Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2023

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le29/06/2023
Ourida Cherchem (Dares), Claude Minni (Dares)
Emploi, chômage, revenus du travail- Juin 2023
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Chômeurs au sens du BIT et demandeurs d’emploi de catégorie A : une réduction de l’écart depuis début 2021

Ourida Cherchem (Dares), Claude Minni (Dares)

Au quatrième trimestre 2022, l’Insee comptabilise 2,2 millions de chômeurs en France (hors Mayotte) au sens du Bureau international du travail, alors que la Dares dénombre 3,1 millions de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A.

Faible en 2009, l’écart entre ces deux mesures de référence s’est accru pendant 10 ans pour atteindre 1,1 million fin 2019. Cette divergence de mesures peut, d’une part, être mise en regard avec des évolutions dans les modalités de suivi et d’accompagnement des demandeurs d’emploi, et d’autre part, s’expliquer par des réformes qui ont pu influer de manière différente sur le nombre d’inscrits à Pôle emploi et la mesure du nombre de chômeurs au sens du BIT.

Durant la crise sanitaire, les deux indicateurs ont eu des évolutions très différentes : le premier confinement de 2020 a surtout joué à la baisse sur le nombre de chômeurs au deuxième trimestre tandis que le nombre d’inscrits à Pôle emploi bondissait. Une grande partie de cette divergence se retrouve dans le « halo autour du chômage » qui a fortement augmenté au deuxième trimestre. Depuis, l’écart entre le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A et celui des chômeurs au sens du BIT s’est nettement réduit avec le retour aux règles de gestion de Pôle emploi d’avant‑crise (reprise des radiations suspendues durant le confinement, reprise du contrôle de recherche d’emploi, etc.), l’entrée en vigueur fin 2021 de nouvelles règles d’assurance chômage ayant pu modifier le comportement d’inscription à Pôle emploi indépendamment de la situation sur le marché du travail et le déploiement en 2022 par Pôle emploi d’un nouveau formulaire qui a permis d’améliorer la procédure d’actualisation.

Insee Références

Paru le :29/06/2023

Le chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) et l’inscription à Pôle emploi sont deux concepts différents

Un chômeur au sens du BIT est une personne de 15 ans ou plus sans pendant une semaine de référence, qui est disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours et qui a recherché activement un emploi dans le mois précédent ou en a trouvé un qui commence dans les trois mois. Le chômage au sens du BIT est mesuré par l’enquête Emploi de l’Insee qui interroge un échantillon représentatif de la population.

L’inscription à Pôle emploi résulte d’une démarche administrative. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits sur les listes de Pôle emploi est connu par la statistique du marché du travail (STMT), source exhaustive issue des fichiers de gestion de listes et produite par Pôle emploi et la . La catégorie A correspond aux demandeurs d’emploi tenus d’effectuer des actes positifs de recherche d’emploi et sans emploi au cours du mois.

Inscription à Pôle emploi en catégorie A et chômage au sens du BIT sont deux concepts a priori proches. Par exemple, une personne en emploi n’est a priori ni en catégorie A ni au chômage au sens du BIT. De même, une personne en formation non disponible pour travailler n’est ni inscrite en catégorie A, ni chômeuse au sens du BIT. Cependant, ces deux concepts ne se recouvrent pas. Ainsi, un demandeur d’emploi en fin de mois (DEFM) en catégorie A peut ne pas être chômeur au sens du BIT ; c’est par exemple le cas s’il n’a pas effectué d’actes de recherche d’emploi, le fait d’être inscrit à Pôle emploi n’étant pas considéré en soi comme une démarche active de recherche d’emploi au regard des critères du BIT. Inversement, un chômeur au sens du BIT n’est pas forcément inscrit à Pôle emploi en catégorie A. C’est le cas notamment d’un chômeur suivi par une mission locale sans être inscrit à Pôle emploi ou d’un chômeur inscrit dans une autre catégorie (par exemple en catégorie D s’il est en contrat de sécurisation professionnelle, ou encore en catégorie B ou C s’il a travaillé dans le mois en dehors de la semaine de référence).

Pour ces raisons, certains événements peuvent affecter le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A sans affecter autant celui des chômeurs au sens du BIT, ou inversement. En particulier, les réformes ou changements de règles dans le suivi, l’accompagnement ou l’indemnisation des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi peuvent avoir un impact sur le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A sans en avoir autant sur le nombre de chômeurs au sens du BIT.

