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Insee Conjoncture Occitanie · Juin 2024 · n° 42
Insee Conjoncture OccitanieBilan économique 2023 - Occitanie Dans un contexte inflationniste et de tensions géopolitiques, la croissance fléchit en Occitanie mais moins qu’au niveau national

En 2023, la croissance économique est moins dynamique qu’en 2022, sous l’effet de la hausse des prix et des taux d’intérêt. En conséquence, l’emploi salarié progresse plus faiblement qu’en 2022. En Occitanie, il augmente de 0,7 % sur un an après +1,6 % en 2022. Ce ralentissement de l’emploi entraîne une légère remontée du chômage à 8,9 % de la population active de la région en fin d’année.

La croissance faiblit dans tous les secteurs d’activité à l’exception de l’industrie, portée par la reprise dans la filière aéronautique. Cette reprise permet à la Haute-Garonne et aux Hautes-Pyrénées de conserver une des croissances les plus élevées de France métropolitaine. Ces deux départements, tout comme l’Aude, profitent de plus d’un retour marqué des touristes en provenance de l’étranger.

En revanche, l’activité ralentit nettement dans les secteurs liés à la consommation des ménages comme la restauration ou le commerce. Elle diminue dans le secteur de la construction en raison d'une forte baisse des mises en chantier de logements.

Insee Conjoncture Occitanie
No 42
Paru le :Paru le13/06/2024

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2023 publiés par l'Insee.

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Synthèse régionale - Contexte national Bilan économique 2023

François Hild, Clément Bortoli, Gaston Vermersch (Insee)

Insee Conjoncture Occitanie

No 42

Paru le :13/06/2024

Synthèse régionale - La croissance fléchit moins qu’au niveau national du fait d’une forte reprise dans l’aéronautique

En 2023, la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la France est freinée par les mesures de resserrement monétaire prises pour endiguer le choc inflationniste. L’activité économique faiblit aussi en Occitanie mais moins qu’en France grâce à une croissance solide dans la filière aéronautique.

Après une hausse nette en 2021 et plus modérée en 2022, l’emploi salarié ralentit sensiblement en 2023. En Occitanie, le nombre de salariés augmente de 0,7 % sur un an après +1,6 % en 2022. Ce ralentissement de l’emploi entraîne une légère remontée du chômage.

L’activité ralentit progressivement

Le ralentissement de l’activité économique est progressif tout au long de l’année 2023 (figure 1 et figure 2). Au quatrième trimestre, le volume de travail rémunéré par les entreprises privées, hors agriculture, n’augmente plus que de 1,4 % en Occitanie par rapport au même trimestre de 2022 contre +2,2 % entre les quatrièmes trimestres de 2021 et 2022. Cette progression est néanmoins supérieure à celle observée en France hors Mayotte (+0,9 %).

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente

(en %)
Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente ((en %))
Industrie Construction Services principalement marchands Services principalement non marchands Ensemble - Occitanie Ensemble - France hors Mayotte
janv. 2022 3,1 2,0 11,5 2,3 7,7 7,0
févr. 2022 4,0 3,1 13,9 2,1 9,3 8,9
mars 2022 4,3 1,7 14,9 2,7 9,8 9,8
avr. 2022 3,8 2,1 18,3 3,4 11,8 10,8
mai 2022 5,4 4,2 15,3 4,2 10,8 10,1
juin 2022 2,9 0,0 7,4 2,3 5,2 5,1
juil. 2022 0,7 -1,9 3,8 2,0 2,5 2,5
août 2022 3,2 1,2 4,9 3,2 4,1 3,8
sept. 2022 1,9 0,1 4,2 2,8 3,2 3,1
oct. 2022 1,4 -0,9 3,2 2,5 2,4 2,2
nov. 2022 1,9 -0,5 2,7 2,2 2,2 2,1
déc. 2022 0,8 -0,2 2,5 2,3 2,0 1,6
janv. 2023 4,3 -0,4 4,8 4,1 4,1 4,2
févr. 2023 3,1 0,1 3,4 3,3 3,0 2,8
mars 2023 2,8 0,2 2,4 2,6 2,3 1,8
avr. 2023 2,1 -0,8 2,3 2,1 2,0 1,3
mai 2023 4,0 -1,6 2,7 1,6 2,3 1,9
juin 2023 2,7 0,0 1,7 2,4 1,8 1,6
juil. 2023 3,2 0,7 2,3 1,8 2,2 1,7
août 2023 2,4 -2,2 1,9 1,5 1,6 1,5
sept. 2023 1,8 -1,7 1,1 1,2 1,0 0,6
oct. 2023 3,3 -1,2 1,2 2,1 1,4 1,3
nov. 2023 2,9 -1,8 1,0 1,8 1,2 0,7
déc. 2023 2,7 4,2 0,8 1,5 1,5 0,8
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

C’est essentiellement dans l’industrie que l’activité progresse le plus en Occitanie (+3,0 % entre les quatrièmes trimestres 2022 et 2023), comparativement à la France (+0,4 %), du fait de l’intensification de la reprise dans l’industrie aéronautique.

