Femmes et hommes, l’égalité en question Édition 2022

Cet ouvrage fait le point sur l’égalité entre les femmes et les hommes aujourd’hui en France. Cette édition succède à celle de 2017.

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Paru le :Paru le03/03/2022
Femmes et hommes – L’égalité en question- Mars 2022
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Sommaire

Revenu salarial

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Paru le :03/03/2022

En 2019, le annuel moyen dans le secteur privé et la fonction publique s’élève à 18 970 euros pour les femmes, soit un niveau inférieur de 22 % à celui des hommes (figure 1). Le revenu salarial des femmes est inférieur de 16 % à celui des hommes (figure 2). Cet écart s’amplifie à la fois dans les bas revenus (écart de 25 % pour le premier décile du revenu salarial) et dans les hauts revenus (écart de 21 % pour le neuvième ).

Figure 1 - Revenu salarial et salaire en EQTP annuels moyens selon le sexe en 2019

en euros courants
Figure 1 - Revenu salarial et salaire en EQTP annuels moyens selon le sexe en 2019 (en euros courants) - Lecture : en 2019, le revenu salarial moyen des femmes est de 18 970 euros ; il est inférieur de 22,3 % à celui des hommes.
Revenu salarial annuel moyen Salaire annuel moyen en EQTP¹
Femmes Hommes Écart relatif (en %) Femmes Hommes Écart relatif (en %)
Âge
Moins de 25 ans 7 360 9 110 19,2 17 930 19 210 6,7
25-39 ans 18 220 22 610 19,4 24 460 27 660 11,6
40-49 ans 22 830 29 710 23,1 28 190 34 270 17,7
50-54 ans 23 070 31 340 26,4 28 280 35 740 20,9
55 ans ou plus 21 410 29 430 27,2 29 520 38 740 23,8
Diplôme
Pas de diplôme 12 450 17 400 28,5 19 590 23 260 15,8
Diplôme inférieur au baccalauréat 15 180 20 510 26,0 21 460 25 650 16,3
Baccalauréat à bac+2 20 480 26 560 22,9 25 570 31 000 17,5
Bac+3 ou plus 30 790 44 410 30,7 36 190 50 140 27,8
Catégorie socioprofessionnelle
Cadres² 36 040 45 370 20,6 42 820 52 950 19,1
Professions intermédiaires 21 770 26 040 16,4 27 230 30 690 11,3
Employés 13 900 15 310 9,2 20 860 22 850 8,7
Ouvriers 11 960 17 200 30,5 19 580 22 930 14,6
Secteur
Secteur privé et entreprises publiques 18 010 24 260 25,7 26 330 31 580 16,6
Fonction publique 21 330 25 290 15,7 26 640 31 090 14,3
Ensemble 18 970 24 420 22,3 26 430 31 510 16,1
  • 1. Le salaire net annuel moyen en EQTP est calculé pour les salariés dont le volume de travail en équivalent temps plein est disponible.
  • 2. Y compris chefs d'entreprise salariés.
  • Lecture : en 2019, le revenu salarial moyen des femmes est de 18 970 euros ; il est inférieur de 22,3 % à celui des hommes.
  • Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés hors salariés agricoles, apprentis et stagiaires, hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

