France, portrait social Édition 2020

Dans cette édition, la vue d’ensemble porte sur l’impact social de la crise sanitaire de la Covid-19 et du confinement, dans des domaines tels que la santé, l’emploi, les inégalités femmes-hommes, la scolarité des enfants, les pratiques culturelles, etc. Un éclairage est ensuite apporté sur les enfants, sous l’angle des inégalités sociales.

Insee Références
Paru le :Paru le03/12/2020
France, portrait social- Décembre 2020
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État de Santé de la population

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Paru le :03/12/2020

L’espérance de vie à la naissance en France métropolitaine est, pour les femmes, parmi les plus élevées au sein de l’Union européenne (UE) : avec une espérance de vie à la naissance de 85,5 ans en 2018 (figure 1), elles occupent la troisième position après les Espagnoles et les Italiennes. Pour les hommes, huit pays de l’UE ont une espérance de vie supérieure. Celle-ci s’élève, en France métropolitaine, à 79,6 ans en 2018. Depuis 1995, l’espérance de vie a progressé de 5,7 ans pour les hommes et 3,6 ans pour les femmes, mais l’écart selon le sexe reste important. Toutes les années ne sont pas vécues en bonne santé : dans les conditions de morbidité et de mortalité de 2018, les femmes passeraient en moyenne près d’un quart de leur vie (21,0 ans) avec des incapacités modérées ou sévères et les hommes un cinquième (16,2 ans). L’ (EVSI) se situe ainsi à 64,5 ans pour les femmes et à 63,4 ans pour les hommes en 2018 (respectivement 64,0 ans et 63,5 ans dans l’ensemble de l’UE en 2017). Depuis dix ans, elle est restée globalement stable tant pour les femmes, autour de 64 ans, que pour les hommes autour de 63 ans.

Figure 1 - Espérance de vie et espérance de vie sans incapacité (EVSI) entre 1995 et 2018 par sexe

en années
Figure 1 - Espérance de vie et espérance de vie sans incapacité (EVSI) entre 1995 et 2018 par sexe (en années) - Lecture : en 2018, l’espérance de vie sans incapacité pour les femmes s’élève à 64,5 ans et celle des hommes à 63,4 ans.
EVSI des femmes Espérance de vie des femmes EVSI des hommes Espérance de vie des hommes
1995 62,4 81,9 60,0 73,9
1996 62,5 82,1 59,6 74,1
1997 63,1 82,3 60,2 74,6
1998 62,8 82,4 59,2 74,8
1999 63,3 82,5 60,1 75,0
2000 63,2 82,8 60,1 75,3
2001 63,3 83,0 60,5 75,5
2002 63,7 83,1 60,4 75,8
2003 63,9 83,0 60,6 75,9
2004 64,3 83,9 61,5 76,7
2005 64,6 83,9 62,3 76,8
2006 64,4 84,2 62,8 77,2
2007 64,4 84,4 62,8 77,4
2008 64,6 84,4 62,7 77,6
2009 63,5 84,5 62,8 77,8
2010 63,4 84,7 61,8 78,0
2011 63,6 85,0 62,7 78,4
2012 63,8 84,9 62,6 78,5
2013 64,4 85,1 63,0 78,8
2014 64,2 85,4 63,4 79,3
2015 64,4 85,1 62,6 79,0
2016 64,1 85,3 62,7 79,3
2017 64,9 85,4 62,6 79,5
2018 64,5 85,5 63,4 79,6
  • Note : les résultats provisoires de 2017 ont été actualisés et ne sont donc pas strictement les mêmes que dans la publication de la Drees d’octobre 2019. Concernant l’espérance de vie sans incapacité, il y a une rupture de série en 2004 : avant 2004, elle était estimée à partir du panel communautaire des ménages ; depuis, elle est calculée à partir de EU-SILC.
  • Lecture : en 2018, l’espérance de vie sans incapacité pour les femmes s’élève à 64,5 ans et celle des hommes à 63,4 ans.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Sources : Eurostat (extraction de données juillet 2020) ; Insee, estimations de population et statistiques de l’état civil.

Figure 1 - Espérance de vie et espérance de vie sans incapacité (EVSI) entre 1995 et 2018 par sexe

  • Note : les résultats provisoires de 2017 ont été actualisés et ne sont donc pas strictement les mêmes que dans la publication de la Drees d’octobre 2019. Concernant l’espérance de vie sans incapacité, il y a une rupture de série en 2004 : avant 2004, elle était estimée à partir du panel communautaire des ménages ; depuis, elle est calculée à partir de EU-SILC.
  • Lecture : en 2018, l’espérance de vie sans incapacité pour les femmes s’élève à 64,5 ans et celle des hommes à 63,4 ans.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Sources : Eurostat (extraction de données juillet 2020) ; Insee, estimations de population et statistiques de l’état civil.

Toutes les catégories de population ne sont pas égales face à l’espérance de vie ou à la santé. C’est le cas pour les , qui concernent, en 2018, 38 % de la population, mais plus de deux personnes sur trois parmi les 70 ans ou plus (figure 2). Différents facteurs influent sur la santé, qu’elle soit mesurée ou perçue, en particulier la . Ainsi 46 % des membres d’un ménage pauvre en conditions de vie déclarent souffrir d’une maladie ou d’un problème de santé chronique ou durable, contre 37 % parmi les membres d’un ménage non pauvre. À 70 ans ou au delà, les taux atteignent respectivement 82 % et 66 %.

