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Insee Conjoncture Normandie · Juin 2022 · n° 32
Insee Conjoncture NormandieBilan économique 2021 - Normandie Le taux de chômage normand atteint fin 2021 son plus bas niveau depuis plus de 40 ans

À la suite du fort ralentissement de l’économie en 2020 lié à la pandémie de Covid-19, l’activité rebondit en 2021 dans la plupart des secteurs.

L’emploi salarié repart à la hausse en 2021 en Normandie (+ 2,2 % par rapport à 2020). Tous les secteurs d’activités ont créé des emplois dans la région (en particulier le tertiaire marchand et la construction) et dans tous les départements normands. En fin d’année 2021, le taux de chômage régional est de 7,0 %, inférieur de 0,4 point au taux national. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi de moins de 25 ans est à son plus bas niveau depuis 1982. Très sollicitée au premier semestre 2021, l’activité partielle a ensuite nettement reflué suite à la levée des restrictions sanitaires.

Les exportations de la région ont atteint 38 milliards d’euros en 2021 (+ 20 % sur un an), un niveau record pour ces dix dernières années. Les importations ont connu une croissance nettement supérieure à celle des exportations, notamment due à la forte progression des hydrocarbures, s’établissant à 44 milliards d’euros en 2021 (+ 35 %). Le déficit commercial régional s’est fortement creusé sous cet effet.

En 2021, 36 500 entreprises ont été créées en Normandie, 5 000 de plus qu’en 2020. La vigueur des créations d’entreprises est particulièrement marquée dans l’Orne et le Calvados ainsi que dans les secteurs des services aux particuliers et de l’industrie. À la suite notamment du maintien des mesures de soutien aux entreprises au premier semestre, le nombre d’entreprises qui ont cessé leur activité décroît et se situe à un niveau historiquement bas.

Les récoltes des principales cultures normandes sont correctes et plus abondantes qu’en 2020. La production laitière croît légèrement, tirée par les éleveurs de la Manche. Les prix des produits agricoles sont à la hausse et compensent des volumes de production parfois modestes et la hausse des charges. Le résultat (estimation) de la branche agricole normande devrait progresser en 2021.

Dans l’immobilier, les mises en chantier et les autorisations de construire des logements progressent en 2021, mais moins fortement qu’au niveau national. Le trafic de marchandises par voies fluviales (bassin de la Seine) et maritimes (principaux ports normands) repart à la hausse sur un an. Le transport aérien de passagers des aéroports de Normandie rebondit en 2021 (+ 51 % par rapport à 2020), mais reste nettement inférieur à son niveau de 2019. Les immatriculations de véhicules reprennent faiblement, suite à une baisse d’un tiers entre 2019 et 2020.

Le tourisme a de nouveau été marqué par la crise sanitaire en 2021. La fréquentation touristique chute fortement, notamment au premier semestre. Si la levée des restrictions sanitaires a permis un retour des touristes à partir du mois de juillet 2021, la fréquentation dans les hôtels et les campings ne retrouve pas son niveau d’avant-crise.

Insee Conjoncture Normandie
No 32
Paru le :Paru le21/06/2022

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2021 publiés par l'Insee.
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Transports - Les activités de transport redémarrent en 2021 sans revenir à leur niveau d’avant-crise sanitaire Bilan économique 2021

Thibaut Louza (Insee)

En 2021, le trafic maritime de marchandises augmente de 12 % dans les principaux ports normands. Cette hausse est portée dans les ports de HAROPA par le développement des marchandises conteneurisées et du pétrole brut. Le trafic des ports du syndicat mixte « Ports de Normandie » augmente de 9 %, notamment grâce à la forte croissance du trafic transmanche avec l’Irlande. Le transport aérien de passagers des aéroports de Normandie repart à la hausse en 2021 avec une croissance de 51 % sur un an, mais reste nettement inférieur à son niveau de 2019. Les immatriculations de véhicules reprennent faiblement (+ 5 %), suite à une baisse très importante entre 2019 et 2020 (– 33 %).

Insee Conjoncture Normandie

No 32

Paru le :21/06/2022

Avertissement

Les données sur le Transport Routier de Marchandises relatives à l’année 2020 produites par le Service de la Donnée et des Études Statistiques (SDES) ne sont pas disponibles au moment de la rédaction de ce bilan économique.

