Insee
Insee Conjoncture Normandie · Juin 2022 · n° 32
Insee Conjoncture NormandieBilan économique 2021 - Normandie Le taux de chômage normand atteint fin 2021 son plus bas niveau depuis plus de 40 ans

À la suite du fort ralentissement de l’économie en 2020 lié à la pandémie de Covid-19, l’activité rebondit en 2021 dans la plupart des secteurs.

L’emploi salarié repart à la hausse en 2021 en Normandie (+ 2,2 % par rapport à 2020). Tous les secteurs d’activités ont créé des emplois dans la région (en particulier le tertiaire marchand et la construction) et dans tous les départements normands. En fin d’année 2021, le taux de chômage régional est de 7,0 %, inférieur de 0,4 point au taux national. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi de moins de 25 ans est à son plus bas niveau depuis 1982. Très sollicitée au premier semestre 2021, l’activité partielle a ensuite nettement reflué suite à la levée des restrictions sanitaires.

Les exportations de la région ont atteint 38 milliards d’euros en 2021 (+ 20 % sur un an), un niveau record pour ces dix dernières années. Les importations ont connu une croissance nettement supérieure à celle des exportations, notamment due à la forte progression des hydrocarbures, s’établissant à 44 milliards d’euros en 2021 (+ 35 %). Le déficit commercial régional s’est fortement creusé sous cet effet.

En 2021, 36 500 entreprises ont été créées en Normandie, 5 000 de plus qu’en 2020. La vigueur des créations d’entreprises est particulièrement marquée dans l’Orne et le Calvados ainsi que dans les secteurs des services aux particuliers et de l’industrie. À la suite notamment du maintien des mesures de soutien aux entreprises au premier semestre, le nombre d’entreprises qui ont cessé leur activité décroît et se situe à un niveau historiquement bas.

Les récoltes des principales cultures normandes sont correctes et plus abondantes qu’en 2020. La production laitière croît légèrement, tirée par les éleveurs de la Manche. Les prix des produits agricoles sont à la hausse et compensent des volumes de production parfois modestes et la hausse des charges. Le résultat (estimation) de la branche agricole normande devrait progresser en 2021.

Dans l’immobilier, les mises en chantier et les autorisations de construire des logements progressent en 2021, mais moins fortement qu’au niveau national. Le trafic de marchandises par voies fluviales (bassin de la Seine) et maritimes (principaux ports normands) repart à la hausse sur un an. Le transport aérien de passagers des aéroports de Normandie rebondit en 2021 (+ 51 % par rapport à 2020), mais reste nettement inférieur à son niveau de 2019. Les immatriculations de véhicules reprennent faiblement, suite à une baisse d’un tiers entre 2019 et 2020.

Le tourisme a de nouveau été marqué par la crise sanitaire en 2021. La fréquentation touristique chute fortement, notamment au premier semestre. Si la levée des restrictions sanitaires a permis un retour des touristes à partir du mois de juillet 2021, la fréquentation dans les hôtels et les campings ne retrouve pas son niveau d’avant-crise.

Insee Conjoncture Normandie
No 32
Paru le :Paru le21/06/2022

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2021 publiés par l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.

Consulter

Synthèse régionale - Contexte national Bilan économique 2021

Christian Camesella, Aliette Cheptitski (Insee)

Insee Conjoncture Normandie

No 32

Paru le :21/06/2022

Synthèse régionale - Le taux de chômage normand atteint fin 2021 son plus bas niveau depuis plus de 40 ans

L’année 2021 est celle de la reprise économique en dépit de la mise en place de confinements locaux et d’un troisième confinement national au second trimestre. De nombreux indicateurs sur l’activité économique sont favorablement orientés. La croissance française a été plus forte qu’en Allemagne, en Italie ou en Espagne. L’emploi salarié, au plan national, a vivement progressé en 2021 et est nettement repassé fin 2021 au-dessus du niveau de la fin 2019. Le taux de chômage, quasiment stable pendant les trois premiers trimestres de 2021, à environ 8 % de la population active, a chuté à 7,4 % au quatrième trimestre. Ce rebond économique a été favorable à l’insertion professionnelle des jeunes dont le taux d’emploi a atteint un point haut depuis 1991, notamment sous l’effet des contrats en alternance.

