France, portrait social Édition 2020

Dans cette édition, la vue d’ensemble porte sur l’impact social de la crise sanitaire de la Covid-19 et du confinement, dans des domaines tels que la santé, l’emploi, les inégalités femmes-hommes, la scolarité des enfants, les pratiques culturelles, etc. Un éclairage est ensuite apporté sur les enfants, sous l’angle des inégalités sociales.

Insee Références
Paru le :Paru le03/12/2020
France, portrait social- Décembre 2020
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Dépenses de santé

Insee Références

Paru le :03/12/2020

En 2019, la (CSBM) progresse de 2,1 % en valeur, après + 1,6 % en 2018 (figure 1). Ce regain de dynamisme s’explique principalement par l’évolution des soins hospitaliers. La CSBM atteint ainsi 208,0 milliards d’euros, soit 8,6 % du produit intérieur brut (PIB), comme en 2018. Elle représente 3 102 euros par habitant.

Figure 1 - Consommation de soins et de biens médicaux (CSBM)

en milliards d’euros courants
Figure 1 - Consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) (en milliards d’euros courants)
2010 2015 2016 2017 2018 2019
Soins hospitaliers 80,3 90,4 92,3 93,8 94,9 97,1
Soins de ville 44,2 50,6 52,1 53,5 55,0 56,5
Médecins et sages-femmes 18,4 20,6 21,2 21,7 22,5 23,0
Auxiliaires médicaux 11,0 14,4 15,0 15,5 16,1 16,7
Dentistes 10,0 10,8 11,1 11,3 11,5 11,8
Laboratoires d’analyses 4,3 4,3 4,4 4,5 4,4 4,5
Cures thermales 0,3 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4
Autres soins et contrats 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
Médicaments de ville 33,4 32,7 32,7 32,8 32,6 32,6
Autres biens médicaux1 11,9 14,6 15,2 15,5 16,1 16,8
Transports sanitaires 3,7 4,6 4,8 5,0 5,1 5,1
Ensemble 173,5 193,0 197,1 200,5 203,7 208,0
Évolution de l’ensemble par rapport à l’année précédente (en %) 2,1 1,4 2,2 1,7 1,6 2,1
CSBM en % du produit intérieur brut (PIB) 8,7 8,8 8,8 8,7 8,6 8,6
  • 1. Optique, orthèses et prothèses externes, véhicules pour handicapés physiques, matériels, aliments, pansements.
  • Champ : France.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

Les soins hospitaliers, qui représentent 47 % de la CSBM, accélèrent en 2019 (+ 2,4 % après + 1,1 %). Cet accroissement est principalement porté par une accélération des prix du secteur public (+ 1,9 % en 2019 après + 0,7 %), les volumes étant légèrement plus dynamiques en 2019 qu’en 2018 du fait du secteur privé.

Les restent dynamiques en 2019, bien qu’en léger ralentissement : leur croissance en valeur s’établit à + 2,7 % après + 2,9 % en 2018 (figure 2). En leur sein, les dépenses d’auxiliaires médicaux (infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, etc.) sont celles qui progressent le plus en raison de la forte accélération des volumes de soins. Elles deviennent ainsi le premier facteur de croissance des soins de ville, bien qu’elles n’en représentent que le tiers. Ce dynamisme s’explique par la hausse du nombre de personnes âgées en perte d’autonomie, qui accentue le besoin de soins réguliers au plus proche des patients, et par le développement des dispositifs de sortie rapide d’hospitalisation, comme le programme d’aide au retour à domicile après hospitalisation (Prado). La consommation de soins de médecins et de sages-femmes, qui reste la première dépense de soins de ville, ne serait plus que le deuxième facteur de croissance : elle ralentit en 2019 (+ 1,9 % après + 4,0 %) du fait de la fin de la montée en charge des hausses de tarifs intervenues en 2018 et de la réforme des rémunérations forfaitaires en 2019. Les soins de dentistes rebondissent en 2019 (+ 2,5 %, après + 1,5 %) en raison principalement de l’accélération des volumes, les prix étant en baisse en 2019. Les dépenses auprès des laboratoires d’analyses rebondissent également (+ 2,7 % après − 1,3 %) en raison principalement de la forte accélération des volumes.

Figure 2 - Évolution des soins de ville et de leurs principales composantes en 2018 et 2019

en %
Figure 2 - Évolution des soins de ville et de leurs principales composantes en 2018 et 2019 (en %) - Lecture : en 2019, les soins de ville progressent de 2,7 % avec une hausse des volumes de 2,8 % et une contraction des prix de 0,1 %.
Effet volume Effet prix Évolution totale
Soins de ville 2018 2,3 0,6 2,9
2019 2,8 – 0,1 2,7
Soins de médecins et de sages-femmes 2018 2,0 2,0 4,0
2019 1,5 0,4 1,9
Soins d’auxiliaires médicaux 2018 3,5 0,0 3,5
2019 4,0 0,0 4,0
Soins de dentistes 2018 0,8 0,7 1,5
2019 3,4 – 0,9 2,5
Laboratoires d’analyses 2018 3,0 – 4,2 – 1,3
2019 3,9 – 1,1 2,7
  • Lecture : en 2019, les soins de ville progressent de 2,7 % avec une hausse des volumes de 2,8 % et une contraction des prix de 0,1 %.
  • Champ : France.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

Figure 2 - Évolution des soins de ville et de leurs principales composantes en 2018 et 2019

  • Lecture : en 2019, les soins de ville progressent de 2,7 % avec une hausse des volumes de 2,8 % et une contraction des prix de 0,1 %.
  • Champ : France.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

La consommation de médicaments de ville est stable. Cette atonie globale provient de volumes dynamiques (+ 4,1 %) compensés par des prix en baisse (− 4,1 %). La diminution des prix est principalement portée par les spécialités remboursables. Les autres biens médicaux restent dynamiques (+ 4,2 % en 2019).

