France, portrait social Édition 2020

Dans cette édition, la vue d’ensemble porte sur l’impact social de la crise sanitaire de la Covid-19 et du confinement, dans des domaines tels que la santé, l’emploi, les inégalités femmes-hommes, la scolarité des enfants, les pratiques culturelles, etc. Un éclairage est ensuite apporté sur les enfants, sous l’angle des inégalités sociales.

Insee Références
Paru le :Paru le03/12/2020
France, portrait social- Décembre 2020
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Insécurité, victimation

Insee Références

Paru le :03/12/2020

Selon l’enquête Cadre de vie et sécurité, en France métropolitaine, 5,3 % des femmes et 4,4 % des hommes âgés de 18 à 75 ans déclarent avoir été victimes au moins une fois de en 2017 ou 2018 (figure 1). Dans plus d’un cas sur quatre, les femmes déclarent avoir été victimes de leur conjoint ou d’un ex conjoint. Cela est moins fréquent chez les hommes : conjoints et ex conjoints ne sont impliqués que dans un peu plus d’une agression physique ou sexuelle sur six. Ces violences affectent davantage les jeunes adultes et leur fréquence s’amenuise avec l’âge : 10,4 % des femmes et 7,9 % des hommes de 18 à 29 ans sont concernés, contre 6,1 % des femmes et 5,9 % des hommes entre 30 et 39 ans et 1,5 % pour les femmes comme pour les hommes de 60 à 75 ans.

Figure 1 - Victimes d’agression ou de vol en 2017 ou en 2018

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Figure 1 - Victimes d’agression ou de vol en 2017 ou en 2018 (en %) - Lecture : en 2019, 4,8 % des femmes âgées de 18 à 29 ans déclarent avoir été victimes de vol, avec ou sans violence, dans les deux années précédant l’enquête.
Vol avec ou sans violence Menaces, injures ou insultes Violences physiques ou sexuelles dont violences physiques ou sexuelles commises par un conjoint ou un ex-conjoint1
Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes
18-29 ans 4,8 9,4 24,6 17,3 10,4 7,9 1,9 1,4
30-39 ans 3,4 5,2 20,0 17,9 6,1 5,9
40-49 ans 2,9 3,2 16,0 17,9 5,1 3,7 1,5 ns
50-59 ans 2,8 2,3 16,9 12,1 4,3 3,7
60-75 ans 2,2 1,9 8,2 7,9 1,5 1,5 ns ns
Ensemble 3,1 4,4 16,6 14,3 5,3 4,4 1,4 0,8
  • ns : non significatif.
  • 1. Pour être significatives, les données de cette colonne nécessitent de regrouper des classes d’âge.
  • Lecture : en 2019, 4,8 % des femmes âgées de 18 à 29 ans déclarent avoir été victimes de vol, avec ou sans violence, dans les deux années précédant l’enquête.
  • Champ : France métropolitaine, ensemble des personnes âgées de 18 à 75 ans résidant en ménage ordinaire.
  • Source : Insee-ONDRP-SSMSI, enquête Cadre de vie et sécurité (CVS) 2019.

Les jeunes adultes se disent aussi plus souvent victimes de  : 7,0 % des 18 29 ans sont concernés, soit près de deux fois plus que l’ensemble des 18 75 ans. Les menaces et injures se concentrent également sur les plus jeunes : 8,2 % des femmes de 60 à 75 ans en sont victimes, celles de 40 à 59 ans sont deux fois plus touchées et celles de 18 à 29 ans, trois fois plus (24,6 %). Chez les hommes, ces variations avec l’âge sont moins prononcées : le taux de victimes déclarées d’insultes ou menaces reste compris entre 17 % et 18 % de 18 à 49 ans, puis décroît jusqu’à 7,9 % chez les 60 75 ans.

En 2017 ou 2018, 3,3 % des ménages déclarent avoir été victimes d’un de cambriolage de leur logement, 1,4 % de vol sans effraction et 3,2 % d’ (figure 2). Enfin, 1,5 % des ménages possédant une voiture déclarent avoir subi un vol ou une tentative de vol de leur véhicule sur la même période et 7,3 % ont été victimes d’. Les atteintes subies par les ménages contre leur logement ou leur voiture sont en moyenne plus fréquentes dans les grandes agglomérations, hormis pour les vols sans effraction. Les ménages de l’agglomération parisienne sont deux fois plus souvent victimes de vandalisme contre leur logement et cinq fois plus souvent victimes de vol de leur voiture que ceux des communes hors unité urbaine. Les ménages résidant dans les grandes agglomérations (plus de 200 000 habitants) hors Paris sont davantage touchés par des atteintes contre leur logement que les habitants de l’agglomération parisienne. Le , qui concerne 4,6 % des ménages, est également plus répandu dans les zones densément peuplées.

Figure 2 - Ménages victimes de cambriolage, de vol de voiture ou d’actes de destruction ou de dégradation en 2017 ou en 2018, selon la taille de l'unité urbaine

