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Insee Conjoncture Pays de la Loire · Juin 2023 · n° 44
Insee Conjoncture Pays de la LoireBilan économique 2022 - Pays de la Loire Une économie ligérienne résiliente dans un contexte mondial incertain

En 2022, le produit intérieur brut français ralentit à +2,5 %, affecté par les contraintes sanitaires, notamment en Chine ainsi que la guerre en Ukraine et ses conséquences sur le niveau des prix qui freine la consommation des ménages. Dans les Pays de la Loire, l’économie se montre particulièrement résiliente dans ce contexte mondial. L’emploi ralentit sensiblement mais continue de progresser au même rythme qu’en France. La région compte ainsi 1,57 million d’emplois en fin d’année, soit 5,5 % de plus que son niveau d’avant-crise de fin 2019. Le nombre d’embauches dans la région atteint l’un de ses niveaux les plus importants depuis l’an 2000 et le nombre d’entrées en apprentissage continue d’augmenter fortement. Le taux de chômage recule de nouveau en 2022 et s’établit à 5,8 %, son plus bas niveau depuis le 2e trimestre 2008, plaçant les Pays de la Loire au 1er rang des régions françaises ayant le plus faible taux de chômage, à égalité avec la Bretagne. Le recours à l’activité partielle poursuit sa décrue entamée en 2021. Les créations d’entreprises se stabilisent mais atteignent un nouveau record. Les défaillances augmentent fortement mais restent nettement inférieures à leur niveau d’avant-crise. Les échanges commerciaux sont en hausse mais le solde commercial se dégrade fortement et atteint un niveau historique en raison de l’augmentation des importations d’hydrocarbures naturels. Les mises en chantier sont en légère hausse, tandis que les permis de construire sont en recul. Dans les transports, la crise énergétique et le manque de conducteurs routiers pèsent sur la circulation des biens et des personnes. Les marchés agricoles sont à nouveau fragilisés par les conséquences de la guerre en Ukraine et des conditions météorologiques hors normes. Le tourisme ligérien confirme son dynamisme et rebondit après deux années marquées par la crise sanitaire. Malgré un contexte économique difficile, l’activité salariée continue de progresser dans tous les secteurs, y compris dans l’industrie qui dépasse son niveau d’avant-crise en fin d’année.

Insee Conjoncture Pays de la Loire
No 44
Paru le :Paru le01/06/2023

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2022 publiés par l'Insee.

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Synthèse régionale - Contexte national Bilan économique 2022

Yohann Rivillon, Jules Baleyte, Jérémy Marquis (Insee)

Insee Conjoncture Pays de la Loire

No 44

Paru le :01/06/2023

Synthèse régionale - Une économie ligérienne résiliente dans un contexte mondial incertain

Après un net rebond en 2021, la croissance est affectée en 2022 par une nouvelle vague épidémique de Covid-19 en début d’année et par la guerre en Ukraine. Le produit intérieur brut (PIB) français résiste mais ralentit, à +2,5 % en 2022, après +6,4 % en 2021. Si au 1er semestre la croissance bénéficie du rebond d’activité enregistré au cours de la seconde moitié de l’année 2021 « en sortie de crise sanitaire », la croissance ralentit aux 3e et 4e trimestres. Elle est affectée notamment par un net recul de la consommation des ménages dans un contexte de forte inflation. En effet, l’inflation se hisse à des niveaux inédits en près de 40 ans.

Dans les Pays de la Loire, l’économie se montre résiliente malgré ce climat incertain. L’activité salariée dans la région est plus dynamique qu’au niveau national. Elle dépasse nettement son niveau d’avant-crise sanitaire dans tous les secteurs, hormis dans l’industrie qui pâtit particulièrement des difficultés d’approvisionnement et de la forte hausse des prix de l’énergie. L’emploi continue de progresser, au même rythme qu’au niveau national et dépasse nettement son niveau de 2019. La région affiche le plus faible taux de chômage de France, à égalité avec la Bretagne. Le nombre d’embauches en contrats à durée indéterminée atteint un record dans la région. Si le rythme des créations d’entreprises se stabilise, le nombre de créations atteint toutefois un niveau historique.

L’activité continue de progresser malgré un contexte économique difficile

Après un rebond en 2021, l’activité économique continue de progresser en 2022 dans un climat économique incertain marqué par une inflation croissante. Mesurée par le nombre d’heures de travail payées par les employeurs (donc hors activité partielle), l’activée salariée dans la région dépasse ainsi sur l’ensemble de l’année de 4,7 % son niveau d’avant-crise de 2019 (après +0,3 % en 2021). En France, la hausse est moins prononcée : +3,3 %.

Après un rebond d’activité au second semestre 2021, le mois de janvier 2022 est caractérisé par l’apparition du variant Omicron et ses conséquences, dont la mise en place du passe vaccinal. Si la plupart des restrictions sanitaires sont levées à partir de février, le déclenchement de la guerre en Ukraine accroît les difficultés d’approvisionnement et entraîne le renchérissement des matières premières, notamment énergétiques. L’activité au 1er semestre se maintient cependant à un niveau supérieur à son niveau d’avant-crise de 2019 : +4,5 %, contre +3,2 % en France. Le second semestre est marqué par la persistance des tensions sur les prix et sur les approvisionnements notamment énergétiques ainsi que par les difficultés de recrutement qui viennent accroître les contraintes de production. Les comportements de sobriété, ainsi que les températures clémentes de fin d’année permettent d’éviter une pénurie et des coupures d’électricité. L’activité reste ainsi dynamique et dépasse de 4,9 % son niveau d’avant-crise au second semestre (contre +3,4 % en France).

