Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2023

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le29/06/2023
Emploi, chômage, revenus du travail- Juin 2023
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Emplois aidés

Insee Références

Paru le :29/06/2023

En 2022, 1,8 million de personnes ont débuté un , c’est‑à‑dire un emploi bénéficiant d’une aide publique, hors allégements généraux et dispositifs sectoriels (figure 1). Cette aide peut prendre la forme d’une subvention à l’embauche ou d’une exonération de cotisations sociales et cible des publics ou des territoires spécifiques. Ce nombre de bénéficiaires est en baisse par rapport à 2021 (-9 %), en raison du ralentissement ou de la fin des aides particulières mises en place à partir de 2020 pour faire face à la crise sanitaire.

Figure 1 – Nombre d'entrées et de bénéficiaires d’un emploi aidé en 2020, 2021 et 2022

Figure 1 – Nombre d'entrées et de bénéficiaires d’un emploi aidé en 2020, 2021 et 2022 - Lecture : en 2022, le nombre d'entrées en PEC s'élève à 77 100 (-26,5 % par rapport à 2021).
Entrées cumulées sur l'année1 Bénéficiaires en fin d'année
2020 2021 2022 2020 2021 2022
(en milliers) (en milliers) Évol.
(en %)
(en milliers) Évol.
(en %)
(en milliers) (en milliers) Évol.
(en %)
(en milliers) Évol.
(en %)
Contrat aidé 348,6 498,3 42,9 444,8 -10,7 204,6 281,9 37,8 219,4 -22,2
PEC 77,6 104,9 35,2 77,1 -26,5 65,3 83,7 28,2 51,9 -38,0
CUI-CIE 4,4 80,2 1 722,7 50,5 -37,0 3,7 55,2 1 391,9 22,6 -59,1
IAE 266,6 313,2 17,5 317,2 1,3 135,6 143,0 5,5 144,9 1,3
Contrat en alternance 644,3 856,0 32,9 952,1 11,2 828,8 995,9 20,2 1 106,6 11,1
Apprentissage 531,6 735,4 38,3 831,1 13,0 662,3 859,4 29,8 970,8 13,0
Contrat de professionnalisation 112,7 120,6 7,0 121,0 0,3 166,5 136,5 -18,0 135,8 -0,5
Autre emploi aidé 567,9 606,3 6,8 381,1 -37,1 1 128,7 903,2 -20,0 408,9 -54,7
Acre 267,7 351,7 31,4 348,5 -0,9 814,0 642,6 -21,1 346,7 -46,0
AEJ 271,3 221,5 -18,4 0,0 -100,0 261,7 197,6 -24,5 0,0 -100,0
Emplois francs 23,4 27,4 17,1 26,3 -4,0 33,0 44,9 36,1 49,3 9,8
Autres aides ciblées sur des territoires2 5,5 5,7 3,6 6,3 10,5 20,0 18,1 -9,5 12,9 -28,7
Ensemble 1 560,8 1 960,6 25,6 1 778,0 -9,3 2 162,1 2 181,0 0,9 1 734,9 -20,5
  • 1. Entrées initiales et reconductions de contrat.
  • 2. Aides ciblées sur des territoires (zones de revitalisation rurale (ZRR), zones franches urbaines (ZFU), zones de restructuration de la défense (ZRD) et bassins d’emploi à redynamiser (BER)).
  • Lecture : en 2022, le nombre d'entrées en PEC s'élève à 77 100 (-26,5 % par rapport à 2021).
  • Champ : France.
  • Sources : données Urssaf, ASP, Pôle emploi, SIA, Extrapro ; traitements Dares.

Parmi ces embauches, 445 000 ont été réalisées sur des , soit -11 % par rapport à 2021. Ces embauches sont pilotées par les pouvoirs publics, qui définissent les crédits alloués, les publics ciblés et des objectifs d’embauches. Depuis septembre 2020, en réponse à la crise sanitaire, les contrats aidés avaient été mobilisés pour les jeunes, en particulier dans le secteur marchand (), dont les entrées sont passées de 4 000 en 2020 à 80 000 en 2021 ; en 2022, les objectifs ont été à nouveau revus à la baisse, conduisant à une diminution du nombre d’entrants, avec 51 000 entrées en CUI‑CIE. Le profil est le même pour les parcours emploi compétences (), contrats aidés du secteur non marchand, avec un recul des entrées de 27 % par rapport à 2021. Les entrées dans des structures de l’insertion par l’activité économique () ont augmenté de 1 %, une hausse plus modérée que l’année précédente (+18 %).

En 2022, 952 000 embauches ont été réalisées en contrat d’alternance ( ou ), augmentant de 11 % par rapport à 2021. Cette hausse est portée par les contrats d’apprentissage (+13 % en 2022, après déjà +38 % en 2021), sous les effets conjugués de la réforme de l’apprentissage portée par la loi « Avenir professionnel » et de l’aide exceptionnelle mise en place à l’été 2020 en réponse à la crise sanitaire.