En revanche, en Occitanie comme en France, l’activité diminue dans le secteur de la construction suite notamment à la remontée des taux d’intérêt et à la hausse des coûts des matériaux, et cela malgré la résistance des activités de rénovation. La baisse du volume de travail rémunéré est un peu plus marquée en Occitanie qu’en France (-1,5 % contre -0,7 % en octobre-novembre par rapport aux mêmes mois de 2022).

Avertissement

En décembre 2023, dans le secteur de la construction, la variation des heures rémunérées n’est pas représentative de la variation de l’activité qu’elle est censée illustrer. Les heures rémunérées dans la construction sont, dans quasiment toutes les régions, par rapport au mois de décembre 2022, en forte augmentation en décembre 2023. Ces évolutions viennent du fait que, dans la construction, les congés des salariés ne sont pas rémunérés directement par l’employeur mais par des caisses indépendantes et ne sont donc pas pris en compte. Or le positionnement atypique des vacances scolaires a entraîné moins de congés en décembre 2023 qu’en décembre 2022.

Le contexte inflationniste se répercute sur les secteurs liés à la consommation des ménages : après une nette hausse en 2022, le volume de travail rémunéré progresse modérément dans la restauration et dans les services aux particuliers (respectivement +1,5 % et +1,2 % en Occitanie entre les quatrièmes trimestres 2022 et 2023). Il diminue légèrement dans le commerce (-0,2 %). En revanche, l’activité résiste dans les services aux entreprises (+2,7 %).

Figure 2Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Occitanie

(contribution en points de %)
Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Occitanie ((contribution en points de %))
Industrie Construction Services principalement marchands Services principalement non marchands Évolution totale
janv. 2022 0,5 0,2 6,6 0,4 7,7
févr. 2022 0,7 0,3 8,0 0,3 9,3
mars 2022 0,7 0,2 8,5 0,4 9,8
avr. 2022 0,6 0,2 10,4 0,5 11,8
mai 2022 0,9 0,4 8,8 0,7 10,8
juin 2022 0,5 0,0 4,4 0,3 5,2
juil. 2022 0,1 -0,2 2,3 0,3 2,5
août 2022 0,5 0,1 3,1 0,5 4,1
sept. 2022 0,3 0,0 2,5 0,4 3,2
oct. 2022 0,2 -0,1 1,9 0,4 2,4
nov. 2022 0,3 0,0 1,6 0,3 2,2
déc. 2022 0,1 0,0 1,5 0,3 2,0
janv. 2023 0,7 0,0 2,8 0,6 4,1
févr. 2023 0,5 0,0 2,0 0,5 3,0
mars 2023 0,4 0,0 1,4 0,4 2,3
avr. 2023 0,3 -0,1 1,4 0,3 2,0
mai 2023 0,6 -0,2 1,6 0,2 2,3
juin 2023 0,4 0,0 1,0 0,3 1,8
juil. 2023 0,5 0,1 1,4 0,3 2,2
août 2023 0,4 -0,1 1,2 0,2 1,6
sept. 2023 0,3 -0,2 0,7 0,2 1,0
oct. 2023 0,5 -0,1 0,7 0,3 1,4
nov. 2023 0,5 -0,2 0,6 0,3 1,2
déc. 2023 0,4 0,3 0,5 0,2 1,5
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 2Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Occitanie

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

L’emploi salarié progresse plus faiblement qu’en 2022

Le ralentissement de l’activité freine la croissance de l’emploi salarié. En 2023, le nombre total de salariés progresse de 0,7 % en Occitanie (+15 100 salariés) après +1,6 % en 2022 (+35 300 salariés). Fin 2023, la région compte 2,2 millions de salariés. Ce niveau est supérieur de 6,1 % à celui de fin 2019, soit 126 400 créations nettes d’emplois qui proviennent pour un tiers d’entre elles du développement de l’apprentissage. Ce développement atteint un palier en 2023, les entrées en apprentissage se stabilisant après une période de très forte croissance où elles ont été multipliées par trois en quatre ans.

En 2023, la croissance de l’emploi faiblit dans tous les secteurs à l’exception de l’industrie. En effet, l’emploi industriel bénéficie du dynamisme de la fabrication de matériels de transport (+7 % en 2023), majoritairement entraînée par la construction aéronautique et spatiale. L’emploi dans la fabrication de matériels de transport dépasse ainsi son niveau d’avant-crise sanitaire : fin 2023, il est supérieur de 6 % à son niveau de fin 2019.

Après avoir fortement augmenté en 2021 et dans une moindre mesure en 2022, l’emploi dans le tertiaire marchand ralentit en 2023 (+0,8 % hors intérim après +2,4 % en 2022). En particulier, l’emploi diminue nettement dans les activités de services immobiliers, conséquence de la forte baisse des transactions immobilières et de la crise dans la construction de logements. Cette crise entraîne également une baisse de l’emploi dans le secteur de la construction (-1,4 % hors intérimaires).