Au 1er trimestre 2023, l’activité dans la région accélérerait, à +7,5 % par rapport au 1er trimestre 2019, contre +5,6 % en France.

Le tertiaire marchand reste le principal contributeur à la hausse d’activité (figure 1). Sur l’ensemble de l’année, il dépasse de 7,3 % son niveau d’avant-crise (soit 3,1 points de plus qu’en France). Le tertiaire non marchand se situe également à un niveau bien supérieur à celui d’avant-crise (+4,7 %, contre +3,3 % en France).

L’industrie est le seul secteur qui reste sous non niveau d’avant-crise en 2022 même si la situation dans les Pays de la Loire est légèrement plus favorable (-0,7 %, contre -1,4 % en France). Le secteur reste affecté par les difficultés persistantes d’approvisionnement, en particulier dans les matériels de transport (-5,0 % en 2022). Les contraintes énergétiques affectent les autres branches industrielles, parmi lesquelles figurent les branches les plus énergivores, (industrie chimique, métallurgie, bois et papier, etc.). L’activité dans l’industrie se redresse cependant en fin d’année et dépasserait son niveau d’avant-crise au 1er trimestre 2023.

En 2022, le secteur de la construction se situe à 3,8 % au-dessus de son niveau d’avant-crise. L’activité y est cependant moins dynamique au second semestre en raison notamment de difficultés de recrutement. Ce ralentissement se confirmerait au 1er trimestre 2023.

Figure 1Contributions sectorielles mensuelles à l’évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l’année 2019 − Pays de la Loire

(en %)
Contributions sectorielles mensuelles à l’évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l’année 2019 − Pays de la Loire ((en %))
Date Construction Industrie Tertiaire marchand Tertiaire non marchand
janv. 2021 0,5 -1,5 -1,4 0,3
févr. 2021 0,3 -1,0 -1,7 0,3
mars 2021 0,3 -0,8 -1,3 0,5
avr. 2021 0,2 -1,2 -3,6 0,1
mai 2021 0,0 -1,5 -1,9 0,3
juin 2021 0,5 -0,4 1,4 0,4
juil. 2021 0,2 -0,9 1,6 0,3
août 2021 -0,1 -0,6 1,8 0,5
sept. 2021 0,4 -0,5 2,3 0,5
oct. 2021 0,3 -0,7 2,4 0,3
nov. 2021 0,4 -0,1 3,0 0,5
déc. 2021 0,1 -0,3 2,9 0,5
janv. 2022 0,6 -0,9 2,8 0,4
févr. 2022 0,5 -0,3 3,8 0,5
mars 2022 0,6 0,0 4,4 0,7
avr. 2022 0,2 -0,7 3,4 0,5
mai 2022 0,5 -0,5 3,9 0,7
juin 2022 0,5 0,2 4,5 0,7
juil. 2022 0,1 -0,9 3,1 0,5
août 2022 0,1 0,1 4,0 0,8
sept. 2022 0,6 0,3 4,2 0,9
oct. 2022 0,2 -0,2 3,8 0,6
nov. 2022 0,4 0,5 4,4 0,8
déc. 2022 0,1 0,2 4,1 0,8
janv. 2023 0,6 0,3 5,4 1,0
févr. 2023 0,6 0,4 5,6 0,9
mars 2023 0,6 0,6 5,5 0,9
  • Notes : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré. Une évolution peut être décomposée en la somme des contributions de ses différentes composantes, positives ou négatives. Ici, l’évolution des heures rémunérées par rapport à 2019 est décomposée selon ses contributions sectorielles. La somme de ces contributions (en points de pourcentage) correspond à l’évolution totale (en pourcent).
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 1Contributions sectorielles mensuelles à l’évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l’année 2019 − Pays de la Loire

  • Notes : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré. Une évolution peut être décomposée en la somme des contributions de ses différentes composantes, positives ou négatives. Ici, l’évolution des heures rémunérées par rapport à 2019 est décomposée selon ses contributions sectorielles. La somme de ces contributions (en points de pourcentage) correspond à l’évolution totale (en pourcent).
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

L’emploi reste dynamique, les créations d’entreprises se stabilisent

En 2022, l’emploi dans les Pays de la Loire reste dynamique mais ralentit sensiblement (+1,4 %, après +3,8 % en 2021) dans le sillage de l’activité économique. L’évolution est du même ordre en France (+1,3 %). La région compte ainsi 1,6 million d’emplois en fin d’année, 5,5 % de plus que son niveau d’avant-crise fin 2019. Le nombre d’embauches dans la région atteint un de ses niveaux les plus importants depuis l’an 2000. Pour la première fois, davantage de contrats à durée indéterminée (CDI) que de contrats à durée déterminée (CDD) sont conclus au cours de l’année.

Les créations d’entreprises se stabilisent (+0,5 %) mais atteignent un nouveau record. Les créations de sociétés sont les plus dynamiques en 2022 : leur nombre s’accroît de 7,2 %. En volume, les créations d’entreprises sont portées dans la région par les immatriculations sous le régime de micro-entrepreneur. Les créations d’entreprises individuelles, quant à elles, se replient. Les défaillances sont en forte hausse, mais elles restent nettement inférieures à leur niveau d’avant-crise.

Les échanges commerciaux augmentent fortement mais le rebond des importations est nettement plus marqué que celui des exportations. Si ces dernières sont particulièrement dynamiques pour les produits pétroliers raffinés et pour les navires et bateaux, elles restent en deçà de leur niveau d’avant-crise pour les produits de la construction aéronautique et spatiale. Le solde commercial se dégrade ainsi fortement et atteint un niveau historique de -16,3 milliards d’euros.

