Chaque année, la Banque de France réalise l’Enquête Régionale Bilans et Perspectives Grand Est. En 2023, d’après les résultats issus de l’échantillon Industrie, le chiffre d’affaires augmente modérément de 1,2 %, bénéficiant notamment des revalorisations des prix des produits finis au cours de l’année. Dans l’ensemble, la demande marque le pas et le volume des ventes baisse.

L’emploi industriel dans la région s’étoffe légèrement (+2,1 %). Cet accroissement est notamment lié au recours à l’intérim.

Dans le Grand Est, l’activité en 2023 augmente mais les évolutions sont hétérogènes : dans la branche des autres produits industriels (notamment les sous-secteurs de la chimie et de la métallurgie), le chiffre d’affaires se replie de 6,5 % malgré des hausses tarifaires. A contrario, les branches de la fabrication d’équipements électriques, électroniques et matériels de transport conjuguent accroissement des volumes et hausse des prix.

À noter que les entreprises régionales perdent des parts de marché à l’étranger avec un retrait du chiffre d’affaires des exportations de 5,3 %. Toutefois, dans la branche des matériels de transport, les exportations augmentent nettement (+13,4 %).

Les effectifs progressent, notamment pour les branches de la fabrication de matériels de transports et des équipements électriques, électroniques. Les industriels privilégient cependant les contrats précaires, notamment intérimaires, pour accroître leurs équipes.

Un peu moins de 4 % du chiffre d’affaires est consacré aux investissements en 2023. Les parts sont plus élevées pour l’industrie agroalimentaire et les autres produits industriels. À l’inverse, le secteur de la fabrication de matériels de transport consacre aux investissements une part du chiffre d’affaires plus limitée.

Au global et en comparaison avec 2022, les investissements progressent, hormis dans la fabrication de matériels de transport. Pour l’industrie agroalimentaire, plusieurs réalisations immobilières et rénovations énergétiques expliquent l’élévation des capitaux investis. Concernant les autres produits industriels, le dynamisme des acquisitions d’immobilisations est porté par la branche du bois, papier et imprimerie et dans une moindre mesure par celle du caoutchouc, plastique.

Les prévisions s’orientent vers un léger repli des chiffres d’affaires en dépit d’une nouvelle revalorisation des prix de vente. L’industrie agroalimentaire enregistrerait une croissance tirée par les produits laitiers et dans une moindre mesure par l’industrie de la viande. Dans l’ensemble, les marchés étrangers stagneraient avec toutefois des évolutions hétérogènes selon les branches.

En 2024, les industriels souhaitent parallèlement réaliser des recrutements pérennes (en CDI) et réduire le nombre d’intérimaires. Ainsi, les effectifs diminueront légèrement. Cette tendance prévue sur l’emploi est particulièrement marquée pour la fabrication des matériels de transport et autres produits industriels. Seuls les fabricants d’équipements électriques et électroniques prévoient une réduction conjointe du personnel intérimaire et du personnel permanent.