Figure 2 - Part des personnes déclarant une maladie ou un problème de santé chronique ou durable selon l’âge et les conditions de vie du ménage en 2018

en %
Figure 2 - Part des personnes déclarant une maladie ou un problème de santé chronique ou durable selon l’âge et les conditions de vie du ménage en 2018 (en %) - Lecture : 20 % des personnes de moins de 30 ans vivant dans un ménage pauvre en conditions de vie déclarent souffrir d’une maladie ou d'un problème de santé chronique ou durable en 2018.
Ensemble Moins de 30 ans 30 à 39 ans 40 à 49 ans 50 à 59 ans 60 à 69 ans 70 ans ou plus
Parmi les ménages non pauvres en conditions de vie 37,2 15,5 22,9 26,6 39,9 49,8 66,4
Parmi les ménages pauvres en conditions de vie 46,5 19,9 37,8 44,2 52,4 68,0 81,9
Ensemble 38,2 16,1 24,6 28,8 41,4 51,3 67,5
  • Lecture : 20 % des personnes de moins de 30 ans vivant dans un ménage pauvre en conditions de vie déclarent souffrir d’une maladie ou d'un problème de santé chronique ou durable en 2018.
  • Champ : France métropolitaine, personnes âgées de 16 ans ou plus résidant en ménage ordinaire.
  • Source : Insee, enquête sur les ressources et conditions de vie (SRCV) 2017, calculs Drees.

Figure 2 - Part des personnes déclarant une maladie ou un problème de santé chronique ou durable selon l’âge et les conditions de vie du ménage en 2018

  • Lecture : 20 % des personnes de moins de 30 ans vivant dans un ménage pauvre en conditions de vie déclarent souffrir d’une maladie ou d'un problème de santé chronique ou durable en 2018.
  • Champ : France métropolitaine, personnes âgées de 16 ans ou plus résidant en ménage ordinaire.
  • Source : Insee, enquête sur les ressources et conditions de vie (SRCV) 2017, calculs Drees.

La est aussi un indicateur de l’état de santé d’une population. En 2018, et de façon stable depuis 2014, 8,6 enfants sont pour 1 000 naissances en métropole (figure 3). Les interruptions médicales de grossesse (IMG) pour raisons thérapeutiques représentent 40 % de l’effectif, contre 60 % pour la mortinatalité spontanée (hors IMG). La mortinatalité survient principalement avant 35 semaines de grossesse, avec une part nettement plus importante parmi les mères très jeunes (13,4 ‰ parmi les moins de 20 ans) ou au contraire parmi les plus âgées (10,1 ‰ chez les 35-39 ans et 14,1 ‰ chez les 40 ans ou plus).

Figure 3 - Taux de mortinatalité selon l’âge de la mère en 2018

en ‰
Figure 3 - Taux de mortinatalité selon l’âge de la mère en 2018 (en ‰) - Lecture : les enfants mort-nés représentaient 13,4 naissances pour 1 000 parmi les femmes de moins de 20 ans en 2018.
Ensemble 8,6
Moins de 20 ans 13,4
20 à 24 ans 9,1
25 à 29 ans 7,9
30 à 34 ans 7,9
35 à 39 ans 10,1
40 ans ou plus 14,1
  • Lecture : les enfants mort-nés représentaient 13,4 naissances pour 1 000 parmi les femmes de moins de 20 ans en 2018.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : programme de médicalisation des systèmes d'information - médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (PMSI-MCO), calculs Drees.

Figure 3 - Taux de mortinatalité selon l’âge de la mère en 2018

  • Lecture : les enfants mort-nés représentaient 13,4 naissances pour 1 000 parmi les femmes de moins de 20 ans en 2018.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : programme de médicalisation des systèmes d'information - médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (PMSI-MCO), calculs Drees.

Définitions

L’espérance de vie sans incapacité à la naissance (EVSI) d’une année donnée représente le nombre d’années qu’une personne peut s’attendre à vivre à sa naissance sans limitation d’activités de la vie quotidienne ni incapacité, dans les conditions de morbidité de l’année considérée. Cet indicateur complémentaire à l’espérance de vie à la naissance s’appuie sur les déclarations des personnes concernées quant aux limitations et restrictions d’activité qu’elles estiment rencontrer en raison de leur santé. Il est donc sujet à des biais de perception de leur propre santé.

Une maladie ou problème de santé chronique ou durable est une dimension de la santé mesurée à partir de la question : « Avez-vous une maladie ou un problème de santé qui soit chronique ou de caractère durable ? ».

Un ménage est dit pauvre en conditions de vie lorsqu’il cumule au moins 8 privations ou difficultés parmi 27 relatives à l’insuffisance des ressources, aux retards de paiement, aux restrictions de consommation et aux difficultés liées au logement.

Le taux de mortinatalité rapporte le nombre d’enfants mort-nés à l’ensemble des naissances vivantes et des mort-nés.

Un enfant mort-né est un enfant né sans vie, à partir de la 22e semaine d’aménorrhée (délai depuis le début des dernières règles) ou pesant au moins 500 grammes à la naissance. On distingue les mort-nés spontanés des interruptions médicales de grossesse (IMG), qui concernent les grossesses interrompues à partir de la 22e semaine d’aménorrhée pour raisons thérapeutiques.

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