L’emploi intérimaire, toujours très sensible aux variations conjoncturelles, diminue nettement en 2023 (-6 %). Ce repli concerne la plupart des secteurs utilisateurs, à l’exception notable de la fabrication de matériels de transport.

Le chômage remonte légèrement

La contraction de l’intérim affecte les jeunes demandeurs d’emploi, plus souvent recrutés sous cette forme de contrat. Le nombre d’inscrits à France Travail augmente ainsi nettement chez les moins de 25 ans en 2023. Pour les inscrits à France Travail plus âgés, la demande d’emploi se stabilise. Au quatrième trimestre 2023, 549 030 personnes sont inscrites en catégories A, B ou C en Occitanie, soit une hausse de 0,6 % sur un an après -3,8 % en 2022.

En Occitanie, comme en France, le taux de chômage repart légèrement à la hausse en 2023 (+0,4 point après -0,3 point en 2022 dans la région comme en France). Il s’établit à 8,9 % de la population active dans la région, soit 0,7 point de moins que son niveau d’avant-crise (fin 2019). L’Occitanie demeure la deuxième région de France métropolitaine où le chômage est le plus élevé après les Hauts-de-France.

La reprise s’accélère encore dans la filière aéronautique

En 2023, le trafic aérien mondial poursuit son fort rebond. Dans ce contexte porteur, Airbus enregistre un record de commandes et augmente à nouveau ses cadences. Avec 735 avions livrés, les livraisons sont en hausse de 11 % par rapport à 2022. Pour mémoire, Airbus avait atteint son record de livraisons avant la crise sanitaire, avec 863 appareils livrés en 2019.

Cette hausse des cadences s’accompagne d’une nouvelle progression de l’activité et en conséquence de l’emploi dans l’ensemble de la filière aérospatiale. Malgré des difficultés de recrutement persistantes, le nombre de salariés (hors intérim) augmente de 4,7 % en 2023 dans les établissements d’Occitanie consacrant tout ou partie de leur activité à l’aérospatial. Cette hausse est six fois plus élevée que dans l’ensemble de l’économie régionale. Elle bénéficie, dans la filière aérospatiale, à l’industrie où la hausse des effectifs accélère (+6 % en 2023 après +4 % en 2022). Dans les établissements du secteur tertiaire (consultants en ingénierie, éditeurs de logiciels, bureaux d’études, etc.), les effectifs augmentent moins fortement en 2023 (+3 % après +6 % en 2022).

La fréquentation touristique bénéficie du retour de la clientèle en provenance de l’étranger

Après avoir retrouvé en 2022 un niveau très proche de l’avant-crise sanitaire, la fréquentation touristique continue de progresser en 2023. Le nombre de nuitées dans les hébergements collectifs touristiques d’Occitanie augmente de 1,3 %. Cette hausse concerne à la fois l’hôtellerie de plein air et l’hôtellerie traditionnelle. En revanche, la fréquentation diminue dans les autres hébergements collectifs touristiques.

Les nuitées des touristes en provenance de l’étranger sont en nette hausse (+8,5 %) alors que la fréquentation des touristes résidant en France fléchit légèrement (-0,6 %). Ces évolutions traduisent un retour à la normale, avec la reprise du chassé-croisé des touristes non résidents vers la France et des résidents vers l’étranger.

Dans la région, le tourisme bénéficie toujours de l’attrait du littoral où la fréquentation progresse de 2 % sur un an. Le littoral concentre 45 % de l’ensemble des nuitées de l’année dans la région.

À Lourdes, la reprise du tourisme cultuel est nette (+26 % par rapport à 2022), après un fort recul dû à la crise sanitaire. Le niveau de fréquentation reste toutefois inférieur de 14 % à celui de l’année 2019.

La fréquentation touristique augmente également dans la métropole de Toulouse (+7 %) malgré un net recul du tourisme d’affaires, qui n’est pas spécifique à la zone.

Ce recul du tourisme d’affaires affecte la fréquentation des lignes nationales dans les aéroports d’Occitanie. En revanche, le retour des touristes en provenance de l’étranger contribue à la reprise des lignes internationales dont le trafic s’intensifie. Le nombre de passagers au départ ou à l’arrivée des aéroports de la région augmente ainsi de 11 % par rapport à 2022 pour atteindre 86 % de son niveau de 2019.

La construction de logements diminue

Le contexte inflationniste et le resserrement de la politique monétaire entraînent une accentuation de la chute de la construction de logements amorcée en 2022. En 2023, 31 200 logements sont mis en chantier en Occitanie, soit 9 300 logements de moins qu’en 2022. Cette diminution de 23 % sur un an inscrit le millésime 2023 très en deçà de la moyenne décennale de 41 200 mises en chantier de logements en Occitanie. Tous les types de logements sont concernés par cette baisse, en particulier les maisons individuelles. Les ventes d’appartements et de maisons dans le cadre de programmes neufs s’effondrent également.

Dans ce contexte, la production de crédits à l’habitat se replie de 35 % en 2023, après une baisse de 2 % en 2022.

