France, portrait social Édition 2020

Dans cette édition, la vue d’ensemble porte sur l’impact social de la crise sanitaire de la Covid-19 et du confinement, dans des domaines tels que la santé, l’emploi, les inégalités femmes-hommes, la scolarité des enfants, les pratiques culturelles, etc. Un éclairage est ensuite apporté sur les enfants, sous l’angle des inégalités sociales.

Insee Références
Paru le :Paru le03/12/2020
France, portrait social- Décembre 2020
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Consommation et épargne des ménages

Insee Références

Paru le :03/12/2020

En 2019, la accélère en volume (+ 1,5 % après + 0,9 % en 2018) (figure 1). La , qui inclut les dépenses individualisables financées par la collectivité, augmente au même rythme : + 1,5 % en volume après + 0,9 % en 2018. Les dépenses des administrations publiques accélèrent en 2019 (+ 1,7 % en euros constants après + 1,0 %).

Figure 1 - Évolution de la consommation finale des ménages par fonction

en %
Figure 1 - Évolution de la consommation finale des ménages par fonction (en %)
Variations en volume au prix de l’année précédente Coefficients budgétaires1
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2019
Alimentation et boissons non alcoolisées 1,1 0,9 1,1 0,4 – 0,5 – 0,8 13,2
dont produits alimentaires 1,1 0,7 1,1 0,2 – 0,7 – 0,8 12,1
Boissons alcoolisées et tabac – 2,1 1,3 0,0 – 0,2 – 2,4 – 3,3 3,8
Articles d’habillement et chaussures 1,1 1,2 – 0,5 1,3 – 2,5 0,4 3,6
Logement2, chauffage, éclairage – 1,2 1,1 1,4 0,7 1,2 1,6 26,5
Équipement du logement 0,3 2,0 2,2 2,3 0,2 1,6 4,6
Santé (dépenses à la charge des ménages) 1,7 2,0 2,0 0,6 0,6 1,9 4,0
Transports – 0,5 2,3 4,0 3,7 1,8 2,0 14,3
Communications 4,9 3,9 0,0 2,8 2,5 2,8 2,3
Loisirs et culture 1,5 1,3 1,6 1,9 1,3 2,2 8,0
dont appareils électroniques et informatiques 2,7 0,8 3,8 – 3,6 1,5 1,5 1,0
Éducation (dépenses à la charge des ménages) 1,8 2,9 1,0 8,1 – 0,2 2,0 0,5
Hôtels, cafés et restaurants 1,6 0,8 2,0 4,2 3,6 4,0 7,7
Autres biens et services 1,7 1,7 – 0,4 2,7 1,3 0,1 12,5
Dépense de consommation finale des ménages 0,8 1,5 1,8 1,5 0,9 1,5 100,0
Dépense de consommation financée par la collectivité3 2,1 1,4 1,9 1,5 0,9 1,6 ///
ISBLSM3 2,6 2,0 1,6 1,6 1,0 1,1 ///
Administrations publiques3 2,1 1,3 1,9 1,5 1,0 1,7 ///
dont : santé 3,7 2,6 3,9 2,9 2,6 3,5 ///
    éducation 0,9 0,6 0,9 0,3 0,5 0,4 ///
Consommation finale effective des ménages 1,1 1,4 1,8 1,5 0,9 1,5 ///
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • 1. Part de la dépense en valeur consacrée à un bien ou un service particulier (ou à une catégorie de biens ou services) dans la dépense de consommation finale des ménages. Pour que la somme des coefficients budgétaires soit égale à 100, il faut y ajouter le poids de la correction territoriale (différence entres les achats à l’étranger des résidents et les achats en France des non-résidents) : soit – 1,1 %.
  • 2. Y compris loyers imputés.
  • 3. Les dépenses de consommation des institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM, par exemple, organisations caritatives, clubs sportifs), ainsi que les dépenses des administrations publiques en biens et services individualisables.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Les dépenses liées au logement accélèrent en 2019 (+ 1,6 % en volume après + 1,2 % en 2018) et contribuent ainsi le plus à la croissance en volume de la dépense de consommation finale des ménages en 2019. En leur sein, les loyers (réels et ), qui représentent 19,2 % des dépenses de consommation finale et 56,8 % des , sont les plus dynamiques (+ 2,3 % après + 1,9 %). Néanmoins, la part de l’ensemble des dépenses pré-engagées dans le recule légèrement pour la quatrième année consécutive pour atteindre 28,8 %, après 29,1 % en 2018 (figure 2). L’hébergement-restauration reste quant à lui très dynamique (+ 4,0 % après + 3,6 % en 2018). Les dépenses en restaurants et services de restauration rapide, notamment, croissent de 4,0 % en volume après + 4,5 % en 2018 et les services de traiteur, habituellement moins bien orientés, accélèrent nettement en 2019. À l’inverse, la dépense des ménages en tabac recule (– 6,2 % en volume après – 7,6 % en 2018) en réponse à la hausse des prix (+ 10,6 % en 2019 après + 14,2 % en 2018) induite par l’augmentation des taxes sur le tabac, qui vise notamment à porter le prix du paquet de cigarettes à 10 euros à l’horizon 2020. La dépense des ménages en boissons alcoolisées évolue dans le même sens (– 2,0 % en volume), avec un fort repli des dépenses en champagne et mousseux (– 14,2 % en volume après – 2,4 % en 2018). De même, les ménages consomment toujours moins de viandes (– 2,9 % en volume).