L’emploi accélère dans l’industrie et marque le pas dans la construction

En 2022, l’emploi dans l’industrie reste dynamique malgré des difficultés d’approvisionnement persistantes et la hausse des coûts de l’énergie qui perturbent les capacités de production. Hors intérim, l’emploi industriel progresse de 1,8 %, après +1,6 % en 2021 et dépasse nettement son niveau d’avant-crise. En France, l’augmentation est légèrement plus faible (+1,6 %). La hausse de l’emploi industriel est, en volume, principalement portée par deux secteurs, qui sont également les plus dynamiques : les biens d’équipement et les autres branches industrielles. La situation est également favorable dans la cokéfaction et le raffinage ainsi que dans les matériels de transport où l’emploi et les exportations progressent. En revanche, l’emploi dans l’industrie agroalimentaire recule légèrement.

L’emploi dans la construction marque le pas en 2022 : +0,2 %, après +3,9 % en 2021, sous l’effet conjugué du ralentissement de l’activité et des difficultés de recrutement. Dans un contexte de hausse des prix et des taux d’intérêt, les ventes de logements neufs reculent fortement (-25,8 %). Si les mises en chantier sont en légère hausse (+2,0 %), les permis de construire reculent de 4,9 %.

Le tertiaire marchand continue de progresser malgré le net ralentissement de l’intérim

En 2022, l’emploi dans le tertiaire marchand reste dynamique (+2,2 %) malgré le net ralentissement de l’intérim (+0,4 %, après le fort rebond de +14,7 % en 2021). En France, la hausse est moindre (+2,0 %).

Hors intérim, l’emploi du secteur tertiaire marchand augmente à un rythme proche du niveau national (+2,2 % dans la région contre +2,3 % en France).

L’emploi augmente dans tous les secteurs. Il est particulièrement dynamique dans l’information communication. En volume, il est le 2e contributeur à la hausse de l’emploi du secteur tertiaire marchand derrière les services aux entreprises.

L’emploi dans les transports augmente de 0,8 % et dépasse de 2,5 % son niveau d’avant-crise. Cependant, l’activité dans les transports est affectée par la crise énergétique et le manque de conducteurs routiers. Les flux de transport de marchandises sur les routes de la région sont les plus faibles des six dernières années tandis que l’activité du port de Nantes Saint-Nazaire connaît un rebond exceptionnel, porté par la reprise des entrées de pétrole, de gaz et de charbon. Le transport urbain augmente mais ne retrouve pas son niveau d’avant-crise. Le transport aérien peine à retrouver sa clientèle d’affaires, en raison notamment du développement des réunions en visioconférence : la fréquentation de l’aéroport de Nantes demeure inférieure de 20 % à celle de 2019.

Dans le commerce, l’emploi progresse de 0,9 % et dépasse amplement son niveau d’avant-crise de 2019. Les ventes de voitures neuves se replient sous l’effet de l’allongement des délais de livraisons et atteignent le plus bas niveau depuis 1997. En revanche, la mutation du parc énergétique se poursuit avec des ventes de voitures électriques toujours en hausse.

Le tourisme ligérien confirme son dynamisme et rebondit après deux années marquées par la crise sanitaire. La hausse de fréquentation touristique est portée principalement par les campings tandis que la fréquentation hôtelière reste en retrait de son niveau d’avant-crise .

Des marchés agricoles à nouveau fragilisés

En 2022, les exploitants agricoles subissent les conséquences de la guerre en Ukraine et des conditions météorologiques hors normes. Les cultures souffrent d’une sécheresse historique qui provoque une chute des rendements en céréales d’été. La guerre en Ukraine bouleverse les marchés des céréales, les cours des graines et de l’alimentation animale s’envolent. Le marché des fruits est à la peine dans un contexte inflationniste qui freine la consommation. La récolte viticole est déficitaire mais de qualité. Les éleveurs sont confrontés à une hausse inédite des coûts de production qui génère la mise en place de dispositifs d’aide d’urgence pour la filière porcine. La filière avicole est, en outre, touchée par une grave crise d’épizootie de grippe aviaire.

Nouvelle dynamique régionale des crédits à la clientèle non financière

En 2022, les encours de crédits distribués à la clientèle non financière des Pays de la Loire enregistrent la plus forte progression régionale (+6,8 %) et atteignent 140,2 milliards d’euros. Les crédits immobiliers, principal segment en volume, augmentent de 6,5 %, une croissance supérieure au niveau national qui confirme la bonne dynamique démographique ligérienne. Deuxième segment en volume, les crédits à l’équipement accélèrent. En revanche, la hausse des crédits de trésorerie est plus modeste tandis que les comptes ordinaires débiteurs et les créances commerciales sont en forte hausse.

Nouvelle baisse du nombre de demandeurs d’emploi, du taux de chômage et du recours à l’activité partielle

Le taux de chômage recule de nouveau en 2022 (-0,3 point, après -0,8 point en 2021). Il s’établit ainsi à 5,8 %, soit son plus bas niveau depuis le 2e trimestre 2008, plaçant les Pays de la Loire au 1er rang des régions françaises ayant le plus faible taux de chômage, à égalité avec la Bretagne. En France, il recule également de 0,3 point, s’établissant à 7,2 % de la population active.

En 2022, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) diminue de nouveau fortement (-11,5 %, après -16,5 % en 2021). En incluant les personnes exerçant une activité réduite (catégories B et C), la région compte 282 000 demandeurs d’emploi en 2022, soit une baisse de 6,8 %.

