France, portrait social Édition 2020

Dans cette édition, la vue d’ensemble porte sur l’impact social de la crise sanitaire de la Covid-19 et du confinement, dans des domaines tels que la santé, l’emploi, les inégalités femmes-hommes, la scolarité des enfants, les pratiques culturelles, etc. Un éclairage est ensuite apporté sur les enfants, sous l’angle des inégalités sociales.

Insee Références
Paru le :Paru le03/12/2020
France, portrait social- Décembre 2020
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Perte d’autonomie

Insee Références

Paru le :03/12/2020

Au 1er janvier 2020, 13,7 millions de personnes résidant en France ont 65 ans ou plus, soit 20 % de la population. Cette proportion a progressé de quatre points en 20 ans et place la France au niveau de la moyenne de l’Union européenne. 57 % des seniors sont des femmes et, du fait de leur plus grande longévité, leur part croît avec l’âge : elles représentent 53 % des personnes âgées de 65 ans, 62 % de celles de 85 ans et 77 % de celles de 95 ans.

La vie à domicile demeure le mode de vie majoritaire des seniors (96 % des hommes et 93 % des femmes en 2017), y compris parmi les nonagénaires (figure 1). Toutefois, des changements accompagnent l’avancée en âge, avec des différences importantes entre femmes et hommes. Les femmes, davantage touchées par le veuvage, vivent d’autant plus souvent seules qu’elles sont plus âgées : 28 % à 65 ans, 39 % à 75 ans et 55 % à 85 ans. Aux mêmes âges, cette part ne varie que de 19 % à 25 % pour les hommes, leur mode de vie majoritaire restant la vie en couple (75 % à 65 ans et à 75 ans, 64 % à 85 ans). Les hommes sont aussi deux fois moins souvent que les femmes amenés à vivre en ménage avec leurs enfants ou des proches autres que leur conjoint. L’hébergement en institution, plus fréquent pour les femmes, concerne une minorité de seniors à tous les âges (sauf à partir de 100 ans). Il progresse rapidement avec l’âge à partir de 80 ans : à 95 ans, 42 % des femmes et 27 % des hommes vivent en institution, contre respectivement 5 % et 4 % à 80 ans. L’âge à l’entrée en institution est en moyenne de 85 ans et 2 mois en 2015.

Figure 1a - Mode de cohabitation des femmes âgées de 65 ans ou plus en 2017

en %
Figure 1a - Mode de cohabitation des femmes âgées de 65 ans ou plus en 2017 (en %)
Âge révolu en années Vivant en couple et à domicile Vivant seules à domicile Non en couple, en ménage avec d’autres personnes (y compris leurs enfants) Vivant en institution
65 63 28 8 1
66 63 29 7 1
67 62 30 7 1
68 61 31 7 1
69 60 32 7 1
70 59 33 7 1
71 58 34 7 1
72 57 35 7 1
73 55 36 7 1
74 54 37 7 2
75 52 39 8 2
76 50 40 8 2
77 48 41 8 3
78 45 43 8 4
79 43 45 8 4
80 40 47 9 5
81 37 49 9 5
82 33 51 9 6
83 31 52 9 8
84 27 54 10 9
85 24 55 10 11
86 21 56 10 14
87 18 56 10 16
88 15 56 10 18
89 13 55 11 21
90 10 54 11 25
91 8 53 11 28
92 6 51 11 32
93 5 48 11 35
94 4 46 11 38
95 3 43 11 42
96 2 42 11 45
97 2 39 12 48
98 2 35 13 50
99 2 35 12 51
100 ou plus 2 29 14 54
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 65 ans ou plus.
  • Source : Insee, recensement de la population 2017 (exploitation complémentaire).

Figure 1a - Mode de cohabitation des femmes âgées de 65 ans ou plus en 2017

  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 65 ans ou plus.
  • Source : Insee, recensement de la population 2017 (exploitation complémentaire).

L’avancée en âge augmente le risque de perte d’autonomie. Celle-ci découle naturellement d’une dégradation de l’état de santé des personnes, mais dépend également de leur environnement – aménagement du logement par exemple – pour faire face aux limitations fonctionnelles et aux restrictions d’activité qu’elles subissent. Le niveau d’autonomie peut être mesuré à l’aide de différents indicateurs, dont le (GIR), qui détermine le droit à l’ (APA) et permet de définir les .

Sous l’effet du vieillissement de la population, la proportion de personnes dépendantes tend à augmenter dans le temps, mais les seniors sont dans l’ensemble autonomes jusqu’à un âge avancé. La part des bénéficiaires de l’APA augmente fortement à partir de 75 ans : de 3 % entre 70 et 74 ans fin 2018, elle passe à 6 % pour les 75 à 79 ans, 13 % pour les 80 à 84 ans, 26 % pour les 85 à 89 ans, 45 % pour les 90 à 94 ans et 68 % pour les 95 ans ou plus. Aux âges avancés, les femmes sont beaucoup plus fréquemment dans des situations de dépendance reconnues que les hommes, puisque 15 % d’entre elles perçoivent l’APA entre 80 et 84 ans, 29 % entre 85 et 89 ans et 54 % après 90 ans, contre respectivement 10 %, 20 % et 42 % de leurs homologues masculins (figure 2).