Enfin, en 2022, 381 000 personnes sont entrées dans d’autres dispositifs d’emplois aidés, 37 % de moins qu’en 2021. Ce repli s’explique principalement par l’arrêt de l’aide à l’embauche des jeunes () en juin 2021. Les entrées dans les autres dispositifs d’emplois aidés concernent essentiellement l’aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (), avec 349 000 entrées en 2022. Les entrées en se sont situées à 26 000 en 2022, en légère diminution de 4 %.

Fin 2022, le nombre de bénéficiaires d’un emploi aidé s’établit à 1,7 million, en baisse de 20 % sur un an, et retrouve un niveau inférieur à celui d’avant-crise, fin 2019 (figure 2). Du fait des replis des CUI‑CIE et PEC, le nombre de bénéficiaires de contrats aidés a baissé de 22 % en 2022, pour atteindre 219 000 salariés en fin d’année. Le nombre de salariés en alternance s’établit à 1,1 million fin 2022, soit 11 % de plus que fin 2021 et 34 % de plus que fin 2019. Le nombre de bénéficiaires des autres emplois aidés a chuté de 55 % en 2022, du fait de l’arrêt de l’AEJ et de la diminution du nombre de bénéficiaires de l’Acre.

Figure 2 – Effectifs en emploi aidé depuis 1990

données brutes en fin d’année, en milliers
Figure 2 – Effectifs en emploi aidé depuis 1990 (données brutes en fin d’année, en milliers) - Lecture : fin décembre 2022, il y a 221 000 bénéficiaires de contrats aidés.
Année Contrat aidé1 Contrat en alternance2 Autre emploi aidé3 Total
1990 263 448 56 767
1991 353 425 64 843
1992 467 401 166 1 033
1993 528 399 159 1 086
1994 647 449 183 1 279
1995 755 463 195 1 413
1996 874 468 112 1 454
1997 864 504 94 1 462
1998 882 540 102 1 523
1999 874 554 103 1 531
2000 818 586 106 1 510
2001 733 590 111 1 434
2002 682 571 152 1 405
2012 305 635 374 1 315
2013 401 618 493 1 512
2014 463 601 531 1 595
2015 517 610 531 1 658
2016 486 629 546 1 660
2017 365 649 467 1 481
2018 245 700 476 1 422
2019 221 769 915 1 905
2020 205 829 1 129 2 163
2021 285 997 903 2 185
2022 221 1 116 394 1 730
  • 1. Travaux d'utilité collective, contrat emploi solidarité, contrat d'emploi consolidé, contrat emploi ville, emploi jeune, contrat d’accompagnement dans l’emploi, contrat d’avenir, contrat unique d’insertion - contrat d’accompagnement dans l’emploi, emploi d'avenir, contrat de retour à l'emploi, contrat initiative emploi, contrats de coopération, aide dégressive à l'employeur, nouveau CIE, contrat insertion - revenu minimum d'activité, CUI-CIE, PEC, IAE.
  • 2. Apprentissage, contrat de professionnalisation, contrat de qualification, contrat de réinsertion en alternance, contrat d'adaptation, contrat d'orientation, Pacte.
  • 3. Aides ciblées sur des territoires (dont emplois francs), dispositifs d'aide à l'embauche des jeunes (exonération jeune sans qualification, exonération sur les embauches de jeune en CDI, aide au premier emploi des jeunes, contrat jeune en entreprise, contrat de génération, AEJ), accompagnement des restructurations, aides à la création d'entreprises.
  • Lecture : fin décembre 2022, il y a 221 000 bénéficiaires de contrats aidés.
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 2018, France à partir de 2019.
  • Sources : données Urssaf, ASP, Pôle emploi, SIA, Extrapro ; traitements Dares.

Figure 2 – Effectifs en emploi aidé depuis 1990

  • 1. Travaux d'utilité collective, contrat emploi solidarité, contrat d'emploi consolidé, contrat emploi ville, emploi jeune, contrat d’accompagnement dans l’emploi, contrat d’avenir, contrat unique d’insertion - contrat d’accompagnement dans l’emploi, emploi d'avenir, contrat de retour à l'emploi, contrat initiative emploi, contrats de coopération, aide dégressive à l'employeur, nouveau CIE, contrat insertion - revenu minimum d'activité, CUI-CIE, PEC, IAE.
  • 2. Apprentissage, contrat de professionnalisation, contrat de qualification, contrat de réinsertion en alternance, contrat d'adaptation, contrat d'orientation, Pacte.
  • 3. Aides ciblées sur des territoires (dont emplois francs), dispositifs d'aide à l'embauche des jeunes (exonération jeune sans qualification, exonération sur les embauches de jeune en CDI, aide au premier emploi des jeunes, contrat jeune en entreprise, contrat de génération, AEJ), accompagnement des restructurations, aides à la création d'entreprises.
  • Lecture : fin décembre 2022, il y a 221 000 bénéficiaires de contrats aidés.
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 2018, France à partir de 2019.
  • Sources : données Urssaf, ASP, Pôle emploi, SIA, Extrapro ; traitements Dares.

Définitions

Emploi aidé : emploi bénéficiant d’une aide publique, hors dispositifs généraux et sectoriels. Ces aides prennent la forme de prises en charge partielles de la rémunération, de subventions à l’embauche, d’exonérations de cotisations sociales ou d’aides à la formation. Elles ciblent des publics ou des territoires spécifiques.