Dans ce contexte, 25 500 emplois salariés ont été créés dans la région en 2021. Même si la Normandie se classe parmi les régions les moins dynamiques (14ᵉ) de ce point de vue, la reprise de l’emploi salarié amorcée au second semestre 2020 se poursuit et dépasse même le niveau de fin 2019. En 2021, on dénombre 1 185 000 salariés dans la région. Ce rebond est principalement observé dans le secteur tertiaire marchand et la construction. Il est également porté par l’intérim dont les évolutions sont très liées à la conjoncture. L’industrie normande peine encore à retrouver son niveau d’avant-crise mais, globalement, l’emploi salarié y est en croissance modérée.

Ce dynamisme de l’emploi dans quasiment tous les secteurs de l’économie s’est accompagné d’une forte baisse du taux de chômage qui atteint en fin d’année 2021 son plus bas niveau depuis près de quarante ans (7 %).

Depuis fin 2020, la décrue du chômage est plus forte en Normandie qu’en France métropolitaine.

La hausse des offres d’emploi conjuguée à la baisse des demandes génère des tensions sur le marché du travail dès le second semestre 2021 dans les métiers des secteurs du bâtiment, de l’industrie, du transport de marchandises et aussi du secteur sanitaire et social.

Toutes catégories confondues, le nombre de demandeurs d’emploi recule de près de 20 000 personnes à la fin 2021 par rapport à fin 2020 et les premiers bénéficiaires de cette embellie sont les moins de 25 ans. Dans cette tranche d’âge, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi n’a jamais été aussi bas depuis 1982. Les demandeurs d’emploi de plus de 50 ans et les personnes inscrites de longue durée profitent également de cette tendance très favorable. Il demeure néanmoins que ces derniers représentent encore un demandeur d’emploi sur deux dans la région.

Le développement de l’apprentissage, des embauches en contrats aidés et de l’accompagnement vers l’emploi sont aussi à mettre en lien avec ces résultats dans un contexte de reprise économique forte suite à la crise sanitaire. Le recours au dispositif d’indemnisation de l’activité partielle a été massif au premier semestre 2021, notamment dans le secteur de l’hébergement. Ce dispositif a été nettement moins sollicité après la levée des restrictions sanitaires.

Dans ce mouvement de reprise post crise sanitaire, les entrepreneurs de Normandie ont créé 36 500 entreprises en 2021, soit 5 000 de plus qu’en 2020. Le nombre de nouvelles micro-entreprises et aussi de sociétés connaît une croissance vigoureuse. Ce dynamisme entrepreneurial perdure et s’installe partout et en particulier dans les départements de l’Orne et du Calvados. L’industrie et les services aux particuliers sont les deux secteurs qui accueillent le plus de « jeunes pousses » en proportion. En lien avec ce contexte conjoncturel favorable et les mesures de soutien qui ont permis de « résister à la crise », les entreprises défaillantes sont moins nombreuses. Là aussi, il s’agit d’un mouvement de fond observé depuis plusieurs années.

Presque tous les secteurs de l’économie régionale profitent de la reprise, à l’exception de l’activité touristique qui continue à subir les effets de la crise sanitaire.

Les résultats de l’agriculture normande sont en progression sous l’effet d’une hausse des prix tant pour les produits végétaux que pour le lait ou la viande bovine.

Pour le secteur de la construction, cette année plus de 15 000 logements ont été mis en chantier. Cette reprise pourrait se poursuivre car les autorisations de construire s’inscrivent dans cette tendance à la hausse.

Ce climat favorable et des taux d’intérêt encore relativement bas en 2021 favorisent la commercialisation des logements neufs qui est en très forte progression. Une poussée est aussi observée sur les prix de vente, notamment pour les maisons individuelles.

Dans le transport, les trafics maritimes de marchandises augmentent dans les principaux ports normands, qu’il s’agisse du trafic de conteneurs ou de pétrole brut. Le trafic transmanche profite d’une réorientation vers le port de Cherbourg du trafic routier entre l’Irlande et l’Union européenne. Le transport aérien de passagers est également en hausse dans les aéroports de Normandie, même si cette croissance ne permet pas de retrouver le niveau d’avant-crise.

Après le choc de 2020, les immatriculations de véhicules reprennent assez faiblement.

Les effets de la crise sanitaire ont continué à affecter l’activité touristique notamment au premier semestre 2021. La fréquentation touristique dans les hôtels et campings reste en dessous de son niveau d’avant-crise en 2021 même si la levée progressive des restrictions sanitaires a permis un retour des touristes à partir du mois de juillet 2021.