Au-delà des différences de concepts, des facteurs statistiques sont aussi susceptibles d’expliquer des divergences entre les évolutions respectives du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A et de celui de chômeurs au sens du BIT. Le nombre de demandeurs d’emploi est calculé à partir de données administratives exhaustives, tandis que le nombre de chômeurs au sens du BIT est estimé à partir de données d’enquête et comporte donc une marge d’incertitude liée au fait que seul un échantillon de la population est interrogé. Les modalités de correction des variations saisonnières diffèrent aussi entre les deux indicateurs. Ces facteurs statistiques ne sont cependant pas de nature à expliquer des écarts persistants ou de grande ampleur entre les deux séries.

Faible en 2009, l’écart entre le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A et celui des chômeurs BIT s’est accru jusqu’à 1,1 million fin 2019

Au quatrième trimestre 2022, l’Insee comptabilise 2,2 millions de chômeurs en France (hors Mayotte), alors que la Dares dénombre 3,1 millions de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A sur le même champ géographique, soit 860 000 de plus (figure).

Figure - Chômage BIT et demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A de 2003 à 2022

en milliers
Figure - Chômage BIT et demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A de 2003 à 2022 (en milliers) - Lecture : au quatrième trimestre 2022, il y a 2,193 millions de chômeurs au sens du BIT et 3,053 millions de DEFM (demandeurs d'emploi inscrits en fin de mois) de catégorie A, soit 0,860 million de plus que de chômeurs au sens du BIT.
Année Trimestre Chômeurs BIT Demandeurs d'emploi en fin de mois, catégorie A Écart DEFM catégorie A, chômeurs BIT Chômage BIT et halo autour du chômage
2003 T1 2 325 2 825 500 3 822
T2 2 363 2 851 488 3 795
T3 2 329 2 881 552 3 853
T4 2 435 2 905 470 3 968
2004 T1 2 506 2 862 356 4 068
T2 2 447 2 860 413 4 015
T3 2 483 2 882 399 4 056
T4 2 502 2 890 388 4 045
2005 T1 2 429 2 895 466 3 950
T2 2 485 2 894 409 4 004
T3 2 541 2 837 296 4 021
T4 2 563 2 776 213 4 056
2006 T1 2 598 2 710 112 4 126
T2 2 541 2 606 65 4 067
T3 2 544 2 524 -21 4 048
T4 2 377 2 466 89 3 960
2007 T1 2 427 2 377 -50 3 923
T2 2 326 2 304 -22 3 851
T3 2 285 2 268 -17 3 723
T4 2 146 2 207 61 3 589
2008 T1 2 063 2 159 96 3 543
T2 2 108 2 164 56 3 542
T3 2 145 2 219 74 3 621
T4 2 243 2 339 96 3 695
2009 T1 2 496 2 536 40 3 997
T2 2 680 2 697 17 4 216
T3 2 665 2 771 106 4 226
T4 2 769 2 846 77 4 376
2010 T1 2 739 2 873 134 4 307
T2 2 707 2 898 191 4 312
T3 2 696 2 907 211 4 269
T4 2 684 2 908 224 4 226
2011 T1 2 672 2 925 253 4 261
T2 2 650 2 938 288 4 237
T3 2 693 2 992 299 4 267
T4 2 735 3 054 319 4 322
2012 T1 2 776 3 113 337 4 351
T2 2 852 3 159 307 4 391
T3 2 871 3 257 386 4 463
T4 3 008 3 360 352 4 602
2013 T1 3 055 3 450 395 4 636
T2 3 097 3 520 423 4 723
T3 3 046 3 526 480 4 735
T4 2 997 3 549 552 4 694
2014 T1 3 008 3 600 592 4 739
T2 3 010 3 645 635 4 703
T3 3 046 3 681 635 4 835
T4 3 101 3 733 632 4 879
2015 T1 3 054 3 766 712 4 907
T2 3 111 3 817 706 4 923
T3 3 079 3 807 728 4 872
T4 3 043 3 837 794 4 821
2016 T1 3 051 3 824 773 4 872
T2 2 984 3 781 797 4 862
T3 2 939 3 758 819 4 821
T4 2 981 3 728 747 4 836
2017 T1 2 853 3 747 894 4 746
T2 2 849 3 745 896 4 716
T3 2 832 3 746 914 4 652
T4 2 691 3 727 1 036 4 563
2018 T1 2 782 3 707 925 4 661
T2 2 721 3 704 983 4 583
T3 2 684 3 701 1 017 4 572
T4 2 628 3 681 1 053 4 509
2019 T1 2 628 3 654 1 026 4 408
T2 2 523 3 626 1 103 4 376
T3 2 492 3 610 1 118 4 433
T4 2 468 3 565 1 097 4 460
2020 T1 2 373 3 576 1 203 4 391
T2 2 073 4 397 2 324 4 939
T3 2 700 3 922 1 222 4 721
T4 2 421 3 837 1 416 4 478
2021 T1 2 462 3 798 1 336 4 493
T2 2 391 3 731 1 340 4 424
T3 2 425 3 540 1 115 4 294
T4 2 266 3 363 1 097 4 174
2022 T1 2 250 3 203 953 4 085
T2 2 259 3 170 911 4 137
T3 2 241 3 149 908 4 083
T4 2 193 3 053 860 4 084
  • Lecture : au quatrième trimestre 2022, il y a 2,193 millions de chômeurs au sens du BIT et 3,053 millions de DEFM (demandeurs d'emploi inscrits en fin de mois) de catégorie A, soit 0,860 million de plus que de chômeurs au sens du BIT.
  • Champ : personnes vivant en logement ordinaire (chômeurs au sens du BIT), ensemble de la population y compris les personnes vivant en collectivité (inscrits en catégorie A) ; France hors Mayotte.
  • Sources : Pôle emploi-Dares, STMT ; Insee, enquête Emploi 2022, séries longues sur le marché du travail.