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Figure 2 - Ménages victimes de cambriolage, de vol de voiture ou d’actes de destruction ou de dégradation en 2017 ou en 2018, selon la taille de l'unité urbaine (en %) - Lecture : en 2019, 3,3 % des ménages déclarent avoir été victimes de cambriolage ou de tentative de cambriolage dans les deux années précédant l’enquête.
Cambriolage ou tentative de cambriolage Vol dans le logement commis sans effraction Actes de vandalisme contre le logement Vol ou tentative de vol de la voiture dont vol Vol à la roulotte Actes de vandalisme contre la voiture
Agglomération parisienne 3,9 1,0 3,0 3,5 1,0 6,3 10,6
De 200 000 à 1 999 999 habitants 4,6 1,4 4,6 1,5 0,4 7,4 9,8
De 100 000 à 199 999 habitants 3,3 2,4 4,4 0,4 0,1 5,9 7,9
De 20 000 à 99 999 habitants 3,3 1,7 3,5 1,5 0,3 4,0 7,9
Moins de 20 000 habitants 2,3 1,4 2,5 1,3 0,3 2,8 4,9
Commune hors unité urbaine 2,3 1,3 1,4 0,9 0,2 2,3 4,3
Ensemble 3,3 1,4 3,2 1,5 0,4 4,6 7,3
  • Lecture : en 2019, 3,3 % des ménages déclarent avoir été victimes de cambriolage ou de tentative de cambriolage dans les deux années précédant l’enquête.
  • Champ : France métropolitaine, ensemble des ménages pour les cambriolages, les vols dans le logement et les actes de vandalisme contre le logement ; ensemble des ménages possédant au moins une voiture, pour les vols de voiture, les vols à la roulotte et les actes de vandalisme contre les voitures.
  • Source : Insee-ONDRP-SSMSI, enquête Cadre de vie et sécurité (CVS) 2019.

Qu’elles aient ou non été victimes les deux années précédant l’enquête, 14,1 % des femmes de 14 ans ou plus ont déclaré en 2019 se sentir parfois ou souvent en insécurité dans leur quartier ou leur village et une femme sur dix a déclaré éprouver un tel sentiment à son domicile (figure 3). Les hommes sont deux fois moins nombreux que les femmes à déclarer se sentir en insécurité que ce soit à leur domicile (4,9 %) ou dans leur quartier ou leur village (8,2 %). Alors que pour les femmes, le sentiment d’insécurité à domicile croît légèrement avec l’âge, il est au plus haut entre 30 et 59 ans pour les hommes. Les jeunes entre 14 et 29 ans sont proportionnellement les plus nombreux à se déclarer en insécurité dans leur quartier ou leur village (14,6 %) et cette insécurité perçue affecte trois fois plus les femmes que les hommes (21,2 % contre 7,9 %).

Enfin, 17,2 % des femmes déclarent renoncer parfois ou souvent à sortir seules de chez elles pour des raisons de sécurité, les hommes étant quatre fois moins nombreux à déclarer un tel renoncement. Pour les femmes comme pour les hommes, ce renoncement est plus fréquent aux âges extrêmes (moins de 30 ans et 75 ans ou plus).

Figure 3 - Sentiment d’insécurité éprouvé par les personnes de 14 ans ou plus en 2019

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Figure 3 - Sentiment d’insécurité éprouvé par les personnes de 14 ans ou plus en 2019 (en %) - Lecture : en 2019, 21,2 % des femmes âgées de 14 à 29 ans ont déclaré se sentir parfois ou souvent en insécurité dans leur quartier ou village.
Se sent en insécurité à son domicile Se sent en insécurité dans son quartier ou dans son village Renonce à sortir seul(e) de son domicile pour des raisons de sécurité
Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes
14-29 ans 9,8 3,1 21,2 7,9 21,9 4,8
30-44 ans 9,7 6,2 12,8 10,9 13,1 3,8
45-59 ans 9,8 5,5 13,2 8,4 14,5 3,1
60-75 ans 10,7 5,1 11,7 6,7 17,6 3,8
75 ans ou plus 11,1 3,8 10,4 5,2 21,2 6,8
Ensemble 10,1 4,9 14,1 8,2 17,2 4,1
  • Note : personnes ayant répondu « oui, souvent » ou « oui, parfois » aux questions « Vous arrive-t-il personnellement de vous sentir en insécurité à votre domicile ? », « Vous arrive-t-il personnellement de vous sentir en insécurité dans votre quartier ou dans votre village ? », « Vous arrive-t-il de renoncer à sortir seul(e) de chez vous pour des raisons de sécurité ? ». Dans la littérature, une définition plus large intégrant la modalité « oui, rarement » est parfois adoptée (Ouvrir dans un nouvel ongletvoir le rapport annuel de l’ONDRP).
  • Lecture : en 2019, 21,2 % des femmes âgées de 14 à 29 ans ont déclaré se sentir parfois ou souvent en insécurité dans leur quartier ou village.
  • Champ : France métropolitaine, personnes âgées de 14 ans ou plus résidant en ménage ordinaire.
  • Source : Insee-ONDRP-SSMSI, enquête Cadre de vie et sécurité (CVS) 2019.

Définitions

Violences physiques ou sexuelles : attouchements, rapports sexuels non désirés et tentatives, gifles, coups et toutes autres formes de violences physiques.

Vol avec ou sans violence : vol ou tentative de vol d’un bien personnel (portefeuille, portable, etc.) dans un lieu public ou sur le lieu de travail ou d’études avec ou sans violence physique.

Cambriolage ou tentative : introduction avec effraction dans le logement, y compris s’il n’y a pas de vol.

Actes de vandalisme contre le logement : inscription sur les murs, clôture endommagée ou destruction totale d’éléments du logement (boîte aux lettres, vitre cassée, etc.).

Actes de vandalisme contre la voiture : rétroviseur arraché, peinture rayée, pneu crevé, jusqu’à des actes plus graves comme la destruction totale du véhicule.

Vol à la roulotte : vol d’objets, d’accessoires ou de pièces se trouvant dans ou sur la voiture du ménage.

L’enquête Cadre de vie et sécurité, menée annuellement depuis 2007, a pour objectif de recenser et de caractériser les faits subis par les ménages et les personnes au cours des deux années qui précèdent l’enquête.