Les exportations au départ de la Normandie ont progressé de 20 % cette année, les importations sont en hausse de plus d’un tiers. Ce dynamisme des échanges commerciaux profite à tous les secteurs économiques. Le « déficit commercial » s’établit à plus de 6 milliards d’euros, il est plus soutenu qu’en 2020, en raison de l’évolution brutale des imports.

Les indicateurs les plus récents montrent que début 2022, l’activité économique dépasse nettement son niveau du début de l’année 2021 encore marqué par la crise sanitaire. En mars 2022, la progression de l’activité économique par rapport à mars 2021 est forte dans le tertiaire marchand en Normandie comme au niveau national (respectivement + 12 % et + 14 %). Elle est nettement plus modérée dans les autres secteurs (+ 2 % dans la construction et le tertiaire non marchand) et notamment dans l’industrie (+ 1 % dans la région et + 2 % au niveau national).

Cependant, la crise géopolitique qui s’est déclarée fin février avec la guerre en Ukraine impacte à nouveau l’économie nationale. Les difficultés d’approvisionnement en matières premières et en énergie se traduisent par une hausse des prix à la production et, en partie, à la consommation. La consommation des ménages, mesurée au niveau national, s’en ressent et recule au 1ᵉʳ trimestre 2022.

Le recours à l’activité partielle a nettement chuté depuis juillet 2021. En mars 2022, le nombre de salariés en activité partielle continue de baisser (moins de 3 000 en Normandie).

On observe également un mouvement de baisse continue parmi les demandeurs d’emploi de catégorie A au premier trimestre 2022, dans des proportions semblables dans tous les départements de la région. Les résultats d’avril 2022 affichent néanmoins une légère progression en Normandie (+ 0,9 % par rapport au mois précédent) comme dans l’ensemble de la France métropolitaine (+ 0,5 %).

Les créations d’entreprises étaient en forte croissance jusqu’en mars (+ 25 % par rapport au mois précédent en Normandie), mais le nombre de créations d’entreprises baisse significativement en avril 2022 en Normandie (- 11 %) comme au niveau national (- 14 %). Ce recul concerne tous les départements normands (de - 6 % dans l’Orne et la Manche à - 21 % dans le Calvados). Le nombre d’entreprises normandes en difficulté connaît une certaine recrudescence au début de l’année conformément à ce qui est observé au plan national.

En ce début d’année 2022, l’activité touristique ne subit plus les effets des confinements connus en 2021 ; le nombre de nuitées dans les hôtels normands est le double de celui observé en mars 2021.

Contexte national - En 2021, l’économie mondiale a rebondi après sa chute en 2020, l’amélioration de la situation sanitaire s’étant accompagnée d’un allègement des restrictions

En 2021, l’épidémie de Covid-19 est restée l’un des principaux déterminants de l’activité économique. L’apparition de variants a rythmé la propagation de nouvelles vagues, et, en conséquence, la poursuite des mesures de restrictions sanitaires. Celles-ci se sont cependant allégées, à mesure que les États apprenaient à limiter la propagation du virus – notamment par une campagne de vaccination à grande échelle – et que les ménages et les entreprises entraient dans le paradigme du « vivre avec ». Après la fermeture partielle des économies en 2020, qui avait fait plonger le PIB mondial à - 3,1 % par rapport à son niveau de 2019, leur réouverture progressive en 2021 a engendré un rebond en partie mécanique, à . Ce rattrapage a néanmoins été hétérogène selon les pays (figure 1). Ainsi, le rebond de l’activité en zone euro, certes vif (+ 5,2 %), l’a toutefois été moins qu’aux États-Unis (+ 5,7 %) ou que pour les économies émergentes (+ 6,8 %), malgré un recul de l’activité en zone euro plus important en 2020. L’économie du Royaume-Uni a davantage rebondi (+ 7,4 %, après une chute en 2020 parmi les plus fortes des pays européens) malgré l’incertitude liée au Brexit, finalement mis en œuvre au 1er janvier. Enfin, l’activité en Chine a renoué avec une croissance vigoureuse (+ 8,6 %, après un ralentissement certes marqué de l’activité en 2020), même un peu supérieure à sa moyenne des années 2010 par effet de contrecoup. Ces évolutions hétérogènes selon les pays en 2021 sont notamment liées au rythme de diffusion du virus et aux stratégies sanitaires nationales (« zéro-covid », confinements, vaccination…), mais aussi aux spécialisations sectorielles (les branches des matériels et des services de transport, de l’hébergement-restauration ou encore des loisirs, sport et culture – et le tourisme en général – restant à des niveaux d’activité dégradés).