Figure 2 - Part des bénéficiaires del’allocation personnalisée d’autonomie (APA) selon le sexe, l’âge et le lieu de résidence au 31 décembre 2018

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Figure 2 - Part des bénéficiaires del’allocation personnalisée d’autonomie (APA) selon le sexe, l’âge et le lieu de résidence au 31 décembre 2018 (en %) - Lecture : au 31 décembre 2018, parmi les femmes âgées de 90 ans ou plus, 31,1 % bénéficient de l’APA et vivent en établissement et 23,1 % bénéficient de l’APA et vivent à leur domicile. Au total, 54,2 % des femmes âgées de 90 ans ou plus bénéficient de l'APA.
En établissement À domicile
65-69 ans Femmes 0,4 1,1
Hommes 0,5 0,8
70-74 ans Femmes 0,8 2,3
Hommes 0,8 1,5
75-79 ans Femmes 2,0 4,9
Hommes 1,5 3,1
80-84 ans Femmes 4,6 10,0
Hommes 3,0 6,6
85-89 ans Femmes 11,9 17,1
Hommes 6,9 13,1
90 ans ou plus Femmes 31,1 23,1
Hommes 19,1 22,9
  • Lecture : au 31 décembre 2018, parmi les femmes âgées de 90 ans ou plus, 31,1 % bénéficient de l’APA et vivent en établissement et 23,1 % bénéficient de l’APA et vivent à leur domicile. Au total, 54,2 % des femmes âgées de 90 ans ou plus bénéficient de l'APA.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 65 ans ou plus.
  • Sources : Drees, enquête Aide sociale ; Insee, estimations de population au 1er janvier 2019 (arrêtées fin 2019).

Figure 2 - Part des bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) selon le sexe, l’âge et le lieu de résidence au 31 décembre 2018

  • Lecture : au 31 décembre 2018, parmi les femmes âgées de 90 ans ou plus, 31,1 % bénéficient de l’APA et vivent en établissement et 23,1 % bénéficient de l’APA et vivent à leur domicile. Au total, 54,2 % des femmes âgées de 90 ans ou plus bénéficient de l'APA.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 65 ans ou plus.
  • Sources : Drees, enquête Aide sociale ; Insee, estimations de population au 1er janvier 2019 (arrêtées fin 2019).

À tous les âges, les bénéficiaires de l’APA sont plus souvent en institution qu’à domicile. De plus, six résidents en établissement sur dix sont fortement dépendants (GIR 1 et 2) (figure 3). A contrario, la dépendance forte concerne moins d’une personne dépendante sur cinq vivant à domicile.

Figure 3 - Répartition par GIR des bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) à domicile et en établissement au 31 décembre 2018

en %
Figure 3 - Répartition par GIR des bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) à domicile et en établissement au 31 décembre 2018 (en %)
GIR 1 GIR 2 GIR 3 GIR 4 Ensemble
En établissement
65-69 ans 12,9 39,6 18,4 29,2 100,0
70-74 ans 14,1 42,6 18,6 24,8 100,0
75-79 ans 14,8 45,7 17,0 22,4 100,0
80-84 ans 15,2 45,5 16,9 22,4 100,0
85-89 ans 15,4 43,4 17,6 23,5 100,0
90-94 ans 14,6 42,8 18,3 24,3 100,0
95 ans ou plus 17,1 42,2 17,8 23,0 100,0
À domicile
65-69 ans 1,4 13,9 18,2 66,5 100,0
70-74 ans 2,0 15,8 19,1 63,1 100,0
75-79 ans 2,3 16,6 19,8 61,3 100,0
80-84 ans 2,3 16,1 20,7 60,9 100,0
85-89 ans 2,3 16,5 22,7 58,5 100,0
90-94 ans 2,8 18,8 25,7 52,7 100,0
95 ans ou plus 4,3 25,3 28,2 42,1 100,0
  • GIR : groupe iso-ressources.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 65 ans ou plus.
  • Source : Drees, enquête Aide sociale.

Définitions

Groupe iso-ressources (GIR) est un indicateur du degré de dépendance, allant de 1 (très dépendant) à 6 (autonome) et résultant de l’évaluation par un professionnel (médecin, infirmier ou travailleur social). 

Est considérée comme personne âgée dépendante toute personne de 60 ans ou plus classée dans les GIR 1 à 4, ainsi reconnue comme ayant « besoin d’une aide pour l’accomplissement des actes essentiels de la vie ou dont l’état nécessite une surveillance régulière » (loi du 20 juillet 2001 relative à l’autonomie). À ce titre, elle se voit accorder le droit à l’allocation personnalisée à l’autonomie (APA), qui couvre une partie du coût d’une aide humaine pour les activités de la vie courante.

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