Les créations d’entreprises se stabilisent, les défaillances augmentent

En 2023, le niveau des créations d’entreprises en Occitanie reste élevé, avec 96 400 nouvelles entreprises créées, soit un niveau proche de celui des deux années précédentes. Ainsi, après une forte croissance entre 2017 et 2021, le nombre de créations d’entreprises tend à se stabiliser.

Les créations sous le régime du micro-entrepreneur repartent à la hausse (+5 %), alors que les créations d’entreprises individuelles classiques diminuent de 4 %. Les créations de sociétés sont moins nombreuses qu’en 2022 (-11 %), mais demeurent à un niveau nettement supérieur à celui de l’avant-crise sanitaire.

Le croît fortement (+41 % en un an). Pendant les deux années de crise Covid, les défaillances étaient beaucoup moins nombreuses grâce aux mesures de soutien mises en place par les pouvoirs publics (prêts garantis par l’État et reports de cotisations sociales notamment). La recrudescence actuelle des défaillances d’entreprises constitue ainsi un mouvement de rattrapage amorcé en 2022. Toutefois, les défaillances restent inférieures en 2023 au niveau moyen de la période 2010-2019.

L’agriculture fait face à un contexte économique et commercial difficile

Après une année 2022 marquée par une sécheresse généralisée, la campagne agricole 2023 présente des conditions de production globalement meilleures mais dans un contexte économique plus difficile.

Même si elle reste perturbée par des aléas climatiques dans certains territoires, la production de céréales et d’oléagineux augmente avec des rendements supérieurs à 2022 pour toutes les espèces et même supérieurs à la moyenne quinquennale pour la plupart d’entre elles. Les fruits et légumes bénéficient également de rendements élevés en 2023, mais leur commercialisation pâtit d’une forte concurrence internationale.

En revanche, la production viticole baisse de 10 % par rapport à l’année 2022. Ce recul est la conséquence d’une part, de la sécheresse estivale sur l’arc méditerranéen et d’autre part, du mildiou, favorisé par un printemps arrosé, dans la partie ouest de la région.

Après une forte hausse en 2022, les prix de vente à la production des produits agricoles et ceux des intrants diminuent globalement. La baisse des prix de vente étant plus marquée que celle des intrants, les marges des exploitations agricoles se resserrent en particulier pour les grandes cultures (céréales et oléagineux) et pour la viticulture.

La croissance reste forte en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées

Comme en 2022, la Haute-Garonne est le département de la région où l’activité progresse le plus, cette année à égalité avec les Hautes-Pyrénées. Le volume de travail y progresse de 2,6 % entre les quatrièmes trimestres 2022 et 2023 (figure 3), grâce notamment à la reprise dans la filière aéronautique. Ces deux départements enregistrent les plus fortes progressions d’activité de France métropolitaine derrière les Alpes-Maritimes. Le Lot bénéficie également de la reprise de l’aéronautique. Mais dans ce département, la hausse d’activité globale est moindre (+0,8 %) en raison d’un recul dans les secteurs de l’hébergement et de la restauration qui contraste avec la nette hausse observée en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées.

Dans les départements du littoral, l’activité ralentit sensiblement, ces départements étant particulièrement affectés par la baisse d’activité dans le secteur de la construction. L’activité évolue ainsi faiblement dans l’Aude et dans les Pyrénées-Orientales. Elle résiste davantage dans le Gard et dans l’Hérault grâce notamment au dynamisme du secteur des services aux entreprises.

La croissance résiste également en Aveyron et dans le Tarn-et-Garonne qui se démarquent par une hausse du volume de travail rémunéré dans le secteur de la construction : la chute des mises en chantier de logements y a été plus tardive que dans le reste de la région.

Dans les autres départements de la région, l’activité progresse faiblement en Ariège et diminue légèrement dans le Gers, en Lozère et dans le Tarn. Ce recul de l’activité est dû aux secteurs liés à la consommation des ménages, en lien avec le contexte de forte inflation.

Figure 3Évolution départementale des heures rémunérées entre les quatrièmes trimestres 2022 et 2023 - Occitanie

(en %)
Évolution départementale des heures rémunérées entre les quatrièmes trimestres 2022 et 2023 - Occitanie ((en %))
Département Évolution entre les 4e trimestres 2022 et 2023
Ariège 0,4
Aude 0,3
Aveyron 1,0
Gard 0,9
Haute-Garonne 2,6
Gers -0,3
Hérault 1,2
Lot 0,8
Lozère -0,5
Hautes-Pyrénées 2,6
Pyrénées-Orientales -0,1
Tarn -0,3
Tarn-et-Garonne 1,4
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 3Évolution départementale des heures rémunérées entre les quatrièmes trimestres 2022 et 2023 - Occitanie

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Contexte national - En 2023, le décalage conjoncturel entre les États-Unis et les différentes économies européennes s’est confirmé

En 2023, le décalage conjoncturel entre les États-Unis et les différentes économies européennes s’est confirmé (figure 4). La croissance américaine a ainsi atteint +2,5 % contre +0,6 % dans la zone euro, où l’activité a été globalement étale tout au long de l’année, et +0,1 % au Royaume-Uni. Parmi les principales économies de la zone euro, la France et l’Italie ont connu une dynamique de croissance globalement assez proche en 2023 (+1,1 % en France et +1,0 % en Italie). Le moteur allemand a quant à lui calé (croissance nulle en 2023), tandis que l’économie espagnole a poursuivi son rattrapage (+2,5 %).