Figure 1Écart du PIB par rapport à son niveau du quatrième trimestre 2019

en %
Écart du PIB par rapport à son niveau du quatrième trimestre 2019 (en %) - Lecture : au quatrième trimestre 2021, le PIB en France s’est situé 0,5 % au-dessus de son niveau du quatrième trimestre 2019.
France Allemagne Italie Espagne Royaume-Uni États-Unis Chine
2016T1 -5,9 -5,5 -2,9 -8,3 -6,3 -8,5 -20,7
2016T2 -6,2 -5,2 -2,7 -7,9 -5,7 -8,2 -19,4
2016T3 -5,9 -4,8 -2,2 -7,1 -5,3 -7,7 -18,1
2016T4 -5,4 -4,5 -1,9 -6,7 -4,6 -7,2 -16,7
2017T1 -4,6 -3,4 -1,4 -6,0 -4,0 -6,8 -15,1
2017T2 -3,9 -2,6 -1,0 -4,9 -3,7 -6,3 -13,7
2017T3 -3,1 -1,8 -0,6 -4,4 -3,3 -5,6 -12,6
2017T4 -2,5 -1,0 -0,1 -3,8 -2,9 -4,7 -11,0
2018T1 -2,4 -1,4 -0,1 -3,4 -2,7 -4,0 -9,1
2018T2 -2,0 -0,8 -0,1 -2,9 -2,1 -3,2 -7,8
2018T3 -1,6 -1,3 0,0 -2,4 -1,5 -2,7 -7,0
2018T4 -1,0 -0,9 0,3 -1,7 -1,2 -2,5 -5,4
2019T1 -0,4 0,2 0,5 -1,1 -0,5 -1,9 -3,0
2019T2 0,4 -0,3 0,8 -0,8 -0,4 -1,1 -2,2
2019T3 0,3 0,1 0,8 -0,4 0,0 -0,5 -1,7
2019T4 0 0 0 0 0 0 0
2020T1 -5,7 -1,8 -5,9 -5,4 -2,5 -1,3 -9,4
2020T2 -18,6 -11,6 -17,8 -22,1 -21,5 -10,1 0,5
2020T3 -2,8 -3,6 -4,6 -9,0 -7,6 -3,3 2,9
2020T4 -4,2 -2,9 -6,1 -8,8 -6,3 -2,3 6,0
2021T1 -4,0 -4,5 -5,9 -9,3 -7,4 -0,8 7,6
2021T2 -3,0 -2,4 -3,3 -8,2 -2,2 0,9 8,6
2021T3 0,1 -0,8 -0,8 -5,8 -1,3 1,4 8,1
2021T4 0,5 -1,1 -0,1 -3,8 -0,1 3,1 10,3
  • Lecture : au quatrième trimestre 2021, le PIB en France s’est situé 0,5 % au-dessus de son niveau du quatrième trimestre 2019.
  • Source : Insee, Destatis, Istat, INE, ONS, BEA, NBSC.

Figure 1Écart du PIB par rapport à son niveau du quatrième trimestre 2019

  • Lecture : au quatrième trimestre 2021, le PIB en France s’est situé 0,5 % au-dessus de son niveau du quatrième trimestre 2019.
  • Source : Insee, Destatis, Istat, INE, ONS, BEA, NBSC.

En France, l’activité a davantage rebondi en 2021 que dans la moyenne de la zone euro

Après une chute de 7,9 % en 2020, l’activité économique française s’est nettement redressée en 2021, à . La croissance y a donc été à la fois plus forte qu’en Allemagne (+ 2,9 %), où le choc de 2020 a été presque deux fois moindre, et qu’en Italie (+ 6,6 %) et en Espagne (+ 5,1 %), pourtant davantage affectées en 2020. En moyenne en 2021, le PIB français se situait 1,7 % en deçà de son niveau de 2019, un rattrapage assez vif par rapport à ses principaux voisins européens.