Figure 2 - Distribution du revenu salarial annuel selon le sexe en 2019

en euros courants
Figure 2 - Distribution du revenu salarial annuel selon le sexe en 2019 (en euros courants) - Lecture : en 2019, 10 % des femmes perçoivent un revenu salarial inférieur à 2 430 euros (1er décile), soit un niveau inférieur de 25,5 % à celui des hommes (3 260 euros).
1er décile (D1) Médiane 9e décile (D9)
Cadres1 Femmes 8 900 33 200 59 950
Hommes 9 650 38 730 77 350
Écart relatif (en %) 7,8 14,3 22,5
Professions
intermédiaires
Femmes 5 800 22 750 33 840
Hommes 7 400 25 990 40 340
Écart relatif (en %) 21,6 12,5 16,1
Employés Femmes 1 860 14 540 24 310
Hommes 1 560 15 470 28 960
Écart relatif (en %) -19,2 6,0 16,1
Ouvriers Femmes 1 250 11 930 21 910
Hommes 2 850 18 360 28 430
Écart relatif (en %) 56,1 35,0 22,9
Ensemble Femmes 2 430 17 660 34 690
Hommes 3 260 21 110 44 150
Écart relatif (en %) 25,5 16,3 21,4
  • 1. Y compris chefs d'entreprise salariés.
  • Lecture : en 2019, 10 % des femmes perçoivent un revenu salarial inférieur à 2 430 euros (1er décile), soit un niveau inférieur de 25,5 % à celui des hommes (3 260 euros).
  • Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés hors salariés agricoles, apprentis et stagiaires, hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

L’écart de revenu salarial moyen en défaveur des femmes est plus élevé pour les salariés les plus âgés : 27 % pour les 55 ans ou plus, contre 19 % pour les moins de 25 ans. Cet écart est aussi plus prononcé parmi les salariés les plus diplômés (31 % parmi les titulaires d’un bac+3 ou plus, contre 26 % pour ceux ayant un diplôme inférieur au baccalauréat) et parmi les cadres (21 %, contre 9 % pour les employés). Il est également plus important parmi les salariés du secteur privé que ceux du public (26 % contre 16 %).

L’écart de revenu salarial moyen entre femmes et hommes reflète à la fois des différences en matière de , prix d’une unité de travail salarié, et en matière de volume de travail réalisé au cours de l’année, les femmes étant bien plus souvent à temps partiel et moins souvent en emploi dans l’année que les hommes. En 2019, le salaire net en EQTP des femmes s’élève en moyenne à 26 430 euros par an, soit 16 % de moins que les hommes. En moyenne, l’écart de salaire en EQTP entre femmes et hommes explique ainsi près des trois quarts de l’écart de revenu salarial, le reste étant dû aux différences de volume de travail. Ces différences de volume contribuent cependant davantage aux écarts parmi les moins diplômés et les plus jeunes, reflétant des interruptions de carrière et un recours au temps partiel plus fréquents chez les jeunes femmes, en lien notamment avec la maternité. À l’inverse, l’écart de revenu salarial résulte principalement des différences de salaire en EQTP pour les plus diplômés et les cadres, ainsi que pour les employés.

En près de 25 ans, l’écart de revenu salarial entre les femmes et les hommes s’est en moyenne légèrement réduit, passant de 27 % en 1995 à 22 % en 2019 (figure 3). Jusqu’au début des années 2000, il a légèrement augmenté (28 % en 2001), avant de décroître faiblement, puis de manière plus accentuée depuis 2008. La tendance à la baisse de cet écart de revenu salarial résulte principalement d’une diminution des écarts de volume de travail, notamment depuis 2002. L’écart de salaire moyen en EQTP est resté plus stable depuis 1995, malgré une légère diminution depuis 2009.