L’Europe est restée exposée à des prix énergétiques élevés, bien qu’en repli, et a pâti des effets du resserrement monétaire. L’économie américaine y a été moins sensible, bénéficiant de puissants soutiens budgétaires. En Chine, passé le rebond consécutif à la réouverture de l’économie, la croissance s’est stabilisée à un rythme sensiblement inférieur à celui de la décennie 2010, pénalisée notamment par la contraction du secteur immobilier. Le ralentissement chinois a, toutefois, un effet global ambigu pour l’économie française : s’il freine l’activité via les canaux commerciaux, il contribue en revanche à la détente des prix des matières premières et constitue ainsi un facteur de soutien.

Figure 4Croissance trimestrielle du PIB dans la zone euro et aux États-Unis

(en %)
Croissance trimestrielle du PIB dans la zone euro et aux États-Unis ((en %))
Date États-Unis Zone euro
T1 2022 -0,50 0,63
T2 2022 -0,14 0,79
T3 2022 0,66 0,46
T4 2022 0,64 -0,03
T1 2023 0,56 0,08
T2 2023 0,51 0,11
T3 2023 1,19 0,02
T4 2023 0,84 -0,07
  • Sources : Bureau of Economic Analysis, Eurostat.

Figure 4Croissance trimestrielle du PIB dans la zone euro et aux États-Unis

  • Sources : Bureau of Economic Analysis, Eurostat.

En France, la croissance de l'économie a été modérée en 2023 : le PIB (en volume) a augmenté de 0,9 % en données brutes (+1,1 % en données corrigées des jours ouvrables), après une hausse de 2,6 % en 2022. La production a ralenti (+1,5 % en volume après +4,1 %).

La croissance de la production est principalement portée par les services marchands, qui ralentissent mais sont en hausse de 2,4 %, et en particulier par les services aux entreprises et d'information-communication. La production en construction est quasi stable (-0,1 %), mais cette stabilité masque un repli important dans la construction de logements neufs que compense la bonne tenue des activités d’entretien-amélioration et de génie civil. La production industrielle rebondit (+0,5 % après -0,4 %), avec des situations très contrastées suivant les branches. La production de matériels de transport, encore très dégradée en 2022 par rapport à son niveau d’avant-crise, accélère nettement en 2023 (+11,3 % après +7,8 %), les difficultés d’approvisionnement s’atténuant. À l’inverse, la production d'« autres produits manufacturés » se replie de nouveau (-3,6 % après -0,9 %), notamment pour les industries les plus énergivores (chimie, papeterie, métallurgie), très pénalisées par la hausse des prix de l'énergie.

L’emploi salarié a nettement ralenti en 2023, augmentant de 0,6 % sur l’année (soit 156 000 créations nettes d’emploi entre fin 2022 et fin 2023), après +1,4 % en 2022 (soit +376 000 emplois) et +3,2 % en 2021 (soit +814 000 emplois). Le taux de chômage au sens du BIT s’est stabilisé en fin d’année à 7,5 % de la population active. Il est supérieur de 0,4 point à son niveau de fin 2022, qui était le plus bas depuis 1982. La hausse progressive du chômage depuis lors résulte du ralentissement de l’emploi alors que la population active est restée dynamique.

Le pouvoir d’achat des ménages a rebondi, malgré une inflation qui demeure élevée

Après être resté pendant près d’un an sur un plateau autour de +6 %, le glissement annuel des prix à la consommation en France a nettement diminué à partir du printemps 2023, du fait notamment du ralentissement des prix des produits pétroliers et des produits alimentaires (figure 5). L’inflation est néanmoins restée relativement élevée : en moyenne annuelle, elle s’est établie à +4,9 %, en 2023 après +5,2 % en 2022. L’alimentation a été la principale contributrice à l’inflation d’ensemble entre septembre 2022 et septembre 2023. Dès avril 2023 cependant, les prix des produits alimentaires ont nettement ralenti, en raison du reflux des prix des produits agricoles depuis leur pic de mai 2022. De même, la contribution des prix des produits manufacturés à l’inflation d’ensemble a reflué à compter du milieu d’année. Ce sont désormais les prix des services, tirés par la dynamique des salaires, qui soutiennent l’inflation.

En ce qui concerne les rémunérations, le salaire moyen par tête (SMPT) dans les branches marchandes non agricoles et le (SMB) ont été dynamiques en termes nominaux (respectivement +4,1 % et +4,3 %). Cependant, ils ont de nouveau reculé en termes réels (respectivement -0,8 % et -0,6 %). Comme en 2022, ces reculs inédits traduisent le fort dynamisme des prix sur la période récente. En deux ans, le recul du SMB réel atteint ainsi 2,5 %.