En miroir de la chute d’activité enregistrée en France en 2020, tous les principaux postes de la demande (hors stocks) participent à son rebond en 2021 (figure 2). La plus forte contribution est celle de la consommation des ménages, de 2,7 points : les opportunités de consommer des ménages, bridées par les mesures de restrictions, se sont rétablies avec la réouverture progressive des magasins, des restaurants et cafés ou encore des activités culturelles et sportives. La contribution de l’investissement total a été du même ordre, portée par les entreprises (1,5 point) – en lien avec la reprise de l’activité, notamment après les fermetures de chantiers en 2020 et du fait d’un investissement en services très dynamique – et par les ménages (0,9 point) – avec un marché immobilier dynamique. La consommation des administrations publiques a contribué au rebond de l’activité à hauteur de 1,7 point, portée par les campagnes de tests et de vaccination. La contribution des échanges extérieurs a été faiblement positive, de 0,1 point : les exportations, plus affectées en 2020 que les importations, ont aussi plus fortement rebondi. Les importations comme les exportations sont cependant restées à un niveau nettement inférieur à celui d’avant la crise sanitaire. En particulier, les exports et imports de tourisme se sont situés en 2021 à environ 40 % sous leur niveau de 2019.

Figure 2Variations annuelles du PIB et contribution des principaux postes de la demande

variations en % et contribution en points
Variations annuelles du PIB et contribution des principaux postes de la demande (variations en % et contribution en points) - Lecture : en 2021, le PIB, en volume aux prix de l’année précédente chaînés, a augmenté de 6,8 % ; la contribution de la consommation privée des ménages a été de 2,7 points.
Consommation des ménages Consommation des administrations publiques Investissement des ménages Investissement des entreprises Investissement des administrations publiques Echanges extérieurs Stocks PIB
2017 0,9 0,4 0,3 0,7 0,0 -0,1 0,2 2,4
2018 0,5 0,2 0,1 0,5 0,1 0,4 0,0 1,8
2019 0,9 0,3 0,1 0,4 0,3 -0,3 0,0 1,9
2020 -3,5 -1,1 -0,6 -0,9 -0,2 -1,1 -0,2 -7,9
2021 2,7 1,7 0,9 1,5 0,1 0,1 -0,3 6,8
  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : en 2021, le PIB, en volume aux prix de l’année précédente chaînés, a augmenté de 6,8 % ; la contribution de la consommation privée des ménages a été de 2,7 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

Figure 2Variations annuelles du PIB et contribution des principaux postes de la demande

  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : en 2021, le PIB, en volume aux prix de l’année précédente chaînés, a augmenté de 6,8 % ; la contribution de la consommation privée des ménages a été de 2,7 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

Cet effet de miroir entre les évolutions de l’activité en 2020 et en 2021 a aussi été sectoriel, recouvrant toutefois des rattrapages hétérogènes selon les branches

En 2021, la valeur ajoutée totale a dans l’ensemble davantage rebondi que la consommation des ménages, après une baisse également plus marquée en 2020 (figure 3). Les disparités selon les branches apparues en 2020 ont néanmoins persisté en 2021. Dans l’industrie, la fabrication de matériels de transport a faiblement rebondi en 2021, pénalisée à la fois par les difficultés d’approvisionnement (s’agissant de l’industrie automobile), et par l’état dégradé du tourisme mondial (s’agissant de l’aéronautique). Les services les plus affectés par les mesures de restriction – hébergement-restauration, transports, services aux ménages (sport, culture, loisirs) – ont poursuivi leur trajectoire de reprise, malgré un début d’année 2021 marqué à nouveau par l’épidémie. L’hétérogénéité ne s’est cependant pas résorbée, entre ces branches dont l’activité ou la consommation est restée en moyenne sous son niveau de 2019 et celles qui, ayant moins souffert de la crise sanitaire, s’en sont rapprochées ou l’ont dépassé (information-communication, services financiers…). Ce constat est aussi vrai à un niveau plus agrégé : en 2021, la valeur ajoutée est restée à un niveau par rapport à 2019 relativement plus dégradé dans l’industrie que dans les services, et inversement pour la consommation des ménages.

Figure 3Variations annuelles et contribution des branches ou produitsValeur ajoutée