Figure 2 - Part des dépenses pré-engagées dans le revenu disponible brut

en %
Figure 2 - Part des dépenses pré-engagées dans le revenu disponible brut (en %)
Dépenses pré-engagées Dépenses liées au logement Assurances
(hors
assurance-vie)
et services financiers
Services de télévision
et de
télécommunications
1975 19,0 13,8 3,6 0,8
1976 19,8 14,3 3,8 1,0
1977 20,0 14,5 3,6 1,1
1978 20,0 14,4 3,6 1,2
1979 20,9 14,9 4,0 1,3
1980 22,1 15,9 4,0 1,4
1981 22,6 16,0 4,5 1,4
1982 22,7 15,9 4,7 1,4
1983 23,7 16,5 4,9 1,5
1984 25,0 17,4 5,3 1,6
1985 25,9 17,8 5,6 1,7
1986 25,7 17,5 5,7 1,7
1987 26,0 17,6 5,9 1,8
1988 26,0 17,6 6,0 1,7
1989 26,2 17,5 6,2 1,7
1990 26,1 17,6 6,1 1,7
1991 26,4 18,4 5,5 1,7
1992 26,6 18,7 5,5 1,7
1993 27,0 19,3 5,2 1,8
1994 26,9 19,7 4,7 1,9
1995 26,5 20,0 4,0 1,9
1996 27,1 20,4 4,1 1,9
1997 26,8 20,3 3,9 1,9
1998 26,8 20,4 3,7 2,0
1999 26,4 20,4 3,1 2,2
2000 26,8 19,9 3,7 2,4
2001 27,0 19,8 4,0 2,6
2002 26,6 19,6 3,4 2,8
2003 27,2 20,2 3,3 2,9
2004 27,4 20,3 3,4 2,9
2005 28,0 20,9 3,4 3,0
2006 28,3 21,1 3,6 2,9
2007 28,4 20,9 4,0 2,8
2008 29,0 21,2 4,2 2,9
2009 28,9 21,5 3,7 2,9
2010 28,7 21,7 3,4 2,8
2011 28,6 21,8 3,3 2,7
2012 29,0 22,5 3,2 2,5
2013 29,8 23,2 3,3 2,4
2014 29,4 23,0 3,3 2,3
2015 29,6 23,1 3,4 2,3
2016 29,4 23,0 3,3 2,2
2017 29,2 22,8 3,4 2,1
2018 29,1 22,7 3,4 2,1
2019 28,8 22,5 3,3 2,0
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 2 - Part des dépenses pré-engagées dans le revenu disponible brut

  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

L’accélération de la dépense de consommation finale des ménages intervient dans un contexte d’accélération de leur pouvoir d’achat (+ 2,1 % après + 1,3 % en 2018), qui s’explique par un ralentissement des prix de la dépense de consommation finale (+ 0,9 % après + 1,7 % en 2018), tandis que le revenu disponible brut des ménages croît à un rythme proche de l’an passé (+ 3,1 % en valeur après + 3,0 % en 2018). Les gains de pouvoir d’achat des ménages sont plus dynamiques que leur consommation, ainsi leur progresse pour atteindre 15,0 % du revenu disponible brut en 2019 (figure 3). Depuis 25 ans, le taux d’épargne des ménages reste cependant relativement stable, après avoir diminué rapidement dans les années 1980.

