Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2023

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le29/06/2023
Emploi, chômage, revenus du travail- Juin 2023
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Salaires et coût du travail en Europe

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Paru le :29/06/2023

En 2022, dans l’Union européenne (UE) à 27 pays, le dans l’industrie, la construction et le tertiaire marchand pour les entreprises de 10 salariés ou plus s’élève en moyenne à 30,2 euros (figure 1). Il varie fortement selon les pays, avec un écart relatif de 1 à 6 entre la Bulgarie (8,0 euros) et le Luxembourg (50,4 euros). La France occupe la 5ᵉ position des pays ayant les coûts horaires les plus élevés (41,1 euros), l’Allemagne la 6ᵉ position (40,0 euros). Dans l’industrie, le coût horaire français est légèrement inférieur à celui de l’Allemagne (43,5 euros contre 44,3 euros) alors que, dans le tertiaire marchand, il est supérieur (40,7 euros contre 38,0 euros) (figure 2a et figure 2b).

Figure 1 – Coût horaire de la main-d'œuvre, salaire et écart femmes‑hommes dans les pays de l'UE

Figure 1 – Coût horaire de la main-d'œuvre, salaire et écart femmes‑hommes dans les pays de l'UE - Lecture : en 2022, en France, le coût horaire de la main-d’œuvre dans l’industrie, la construction et le tertiaire marchand s’élève en moyenne à 41,1 euros, dont 28,6 euros de salaires et traitements bruts (69,6 %).
Pays Coût horaire de la main-d'œuvre en 2022
(en euros)
Salaire et traitement brut horaire moyen en 2022
(en euros)
Part des salaires et traitements bruts dans le coût du travail en 2022
(en %)
Cotisations sociales et autres à charge de l'employeur en 2022
(en euros)
Écart de salaire horaire moyen entre les femmes et les hommes en 2021
(en %)
Taux d'emploi des femmes de 15 à 64 ans en 2022
(en %)
Bulgarie 8,0 7,0 87,5 1,0 14,5 66,8
Roumanie 9,3 8,8 94,6 0,5 10,4 54,4
Hongrie 11,1 9,4 84,7 1,6 16,2 69,9
Croatie 11,9 10,2 85,7 1,7 12,6 60,4
Pologne 12,2 10,1 82,8 2,2 12,4 65,4
Lettonie 12,4 9,8 79,0 2,6 19,0 70,2
Lituanie 13,2 12,4 93,9 0,8 14,8 73,6
Malte 13,5 13,0 96,3 0,52 14,2 71,0
Grèce 15,2 12,0 78,9 3,3 nd 51,2
Portugal 15,3 12,3 80,4 2,9 15,0 69,5
Slovaquie 15,7 11,5 73,2 4,3 18,4 67,6
Rép. tchèque 16,2 12,4 76,5 3,8 12,4 68,5
Estonie 16,6 12,3 74,1 4,3 22,3 75,3
Chypre 17,8 14,6 82,0 3,2 16,8 67,3
Espagne 22,9 17,0 74,2 6,0 14,7 59,5
Slovénie 23,5 20,1 85,5 3,4 9,2 69,8
Italie 28,4 20,4 71,8 8,0 13,1 51,1
Irlande 36,1 30,5 84,5 5,62 nd 68,4
Finlande 37,1 30,5 82,2 6,6 15,9 73,9
Pays-Bas 39,1 30,0 76,7 9,3 19,3 78,1
Autriche 39,3 28,7 73,0 10,5 20,7 70,0
Allemagne 40,0 31,1 77,8 8,9 20,9 73,5
France 41,1 28,6 69,6 12,5 12,8 65,6
Suède 43,2 29,2 67,6 13,9 8,6 74,7
Belgique 43,3 31,8 73,4 11,5 9,2 63,2
Danemark 48,4 42,6 88,0 5,8 14,0 74,5
Luxembourg 50,4 43,7 86,7 6,6 9,7 67,1
Zone euro 34,1 25,6 75,1 8,5 16,51 64,9
UE27 30,2 22,9 75,8 7,3 15,41 65,0
  • nd : résultat non disponible.
  • 1. Données estimées comme moyennes des écarts nationaux, pondérées par l'emploi salarié dans les secteurs marchands de chaque pays pour lequel on dispose de l'information.
  • 2. Données estimées par différence entre le coût horaire et le salaire brut horaire moyen.
  • Lecture : en 2022, en France, le coût horaire de la main-d’œuvre dans l’industrie, la construction et le tertiaire marchand s’élève en moyenne à 41,1 euros, dont 28,6 euros de salaires et traitements bruts (69,6 %).
  • Champs : Union européenne à 27 pays, colonnes 1 à 5 : secteurs marchands (secteurs B à N de la NAF rév. 2), entreprises de 10 salariés ou plus ; colonne 6 : ensemble des personnes.
  • Source : Instituts nationaux de statistique, Eurostat, annual labour cost data (colonnes 1 à 4), gender pay gap data (colonne 5), enquêtes Labour Force Survey (colonne 6) [extraction des données en avril 2023].