variations en % et contribution en points
Variations annuelles et contribution des branches ou produits (variations en % et contribution en points) - Lecture : en 2021, la valeur ajoutée totale a augmenté de 6,8 %. La contribution des autres services marchands (services marchands hors commerce, transport, hébergement-restauration, services aux entreprises et aux ménages) a été de 1,3 point ; celle de l’ensemble des branches des services marchands a été de 4,0 points.
Agriculture Autres branches industrielles Industrie agroalimentaire Matériels de transport Construction Autres services marchands Commerce Transport Hébergement-restauration Services aux entreprises Services aux ménages Services non marchands VA totale 2020 VA totale 2021
Industrie 2020 0,0 -0,9 -0,1 -0,4 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -8,2 6,8
2021 0,0 0,8 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -8,2 6,8
Construction 2020 0,0 0,0 0,0 0,0 -0,9 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -8,2 6,8
2021 0,0 0,0 0,0 0,0 0,6 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -8,2 6,8
Services marchands 2020 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -0,5 -0,7 -1,0 -1,1 -0,9 -0,7 0,0 -8,2 6,8
2021 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,3 0,5 0,5 0,2 1,2 0,3 0,0 -8,2 6,8
Services non marchands 2020 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -1,0 -8,2 6,8
2021 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,3 -8,2 6,8
  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO). La valeur ajoutée totale est calculée hors impôts et subventions sur produits (contrairement au PIB).
  • Lecture : en 2021, la valeur ajoutée totale a augmenté de 6,8 %. La contribution des autres services marchands (services marchands hors commerce, transport, hébergement-restauration, services aux entreprises et aux ménages) a été de 1,3 point ; celle de l’ensemble des branches des services marchands a été de 4,0 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

Figure 3Variations annuelles et contribution des branches ou produitsValeur ajoutée

  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO). La valeur ajoutée totale est calculée hors impôts et subventions sur produits (contrairement au PIB).
  • Lecture : en 2021, la valeur ajoutée totale a augmenté de 6,8 %. La contribution des autres services marchands (services marchands hors commerce, transport, hébergement-restauration, services aux entreprises et aux ménages) a été de 1,3 point ; celle de l’ensemble des branches des services marchands a été de 4,0 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

En 2021, l’emploi et la population active ont été dynamiques

Après une diminution en 2020 (- 216 900 emplois en fin d’année, par rapport à la fin d’année 2019), d’ampleur largement moindre que celle de l’activité, l’emploi salarié a vivement rebondi en 2021 (+ 855 100 entre fin 2020 et fin 2021), repassant fin 2021 nettement au-dessus du . Il est néanmoins resté en deçà de son niveau d’avant-crise dans l’industrie, tandis qu’il était particulièrement allant dans la construction, l’hébergement-restauration et les services aux entreprises. Le dispositif d’activité partielle, dont les conditions ont progressivement évolué au cours de l’année, ne concernaient en décembre 2021 qu’environ 400 000 salariés ().

Après des mouvements très heurtés en 2020 selon un effet en «  », le taux de chômage a été quasi stable pendant les trois premiers trimestres de 2021, à environ 8 % de la population active, avant de refluer sensiblement à 7,4 % au quatrième trimestre. Le dynamisme de l’emploi au cours de l’année a en effet été d’abord contrebalancé par celui de la population active, qui a rejoint progressivement sa trajectoire tendancielle d’avant la crise sanitaire puis l’a dépassé au troisième trimestre, avant de se replier légèrement par contrecoup au quatrième, conduisant à la baisse marquée du taux de chômage en fin d’année. Ces mouvements ont été particulièrement marqués pour les jeunes, dont le taux d’emploi a atteint un point haut depuis 1991, notamment sous l’effet des contrats en alternance.

En 2021, tiré par des revenus d’activité dynamiques, et quoique pénalisé par une inflation en hausse, le pouvoir d’achat par unité de consommation a progressé de 1,9 %

Après un ralentissement en 2020 (+ 1,1 %), le revenu disponible brut des ménages a progressé (+ 4,0 %), plus vivement encore qu’en 2018 et 2019. Le même effet de miroir évoqué précédemment entre 2020 et 2021 a joué sur les contributions des différentes composantes du pouvoir d’achat, à l’exception notable de l’inflation (figure 4). Les revenus d’activité ont contribué le plus, à hauteur de 5,0 points, en lien avec la reprise de l’activité, le dynamisme de l’emploi et le moindre recours à l’activité partielle. En 2020, la contribution négative des revenus d’activité avait été en partie compensée par celle, positive, des et des impôts. En 2021, c’est le phénomène inverse qui se produit. L’ampleur nettement plus faible de la contribution négative des prestations sociales, de - 0,6 point, reflète toutefois la poursuite partielle des dispositifs de soutien (activité partielle et fonds de solidarité). Enfin, poussée notamment par les prix de l’énergie, l’inflation a commencé à augmenter nettement au second semestre 2021, jusqu’à atteindre 2,8 % sur un an en fin d’année. Malgré cette hausse des prix, la croissance du pouvoir d’achat a été nette en moyenne annuelle (+ 2,3 %, soit 1,9 % par unité de consommation).

