Transformations de l'agriculture et des consommations alimentaires Édition 2024

L’Insee et le Service de la Statistique et de la Prospective (SSP) du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire dressent dans cet inédit « Transformations de l’agriculture et des consommations alimentaires » de la collection Insee Références un panorama des principales transformations de l’agriculture française sur les 50 dernières années : concentration et spécialisation des exploitations agricoles depuis 1970, comparaison des performances économiques de l’agriculture biologique avec celles de l’agriculture conventionnelle, évolution de la consommation alimentaire sur la dernière décennie et enfin, enjeux environnementaux auxquels l’agriculture contribue et doit faire face.

Insee Références
Paru le :Paru le27/02/2024
L'agriculture- Février 2024
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Évolution des revenus agricoles et part des subventions

Insee Références

Paru le :27/02/2024

L’ reflète les ressources générées par une entreprise du fait de son activité. En 2021, sur le champ des exploitations agricoles dont la est supérieure à 25 000 euros (15 000 euros pour les DOM), il s’établit à 91 020 euros en moyenne par exploitation. Rapporté au nombre d’ non salariés, il s’élève à 67 130 euros. L’EBE par ETP non salarié progresse de 28 % par rapport à 2020, atteignant ainsi un niveau record sur les vingt dernières années (figure 1). Le niveau élevé de l’EBE en 2021 s’explique par la hausse globale des prix agricoles ainsi que par de bons niveaux de production dans certaines filières. À l’inverse, il a été plus faible en 2009 et 2016, années marquées par des aléas climatiques et économiques qui ont affecté les revenus agricoles (chutes de rendements, accidents climatiques, baisses des cours agricoles).

Figure 1 - Excédent brut d'exploitation (EBE) par ETP non salarié de 2002 à 2021

en milliers d’euros 2021
Figure 1 - Excédent brut d'exploitation (EBE) par ETP non salarié de 2002 à 2021 (en milliers d’euros 2021) - Lecture : Les exploitations françaises dégagent en 2021 un EBE moyen par ETP non salarié de 67 130 euros.
Année EBE ETP non salarié EBE par ETP non salarié
2002 65,13 1,43 45,44
2003 62,83 1,42 44,28
2004 70,92 1,45 48,93
2005 66,41 1,44 46,00
2006 72,17 1,43 50,32
2007 83,74 1,44 58,27
2008 72,60 1,44 50,57
2009 56,35 1,45 38,83
2010 84,91 1,47 57,73
2011 89,03 1,44 61,69
2012 90,60 1,44 62,80
2013 75,85 1,44 52,75
2014 76,31 1,43 53,20
2015 79,30 1,43 55,46
2016 65,00 1,40 46,50
2017 75,77 1,40 54,19
2018 77,74 1,38 56,29
2019 77,61 1,38 56,13
2020 72,51 1,38 52,70
2021 91,02 1,36 67,13
  • Lecture : Les exploitations françaises dégagent en 2021 un EBE moyen par ETP non salarié de 67 130 euros.
  • Champ : France métropolitaine, Guadeloupe et La Réunion.
  • Source : Agreste, Rica 2002 à 2021.

Figure 1 - Excédent brut d'exploitation (EBE) par ETP non salarié de 2002 à 2021

  • Lecture : Les exploitations françaises dégagent en 2021 un EBE moyen par ETP non salarié de 67 130 euros.
  • Champ : France métropolitaine, Guadeloupe et La Réunion.
  • Source : Agreste, Rica 2002 à 2021.

La dispersion des résultats des exploitations agricoles a tendance à augmenter en période de hausse des prix, et à se contracter en phase de prix décroissants. Ainsi, la dispersion de l’EBE par ETP non salarié s’était fortement accrue en 2007 et en 2010 (figure 2). Après avoir été particulièrement stable entre 2017 et 2020, elle augmente fortement en 2021 : un quart des exploitations ont un EBE par ETP non salarié qui dépasse 87 370 euros (3e quartile) et un quart ont un EBE inférieur à 30 020 euros (1er quartile), soit un écart de 57 350 euros entre ces seuils. À titre de comparaison, l’écart était de 44 840 euros en 2020.