Figure 2a - Coût de la main-d’œuvre dans l’industrie entre 2004 et 2022

en euros
Figure 2a - Coût de la main-d’œuvre dans l’industrie entre 2004 et 2022 (en euros) - Lecture : en 2022, en France, le coût horaire de la main-d’œuvre dans l’industrie est en moyenne de 43,5 euros.
Année Industrie
Allemagne Espagne France Italie Danemark Union européenne à 27 pays
2004 30,3 17,9 29,5 22,3 30,0 19,5
2005 30,8 18,6 30,4 22,8 31,1 20,1
2006 31,3 19,3 31,3 23,3 32,3 20,7
2007 31,9 20,0 32,2 23,8 33,5 21,3
2008 32,5 20,8 33,1 24,2 34,8 21,8
2009 33,2 21,3 33,9 24,9 36,2 22,5
2010 33,9 21,8 34,7 25,6 37,6 23,2
2011 34,6 22,4 35,5 26,4 39,1 24,0
2012 35,2 23,0 36,4 27,2 40,7 24,8
2013 36,0 23,0 36,5 27,3 41,5 25,1
2014 36,8 23,0 36,6 27,4 42,3 25,4
2015 37,6 23,0 36,7 27,5 43,1 25,7
2016 38,4 23,2 36,8 27,5 43,9 25,9
2017 39,3 23,6 38,0 27,9 44,8 26,6
2018 40,2 24,0 39,3 28,3 45,7 27,3
2019 41,1 24,4 40,6 28,7 46,6 28,1
2020 42,1 24,8 41,9 29,2 47,5 28,9
2021 42,3 24,6 42,1 28,6 49,4 29,2
2022 44,3 25,1 43,5 29,5 50,8 30,7
  • Lecture : en 2022, en France, le coût horaire de la main-d’œuvre dans l’industrie est en moyenne de 43,5 euros.
  • Champ : Union européenne à 27 pays, industrie (hors construction) et tertiaire marchand, entreprises de 10 salariés ou plus.
  • Source : Instituts nationaux de statistique, Eurostat, annual labour cost data.

Figure 2a - Coût de la main-d’œuvre dans l’industrie entre 2004 et 2022

  • Lecture : en 2022, en France, le coût horaire de la main-d’œuvre dans l’industrie est en moyenne de 43,5 euros.
  • Champ : Union européenne à 27 pays, industrie (hors construction) et tertiaire marchand, entreprises de 10 salariés ou plus.
  • Source : Instituts nationaux de statistique, Eurostat, annual labour cost data.

De 2013 à 2021, la hausse du coût horaire a été modérée en France par la mise en place de différentes mesures, notamment le en 2013, l’extension de la réduction générale de cotisations sociales applicable aux bas salaires en 2019 ou, plus récemment, les dispositifs adoptés en 2020 et 2021 pour faire face à la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid‑19 (exonérations et aide au paiement de cotisations sociales, plan « 1 jeune, 1 solution »). En 2022 toutefois, avec la nette hausse des salaires dans un contexte de forte inflation, le coût du travail horaire a accéléré, en France comme dans la plupart des autres pays de l’UE. Au total, de 2013 à 2022, le coût du travail horaire en France a augmenté de 17,8 %, soit une hausse plus modérée qu’en Allemagne (27,4 %) et que dans l’ensemble de l’UE à 27 (22,8 %).