Figure 5Inflation en France et contributions par poste

(évolution en %, contributions en points)
Inflation en France et contributions par poste ((évolution en %, contributions en points)) - Lecture : en décembre 2023, l’inflation d’ensemble s’établit à 3,7 % sur un an. L’alimentation contribue pour +1,2 point à l’inflation d’ensemble.
Date Alimentation Énergie Produits manufacturés Services Tabac Ensemble Ensemble sous-jacent
janv.-2019 0,4 0,2 -0,1 0,5 0,3 1,2 0,7
févr.-2019 0,5 0,3 -0,1 0,4 0,3 1,3 0,7
mars-2019 0,4 0,4 -0,1 0,3 0,2 1,1 0,5
avr.-2019 0,4 0,4 -0,1 0,5 0,2 1,3 0,7
mai-2019 0,4 0,3 -0,2 0,3 0,2 0,9 0,4
juin-2019 0,4 0,2 -0,2 0,6 0,2 1,2 0,9
juil.-2019 0,5 0,1 -0,2 0,5 0,2 1,1 0,9
août-2019 0,5 0,1 -0,2 0,5 0,2 1,0 0,7
sept.-2019 0,3 0,0 -0,2 0,6 0,2 0,9 0,9
oct.-2019 0,3 -0,1 -0,1 0,6 0,2 0,8 1,0
nov.-2019 0,3 -0,1 -0,2 0,6 0,3 1,0 1,0
déc.-2019 0,3 0,2 -0,1 0,7 0,3 1,5 1,1
janv.-2020 0,3 0,4 -0,1 0,6 0,3 1,5 1,0
févr.-2020 0,3 0,1 0,1 0,7 0,3 1,4 1,2
mars-2020 0,3 -0,3 -0,1 0,5 0,3 0,7 0,7
avr.-2020 0,6 -0,7 -0,1 0,3 0,3 0,3 0,2
mai-2020 0,6 -0,9 -0,2 0,6 0,3 0,4 0,6
juin-2020 0,4 -0,7 -0,3 0,5 0,3 0,2 0,3
juil.-2020 0,2 -0,6 0,5 0,5 0,3 0,8 1,3
août-2020 0,1 -0,6 -0,1 0,4 0,3 0,2 0,5
sept.-2020 0,1 -0,6 0,0 0,3 0,3 0,0 0,5
oct.-2020 0,2 -0,6 0,0 0,2 0,3 0,0 0,3
nov.-2020 0,3 -0,6 -0,1 0,3 0,3 0,2 0,4
déc.-2020 0,2 -0,6 -0,2 0,4 0,3 0,0 0,2
janv.-2021 0,2 -0,5 0,2 0,4 0,3 0,6 1,1
févr.-2021 0,1 -0,1 -0,1 0,4 0,3 0,6 0,5
mars-2021 0,2 0,4 0,0 0,5 0,1 1,1 1,0
avr.-2021 0,0 0,6 -0,1 0,6 0,1 1,2 1,0
mai-2021 0,0 0,8 0,0 0,5 0,1 1,4 0,9
juin-2021 0,0 0,8 0,2 0,4 0,1 1,5 1,1
juil.-2021 0,2 0,9 -0,3 0,3 0,1 1,2 0,0
août-2021 0,2 0,9 0,3 0,3 0,1 1,9 1,0
sept.-2021 0,2 1,1 0,1 0,7 0,1 2,2 1,4
oct.-2021 0,1 1,5 0,1 0,8 0,1 2,6 1,5
nov.-2021 0,1 1,6 0,2 0,9 0,0 2,8 1,8
déc.-2021 0,2 1,4 0,3 0,8 0,0 2,8 2,0
janv.-2022 0,3 1,5 0,2 0,9 0,0 2,9 1,6
févr.-2022 0,4 1,7 0,6 1,1 0,0 3,6 2,4
mars-2022 0,5 2,3 0,5 1,1 0,0 4,5 2,5
avr.-2022 0,6 2,1 0,7 1,4 0,0 4,8 3,2
mai-2022 0,7 2,2 0,7 1,5 0,0 5,2 3,6
juin-2022 1,0 2,7 0,6 1,6 0,0 5,8 3,7
juil.-2022 1,1 2,4 0,7 1,9 0,0 6,1 4,3
août-2022 1,3 1,9 0,9 1,9 0,0 5,9 4,8
sept.-2022 1,6 1,5 0,9 1,5 0,0 5,6 4,6
oct.-2022 2,0 1,7 1,0 1,5 0,0 6,2 5,0
nov.-2022 2,0 1,6 1,1 1,4 0,0 6,2 5,3
déc.-2022 2,0 1,3 1,1 1,4 0,0 5,9 5,3
janv.-2023 2,2 1,4 1,1 1,3 0,0 6,0 5,5
févr.-2023 2,4 1,3 1,1 1,5 0,0 6,3 5,8
mars-2023 2,5 0,4 1,2 1,4 0,1 5,7 6,0
avr.-2023 2,4 0,6 1,1 1,6 0,2 5,9 6,2
mai-2023 2,3 0,2 1,0 1,5 0,2 5,1 5,7
juin-2023 2,2 -0,3 1,0 1,5 0,2 4,5 5,7
juil.-2023 2,0 -0,4 0,8 1,6 0,2 4,3 5,5
août-2023 1,8 0,6 0,7 1,6 0,2 4,9 5,0
sept.-2023 1,6 1,0 0,7 1,4 0,2 4,9 4,6
oct.-2023 1,3 0,4 0,5 1,6 0,2 4,0 4,2
nov.-2023 1,2 0,2 0,4 1,4 0,2 3,5 3,4
déc.-2023 1,2 0,5 0,3 1,6 0,2 3,7 3,4
  • Lecture : en décembre 2023, l’inflation d’ensemble s’établit à 3,7 % sur un an. L’alimentation contribue pour +1,2 point à l’inflation d’ensemble.
  • Source : Insee.