Figure 2 - Dispersion de l'excédent brut d'exploitation (EBE) par ETP non salarié de 2002 à 2021

en milliers d’euros 2021
Figure 2 - Dispersion de l'excédent brut d'exploitation (EBE) par ETP non salarié de 2002 à 2021 (en milliers d’euros 2021) - Lecture : En 2021, un quart des exploitations ont un EBE par ETP non salarié inférieur à 30 020 euros (1er quartile).
Année 1er quartile Médiane 3e quartile
2002 23,63 38,61 57,62
2003 22,04 37,00 57,12
2004 26,18 41,85 61,62
2005 23,34 39,17 58,83
2006 25,75 42,36 62,95
2007 28,22 46,50 72,81
2008 23,11 40,62 65,38
2009 18,07 32,77 51,70
2010 27,97 46,54 73,81
2011 29,06 49,35 79,42
2012 28,36 49,03 81,69
2013 22,61 41,91 67,39
2014 25,25 42,68 66,70
2015 26,11 43,92 69,50
2016 19,79 36,88 58,68
2017 24,11 43,74 69,38
2018 23,73 42,43 70,10
2019 24,35 43,49 71,99
2020 21,95 40,61 66,79
2021 30,02 53,05 87,37
  • Lecture : En 2021, un quart des exploitations ont un EBE par ETP non salarié inférieur à 30 020 euros (1er quartile).
  • Champ : France métropolitaine, Guadeloupe et La Réunion.
  • Source : Agreste, Rica 2002 à 2021.

Figure 2 - Dispersion de l'excédent brut d'exploitation (EBE) par ETP non salarié de 2002 à 2021

  • Note : Pour chaque rectangle, l'extrémité basse (resp. haute) représente le 1er quartile (resp. le 3e quartile) et le trait blanc la médiane.
  • Lecture : En 2021, un quart des exploitations ont un EBE par ETP non salarié inférieur à 30 020 euros (1er quartile).
  • Champ : France métropolitaine, Guadeloupe et La Réunion.
  • Source : Agreste, Rica 2002 à 2021.

En 2021, 94 % des exploitations bénéficient d’au moins une (figure 3). Ces exploitations perçoivent en moyenne 35 940 euros d’aides. Les subventions d’exploitation versées en 2021 représentent en moyenne 38 % de l’EBE pour les bénéficiaires. Sans subvention, 18 % des exploitations auraient un EBE négatif, contre 3 % après prise en compte des subventions. Alors que dans certaines toutes les exploitations ou presque bénéficient de subventions d’exploitation, ce n’est le cas que pour 81 % des viticulteurs, 78 % des éleveurs de volailles, 63 % des maraîchers et 48 % des horticulteurs.

Figure 3 - Subventions d'exploitations agricoles selon leur orientation technico-économique en 2021

en %
Figure 3 - Subventions d'exploitations agricoles selon leur orientation technico-économique en 2021 (en % ) - Lecture : En 2021, 62,8 % des exploitations maraîchères bénéficient de subventions d'exploitations, ces dernières percevant un montant moyen de 18 959 euros. 9,3 % de ces structures auraient un EBE négatif sans ces aides, contre 5,9 % avec ces aides.
Orientation technico-économique Exploitations bénéficiant de subventions d'exploitation Exploitations ayant un EBE négatif hors subvention Exploitations ayant un EBE négatif avec subvention Montant moyen des subventions (en euros)¹
Céréales et oléoprotéagineux 100,0 7,8 1,7 33 115
Autres grandes cultures 98,5 8,9 3,1 31 631
Maraîchage 62,8 9,3 5,9 18 959
Horticulture 47,6 3,1 2,1 12 924
Viticulture 81,2 18,1 11,0 20 685
Fruits et autres cultures permanentes 91,6 23,9 2,7 37 965
Bovins lait 100,0 6,9 0,6 36 657
Bovins viande 100,0 55,1 0,7 50 940
Bovins mixte 100,0 14,6 0,2 57 976
Ovins et caprins 100,0 48,6 3,4 46 537
Porcins 90,2 17,2 9,6 24 329
Volailles 78,2 5,9 0,5 24 109
Granivores mixtes 100,0 7,0 1,3 41 256
Polyculture, polyélevage 97,8 17,8 3,4 42 810
Ensemble 93,7 18,5 3,5 35 939
  • 1. Les montants moyens de subventions sont calculés pour les exploitations ayant bénéficié de ces aides.
  • Lecture : En 2021, 62,8 % des exploitations maraîchères bénéficient de subventions d'exploitations, ces dernières percevant un montant moyen de 18 959 euros. 9,3 % de ces structures auraient un EBE négatif sans ces aides, contre 5,9 % avec ces aides.
  • Champ : France métropolitaine, Guadeloupe et La Réunion.
  • Source : Agreste, Rica 2021.