Figure 3 - Taux d’épargne des ménages

en %
Figure 3 - Taux d’épargne des ménages (en %)
Taux d'épargne Taux d'épargne
financière1
1975 21,3 7,0
1976 18,9 4,7
1977 19,0 5,1
1978 20,5 6,4
1979 18,3 4,2
1980 17,6 3,2
1981 17,2 4,3
1982 16,5 4,7
1983 15,7 4,4
1984 14,3 3,4
1985 13,3 3,2
1986 12,5 2,1
1987 11,1 0,1
1988 11,1 0,3
1989 11,4 0,0
1990 12,6 1,9
1991 13,1 2,9
1992 14,2 5,1
1993 14,6 5,8
1994 13,7 4,4
1995 14,2 5,1
1996 13,5 4,3
1997 14,4 5,4
1998 13,9 4,5
1999 13,6 4,9
2000 13,5 4,5
2001 14,2 4,7
2002 15,2 5,6
2003 14,5 4,6
2004 14,6 4,0
2005 13,7 3,2
2006 14,4 3,7
2007 14,8 4,0
2008 14,8 3,9
2009 16,1 6,8
2010 16,0 6,6
2011 15,6 5,9
2012 15,6 6,2
2013 14,2 4,7
2014 14,6 5,2
2015 14,1 4,8
2016 13,9 4,5
2017 14,1 4,2
2018 14,4 4,3
2019 15,0 4,6
  • 1. L’épargne des ménages peut être utilisée soit pour l’investissement, soit pour des placements financiers ou des remboursements d’emprunt. La capacité de financement des ménages correspond au solde de l’épargne et de l’investissement. Le taux d’épargne financière est le rapport de la capacité de financement au revenu disponible.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 3 - Taux d’épargne des ménages

  • 1. L’épargne des ménages peut être utilisée soit pour l’investissement, soit pour des placements financiers ou des remboursements d’emprunt. La capacité de financement des ménages correspond au solde de l’épargne et de l’investissement. Le taux d’épargne financière est le rapport de la capacité de financement au revenu disponible.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Définitions

La dépense de consommation finale des ménages comprend les dépenses réalisées par les ménages pour acquérir des biens et des services destinés à satisfaire les besoins de consommation individuels ou collectifs.

La consommation finale effective des ménages inclut tous les biens et les services consommés par les ménages, qu’ils aient fait l’objet d’une dépense directe des ménages ou été financés par la collectivité (par exemple, dépenses remboursées par la Sécurité sociale ou allocation logement).

Les dépenses pré-engagées désignent l’ensemble des dépenses des ménages réalisées dans le cadre d’un contrat difficilement renégociable à court terme. Ces dépenses comprennent :

  • les dépenses liées au logement (y compris, dans le cas de la comptabilité nationale, les loyers imputés), ainsi que celles relatives à l’eau, au gaz, à l’électricité et aux autres combustibles utilisés dans les habitations ;
  • les services de télécommunications ;
  • les frais de cantine ;
  • les services de télévision (redevance télévisuelle, abonnements à des chaînes payantes) ;
  • les assurances (hors assurance-vie) ;
  • les services financiers (y compris les services d’intermédiation financière indirectement mesurés).

Le revenu disponible brut des ménages correspond au revenu, après impôts et prestations sociales, que les ménages peuvent affecter à la consommation ou à l’épargne.

Le taux d’épargne des ménages est le rapport entre l’épargne des ménages et leur revenu disponible brut.

Pour en savoir plus

« Les services marchands en 2019 et début 2020 - Rapport sur les comptes », Documents de travail n° E2020/02, Insee, juillet 2020.

« Les comptes de la Nation en 2019 - Le PIB ralentit mais le pouvoir d’achat des ménages accélère », Insee Première n° 1802, mai 2020.