Une reprise générale du trafic maritime en 2021

Le trafic maritime de marchandises des principaux ports normands (Le Havre, Rouen, Cherbourg, Caen-Ouistreham et Dieppe) s’élève à 89,9 millions de tonnes en 2021, en hausse de 12 % par rapport à 2020 (figure 1). Les grands ports maritimes du Havre et de Rouen ainsi que le port autonome de Paris ont fusionné au 1er juin 2021 en un nouvel établissement public : HAROPA PORT. Les ports de cette nouvelle structure enregistrent une hausse du trafic de 12 %, portée par le développement des marchandises conteneurisées et du pétrole brut. Ce dernier est dynamisé par le redémarrage de la raffinerie Total de Gonfreville-l’Orcher, dont l’arrêt suite à un incendie en décembre 2019 s’est prolongé sur les premiers mois de l’année 2021. Le trafic de céréales recule de 13 %, après une année 2020 marquée par une campagne céréalière exceptionnelle. Le trafic des ports du syndicat mixte « Ports de Normandie » (Caen-Ouistreham, Cherbourg et Dieppe) augmente de 9 % et retrouve quasiment son niveau de 2019. Le fret transmanche a subi des mutations suite au Brexit. Le recul du trafic avec le Royaume-Uni a été compensé par la forte croissance du trafic avec l’Irlande. En effet, une partie du transit routier entre l’Irlande et l’Union européenne passant par le Royaume-Uni, le «  », a été réorienté vers le port de Cherbourg.

Sur le bassin de la Seine, le transport fluvial de marchandises est en hausse sensible de + 8,2 % en en 2021 par rapport à 2020 (plus de 3,8 milliards de t-km) et de + 3,3 % en volumes (22,1 millions de tonnes transportées). La filière des matériaux confirme sa progression avec une croissance de + 20,9 % en t-km (plus de 2 milliards de t-km) et de + 7,6 % en volumes (15 millions de tonnes transportées), grâce à l’augmentation des transports de terres pour remblais depuis l’Île-de-France vers la Normandie. La filière métallurgique réalise un bond important de + 34,3 % en t-km (289,3 millions de t-km) et de + 29,6 % en volumes (1,1 million de tonnes transportées), lié aux importations de tôles et de depuis l’étranger vers l’Île-de-France et à l’accroissement des flux de déchets et de ferrailles à destination du Nord et de la Belgique.

Figure 1Trafic maritime de marchandises dans les ports de Normandie

Trafic maritime de marchandises dans les ports de Normandie
Ports Nombre (en millions de tonnes) Évolution (en %)
2019 2020 2021 2021/2020 2021/2019
Syndicat Mixte « Ports de Normandie » (Caen-Ouistreham, Cherbourg, Dieppe) 6,5 5,7 6,3 8,7 – 3,1
HAROPA PORT 89,9 74,9 83,6 11,6 – 7,0
Le Havre 66,5 52,6 62,4 18,7 – 6,1
Rouen 23,5 22,3 21,2 – 5,1 – 9,9
Ensemble 96,4 80,6 89,9 11,5 – 6,7
  • Sources : Ports Normands Associés (PNA) www,pna-ports.fr – Haropa www.haropaports.com.

Le transport aérien de passagers repart à la hausse

Le transport aérien de passagers des aéroports de Normandie repart à la hausse en 2021 avec près de 270 000 passagers, soit une croissance de près de 52 % sur un an (figure 2). Le trafic reste toutefois inférieur de 42 % à celui de 2019, suite à son effondrement en 2020 (- 62 %). Cette reprise en 2021 est portée par les aéroports de Caen-Carpiquet et Deauville–Normandie, qui représentent les flux les plus importants (figure 3). Le transport de passagers de l’aéroport de Caen-Carpiquet, essentiellement tourné vers les vols nationaux, augmente de 40 %. Celui de Deauville-Normandie, largement tourné vers les vols internationaux, progresse de 180 %. Le transport de passagers de Cherbourg–Manche a été multiplié par 7 entre 2020 et 2021 et dépasse son niveau de 2019. Le trafic de l’aéroport du Havre-Octeville, bien qu’en forte croissance (+ 84 %), reste loin de son niveau d’avant-crise (- 63 % par rapport à 2019). La reprise ne concerne pas l’aéroport de Rouen–Vallée de Seine, dont le trafic reste quasi stable entre 2020 et 2021 avec un peu plus d’un millier de passagers contre plus de 15 000 en 2019 (+ 9 % en 2021).

Figure 2Passagers des aéroports

en %
Passagers des aéroports (en %)
Type de ligne Normandie France entière
Passagers 2021 (nombre) Évolution 2021/2019 Évolution 2021/2020 Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ¹ Évolution 2021/2019 Évolution 2021/2020 Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ¹
Lignes nationales 234 767 -22,2 43,6 22,2 -41,0 33,3 2,4
Lignes internationales 25 996 -81,6 128,8 0,9 -64,7 28,7 4,8
Transit 8 625 -64,5 221,9 42,2 -57,7 38,0 -3,9
Total 269 388 -42,3 51,7 13,3 -58,0 30,5 4,1
dont lignes à bas coût (low cost) 6 120 /// 174,8 /// -53,9 52,6 10,3
Part des lignes à bas coût (low cost) (%) 2,3 /// /// /// /// /// ///
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour le trafic passager des aéroports, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : données brutes.
  • /// : absence de donnée due à la nature des choses.
  • Source : Union des aéroports français.