Le nombre d’entrées en alternance, et notamment en apprentissage, continue d’augmenter fortement.

Après une explosion en 2020, le recours à l’activité partielle poursuit sa décrue entamée en 2021.

Loire-Atlantique : département moteur de la croissance de l’emploi

En 2022, en Loire-Atlantique, l’activité dépasse de 5,3 % son niveau d’avant-crise de 2019 (après +0,1 % en 2021), soit un peu plus qu’au niveau régional (+4,7 %). Si le secteur tertiaire marchand reste le premier contributeur à la hausse d’activité, notamment grâce au dynamisme des services aux entreprises et de l’information-communication, l’activité dépasse désormais son niveau d’avant-crise dans tous les grands secteurs, y compris dans l’industrie (+0,3 %, après -3,1 % en 2021). La hausse de l’emploi est également plus élevée qu’au niveau régional (+1,8 %, contre 1,4 %), portée là aussi par le tertiaire marchand (+2,7 %) qui contribue à près de 3/4 à la hausse de l’emploi, par l’intérim (+5,5 %) et par l’emploi industriel (+1,7 %). L’emploi progresse dans tous les secteurs, hormis dans le secteur tertiaire non marchand où il est quasi stable (-0,1 %). La progression du nombre de CDI signés en Loire-Atlantique (+ 19,7 %) est plus importante que dans les autres départements. Le taux de chômage (5,5 %) y est légèrement inférieur au niveau régional (5,8 %). La Loire-Atlantique est le seul département où les créations d’entreprises diminuent (-2,4 %). En revanche, les défaillances y progressent moins fortement qu’au niveau régional.

Une moindre croissance de l’emploi en Maine-et-Loire, mais une activité plus dynamique

En Maine-et-Loire, l’activité est plus dynamique qu’au niveau régional : +5,5 % par rapport à 2019, contre +4,7 % pour la région, et après +1,3 % en 2021. Le tertiaire marchand (en particulier les services aux entreprises et le commerce), et dans une moindre mesure le tertiaire non marchand sont les principaux contributeurs à cette hausse d’activité. L’activité dépasse son niveau d’avant-crise dans tous les grands secteurs, y compris dans l’industrie (+0,4 %). En revanche, la hausse de l’emploi est légèrement inférieure à la hausse régionale : +1,1 %, contre 1,4 %, pénalisée par une baisse marquée de l’emploi intérimaire (-7,1 %). L’emploi augmente dans tous les autres secteurs, la hausse étant principalement portée par le tertiaire marchand hors intérim et par l’industrie. En Maine-et-Loire, la hausse du nombre de CDI signés en 2022 (+13,5 %) est un peu moins marquée qu’au niveau régional (+16,4 %) et le taux de chômage reste un peu plus élevé (6,4 %, soit +0,6 point de plus qu’en moyenne régionale). Les créations d’entreprises sont stables et les défaillances augmentent moins que dans les autres départements.

Vendée : une activité portée par un secteur tertiaire marchand particulièrement dynamique

L’activité est plus dynamique en Vendée que dans les autres départements (+5,7 %). L’activité y est principalement portée par un secteur tertiaire marchand particulièrement dynamique (+9,7 %), notamment dans les services aux entreprises, le commerce et l’hébergement-restauration. L’activité dépasse également son niveau d’avant-crise dans le tertiaire non marchand et dans la construction où la hausse est un peu plus élevée que dans les autres départements. En revanche, elle reste légèrement inférieure à son niveau de 2019 dans l’industrie (-0,8 %), en particulier dans les secteurs des matériels de transport et des autres branches industrielles. En Vendée, l’emploi augmente à un rythme proche du niveau régional (+1,5 % contre +1,4 %). Si la hausse de l’emploi est très marquée dans l’industrie (+2,7 %), ainsi que dans les secteurs tertiaires marchand et non marchand, l’emploi recule dans l’intérim et dans la construction. En 2022, les CDI progressent à un rythme proche du niveau régional et le taux de chômage reste parmi les plus bas de France (5,1 %, soit le 4e plus bas taux des départements français, à égalité avec la Manche et les Deux-Sèvres). Les créations d’entreprises sont en hausse de 3,2 % alors qu’elles sont stables au niveau régional. En revanche, les défaillances augmentent plus fortement (+70,2 % contre +48,7 % pour la région), elles restent néanmoins inférieures à leur niveau d’avant-crise.

Activité et emploi moins dynamiques en Mayenne, mais un taux de chômage au plus bas

En 2022, l’activité rebondit en Mayenne : +2,1 % par rapport à 2019, après -0,4 % en 2021. Cependant, la hausse d’activité reste nettement inférieure à la moyenne régionale (+4,7 %) en raison d’un secteur tertiaire marchand moins dynamique que dans les autres départements, mais aussi d’un secteur industriel où l’activité reste en deçà de son niveau d’avant-crise (-2,7 %). Le secteur des matériels de transport (-17,4 % par rapport à 2019), qui souffre encore de difficultés d’approvisionnement, et celui des autres branches industrielles, parmi lesquelles figurent les branches les plus énergivores particulièrement exposées aux contraintes énergétiques, sont les principaux contributeurs à la baisse d’activité industrielle. La Mayenne est le département ligérien où l’emploi augmente le moins (+0,7 %) en raison du faible dynamisme du tertiaire marchand hors intérim et de l’industrie, mais surtout de la plus forte baisse régionale de l’emploi intérimaire (-8,6 %). En revanche, l’emploi dans la construction progresse plus que dans les autres départements malgré le recul du nombre de logements commencés. Les CDI signés en 2022 progressent à un rythme moindre qu’au niveau régional (+11,4 % contre +16,4 %). En revanche, le taux de chômage (4,9 %) est le plus faible de la région et le 3e plus bas de France. Les créations d’entreprises sont plus dynamiques en Mayenne portées par les créations de sociétés. La hausse des défaillances est plus importante qu’au niveau régional.

