En 2022, en France hors Mayotte, 2,2 millions de personnes de 15 à 64 ans sont chômeuses au sens du Bureau international du travail (BIT) en moyenne sur l’année (figure 1). Aux frontières du chômage, on distingue deux populations : 1,8 million de personnes forment le halo autour du chômage et 1,3 million sont en situation de sous‑emploi. Chômage, halo et sous‑emploi constituent différentes formes de contraintes rencontrées par les personnes sur le marché du travail, dont l’offre de travail se trouve non utilisée (chômage et halo) ou sous‑utilisée (sous‑emploi).

Au total, 5,3 millions de personnes de 15 à 64 ans sont contraintes dans leur offre de travail en moyenne sur l’année 2022. En rapportant ce nombre à une population active au sens large, à savoir l’ensemble des personnes en emploi, au chômage ou dans le halo autour du chômage, le taux de contrainte atteint 16,6 % en 2022, en baisse de 2,4 points en un an. Il se situe 2,3 points au-dessous de son niveau d’avant-crise sanitaire (2019) et à son plus bas depuis que l’Insee le mesure (2003). Au deuxième trimestre 2020, le chômage partiel (une des composantes du sous-emploi) avait bondi à 8,9 % des actifs au sens large, contre 0,2 % fin 2019, et la part des personnes contraintes dans leur offre de travail avait alors atteint un pic à 28,7 % (figure 2). Le chômage partiel s’est replié dès le trimestre suivant (-7,7 points) et a retrouvé un niveau faible, bien que légèrement supérieur à celui d’avant‑crise, à partir du troisième trimestre 2021 à 0,4 %. La part des personnes dans le halo autour du chômage a aussi nettement augmenté en 2020, avant de se replier en 2021. Puis, en 2022 comme en 2021, chacune de ses composantes a contribué à la baisse d’ensemble du taux de contrainte.

En moyenne sur l’année 2022, le taux de contrainte est plus élevé pour les titulaires du brevet des collèges ou les non-diplômés (31,1 %) que pour les titulaires d’un CAP ou BEP (17,1 %) ou du bac ou d’un brevet professionnel (19,5 %) (figure 3). Il est le plus faible pour les diplômés du supérieur : 10,5 % pour les titulaires d’un diplôme de niveau bac+2 et 10,1 % pour les titulaires d’un diplôme supérieur à bac+2. Le taux de contrainte est plus élevé pour les femmes (18,8 %) que pour les hommes (14,5 %), notamment car elles sont plus souvent en situation de sous‑emploi. L’écart est plus important parmi les non‑diplômés ou titulaires du brevet (36,5 % des femmes, contre 26,8 % des hommes), et plus faible parmi les titulaires d’un diplôme de niveau bac+2 (11,3 % des femmes, contre 9,6 % des hommes). Le taux de contrainte est aussi plus élevé pour les personnes ayant terminé leurs études depuis moins de 5 ans (25,1 %) que pour celles ayant terminé leurs études depuis au moins 5 ans (14,3 %). Cet écart est particulièrement important parmi les non‑diplômés ou titulaires du brevet : 59,6 % d’entre eux ayant terminé leurs études depuis moins de 5 ans sont contraints dans leur offre, contre 27,7 % de leurs aînés. À l’opposé, l’écart est plus faible parmi les diplômés du supérieur : 12,6 % des titulaires d’un diplôme supérieur à bac+2 ayant terminé leurs études depuis moins de 5 ans sont contraints dans leur offre de travail, contre 8,8 % de leurs aînés.