Figure 3Évolution du nombre de passagers des aéroports normands*

Évolution du nombre de passagers des aéroports normands*
Caen - Carpiquet Deauville - Normandie Le Havre - Octeville Rouen - Vallée de Seine
2014 115 015 114 984 10 762 3 729
2015 129 096 149 326 6 245 5 243
2016 139 016 139 900 11 063 1 621
2017 180 912 163 626 13 205 5 129
2018 274 011 147 370 6 491 17 615
2019 304 769 134 621 7 179 15 578
2020 162 426 11 964 1 433 1 029
2021 227 168 33 456 2 638 1 116
  • *hors aéroport de Cherbourg en raison de l’absence de données sur cet aéroport entre 2016 et 2018.
  • Source : Union des aéroports français.

Figure 3Évolution du nombre de passagers des aéroports normands*

  • *hors aéroport de Cherbourg en raison de l’absence de données sur cet aéroport entre 2016 et 2018.
  • Source : Union des aéroports français.

Une faible reprise des immatriculations de véhicules

Les immatriculations de véhicules neufs progressent de 5 % en Normandie entre 2020 et 2021, une croissance plus marquée qu’au niveau national (+ 2 % ; figure 4). Cette reprise fait suite à une baisse très importante des immatriculations entre 2019 et 2020 (– 33 %). Toutefois, le volume des immatriculations est encore loin de celui observé en 2019 (– 30 % entre 2019 et 2021). Tous les types de véhicules sont concernés par cette reprise lente à l’exception des transports en commun dont les immatriculations reculent de 19 % entre 2020 et 2021. Cette progression à l’échelle régionale est principalement portée par la Seine-Maritime, dont les immatriculations progressent de 10 % en un an après une importante chute de 43 % entre 2019 et 2020. Les immatriculations de véhicules neufs croissent légèrement dans l’Orne et l’Eure (respectivement + 1 % et + 5 %). Elles continuent de baisser dans la Manche (- 5 %) et sont stables dans le Calvados.

Figure 4Immatriculations de véhicules neufs

Immatriculations de véhicules neufs
Zonage Véhicules particuliers Véhicules utilitaires légers ¹ Véhicules industriels à moteur ² Ensemble immatriculations ³
2021 (nombre) 2021 (nombre) 2021 (nombre) 2021 (nombre) Évolution 2021/2019 (%) Évolution 2021/2020 (%) Évolution annuelle moyenne 2019/2014 * (%)
Calvados 18 549 5 021 1 340 24 958 -19,5 0,0 6,1
Eure 12 773 3 067 362 16 233 -20,0 1,0 4,1
Manche 9 310 2 790 265 12 375 -23,3 -5,4 4,6
Orne 5 512 2 308 333 8 163 -20,3 5,1 2,6
Seine-Maritime 52 619 11 340 799 64 812 -37,2 10,0 2,5
Normandie 98 763 24 526 3 099 126 541 -30,0 4,7 3,4
France entière 1 693 037 443 305 45 795 2 189 270 -21,5 2,1 4,5
  • ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • ³ : y compris immatriculations de transports en commun.
  • * : évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : données brutes.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Ces données ne comprennent pas les véhicules immatriculés en transit temporaire (TT), importés en transit (IT), de l’administration civile de l’État, militaires, ainsi que les immatriculations provisoires (plaques W ou WW).
  • Source : SDES, Rsvero.
Publication rédigée par :Thibaut Louza (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Immatriculations de véhicules neufs :

Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Les immatriculations provisoires de véhicules neufs et celles des véhicules en transit temporaire ne sont pas comptabilisées.

Le Landbridge correspond au transit routier entre l’Irlande et l’Union européenne continentale via la Grande-Bretagne.

t-km : tonne-kilomètre, unité de mesure de quantité de transport correspondant au transport d'une tonne sur un kilomètre.

Coil à chaud : bobine de tôle issue du laminage à chaud. Il s’agit d’un produit semi-fini pour la sidérurgie.

Le Landbridge correspond au transit routier entre l’Irlande et l’Union européenne continentale via la Grande-Bretagne.

t-km : tonne-kilomètre, unité de mesure de quantité de transport correspondant au transport d'une tonne sur un kilomètre.

Coil à chaud : bobine de tôle issue du laminage à chaud. Il s’agit d’un produit semi-fini pour la sidérurgie.