Figure 3 - Inégalités salariales entre femmes et hommes de 1995 à 2019

en %
Figure 3 - Inégalités salariales entre femmes et hommes de 1995 à 2019 (en %) - Lecture : en 2010, l’écart relatif femmes-hommes était de 25,5 % pour le revenu salarial, 18,2 % pour le salaire en EQTP et 9,0 % pour le volume de travail.
Année écart relatif du revenu salarial moyen écart relatif du revenu salarial moyen écart relatif du salaire moyen en EQTP écart relatif du salaire moyen en EQTP écart relatif du volume de travail en EQTP moyen
1995 27,4 18,5 10,9
1996 27,8 18,8 11,1
1997 27,6 18,5 11,2
1998 27,8 18,3 11,4
1999 27,9 17,9 11,9
2000 28,2 18,6 11,6
2001 28,2 18,8 11,3
2002 27,8 18,5 11,3
2003 27,6 18,5 11,1
2004 27,3 18,4 10,9
2005 27,1 18,3 10,8
2006 26,9 18,2 10,6
2007 26,8 18,5 10,2
2008 27,1 18,7 10,3
2009 26,1 18,3 9,6
2010 25,5 18,2 9,0
2011 25,6 18,2 9,2
2012 25,3 25,5 18,2 18,5 8,8
2013 24,8 18,2 8,2
2014 24,1 17,9 7,8
2015 23,7 17,8 7,2
2016 23,3 17,0 7,7
2017 22,9 16,7 7,7
2018 22,8 16,6 7,6
2019 22,3 16,1 7,6
  • Note : du fait de la fragilité des données de 2003 à 2005, les évolutions sont lissées entre 2002 et 2006. Depuis le 1er janvier 2013, les cotisations patronales pour la complémentaire santé obligatoire (CPCSO) ne sont plus exonérées d'impôt sur le revenu et entrent de ce fait dans le calcul du revenu salarial et du salaire en EQTP. Une estimation du montant de ces cotisations a été réalisée afin de permettre la comparaison entre les données antérieures à 2012 et les données postérieures à 2013. Le salaire annuel moyen en EQTP est calculé pour les salariés dont le volume de travail en équivalent temps plein est disponible.
  • Lecture : en 2010, l’écart relatif femmes-hommes était de 25,5 % pour le revenu salarial, 18,2 % pour le salaire en EQTP et 9,0 % pour le volume de travail.
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 2001, France hors Mayotte à partir de 2002 ; ensemble des salariés hors salariés agricoles, apprentis et stagiaires, hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

Figure 3 - Inégalités salariales entre femmes et hommes de 1995 à 2019

  • Note : du fait de la fragilité des données de 2003 à 2005, les évolutions sont lissées entre 2002 et 2006. Depuis le 1er janvier 2013, les cotisations patronales pour la complémentaire santé obligatoire (CPCSO) ne sont plus exonérées d'impôt sur le revenu et entrent de ce fait dans le calcul du revenu salarial et du salaire en EQTP. Une estimation du montant de ces cotisations a été réalisée afin de permettre la comparaison entre les données antérieures à 2012 et les données postérieures à 2013. Le salaire annuel moyen en EQTP est calculé pour les salariés dont le volume de travail en équivalent temps plein est disponible.
  • Lecture : en 2010, l’écart relatif femmes-hommes était de 25,5 % pour le revenu salarial, 18,2 % pour le salaire en EQTP et 9,0 % pour le volume de travail.
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 2001, France hors Mayotte à partir de 2002 ; ensemble des salariés hors salariés agricoles, apprentis et stagiaires, hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

Les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes proviennent avant tout d’inégalités d’accès aux emplois les mieux rémunérés. Les femmes représentent la majorité des employés et des professions intermédiaires (respectivement 70 % et 57 % en 2019), alors que les hommes sont majoritaires parmi les cadres (seuls 41 % d’entre eux sont des femmes en 2019). Ainsi, en 2019, la probabilité pour les femmes d’accéder au niveau médian de l’échelle des salaires (en EQTP) est inférieure de 23 % à celle des hommes. Plus encore, accéder aux 5 % des emplois les mieux rémunérés est deux fois moins probable pour les femmes que pour les hommes. Ces inégalités d’accès aux plus hauts salaires se sont toutefois réduites entre 1999 et 2019.