Les et traitements représentent la plus grande partie du coût du travail (75,8 % en moyenne dans l’UE en 2022). La part des salaires dans le coût du travail varie selon le mode de financement de la protection sociale : elle est plus élevée dans les pays où ce financement passe par l’impôt sur le revenu, comme au Danemark (88,0 %), et plus basse lorsqu’il est surtout assuré par des cotisations sociales, comme en France (69,6 %) ou en Suède (67,6 %).

En 2022, dans l’UE à 27, les salaires et traitements bruts s’élèvent en moyenne à 22,9 euros de l’. La France se situe au‑dessus de la moyenne européenne, avec un salaire horaire moyen de 28,6 euros. Les différences de salaire, comme de coût de la main‑d’œuvre, sont très marquées entre les pays de l’ex‑UE à 15 et les pays entrés plus récemment.

En 2021, dans l’UE, le salaire horaire moyen des femmes est inférieur à celui des hommes dans tous les pays. Cet est parmi les plus faibles en Suède (8,6 %), alors qu’il atteint 20,9 % en Allemagne. En France, l’écart est de 12,8 %, au‑dessous de la moyenne européenne (15,4 %). L’écart de salaire horaire moyen entre les femmes et les hommes ne reflète qu’en partie les inégalités sexuées sur le marché du travail qui s’expriment aussi en matière d’activité, de chômage, de catégories socioprofessionnelles et de temps de travail. Ainsi, certains écarts de salaire horaire relativement faibles doivent être mis en regard des taux d’emploi féminins également faibles (Roumanie, Italie). Par ailleurs, des différences de caractéristiques entre femmes et hommes ne reflétant pas nécessairement des inégalités sexuées peuvent expliquer une autre partie de ces écarts.

Définitions

Coût du travail ou coût de la main-d’œuvre : le coût du travail comprend l’ensemble des dépenses encourues par les employeurs pour l’emploi de salariés.
Il comprend, en plus des salaires et traitements bruts : les cotisations sociales à la charge de l’employeur (sécurité sociale, chômage, retraite, prévoyance, indemnités de départ) que celles‑ci soient obligatoires, conventionnelles ou facultatives, nettes d’exonérations comme les allègements de cotisations sociales ; les frais de formation professionnelle (taxe d’apprentissage, contributions patronales au financement de la formation professionnelle) ; d’autres dépenses liées à l’emploi de salariés comme les frais de recrutement ; les taxes et les impôts relatifs à l’emploi et aux salariés, déduction faite des subventions perçues par l’employeur et destinées à favoriser l’emploi (CICE notamment).

Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) : entré en vigueur en janvier 2013, ce crédit d’impôt allège le coût du travail au titre d’une subvention au bénéfice de l’employeur à hauteur de 4 % de l’ensemble de la masse salariale inférieure à 2,5 Smic en 2013, de 6 % à partir de janvier 2014, de 7 % à partir de janvier 2017, et, dans les DOM uniquement, de 7,5 % à partir de janvier 2015 et de 9 % à partir de janvier 2016. En janvier 2018, son taux est ramené à 6 % en France métropolitaine. Enfin, en janvier 2019, le CICE est remplacé par une exonération générale de cotisations sociales de 6 points sur les bas salaires, excepté à Mayotte où il reste en vigueur avec un taux de 9 %.

Le salaire brut correspond à l’intégralité des sommes perçues par le salarié avant déduction des cotisations de sécurité sociale à sa charge, de la contribution sociale généralisée (CSG) et de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).

Les heures travaillées incluent toutes les heures effectivement travaillées, hors congés et absences, quelle qu’en soit la raison.

L’écart de salaire entre les femmes et les hommes (gender pay gap ‑ GPG) est la différence entre le salaire moyen des hommes salariés et celui des femmes salariées rapportée au salaire moyen des hommes salariés. Le salaire peut être brut ou net, considéré en termes horaires, en EQTP ou en termes mensuel, voire en termes de revenu salarial ; dans certaines études, la comparaison des médianes est préférée à celle des moyennes.