Enfin, les dépenses de transports sanitaires décroissent (− 0,9 %) avec le transfert des dépenses de transports inter-établissements de l’enveloppe des soins de ville vers celle des établissements de santé.

En 2019, le reste à charge des ménages représente un peu moins de 1,0 % du RDB, en baisse depuis 2009 (figure 3). Il représente 6,9 % de la CSBM, de nouveau en baisse après 7,1 % en 2018 (figure 4). Obtenu par solde de l’intervention de l’État, de la Sécurité sociale et des organismes complémentaires sur les différents postes de dépenses, son évolution découle principalement de l’engagement des financeurs. La baisse tendancielle du reste à charge en proportion de la CSBM depuis dix ans s’explique par des facteurs structurels qui impliquent une participation croissante de la Sécurité sociale. Avec le vieillissement de la population française, les effectifs de personnes exonérées de ticket modérateur au titre des affections de longue durée (ALD) sont particulièrement dynamiques. De plus, plusieurs décisions réglementaires, notamment la prise en charge par la Sécurité sociale de traitements médicamenteux innovants et onéreux, ont augmenté les financements apportés par la Sécurité sociale. En conséquence, la part de la CSBM prise en charge par la Sécurité sociale progresse quasi continûment depuis 2010 pour atteindre 78,2 % en 2019. La part des organismes complémentaires (OC) est globalement stable autour de 13,5 % ces dix dernières années (13,4 % en 2019). Le taux de prise en charge des OC masque de grandes disparités : ils sont notamment très présents en dentaire et en optique et jouent un rôle mineur sur d’autres postes. Enfin, l’État et les organismes de base en charge de la complémentaire santé solidaire (ex-CMU-C) financent une faible part des dépenses de santé (1,5 % en 2019).

Figure 3 - Reste à charge des ménages en proportion de leur revenu disponible brut (RDB)

en %
Figure 3 - Reste à charge des ménages en proportion de leur revenu disponible brut (RDB) (en %)
2006 1,2
2007 1,3
2008 1,3
2009 1,2
2010 1,2
2011 1,2
2012 1,2
2013 1,2
2014 1,2
2015 1,1
2016 1,1
2017 1,0
2018 1,0
  • Note : le reste à charge des ménages est la part de la dépense de santé incombant aux ménages après intervention de l’assurance maladie obligatoire, de l’État et des organismes complémentaires (mutuelles, sociétés d’assurance et institutions de prévoyance).
  • Champ : France.
  • Sources : Drees, comptes de la santé ; Insee, comptes nationaux.

Figure 3 - Reste à charge des ménages en proportion de leur revenu disponible brut (RDB)

  • Note : le reste à charge des ménages est la part de la dépense de santé incombant aux ménages après intervention de l’assurance maladie obligatoire, de l’État et des organismes complémentaires (mutuelles, sociétés d’assurance et institutions de prévoyance).
  • Champ : France.
  • Sources : Drees, comptes de la santé ; Insee, comptes nationaux.

Figure 4 - Structure du financement de la consommation de soins et de biens médicaux en 2019

en %
Figure 4 - Structure du financement de la consommation de soins et de biens médicaux en 2019 (en %)
Sécurité sociale1 78,2
État et complémentaire santé solidaire (ex-CMU-C²) versée par les organismes de base 1,5
Organismes complémentaires3 13,4
Ménages 6,9
  • 1. Y compris prestations complémentaires Alsace-Moselle et Camieg.
  • 2. CMU-C : couverture maladie universelle complémentaire.
  • 3. Y compris prestations CMU-C versées par ces organismes.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

Figure 4 - Structure du financement de la consommation de soins et de biens médicaux en 2019

  • 1. Y compris prestations complémentaires Alsace-Moselle et Camieg.
  • 2. CMU-C : couverture maladie universelle complémentaire.
  • 3. Y compris prestations CMU-C versées par ces organismes.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

Définitions

La consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) comprend les soins hospitaliers, les soins de ville (médecins, dentistes, auxiliaires médicaux, laboratoires d’analyse, thermalisme), les transports sanitaires, les médicaments et les autres biens médicaux (optique, prothèses, petit matériel et pansements).
Seules les dépenses qui concourent au traitement d’une perturbation provisoire de l’état de santé sont prises en compte. Ainsi, les dépenses de soins aux personnes handicapées et aux personnes âgées en institution sont exclues.

Au sens des comptes de la santé, les soins de ville désignent les soins dispensés par les médecins, les sages-femmes, les dentistes, les auxiliaires médicaux (infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, orthophonistes et orthoptistes) auxquels sont ajoutées les dépenses au titre des analyses médicales et des cures thermales. Les soins de ville ne comprennent pas les honoraires en cliniques privées (comptabilisés dans les soins hospitaliers), ni les dépenses de biens médicaux et de transports sanitaires inclus dans le concept de soins de ville habituellement employé par les régimes d’assurance maladie.

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