cours de l’hiver (mois de janvier et décembre) et au cours du printemps (mois de mars et avril) en lien avec le chauffage résidentiel, notamment au bois, le trafic routier, les épandages agricoles, et de l’ozone en été.

Si les pics de pollution sont plus fréquents en 2022 par rapport aux années précédentes, les niveaux moyens annuels sont stables ou en légère baisse par rapport à 2021 pour la plupart des polluants (sauf pour l’ozone qui augmente). L’amélioration générale observée depuis plusieurs années se confirme (figure 5), en lien avec les améliorations technologiques (à l’échappement des véhicules routiers, par exemple) et avec les effets des politiques nationales ou locales (limitation des émissions d’origine industrielle à l’initiative de l’État, place de la voiture en ville en lien avec les Plans de Déplacements Urbains mis en place par les collectivités, etc.).