Sarthe : une hausse de l’emploi proche du niveau régional, mais une activité bien moins dynamique

Malgré un net rebond en 2022 (+1,8 % par rapport à 2019, après -1,6 % en 2021), la hausse d’activité dans la Sarthe est inférieure à celle des autres départements ligériens. La moindre dynamique du tertiaire marchand (pénalisé notamment par un recul dans le secteur des activités immobilières), ainsi qu’une activité qui reste inférieure à son niveau d’avant-crise dans l’industrie (-2,4 %), en particulier dans le secteur des matériels de transport (-16,6 %), expliquent cette évolution plus modérée. L’emploi dans la Sarthe (+1,2 %) augmente un peu moins fortement qu’en moyenne régionale (+1,4 %). Si la Sarthe est le seul département où l’emploi augmente dans tous les secteurs, la hausse est plus timide dans le tertiaire marchand hors intérim et dans l’industrie. En revanche, l’emploi intérimaire y est nettement plus dynamique qu’au niveau régional (+4,3 %, contre +0,4 %), mais le nombre de CDI progresse moins que dans les autres départements. Le taux de chômage (7,0 %) reste le plus élevé de la région mais légèrement inférieur au niveau national (7,2 %). Les créations d’entreprises augmentent de 5,2 % dans la Sarthe alors qu’elles sont stables dans la région. En revanche, les défaillances y augmentent plus fortement que dans les autres départements (+75,0 %), elles restent néanmoins sous leur niveau d’avant-crise de 2019.

Contexte national - Confrontée à la persistance des restrictions sanitaires en Chine et à la guerre en Ukraine, l’économie mondiale a nettement ralenti en 2022

Au cours de l’année 2022, l’économie mondiale a été confrontée à de multiples contraintes, expliquant de fait le fort ralentissement de l’activité au fil des trimestres dans les principales économies (figure 2). En premier lieu, la contrainte sanitaire a continué de peser sur l’activité mondiale : ce fut le cas en Europe au premier trimestre en raison de la vague épidémique liée au variant Omicron, mais aussi et principalement en Chine où, en conséquence de la stratégie « zéro-Covid », des confinements drastiques ont été imposés au cours de l’année, avant la levée complète des restrictions début décembre. De plus, le déclenchement de la guerre en Ukraine, fin février, a accentué le renchérissement des matières premières, notamment énergétiques, et fait craindre de nouvelles difficultés d’approvisionnement en Europe. La production manufacturière européenne a toutefois plutôt résisté au renchérissement des intrants énergétiques, avec un recul concentré sur les branches les plus énergo-intensives.

Les progressions du PIB enregistrées sur l’ensemble de l’année 2022 (de +1,9 % en Allemagne à +5,5 % en Espagne pour les principales économies européennes, +2,1 % aux États-Unis et +3,0 % en Chine) s’expliquent ainsi en grande partie par les élevés à la fin 2021, résultant du rattrapage post-covid au cours de l’année 2021.

Figure 2Variations trimestrielles du PIB dans les principales économies

(en %)
Variations trimestrielles du PIB dans les principales économies ((en %)) - Lecture : au quatrième trimestre 2022, le PIB des États-Unis a progressé de 0,6 %.
Trimestre Allemagne Espagne États-Unis France Italie Royaume-Uni
2021T1 -1,5 -0,2 1,5 0,0 0,5 -1,1
2021T2 1,9 1,4 1,7 1,0 2,5 6,5
2021T3 0,8 3,1 0,7 3,1 2,9 1,7
2021T4 0,0 2,3 1,7 0,5 0,9 1,5
2022T1 1,0 -0,4 -0,4 -0,1 0,1 0,5
2022T2 -0,1 2,5 -0,1 0,5 1,1 0,1
2022T3 0,5 0,4 0,8 0,2 0,4 -0,1
2022T4 -0,5 0,4 0,6 0,0 -0,1 0,1
  • Dernier point : quatrième trimestre 2022, données arrêtées au 30 mai 2023.
  • Lecture : au quatrième trimestre 2022, le PIB des États-Unis a progressé de 0,6 %.
  • Source : Insee, Destatis, Istat, INE, ONS, BEA, NBSC.

Figure 2Variations trimestrielles du PIB dans les principales économies

  • Dernier point : quatrième trimestre 2022, données arrêtées au 30 mai 2023.
  • Lecture : au quatrième trimestre 2022, le PIB des États-Unis a progressé de 0,6 %.
  • Source : Insee, Destatis, Istat, INE, ONS, BEA, NBSC.

En France, le PIB a augmenté de 2,5 %, après +6,4 % en 2021. Cette croissance ne dépasse l’acquis de croissance à fin 2021 que de 0,4 point : en trimestriel, le niveau du PIB au quatrième trimestre 2022 est à peine supérieur au niveau du quatrième trimestre 2021. Si la production manufacturière a résisté aux difficultés d’approvisionnement et au renchérissement des intrants, avec une activité en hausse de 1,0 % en moyenne sur l’année, celle de la construction, également soumise à de fortes difficultés de recrutement, a diminué de 0,2 %. En outre, la production d’électricité a été fortement pénalisée par de nombreuses maintenances de centrales nucléaires : l’activité de la branche « énergie, eau, déchets » a ainsi diminué de 10,3 % en 2022 par rapport à 2021, contribuant pour -0,3 point à l’évolution totale de l’activité. Les services marchands, qui étaient restés affectés en 2021 par des restrictions sanitaires, ont bénéficié d’un potentiel de rattrapage important et ont crû de 4,5 % sur l’année.

L’inflation, en forte augmentation, a rogné le pouvoir d’achat des ménages

Le contexte géopolitique a ainsi amplifié les tensions inflationnistes déjà présentes en 2021 à la suite de la reprise post-Covid. Les prix ont ainsi atteint en 2022 des niveaux très élevés dans les économies occidentales. L’inflation, en glissement annuel, s’est élevée jusqu’à 9,1 % aux États-Unis (en juin), 11,1 % au Royaume-Uni (en octobre) et 12,6 % en Italie (en novembre). En France, l’inflation se situait à 2,9 % sur un an en janvier 2022, tirée par les prix de l’énergie. Elle s’est progressivement hissée à environ 6 % sur un an en fin d’année, avec une diffusion à l’ensemble des produits de consommation, en particulier alimentaires (figure 3).

Figure 3Inflation en France et contributions par poste

(glissement annuel de l’indice des prix à la consommation, en %, et contribution par poste, en points)
Inflation en France et contributions par poste ((glissement annuel de l’indice des prix à la consommation, en %, et contribution par poste, en points)) - Lecture : en décembre 2022, les prix à la consommation ont augmenté de 5,9 % par rapport à décembre 2021 ; l’alimentation a contribué à cette hausse à hauteur de 2,0 points.
Date Alimentation Énergie Produits manufacturés Services Tabac Ensemble Ensemble sous-jacent
janv. 2019 0,4 0,2 -0,1 0,5 0,3 1,2 0,6
févr. 2019 0,5 0,3 -0,1 0,4 0,3 1,3 0,7
mars 2019 0,4 0,4 -0,1 0,3 0,2 1,1 0,5
avr. 2019 0,4 0,4 -0,1 0,5 0,2 1,3 0,7
mai 2019 0,4 0,3 -0,2 0,3 0,2 0,9 0,5
juin 2019 0,4 0,2 -0,2 0,6 0,2 1,2 0,9
juil. 2019 0,5 0,1 -0,2 0,5 0,2 1,1 0,9
août 2019 0,5 0,1 -0,2 0,5 0,2 1,0 0,7
sept. 2019 0,3 0,0 -0,2 0,6 0,2 0,9 0,9
oct. 2019 0,3 -0,1 -0,1 0,6 0,2 0,8 1,0
nov. 2019 0,3 -0,1 -0,2 0,6 0,3 1,0 0,9
déc. 2019 0,3 0,2 -0,1 0,7 0,3 1,5 1,1
janv. 2020 0,3 0,4 -0,1 0,6 0,3 1,5 0,9
févr. 2020 0,3 0,1 0,1 0,7 0,3 1,4 1,3
mars 2020 0,3 -0,3 -0,1 0,5 0,3 0,7 0,7
avr. 2020 0,6 -0,7 -0,1 0,3 0,3 0,3 0,3
mai 2020 0,6 -0,9 -0,2 0,6 0,3 0,4 0,6
juin 2020 0,4 -0,7 -0,3 0,5 0,3 0,2 0,3
juil. 2020 0,2 -0,6 0,5 0,5 0,3 0,8 1,4
août 2020 0,1 -0,6 -0,1 0,4 0,3 0,2 0,5
sept. 2020 0,1 -0,6 0,0 0,3 0,3 0,0 0,5
oct. 2020 0,2 -0,6 0,0 0,2 0,3 0,1 0,3
nov. 2020 0,3 -0,6 -0,1 0,3 0,3 0,2 0,4
déc. 2020 0,2 -0,6 -0,2 0,4 0,3 0,0 0,2
janv. 2021 0,2 -0,5 0,2 0,4 0,3 0,5 0,9
févr. 2021 0,1 -0,1 -0,1 0,4 0,3 0,6 0,4
mars 2021 0,2 0,4 0,0 0,5 0,1 1,1 0,9
avr. 2021 0,0 0,6 -0,1 0,6 0,1 1,2 1,0
mai 2021 0,0 0,8 0,0 0,5 0,1 1,4 1,0
juin 2021 0,0 0,8 0,2 0,4 0,1 1,5 1,1
juil. 2021 0,2 0,9 -0,3 0,3 0,1 1,2 0,2
août 2021 0,2 0,9 0,3 0,3 0,1 1,9 1,3
sept. 2021 0,2 1,1 0,1 0,7 0,1 2,2 1,3
oct. 2021 0,1 1,5 0,1 0,8 0,1 2,6 1,4
nov. 2021 0,1 1,6 0,2 0,9 0,0 2,8 1,6
déc. 2021 0,2 1,4 0,3 0,8 0,0 2,8 1,9
janv. 2022 0,3 1,5 0,2 0,9 0,0 2,9 1,7
févr. 2022 0,4 1,7 0,6 1,1 0,0 3,6 2,5
mars 2022 0,5 2,3 0,5 1,1 0,0 4,5 2,6
avr. 2022 0,6 2,1 0,7 1,4 0,0 4,8 3,3
mai 2022 0,7 2,2 0,7 1,5 0,0 5,2 3,7
juin 2022 1,0 2,7 0,6 1,6 0,0 5,8 3,7
juil. 2022 1,1 2,4 0,7 1,9 0,0 6,1 4,3
août 2022 1,3 1,9 0,9 1,9 0,0 5,9 4,7
sept. 2022 1,6 1,5 0,9 1,5 0,0 5,6 4,5
oct. 2022 2,0 1,7 1,0 1,5 0,0 6,2 5,0
nov. 2022 2,0 1,6 1,1 1,4 0,0 6,2 5,3
déc. 2022 2,0 1,3 1,1 1,4 0,0 5,9 5,3
  • Lecture : en décembre 2022, les prix à la consommation ont augmenté de 5,9 % par rapport à décembre 2021 ; l’alimentation a contribué à cette hausse à hauteur de 2,0 points.
  • Source : Insee.

Figure 3Inflation en France et contributions par poste

  • Lecture : en décembre 2022, les prix à la consommation ont augmenté de 5,9 % par rapport à décembre 2021 ; l’alimentation a contribué à cette hausse à hauteur de 2,0 points.
  • Source : Insee.

Dans ce contexte de forte inflation, de nombreuses mesures ont été prises, pour en atténuer les effets sur les ménages, en tempérant les hausses de prix (bouclier tarifaire sur le prix du gaz et de l’électricité, remise à la pompe sur les carburants) mais aussi en soutenant leur revenu (revalorisations anticipées de nombreuses prestations, suppression de la redevance audiovisuelle, aide exceptionnelle de rentrée scolaire). Au total, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages a été quasi stable en moyenne 2022, soit +0,2 % (figure 4), après +2,6 % en 2021. Le pouvoir d’achat par unité de consommation, qui tient compte des effets démographiques, a quant à lui légèrement diminué en 2022 (-0,4 %).

Figure 4Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes

(variation annuelle du pouvoir d’achat, en %, et principales contributions, en points)
Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes ((variation annuelle du pouvoir d’achat, en %, et principales contributions, en points)) - Lecture : en 2022, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages a augmenté de 0,2 % ; les revenus d’activité ont contribué à cette croissance à hauteur de 5,5 points.
Année Revenus d'activité Prestations sociales Revenus de la propriété* Prélèvements obligatoires Prix de la consommation des ménages Pouvoir d'achat du revenu disponible brut des ménages Pouvoir d'achat par unité de consommation
2018 1,9 0,8 1,0 -0,6 -1,7 1,4 0,8
2019 2,2 1,0 0,3 -0,1 -0,8 2,6 2,0
2020 -2,6 3,4 -0,2 0,9 -0,9 0,3 -0,3
2021 4,9 -0,7 1,3 -1,2 -1,5 2,6 2,1
2022 5,5 0,2 1,4 -2,0 -4,9 0,2 -0,4
  • * dont excédent brut d’exploitation des ménages purs.
  • Lecture : en 2022, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages a augmenté de 0,2 % ; les revenus d’activité ont contribué à cette croissance à hauteur de 5,5 points.
  • Source : Insee.

Figure 4Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes

  • * dont excédent brut d’exploitation des ménages purs.
  • Lecture : en 2022, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages a augmenté de 0,2 % ; les revenus d’activité ont contribué à cette croissance à hauteur de 5,5 points.
  • Source : Insee.

Pourtant, l’emploi salarié est resté dynamique et a connu un ralentissement moins marqué que l’activité économique, avec +337 000 emplois en fin d’année 2022 par rapport à la fin d’année 2021 (soit une hausse de 1,3 % entre fin 2021 et fin 2022). L’emploi salarié dépassait ainsi fin décembre 2022 de 4,5 % son niveau d’avant la crise sanitaire, soit près de 1,2 million d’emplois supplémentaires dont un tiers en contrat d’alternance. Ces créations d’emplois sont surtout concentrées dans le tertiaire marchand (+820 000 emplois fin 2022 par rapport à fin 2019), la construction (+115 000) et le tertiaire non-marchand (+161 000). Ce dynamisme de l’emploi salarié a soutenu le pouvoir d’achat des ménages par le biais des revenus d’activité. Le a diminué de 0,3 point entre fin 2021 et fin 2022, après une baisse de 0,7 point l’année précédente. Il a ainsi atteint 7,1 %, son plus bas niveau depuis le premier trimestre 2008 (si on excepte le recul ponctuel en du deuxième trimestre 2020, pendant le premier confinement).

La demande intérieure a fortement ralenti, dans un contexte d’atonie du pouvoir d’achat et de resserrement des politiques monétaires

Dans un contexte de forte inflation et de quasi-stabilité du pouvoir d’achat, la consommation des ménages a fortement ralenti au cours de l’année 2022, jusqu’à se replier fortement au quatrième trimestre. Elle n’a ainsi augmenté que de 2,1 % en 2022, malgré des effets d’acquis importants fin 2021. Les baisses de consommation se sont concentrées dans les produits les plus soumis à l’inflation, c’est-à-dire l’alimentaire et l’énergie. Le taux d’épargne des ménages s’est établi à 17,5 % en moyenne annuelle 2022, soit 2,5 points au-dessus de son niveau moyen de 2019.

En réponse à la hausse de l’inflation, les principales banques centrales, dont la Banque centrale européenne à partir de l’été 2022, ont procédé à un resserrement rapide des politiques monétaires, entraînant une augmentation du coût du crédit pesant sur l’investissement des entreprises comme des ménages. Ce dernier a ainsi diminué de 1,3 % en 2022 par rapport à 2021. L’investissement des entreprises, quant à lui, a résisté, avec une croissance annuelle de 3,8 % : outre le dynamisme persistant de l’investissement en services informatiques, l’allègement des difficultés d’approvisionnement pour la fabrication de matériels de transport, en milieu d’année, a permis un rattrapage de l’investissement en produits manufacturés. De plus, le taux de marge des sociétés non financières s’est situé, en moyenne sur 2022, à 31,7 % de leur valeur ajoutée, soit un niveau proche de l’année 2018, préservant leur capacité à investir malgré les fortes tensions inflationnistes. Cela représente cependant une baisse du taux de marge de 2,2 points par rapport à 2021, avec la fin du recours massif à l’activité partielle et du versement du Fonds de solidarité.

La demande intérieure finale a ralenti en France mais aussi dans le reste de la zone euro, tandis que les confinements en Chine pénalisaient ses échanges commerciaux et flux touristiques. La demande mondiale adressée à la France a ainsi pesé sur les exportations françaises en volume, dont la croissance de 7,2 % en 2022 masque un ralentissement quasi-continu au fil des trimestres. Les importations, de leur côté, ont davantage augmenté que la demande intérieure (+8,7 % en 2022, après +9,2 % en 2021) : la baisse de production nationale d’électricité s’est traduite par des importations équivalentes. Le commerce extérieur a ainsi contribué négativement, à hauteur de -0,6 point à la croissance du PIB (figure 5). La consommation comme l’investissement des administrations publiques ont ralenti en 2022, l’année 2021 ayant été marquée par la reprise consécutive aux confinements de 2020 mais également par l’essor des dépenses de vaccination. La consommation des administrations publiques a ainsi augmenté de 2,9 % en 2022, et leur investissement de 1,5 %.

Figure 5Variations annuelles du PIB et contribution des principaux postes de la demande

(variations en %, contributions en points)
Variations annuelles du PIB et contribution des principaux postes de la demande ((variations en %, contributions en points)) - Lecture : en 2022 le PIB a augmenté de 2,5 % ; la consommation privée des ménages a contribué à cette croissance à hauteur de 1,0 point.
Année Consommation des ménages Consommation des administrations publiques Investissement des ménages Investissement des entreprises Investissement des administrations publiques Échanges extérieurs Variations de stocks PIB
2017 0,9 0,4 0,3 0,8 0,0 -0,1 0,2 2,5
2018 0,5 0,2 0,1 0,5 0,1 0,4 0,0 1,8
2019 0,9 0,3 0,1 0,5 0,3 -0,3 0,0 1,9
2020 -3,4 -1,1 -0,5 -1,0 -0,2 -1,3 -0,2 -7,7
2021 2,6 1,8 0,8 1,5 0,1 0,2 -0,6 6,4
2022 1,0 0,8 -0,1 0,6 0,1 -0,6 0,8 2,5
  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : en 2022 le PIB a augmenté de 2,5 % ; la consommation privée des ménages a contribué à cette croissance à hauteur de 1,0 point.
  • Source : Insee.

Figure 5Variations annuelles du PIB et contribution des principaux postes de la demande

  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : en 2022 le PIB a augmenté de 2,5 % ; la consommation privée des ménages a contribué à cette croissance à hauteur de 1,0 point.
  • Source : Insee.
Publication rédigée par :Yohann Rivillon, Jules Baleyte, Jérémy Marquis (Insee)

Définitions

Heures rémunérées :

le volume d’heures rémunérées correspond à la durée pour laquelle le salarié est rémunéré sur une période. Cela inclut notamment les heures supplémentaires mais aussi les absences pour lesquelles le salarié perçoit une rémunération, comme les congés payés, les jours fériés ou les jours attribués au titre de la réduction du temps de travail. Ce volume d’heures rémunérées est une composante importante de l’activité économique, même s’il ne la mesure pas directement : d’une part, certaines absences sont considérées comme du travail rémunéré et d’autre part, la rémunération des salariés ne reflète pas toujours les fluctuations de leur productivité.

L'acquis de croissance du PIB pour 2022 fin 2021 correspond au taux de croissance du PIB entre 2021 et 2022 que l'on obtiendrait si le PIB demeurait jusqu'à la fin de l'année 2022 au niveau du dernier trimestre de 2021.

Les chiffres qui suivent sont issus de la publication du taux de chômage du premier trimestre 2023, en date du 17 mai 2023. Dans le chapitre sur le chômage et les politiques de l’emploi, les données utilisées sont celles de la publication du 14 février 2023.

Les confinements ont rendu difficiles les démarches de recherche active d’emploi, ce qui influe sur la mesure du taux de chômage : en effet, un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus, sans emploi durant une semaine donnée, disponible pour travailler dans les deux semaines, et qui a effectué au cours des quatre dernières semaines une démarche active de recherche d’emploi.

L'acquis de croissance du PIB pour 2022 fin 2021 correspond au taux de croissance du PIB entre 2021 et 2022 que l'on obtiendrait si le PIB demeurait jusqu'à la fin de l'année 2022 au niveau du dernier trimestre de 2021.

Les chiffres qui suivent sont issus de la publication du taux de chômage du premier trimestre 2023, en date du 17 mai 2023. Dans le chapitre sur le chômage et les politiques de l’emploi, les données utilisées sont celles de la publication du 14 février 2023.

Les confinements ont rendu difficiles les démarches de recherche active d’emploi, ce qui influe sur la mesure du taux de chômage : en effet, un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus, sans emploi durant une semaine donnée, disponible pour travailler dans les deux semaines, et qui a effectué au cours des quatre dernières semaines une démarche active de recherche d’emploi.