Du côté des entreprises, la valeur ajoutée (CVS-CJO) des sociétés non financières a augmenté de 9,6 % en 2021, en nette reprise après sa chute en 2020. Le taux de marge a quant à lui atteint 34,2 %, repassant même au-dessus du pic de 2019 (lié principalement à un effet d’enregistrement du CICE). Cette moyenne annuelle résulte cependant d’un premier semestre 2021 élevé, dans le sillage du rebond de la fin 2020, tandis que le second semestre 2021 a été un peu plus modéré.

Figure 4Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principaux déterminants

variations en % et contribution en points
Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principaux déterminants (variations en % et contribution en points) - Lecture : le pouvoir d'achat du revenu disponible brut (RDB) des ménages a augmenté de 2,3 % en 2021. La principale contribution à cette hausse est celle des revenus d'activité, qui s'élève à 5,0 points.
Revenus d'activité Prestations sociales EBE des ménages purs Revenus de la propriété Impôts et cotisations Prix de la consommation des ménages Pouvoir d'achat du RDB Pouvoir d'achat par unité de consommation
2018 1,9 0,8 0,3 0,7 -0,6 -1,7 1,4 0,8
2019 2,2 1,0 0,4 -0,1 -0,1 -0,8 2,6 2,0
2020 -2,7 3,2 0,1 -0,4 0,9 -0,9 0,2 -0,2
2021 5,0 -0,6 0,3 0,4 -1,2 -1,6 2,3 1,9
  • Note : les données sont corrigées des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : le pouvoir d'achat du revenu disponible brut (RDB) des ménages a augmenté de 2,3 % en 2021. La principale contribution à cette hausse est celle des revenus d'activité, qui s'élève à 5,0 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

Figure 4Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principaux déterminants

  • Note : les données sont corrigées des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : le pouvoir d'achat du revenu disponible brut (RDB) des ménages a augmenté de 2,3 % en 2021. La principale contribution à cette hausse est celle des revenus d'activité, qui s'élève à 5,0 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

Encadré - Le point de vue sur l’année 2021 et les perspectives 2022 des entreprises et établissement normands interrogés par la Banque de France

Un fort rebond de l’économie normande en 2021 mais des perspectives pour 2022 revues à la baisse, en lien avec les tensions internationales et les problèmes d’approvisionnement et de hausse du prix des matières premières

En 2020, la crise sanitaire avait interrompu un processus de croissance continue depuis 2017. Au recul « brutal » de 2020, a succédé une forte reprise de l’économie normande en 2021, selon l’enquête annuelle menée par la Banque de France (sources). La reprise en 2021 a même dépassé les prévisions formulées par les chefs d’entreprise normands fin 2020. Elle a concerné tous les secteurs avec notamment une progression de l’activité de 13 % dans l’industrie et la construction et de 9 % dans les services marchands. Ce rebond a été favorable à l’emploi qui s’est aussi mieux comporté que ne l’avaient anticipé les chefs d’entreprise normands. En effet, les effectifs se maintiennent dans l’industrie et sont en légère progression (+ 1 %) dans le BTP ainsi que dans les services marchands. L’effort d’investissement des entreprises normandes, en forte augmentation de 2016 à 2019, s’était contracté de plus de 12 % en 2020. En 2021, il progresse dans l’industrie (+ 8 %) et dans le bâtiment (+ 4 %), mais recule dans les travaux publics (- 13 %). La baisse modérée dans l’ensemble des services marchands (- 5 %) recouvre des évolutions différentes selon les secteurs, notamment un ralentissement pour l’entreposage (- 10 %) et un effort significatif dans le transport de marchandises (+ 24 %).

En janvier 2022, les chefs d'entreprise normands interrogés (sources), dans leur très grande majorité, étaient confiants, les graves inquiétudes de 2020 étant dissipées et les perspectives de croissance pour 2022 globalement bien orientées. Ils prévoyaient alors une hausse des effectifs dans presque tous les secteurs d’activités : de + 5,5 % dans l’industrie, de + 3,6 % dans les services marchands et de + 3,2 % dans le bâtiment. La seule exception concernait les travaux publics (- 1,2 %), où les carnets de commandes étaient jugés insuffisamment fournis. L'investissement devait aussi s’intensifier, surtout dans l'industrie et les services marchands, mais pas dans la construction où un repli était possible. Les retards d'approvisionnement, les difficultés de recrutement et la hausse des matières premières étaient alors les principales difficultés identifiées par les chefs d’entreprise. À partir de février, la guerre en Ukraine puis les mesures de confinement en Chine sont venues les renforcer.