Figure - Chômage BIT et demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A de 2003 à 2022

  • Lecture : au quatrième trimestre 2022, il y a 2,193 millions de chômeurs au sens du BIT et 3,053 millions de DEFM (demandeurs d'emploi inscrits en fin de mois) de catégorie A, soit 0,860 million de plus que de chômeurs au sens du BIT.
  • Champ : personnes vivant en logement ordinaire (chômeurs au sens du BIT), ensemble de la population y compris les personnes vivant en collectivité (inscrits en catégorie A) ; France hors Mayotte.
  • Sources : Pôle emploi-Dares, STMT ; Insee, enquête Emploi 2022, séries longues sur le marché du travail.

Un appariement entre les enquêtes Emploi et le fichier historique de Pôle emploi sur la période 2012-2017 a permis d’analyser les écarts entre les deux mesures [Coder et al., Ouvrir dans un nouvel onglet2019a et 2019b]. Il a permis de retrouver dans l’enquête Emploi un peu plus de 80 % des inscrits en catégorie A de France métropolitaine en 2017. Parmi ceux-ci, 44 % n’étaient pas au chômage au sens du BIT : 20 % étaient dans le , 16 % étaient inactifs hors halo et 9 % étaient en emploi. Inversement, parmi les chômeurs au sens du BIT, 22 % n’étaient pas inscrits à Pôle emploi au moment de l’enquête et 11 % étaient inscrits en catégorie B ou D.

Alors que l’écart entre le nombre de DEFM A et celui des chômeurs BIT était inférieur à 50 000 début 2009, il s’est accru ensuite pendant 10 ans pour atteindre 1,1 million fin 2019. Cette divergence de mesures peut, d’une part, être mise en regard des évolutions dans les modalités de suivi et d’accompagnement des demandeurs d’emploi, et d’autre part, s’expliquer par des réformes qui ont pu influer sur le nombre d’inscrits à Pôle emploi sans affecter la mesure du nombre de chômeurs au sens du BIT.

C’est le cas avec le recul de l’âge d’ouverture des droits à la retraite à compter de 2011 et l’extinction des dispenses de recherche d’emploi entre 2009 et 2012, mesures qui ont contribué à augmenter le nombre de DEFM A sans affecter d’autant le chômage BIT ; lorsqu’ils sont seniors, les DEFM A sont souvent inactifs au sens du BIT. La mise en place du revenu de solidarité active (RSA) et la réduction de la durée d’affiliation pour ouvrir des droits à indemnisation (2009) ont pu aussi, à comportement de recherche d’emploi inchangé, inciter des personnes sans emploi à s’inscrire à Pôle emploi [Ouvrir dans un nouvel ongletKhoury et al., 2020 pour la durée d’affiliation].

Par ailleurs, sur la période 2013-2017, Pôle emploi a simplifié les processus d’inscription sur les listes (inscription sur Internet, actualisation par SMS). Ces facilités d’inscription et d’actualisation de situation pourraient avoir contribué à accroître le nombre d’inscrits à Pôle emploi, en bénéficiant à la fois à des chômeurs et à des personnes un peu plus éloignées du marché du travail.