Figure 4 - Probabilité d’accès des femmes à chaque niveau de salaire, en pourcentage de celle des hommes

en %
Figure 4 - Probabilité d’accès des femmes à chaque niveau de salaire, en pourcentage de celle des hommes (en %) - Lecture : en 2019, la probabilité d'accès des femmes aux emplois rémunérés immédiatement en-dessous du salaire EQTP médian (50e centile) est égale à 77 % de celle des hommes.
Centile Salaire EQTP (2019) Salaire EQTP (1999)
1 103 100
2 106 101
3 110 103
4 114 104
5 116 104
6 115 103
7 114 101
8 111 99
9 108 96
10 105 92
11 103 89
12 101 87
13 99 85
14 97 84
15 95 83
16 94 83
17 93 82
18 92 82
19 90 82
20 89 80
21 89 79
22 88 77
23 87 76
24 86 76
25 85 76
26 84 76
27 84 76
28 83 76
29 83 76
30 81 77
31 80 78
32 80 79
33 79 80
34 80 80
35 80 79
36 80 79
37 80 78
38 79 78
39 79 80
40 79 82
41 79 83
42 79 83
43 78 82
44 78 81
45 78 81
46 78 81
47 78 81
48 78 81
49 78 82
50 77 83
51 77 84
52 77 85
53 77 85
54 77 85
55 77 86
56 77 87
57 77 88
58 77 90
59 77 91
60 77 92
61 78 93
62 78 93
63 78 93
64 78 93
65 79 93
66 79 92
67 80 92
68 80 92
69 80 92
70 79 91
71 79 90
72 78 89
73 78 87
74 78 86
75 78 86
76 78 86
77 78 87
78 77 88
79 76 89
80 75 88
81 74 87
82 73 85
83 72 82
84 71 79
85 70 76
86 68 72
87 67 69
88 65 66
89 63 62
90 61 59
91 59 55
92 57 52
93 55 48
94 53 44
95 51 40
96 49 36
97 47 32
98 44 28
99 41 25
100 38 23
  • Note : pour chaque niveau de rémunération, la probabilité d'accès aux emplois de ce niveau est calculée sur l'échantillon des salariés qui n'occupent pas un emploi mieux rémunéré. Le salaire annuel moyen en EQTP est calculé pour les salariés ayant un volume de travail en équivalent temps plein strictement positif.
  • Lecture : en 2019, la probabilité d'accès des femmes aux emplois rémunérés immédiatement en-dessous du salaire EQTP médian (50e centile) est égale à 77 % de celle des hommes.
  • Champ : France métropolitaine en 1999, France hors Mayotte en 2019 ; ensemble des salariés hors salariés agricoles, apprentis et stagiaires, hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

Figure 4 - Probabilité d’accès des femmes à chaque niveau de salaire, en pourcentage de celle des hommes

  • Note : pour chaque niveau de rémunération, la probabilité d'accès aux emplois de ce niveau est calculée sur l'échantillon des salariés qui n'occupent pas un emploi mieux rémunéré. Le salaire annuel moyen en EQTP est calculé pour les salariés ayant un volume de travail en équivalent temps plein strictement positif.
  • Lecture : en 2019, la probabilité d'accès des femmes aux emplois rémunérés immédiatement en-dessous du salaire EQTP médian (50e centile) est égale à 77 % de celle des hommes.
  • Champ : France métropolitaine en 1999, France hors Mayotte en 2019 ; ensemble des salariés hors salariés agricoles, apprentis et stagiaires, hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

Définitions

Le revenu salarial est la somme de tous les salaires perçus par un individu au cours d’une année donnée, nets de toutes les cotisations sociales, y compris contribution sociale généralisée (CSG) et contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).

Une fois une distribution ordonnée, la médiane partage cette dernière en deux parties d’effectifs égaux. Ainsi, pour une distribution de salaires, 50 % des salaires se situent sous la médiane et 50 % au‑dessus.

Si on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffres d'affaires, etc., les déciles sont les valeurs qui partagent cette distribution en dix parties d’effectifs égaux. Ainsi, pour une distribution de salaires :

  • le premier décile (noté généralement D1) est le salaire au-dessous duquel se situent 10 % des salaires ;
  • le neuvième décile (noté généralement D9) est le salaire au-dessous duquel se situent 90 % des salaires.

Le premier décile est, de manière équivalente, le salaire au-dessus duquel se situent 90 % des salaires ; le neuvième décile est le salaire au-dessus duquel se situent 10 % des salaires.

Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est le salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif.