En 2020, les hommes attribuent une note de 7,3 sur 10 à la vie qu’ils mènent actuellement, contre 7,2 pour les femmes (figure 1). Depuis 2010, leur satisfaction moyenne dans la vie est tous les ans légèrement supérieure à celle des femmes. Néanmoins, cet écart s’explique entièrement par leurs caractéristiques sociodémographiques et une situation matérielle et financière plus favorable. L’écart n’est en effet plus significatif à caractéristiques comparables (âge, diplôme, catégorie socioprofessionnelle, situation vis‑à‑vis du marché du travail, limitations dans les activités courantes à cause d’un problème de santé, type de ménage, tranche de revenu du ménage, type et surface du logement, statut de propriétaire ou non). Seule exception notable : en situation de monoparentalité, les niveaux moyens de satisfaction déclarés entre 2010 et 2019 sont supérieurs de 0,4 point pour les hommes (figure 2), et une fois prises en compte les caractéristiques sociodémographiques et la situation matérielle et financière, l’écart demeure significatif (0,15 point).

En 2020, pour les personnes en emploi, le niveau moyen de satisfaction relative au travail s’établit à 7,1 sur 10 pour les hommes et à 7,0 pour les femmes, en net repli par rapport aux années antérieures. La crise sanitaire liée à la Covid‑19 n’a eu qu’un effet modeste sur ces résultats puisque 79 % des personnes interrogées l’ont été avant la mise en place du premier confinement. D’ailleurs, celles interrogées après, femmes ou hommes, ne notent pas plus sévèrement leur satisfaction liée au travail. À caractéristiques comparables, notamment à niveau de diplôme et catégorie socioprofessionnelle similaires, l’écart de satisfaction reste significatif en faveur des hommes (+ 0,1 point). D’ailleurs, en 2019, les hommes pensent plus souvent que les femmes que leur employeur reconnaît leur travail à sa juste valeur (1,1 fois plus à âge, niveau de diplôme, catégorie socioprofessionnelle, type de contrat, état de santé et type de ménage comparables). Inversement, les femmes déclarent 1,2 fois plus souvent éprouver des difficultés à concilier travail et obligations familiales.

Dans le domaine des loisirs, la satisfaction diffère davantage selon le sexe, même si l’écart a tendance à se réduire depuis 10 ans. À caractéristiques comparables, la différence en faveur des hommes s’établit à + 0,3 point en moyenne sur la période 2010‑2019. Si l’écart est significatif à chaque âge, il est le plus élevé au début de la vie d’adulte, entre 20 et 35 ans, période correspondant à l’arrivée des enfants dans le ménage (figure 3). Le même phénomène est observé en matière de satisfaction vis‑à‑vis du travail. L’écart entre femmes et hommes est maximal autour de 30 ans, au moment où les enfants, s’il y en a, sont en bas âge et que la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, qui repose davantage sur les femmes, est souvent difficile. L’écart se réduit nettement ensuite.

En 2019, le niveau de satisfaction relatif aux relations sociales s’établit à 8,2 sur 10 pour les femmes et à 8,0 pour les hommes. À caractéristiques comparables, l’écart en faveur des femmes atteint 0,1 point en moyenne. En distinguant relations amicales et relations à l’intérieur du cercle familial, le supplément de satisfaction féminin est plus net concernant la famille : + 0,3 point en moyenne en 2019, contre + 0,1 point concernant les relations amicales. Ce constat est valable pour toutes les années où ces observations sont disponibles.