Au total, selon les résultats de l’appariement, les trois quarts de la hausse de l’écart entre le nombre de chômeurs BIT et celui des inscrits en catégorie A entre 2013 et 2017 s’explique par celle des inscrits en catégorie A considérés comme inactifs selon les critères du BIT (pour moitié dans le halo et pour moitié hors halo). La baisse du nombre de chômeurs non inscrits à Pôle emploi a aussi contribué à la divergence d’ensemble. Cette baisse a été surtout concentrée en 2017 et 2018, avec une embellie économique. Les créations d’emplois sur cette période ont en effet davantage profité aux jeunes, lesquels sont plus souvent chômeurs non inscrits.

Les deux indicateurs ont eu des évolutions divergentes pendant la crise sanitaire

En 2020, en raison de la crise sanitaire, les évolutions respectives des deux indicateurs ont été très différentes. Lors des deux périodes de confinement, les personnes souhaitant travailler n’ont pas pu chercher un emploi ou ne se sont pas déclarées comme immédiatement disponibles pour travailler. Elles ne remplissaient donc pas l’ensemble des critères pour être classées au chômage au sens du BIT [Insee, 2020]. À l’inverse, certaines modalités de gestion de listes ont été modifiées à Pôle emploi durant la crise sanitaire ; en particulier, les radiations ont été suspendues durant le premier confinement.

Ainsi, pendant le premier confinement (du 17 mars 2020 au 10 mai 2020), la part des personnes recherchant un emploi parmi celles sans emploi a fortement reculé (jusqu’à environ 30 points en comparant une semaine donnée à la semaine équivalente de l’année précédente) et la part de celles qui étaient disponibles pour occuper un emploi a aussi baissé (jusqu’à environ 10 points). Ce phénomène inédit a surtout joué à la baisse sur le nombre de chômeurs au deuxième trimestre (-300 000 chômeurs au sens du BIT), alors que dans le même temps le nombre d’inscrits à Pôle emploi bondissait, (+821 000 inscrits à Pôle emploi en catégorie A) notamment en raison de modifications de modalités de gestion de listes (absence de contrôle de recherche d’emploi, prorogation des droits à indemnisation, assouplissement des conditions d’affiliation, etc.). Une grande partie de cette divergence se retrouve dans le « halo autour du chômage » qui a fortement augmenté au deuxième trimestre (+848 000). Au troisième trimestre 2020, avec la levée des restrictions sanitaires, le mouvement s’est inversé : fort rebond du nombre de chômeurs au sens du BIT (+627 000) avec en contrepartie un repli du halo (-845 000) et une diminution marquée du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A (-475 000) avec la reprise progressive de l’activité et la fin de la suspension des radiations. Au quatrième trimestre 2020, l’effet des nouvelles mesures de restrictions sanitaires sur le chômage BIT a été beaucoup plus limité que pendant le confinement du printemps et au total, sur l’ensemble de l’année 2020, le nombre de chômeurs a baissé de 47 000, tandis que le nombre d’inscrits en catégorie A a nettement augmenté (+272 000). Le nombre cumulé de chômeurs et de personnes dans le halo autour du chômage s’est quant à lui quasi stabilisé (+18 000).

Depuis 2021, l’écart entre le nombre de DEFM A et celui des chômeurs BIT s’est nettement réduit

En 2021 et en 2022, dans un contexte de sortie progressive de crise sanitaire, le nombre d’inscrits en catégorie A a diminué (-473 000 en 2021 et -311 000 en 2022) de manière bien plus accentuée que le nombre de chômeurs (-155 000 en 2021 et -73 000 en 2022). Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette divergence.

D’abord, le retour aux règles antérieures de gestion de listes a eu pour conséquence une forte baisse du nombre de DEFM A en 2021 par contrecoup de la hausse en 2020.

Ensuite, le déploiement progressif par Pôle emploi d’un nouveau formulaire a permis d’améliorer la procédure d’actualisation en 2022 : ce changement explique un tiers de la baisse du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A en 2022 (soit -105 000 en cumulé sur l’année), avec pour contreparties une hausse des catégories B et C (+90 000), du fait d’une meilleure déclaration des heures d’activité réduite, et une légère hausse des sorties (+15 000) Ouvrir dans un nouvel onglet[Dares, 2023].