Le niveau des aides augmente avec la des exploitations. Les exploitations les plus grandes perçoivent un peu plus de 1,9 fois le montant de subvention des plus petites structures (26 530 euros contre 49 400 euros) (figure 4). En revanche, la part des aides dans l’EBE décroît avec l'augmentation de la taille des structures (68 % pour les petites ; 27 % pour les grandes).

Figure 4 - Excédent brut et subventions des exploitations agricoles bénéficiaires, selon leur dimension économique, en 2021

en milliers d'euros 2021
Figure 4 - Excédent brut et subventions des exploitations agricoles bénéficiaires, selon leur dimension économique, en 2021 (en milliers d'euros 2021) - Lecture : En 2021, les plus petites exploitations agricoles affichent un EBE moyen de 39 200 euros pour un niveau moyen de subventions de 26 530 euros.
Taille des structures EBE Subventions d'exploitations
Petites exploitations 39,20 26,53
Moyennes exploitations 86,33 36,18
Grandes exploitations 180,81 49,40
Ensemble 92,42 35,94
  • Note : Les petites exploitations sont celles dont la PBS est inférieure à 100 000 euros, les plus grandes ont une PBS supérieure à 250 000 euros et la catégorie intermédiaire réunit celles qui sont entre les deux.
  • Lecture : En 2021, les plus petites exploitations agricoles affichent un EBE moyen de 39 200 euros pour un niveau moyen de subventions de 26 530 euros.
  • Champ : France métropolitaine, Guadeloupe et La Réunion.
  • Source : Agreste, Rica 2021.

Figure 4 - Excédent brut et subventions des exploitations agricoles bénéficiaires, selon leur dimension économique, en 2021

  • Note : Les petites exploitations sont celles dont la PBS est inférieure à 100 000 euros, les plus grandes ont une PBS supérieure à 250 000 euros et la catégorie intermédiaire réunit celles qui sont entre les deux.
  • Lecture : En 2021, les plus petites exploitations agricoles affichent un EBE moyen de 39 200 euros pour un niveau moyen de subventions de 26 530 euros.
  • Champ : France métropolitaine, Guadeloupe et La Réunion.
  • Source : Agreste, Rica 2021.

Définitions

L’excédent brut d’exploitation (EBE) est la somme de la valeur ajoutée (production de l’exercice diminuée des consommations intermédiaires) et des subventions d’exploitation, de laquelle on déduit les charges salariales, les impôts et les charges de fermage. Il permet de rémunérer les exploitants, rembourser les annuités d’emprunts et constituer une réserve pour l’autofinancement.

La production brute standard (PBS) d’une exploitation représente la valeur de sa production potentielle exprimée en euros. Elle est calculée en multipliant les surfaces agricoles et les cheptels présents sur l’exploitation par des coefficients représentant la valeur de la production potentielle par hectare de culture ou par tête d’animal, hors aides. Ces coefficients, exprimés en euros, sont calculés en moyenne sur cinq années en fonction des valeurs moyennes des rendements et des prix observés sur cette période (pour le recensement agricole 2020, les coefficients utilisés pour le calcul de la PBS résultent des valeurs moyennes des rendements et des prix observés de 2015 à 2019). Leur valeur est régionalisée lorsque c’est possible.
La contribution de chaque culture et cheptel à la PBS permet de classer les exploitations selon leur spécialisation ou orientation technico-économique (Otex). Une exploitation est considérée comme spécialisée dans une production quand au moins deux tiers de sa PBS est générée par cette production.
La PBS d’une exploitation permet aussi de classer les exploitations selon leur taille économique. Quatre catégories de taille économique ont été définies en 2020 : micro/petite/moyenne/grande. Les microexploitations sont les exploitations dont la PBS est inférieure à 25 000 euros, les petites exploitations celles dont la PBS est comprise entre 25 000 et 100 000 euros, les exploitations moyennes celles avec une PBS comprise entre 100 000 et 250 000 euros et les grandes exploitations celles de plus de 250 000 euros de PBS.

Un équivalent temps plein (ETP) correspond au travail d'une personne à plein temps pendant une année entière (un ETP = au moins 1 607 heures travaillées sur l'année). Les ETP non salariés sont les effectifs en ETP des chefs d'exploitation, co-exploitants, aides familiales et autre main-d'œuvre non salariée travaillant sur l’exploitation.

Les subventions d'exploitation sont les aides accordées à l’exploitation par l’Union européenne, l’État, certaines collectivités publiques, ou éventuellement d’autres tiers, pour lui permettre de compenser l’insuffisance de certains produits d’exploitation ou de faire face à certaines charges d’exploitation.