Contrat aidé : emploi aidé dont le nombre est piloté par les pouvoirs publics, qui définissent chaque année les crédits alloués, les publics ciblés et des objectifs d’embauches.

Contrat unique d’insertion - Contrat initiative emploi (CUI-CIE) : introduit en 2010, le CUI-CIE s’adresse aux employeurs du secteur marchand et ouvre droit à une aide financière. Il peut prendre la forme d’un CDI ou d’un CDD de 6 à 24 mois. De 2018 à l’été 2020, il était autorisé uniquement dans les départements d’outre-mer (DOM) ainsi qu’en France métropolitaine s’il était entièrement financé par le conseil départemental. Dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution », le CUI-CIE est élargi à l’ensemble du territoire pour les jeunes de moins de 26 ans, ou ceux de moins de 30 ans en situation de handicap.

Parcours emploi compétences (PEC) : introduit en 2018 en remplacement du contrat unique d’insertion-contrat d’accompagnement vers l’emploi (CUI-CAE), le PEC s’adresse aux employeurs du secteur non marchand (associations, collectivités locales, établissements publics hospitaliers ou d’enseignement, etc.). Il peut prendre la forme d’un CDI ou d’un CDD de 6 à 24 mois. L’employeur bénéficie d’une aide financière.

Insertion par l’activité économique (IAE) : ce dispositif permet à des personnes sans emploi et rencontrant des difficultés sociales et professionnelles de bénéficier d’un contrat de travail. Proposés par certaines structures spécifiques conventionnées par l’État, ces contrats, d’une durée maximale de deux ans, allient une mise en situation de travail, doublée d’un accompagnement social et professionnel personnalisé.

Contrat d’apprentissage : l’apprentissage repose sur le principe de l’alternance entre enseignement théorique en centre de formation d’apprentis (CFA) ou en établissement de formation, et enseignement du métier chez un employeur. Il est ouvert aux jeunes de 16 à 29 ans et, sous certaines conditions, aux personnes de 30 ans ou plus. Il permet de préparer un diplôme professionnel de l’enseignement secondaire (certificat d’aptitude professionnelle (CAP), baccalauréat professionnel, brevet professionnel (BP), mention complémentaire), un diplôme de l’enseignement supérieur (brevet de technicien supérieur (BTS), diplôme universitaire de technologie (DUT), licence professionnelle, diplôme d’ingénieur, d’école supérieure de commerce, etc.) ou encore un titre professionnel homologué ou certifié. Le contrat d’apprentissage peut prendre la forme d’un CDD (d’au moins 6 mois) ou d’un CDI. Le salaire versé dépend de l’âge et de l’ancienneté dans le dispositif. L’employeur peut bénéficier, selon les cas, d’aides financières.

Contrat de professionnalisation : le contrat de professionnalisation repose sur le principe de l’alternance entre enseignement théorique et enseignement du métier chez un employeur. Il s’adresse aux jeunes jusqu’à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA), de l’allocation de solidarité spécifique (ASS), de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) ou d’un contrat unique d’insertion (CUI). Il peut prendre la forme d’un CDD ou d’un CDI et prépare à une qualification professionnelle (diplôme, titre, certificat de qualification professionnelle, etc.) reconnue par l’État et/ou la branche professionnelle. Le salaire dépend de l’âge et du niveau d’études à l’entrée. Les employeurs peuvent bénéficier, selon les cas, d’aides financières.

Aide à l’embauche des jeunes (AEJ) : l’aide à l’embauche des jeunes (AEJ) est un dispositif qui a été mis en place dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution » lancé à l’été 2020. Elle a pu bénéficier à tout employeur (hors fonction publique et particuliers employeurs) qui a embauché entre le 1er août 2020 et le 31 mars 2021, en CDI ou CDD de plus de 3 mois, un jeune âgé de moins de 26 ans, pour une rémunération inférieure ou égale à deux fois le Smic. Le dispositif a été prolongé du 1er avril au 31 mai 2021 en abaissant toutefois la rémunération plafond à 1,6 Smic.

Aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (Acre) : l’aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (Acre) consiste en une exonération partielle de cotisations sociales. Les conditions d’éligibilité ont été plusieurs fois modifiées ces dernières années. En 2019, elle a été ouverte à l’ensemble des créateurs d’entreprise et est devenue automatique ; à compter de janvier 2020, pour les micro-entrepreneurs uniquement, le dispositif n’est plus automatique et des critères de publics ciblés sont réintroduits ; à compter d’avril 2020, le dispositif est limité à un an pour tous les créateurs / repreneurs d’entreprise.

Emploi franc : expérimentés à partir du 1er avril 2018 puis généralisés à l’ensemble du territoire au 1er janvier 2020, les emplois francs permettent à un employeur de bénéficier d’une aide lorsqu’il embauche en CDI ou en CDD d’au moins 6 mois un salarié résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV). Dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution » le montant de l’aide a été réévalué pour les jeunes de moins de 26 ans à partir du 15 octobre 2020.