Par ailleurs, de nouvelles règles d’assurance chômage sont entrées en vigueur au 1er octobre 2021 et au 1er décembre 2021, durcissant les conditions d’accès et modifiant la formule de calcul des allocations. Ces changements, comme la modification de la condition minimale d’éligibilité à l’assurance chômage passant de quatre à six mois d’affiliation, ont pu affecter le comportement d’inscription à Pôle emploi indépendamment de la situation sur le marché du travail. Ces règles ne s’appliquant qu’aux nouvelles ouvertures de droit, leur effet se diffuse progressivement.

Enfin, à partir de fin 2021, les sorties des listes de Pôle emploi pour motif de radiation administrative ont été plus nombreuses en raison de la mise en œuvre des volets « demandeurs d’emploi de longue durée » en 2021 et « viviers » en 2022 du plan de réduction des tensions de recrutement. Ces plans prévoyaient de recontacter les demandeurs d’emploi concernés, pour leur proposer des actions de remobilisation, des formations ou des périodes d’immersion. Le refus de participer à ce parcours, ou l’absence de présentation à un rendez‑vous, a constitué un motif de radiation.

Au total, l’écart entre le nombre de DEFM A et celui des chômeurs BIT s’est nettement réduit depuis début 2021 : il s’établit fin 2022 à 860 000, soit un niveau plus faible que celui de fin 2019 (1,1 million) et proche de celui du premier semestre 2017.

Définitions

Une personne en emploi au sens du Bureau International du Travail (BIT) est une personne de 15 ans ou plus ayant effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours d’une semaine donnée ou absente de son emploi sous certaines conditions de motif (congés annuels, maladie, maternité, etc.) et de durée.

Toutes les formes d’emploi sont couvertes (salariés, à son compte, aide familial), que l’emploi soit déclaré ou non.

Les personnes qui déclarent avoir un emploi dont elles sont absentes sont classées en emploi si elles sont absentes pour congés rémunérés, maladie, maternité / paternité, congé parental de trois mois ou moins ou avec perception d’un revenu compensatoire lié à l’activité tel que la Prepare, aménagement du temps de travail, formation autorisée par l’employeur, période de morte saison dans le cadre d’une activité saisonnière en cas de travaux réguliers dans le cadre de cette activité saisonnière, chômage partiel (ou technique ou intempérie), autre raison d’absence d’une durée de trois mois ou moins.

Le halo autour du chômage est composé de personnes sans emploi qui, soit recherchent un emploi mais ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler, soit n’ont pas effectué de démarche active de recherche d’emploi dans le mois précédent mais souhaitent travailler, qu’elles soient disponibles ou non.

Le halo regroupe donc les personnes inactives au sens du BIT (ni en emploi, ni au chômage), mais proches du marché du travail.

Pour en savoir plus

Coder Y., Dixte C., Hameau A., Hamman S., Larrieu S., Marrakchi A., Montaut A., « Ouvrir dans un nouvel onglet Appariement entre l’enquête Emploi et le fichier Historique de Pôle emploi sur la période 2012‑2017 : méthode et premiers résultats » », Document d’études n° 233 Dares, juillet 2019a.

Coder Y., Dixte C., Hameau A., Hamman S., Larrieu S., Marrakchi A., Montaut A., « Les chômeurs au sens du BIT et les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi : une divergence de mesure du chômage aux causes multiples », in Emploi, chômage, revenus du travail , coll. « Insee Références », édition 2019b.

Dares, « Ouvrir dans un nouvel ongletIncidents et changements de procédure ayant eu un impact sur les statistiques de demandeurs d’emploi », janvier 2023.

Insee, « Au deuxième trimestre 2020, un marché du travail sous l’influence du confinement », Informations Rapides n° 203, août 2020.

Khoury L., Brébion C., Briole S., " Ouvrir dans un nouvel ongletEntitled to Leave: The impact of Unemployment Insurance Eligibility on Employment Duration and Job Quality ", NHH Dept. of Economics Discussion Paper No. 01/2020, janvier 2020.

Passeron V., « Tout demandeur d’emploi n’est pas forcément chômeur », Le blog de l’Insee, février 2022.

Les champs respectifs de l’enquête Emploi et des inscrits à Pôle emploi ne sont pas tout à fait les mêmes : l’enquête Emploi ne couvre que la population des personnes vivant en logement ordinaire et ne prend donc pas en compte les personnes vivant en collectivité (cités universitaires, foyers de travailleurs, etc.).

Les champs respectifs de l’enquête Emploi et des inscrits à Pôle emploi ne sont pas tout à fait les mêmes : l’enquête Emploi ne couvre que la population des personnes vivant en logement ordinaire et ne prend donc pas en compte les personnes vivant en collectivité (cités universitaires, foyers de travailleurs, etc.).