Figure 5Inflation en France et contributions par poste

  • Lecture : en décembre 2023, l’inflation d’ensemble s’établit à 3,7 % sur un an. L’alimentation contribue pour +1,2 point à l’inflation d’ensemble.
  • Source : Insee.

En 2023, le pouvoir d’achat des ménages a accéléré (+0,8 %, après +0,3 % en 2022, figure 6). Les revenus nets d’activité ont ralenti mais sont restés dynamiques (+5,0 % après +7,2 % en 2022). Les prestations sociales en espèces ont augmenté de 4,7 % après +1,7 %, sous l’effet principalement des revalorisations des retraites (effet en année pleine de la revalorisation de juillet 2022 et revalorisation résiduelle de janvier 2023) : les retraites ont ainsi progressé de façon soutenue (+5,3 %). Les revenus du patrimoine, corrigés de l’effet , accélèrent en 2023 (+7,5 % après +5,8 %) sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt et de versements dynamiques de dividendes et des autres revenus d’investissement. Au total, le revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM de l’ensemble des ménages a accéléré (+5,8 % après +5,0 %).

Figure 6Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes

(évolution en %, contributions en points)
Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes ((évolution en %, contributions en points)) - Lecture : en 2023, les revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) contribuent pour +1,6 point à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM.
Date Revenus d'activité Prélèvements sociaux-fiscaux Prestations sociales en espèces Revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) Prix de la consommation des ménages hors SIFIM Pouvoir d'achat du RDB Pouvoir d'achat du RDB par unité de consommation
2019 2,2 -0,2 1,0 0,4 -0,8 2,6 2,0
2020 -2,5 1,0 3,0 -0,4 -0,8 0,2 -0,4
2021 5,2 -1,3 -0,5 1,7 -1,4 3,4 2,8
2022 5,2 -2,0 0,6 1,2 -4,7 0,3 -0,4
2023 3,7 -0,9 1,6 1,6 -4,8 0,8 0,3
  • Lecture : en 2023, les revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) contribuent pour +1,6 point à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM.
  • Source : Insee, comptes nationaux.

Figure 6Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes

  • Lecture : en 2023, les revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) contribuent pour +1,6 point à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM.
  • Source : Insee, comptes nationaux.

La consommation des ménages a progressé à un rythme proche du pouvoir d’achat (+0,8 %), si bien que le taux d’épargne des ménages s’est quasiment stabilisé (16,9 % après 16,8 %). Le taux d’épargne reste à un niveau nettement plus élevé que sa moyenne entre 2009 et 2019 (14,7 %). La consommation en produits alimentaires a continué de baisser (-3,6 %, après -3,2 % en 2022). Ces produits sont les plus marqués par l'inflation, avec une hausse des prix de 11,3 % en 2023 (après +6,3 % en 2022). Également très marquée par l'inflation, la consommation en biens énergétiques diminue de nouveau fortement comme en 2022 (-2,5 % après -3,3 %). À l’inverse, la consommation des ménages en services reste dynamique, en particulier dans l'information-communication (+5,6 %), dans les services de transport (+6,7 %) et dans l'hébergement-restauration (+5,5 %).

L’investissement des ménages a sombré, celui des administrations et des entreprises a résisté

En réponse à la hausse de l’inflation, les principales banques centrales, dont la Banque centrale européenne à partir de l’été 2022, ont procédé à un resserrement rapide des politiques monétaires, entraînant une augmentation du coût du crédit pesant sur l’investissement des entreprises comme des ménages. Ce dernier est de nouveau en forte baisse (-8,5 %), pénalisé par la baisse de l'investissement en construction (-5,6 %) et par celle des achats de biens immobiliers (-18,4 % d'investissement en services techniques, comprenant les frais de notaires). L'investissement des entreprises non financières progresse au même rythme qu’en 2022 (+2,7 % après +2,9 %), toujours porté par l’investissement en services d'information-communication. Au total, l’investissement se redresse légèrement en 2023 (+0,4 % en volume après 0,0 %), principalement porté par les investissements des administrations publiques (+6,9 %), qui augmentent dans les matériels de transport, avec notamment la livraison d'un sous-marin.