En avril 2022, selon les chefs d’entreprises normands, la croissance de l’activité s’est globalement poursuivie au cours des quatre premiers mois de l’année mais de façon plus modérée qu’initialement envisagé. Les carnets de commande sont à cette date jugés suffisamment remplis dans l’ensemble mais les difficultés importantes d’approvisionnement (dans le bâtiment, l’automobile, la fabrication d’équipements, etc.) ou de recrutements (en particulier dans les métiers de l’hébergement ou des transports) pèsent sur le potentiel de développement de l’activité (figure). L’industrie et le bâtiment seraient ainsi les plus touchés par ces problèmes d’approvisionnement et de hausse du prix des matières premières (pour environ 60 % des entreprises interrogées). En lien avec ces difficultés, les chefs d’entreprises déclarent augmenter de plus en plus fréquemment leurs prix de vente. Le secteur des services, notamment l’hébergement, bénéficierait quant à lui de la normalisation de la situation sanitaire et du retour de la clientèle étrangère. Les difficultés de recrutement n’évoluent guère depuis décembre 2021 et concernent toujours près de 40 % des entreprises.

Difficultés d'approvisionnement et recrutement (avril 2022)

en %
Difficultés d'approvisionnement et recrutement (avril 2022) (en %)
Part des entreprises rencontrant des difficultés d'approvisionnement Part des entreprises rencontrant des difficultés de recrutement
Ensemble 46 39
Industrie 59 37
Services 19 40
Bâtiment 64 45
  • Source : enquête mensuelle de la Banque de France.

Difficultés d'approvisionnement et recrutement (avril 2022)

  • Source : enquête mensuelle de la Banque de France.
Publication rédigée par :Christian Camesella, Aliette Cheptitski (Insee)

Sources

  • Enquête annuelle de la Banque de France (Les entreprises en Normandie : Bilan 2020 et Perspectives 2021) reposant sur les réponses fournies par près de 1 500 chefs d’entreprises et établissements de l’industrie, de la construction et des services marchands. Elle porte sur les résultats de l’exercice écoulé et les perspectives de l’année en cours.
  • Ouvrir dans un nouvel ongletEnquête mensuelle de la Banque de France réalisée auprès d’environ 500 entreprises et établissements de la région Normandie sur l’évolution de la conjoncture économique dans les secteurs de l’industrie, des services marchands, du bâtiment et des travaux publics.

Définitions

Effort (ou taux) d’investissement : part du montant des investissements de l'entreprise, appelé formation brute de capital fixe (FBCF), dans la valeur ajoutée de l'entreprise.

« World Economic Outlook », FMI (Avril 2022).

Estimation prenant en compte la correction des variations saisonnières et les effets des jours ouvrables.

Données révisées sur l’emploi salarié national, par rapport à celles mobilisées dans le chapitre « Emploi salarié » de ce bilan, suite à plusieurs changements méthodologiques ; en particulier les alternants sont inclus explicitement dans la dynamique de l’emploi des années 2019 à 2021.

Le chômage partiel, 27 avril 2022, Dares.

Les confinements ont rendu difficiles les démarches de recherche active d’emploi, ce qui influe sur la mesure du taux de chômage : en effet, un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus, sans emploi durant une semaine donnée, disponible pour travailler dans les deux semaines, et qui a effectué au cours des quatre dernières semaines une démarche active de recherche d’emploi.

Ce, pour des raisons en partie comptables : contrairement aux salaires, l’activité partielle n’est pas enregistrée dans les revenus d’activité, mais dans les prestations sociales.

« World Economic Outlook », FMI (Avril 2022).

Estimation prenant en compte la correction des variations saisonnières et les effets des jours ouvrables.

Données révisées sur l’emploi salarié national, par rapport à celles mobilisées dans le chapitre « Emploi salarié » de ce bilan, suite à plusieurs changements méthodologiques ; en particulier les alternants sont inclus explicitement dans la dynamique de l’emploi des années 2019 à 2021.

Le chômage partiel, 27 avril 2022, Dares.

Les confinements ont rendu difficiles les démarches de recherche active d’emploi, ce qui influe sur la mesure du taux de chômage : en effet, un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus, sans emploi durant une semaine donnée, disponible pour travailler dans les deux semaines, et qui a effectué au cours des quatre dernières semaines une démarche active de recherche d’emploi.

Ce, pour des raisons en partie comptables : contrairement aux salaires, l’activité partielle n’est pas enregistrée dans les revenus d’activité, mais dans les prestations sociales.