Le solde extérieur de la France s’améliore

En 2023, les flux de commerce extérieur en volume marquent le pas après deux années de forte hausse. Les exportations augmentent encore un peu (+2,1 % après +8,2 %), alors que les importations sont quasi stables (+0,3 % après +8,8 %). Le solde extérieur en volume s’améliore légèrement. Cette amélioration s’explique surtout par les biens, en particulier les biens énergétiques : la France est de nouveau exportatrice nette d'électricité, et ses imports en gaz et en pétrole baissent fortement, les stocks ayant atteint des niveaux très élevés. Les exportations de matériels de transport, en particulier en aéronautique, accélèrent nettement, mais les importations, notamment de véhicules électriques, augmentent aussi fortement. Les exportations en volume de services se replient, tirées vers le bas par les exportations de services de transport (-7,5 %), tandis que les importations de services sont en forte hausse, avec notamment +15,1 % de services de transport et +7,7 % de services aux entreprises. Au final, la contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB a été nettement positive en 2023 (+0,6 point), en partie compensée par un mouvement de déstockage (-0,4 point) (figure 7).

Figure 7Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution

(évolution en %, contributions en points)
Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution ((évolution en %, contributions en points)) - Lecture : En 2023, la croissance du PIB est de 0,9 %. La consommation des ménages et des APU contribue pour 0,6 point à cette croissance.
Année Consommation (ménages et APU ¹) Investissement Solde du commerce extérieur Variation de stocks Produit intérieur brut (PIB)
2019 1,2 0,9 0,0 -0,1 2,0
2020 -4,5 -1,3 -1,3 -0,3 -7,4
2021 4,5 2,2 0,7 -0,5 6,9
2022 2,3 0,0 -0,3 0,5 2,6
2023 0,6 0,1 0,6 -0,4 0,9
  • ¹ : Administrations publiques.
  • Lecture : En 2023, la croissance du PIB est de 0,9 %. La consommation des ménages et des APU contribue pour 0,6 point à cette croissance.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.

Figure 7Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution

  • ¹ : Administrations publiques.
  • Lecture : En 2023, la croissance du PIB est de 0,9 %. La consommation des ménages et des APU contribue pour 0,6 point à cette croissance.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.
Publication rédigée par :François Hild, Clément Bortoli, Gaston Vermersch (Insee)

Définitions

Heures rémunérées :

le volume d’heures rémunérées correspond à la durée pour laquelle le salarié est rémunéré sur une période. Cela inclut notamment les heures supplémentaires mais aussi les absences pour lesquelles le salarié perçoit une rémunération, comme les congés payés, les jours fériés ou les jours attribués au titre de la réduction du temps de travail. Ce volume d’heures rémunérées est une composante importante de l’activité économique, même s’il ne la mesure pas directement : d’une part, certaines absences sont considérées comme du travail rémunéré et d’autre part, la rémunération des salariés ne reflète pas toujours les fluctuations de leur productivité.

La défaillance d'entreprise se définit comme la situation dans laquelle l'entreprise n'est plus en mesure de faire face à ses obligations financières.

Le SMB correspond à la composante sous-jacente du SMPT, à côté de la composante conjoncturelle affectée notamment par les versements de primes et les heures supplémentaires.

Les services d’intermédiation financière indirectement mesurés (SIFIM) mesurent les services d’intermédiation liés à l’octroi de crédits et à la gestion des dépôts par les banques. L’imputation de SIFIM majore l’évolution des revenus du patrimoine dans un contexte de remontée de taux d’intérêt ainsi que le prix de la consommation des ménages, mais l’effet de cette imputation sur l’évolution du pouvoir d’achat du RDB est faible (encadré 2 de l’IP no 1997 « Les comptes de la Nation en 2023 »).

Pour en savoir plus

(1) Héam J.-C., Meinzel P., Morvan F., « Les comptes de la Nation en 2023 », Insee Première no 1997, mai 2024.

La défaillance d'entreprise se définit comme la situation dans laquelle l'entreprise n'est plus en mesure de faire face à ses obligations financières.

Le SMB correspond à la composante sous-jacente du SMPT, à côté de la composante conjoncturelle affectée notamment par les versements de primes et les heures supplémentaires.

Les services d’intermédiation financière indirectement mesurés (SIFIM) mesurent les services d’intermédiation liés à l’octroi de crédits et à la gestion des dépôts par les banques. L’imputation de SIFIM majore l’évolution des revenus du patrimoine dans un contexte de remontée de taux d’intérêt ainsi que le prix de la consommation des ménages, mais l’effet de cette imputation sur l’évolution du pouvoir d’achat du RDB est faible (encadré 2 de l’IP no 1997 « Les comptes de la Nation en 2023 »).