Transformations de l'agriculture et des consommations alimentaires Édition 2024

L’Insee et le Service de la Statistique et de la Prospective (SSP) du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire dressent dans cet inédit « Transformations de l’agriculture et des consommations alimentaires » de la collection Insee Références un panorama des principales transformations de l’agriculture française sur les 50 dernières années : concentration et spécialisation des exploitations agricoles depuis 1970, comparaison des performances économiques de l’agriculture biologique avec celles de l’agriculture conventionnelle, évolution de la consommation alimentaire sur la dernière décennie et enfin, enjeux environnementaux auxquels l’agriculture contribue et doit faire face.

Insee Références
Paru le :Paru le27/02/2024
L'agriculture- Février 2024
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Industries agroalimentaires

Insee Références

Paru le :27/02/2024

En 2020, les rassemblent un peu plus de 17 000 entreprises, dont huit sur dix sont des microentreprises (figure 1). Les IAA réalisent une activité de transformation de produits de l’agriculture et de la pêche en aliments et boissons destinés à l’homme et aux animaux. Elles regroupent les secteurs de l’industrie alimentaire, hors , ainsi que les boissons.

Figure 1 - Chiffres-clés des industries agroalimentaires en 2020

Figure 1 - Chiffres-clés des industries agroalimentaires en 2020 - Lecture : En 2020, les industries alimentaires (hors artisanat commercial) et les boissons comptent 17 372 entreprises.
  Secteur d'activité   Entreprises1 Effectifs salariés en ETP2 Chiffre d'affaires HT Valeur ajoutée3 Taux d'exportation4 Taux de valeur ajoutée5 Productivité apparente du travail par tête
(en nombre) (en millions d'euros) (en %) (en milliers d'euros)
Industries alimentaires (hac)6 et boissons 17 372 450 803 196 968 40 662 24 21 90
Transf. et conserv. viande et prép. viande 1 863 105 555 36 407 6 649 11 18 63
Transf. et conserv. poisson, crust., etc. 353 11 119 4 793 799 11 17 72
Transf. et conserv. de fruits et légumes 1 689 25 416 8 759 2 009 25 23 79
Fab. huile et graisse végétale et animale 257 9 315 9 057 959 31 11 103
Fabrication de produits laitiers 1 292 85 231 42 896 7 346 22 17 86
Travail des grains ; fab. prod. amylacés 393 19 028 11 296 1 778 46 16 94
Fab. prod. boulangerie-pâtis. et pâtes 2 257 48 197 12 162 3 336 14 27 69
Fab. d'autres produits alimentaires 4 482 79 790 31 365 7 641 29 24 96
Fab. d'aliments pour animaux 320 17 023 10 939 1 930 23 18 113
Fabrication de boissons 4 466 50 130 29 293 8 215 31 28 164
Ensemble de l'industrie manufacturière 217 376 2 744 918 937 691 241 792 41 26 88
Industries alimentaires (hac)6 et boissons
Microentreprises (MIC) 14 296 14 164 3 124 878 4 28 62
Petites et moyennes entreprises hors MIC 2 745 87 962 27 126 6 167 13 23 70
Entreprises de taille intermédiaire 309 197 978 83 961 17 818 21 21 90
Grandes entreprises 22 150 698 82 756 15 800 30 19 105
  • 1. Entreprises au sens économique.
  • 2. ETP : équivalent temps plein.
  • 3. Y compris autres produits et autres charges.
  • 4. Chiffre d’affaires à l’exportation / chiffre d’affaires hors taxes.
  • 5. Valeur ajoutée y compris autres produits et autres charges / chiffre d’affaires hors taxes.
  • 6. Hac : hors artisanat commercial.
  • Lecture : En 2020, les industries alimentaires (hors artisanat commercial) et les boissons comptent 17 372 entreprises.
  • Champ : France, entreprises des industries agroalimentaires, artisanat commercial et tabac exclus.
  • Source : Insee, Ésane, traitements : SSP.

Ces entreprises emploient 451 000 salariés en équivalent temps plein (ETP), soit 16 % de l’ensemble de l’. Entre 1990 et 2020, l’emploi résiste dans les branches des industries alimentaires, boissons et tabac (+5 %), tandis qu’il chute de 35 % dans l’industrie (figure 2).

Figure 2 - Évolution de l'emploi salarié hors intérim des branches agroalimentaire et manufacturière

indice base 100 en 1990
Figure 2 - Évolution de l'emploi salarié hors intérim des branches agroalimentaire et manufacturière (indice base 100 en 1990) - Lecture : Entre 1990 et 2021, l'emploi salarié a augmenté de 10 % dans les industries alimentaires, boissons, tabac.
Année Industries alimentaires,
boissons, tabac1
Industrie manufacturière
1990 100 100
1991 99 97
1992 98 93
1993 98 89
1994 98 88
1995 98 88
1996 98 87
1997 100 86
1998 101 87
1999 102 86
2000 103 88
2001 104 88
2002 105 86
2003 105 84
2004 103 81
2005 102 80
2006 101 78
2007 101 77
2008 99 75
2009 99 71
2010 99 69
2011 99 69
2012 98 68
2013 98 67
2014 98 66
2015 99 66
2016 100 65
2017 101 65
2018 102 65
2019 104 66
2020 105 65
2021 110 66
  • 1. Y compris artisanat commercial. La source ne permet pas de distinguer l'artisanat commercial au sein des industries alimentaires.
  • Note : Données provisoires pour 2021.
  • Lecture : Entre 1990 et 2021, l'emploi salarié a augmenté de 10 % dans les industries alimentaires, boissons, tabac.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 2 - Évolution de l'emploi salarié hors intérim des branches agroalimentaire et manufacturière

  • 1. Y compris artisanat commercial. La source ne permet pas de distinguer l'artisanat commercial au sein des industries alimentaires.
  • Note : Données provisoires pour 2021.
  • Lecture : Entre 1990 et 2021, l'emploi salarié a augmenté de 10 % dans les industries alimentaires, boissons, tabac.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Le secteur des IAA représente 21 % du chiffre d’affaires et 17 % de la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière. Dans son processus de production, l’industrie agroalimentaire mobilise davantage d’intrants que les autres secteurs industriels. Ainsi, le y est légèrement inférieur : 21 % contre 26 %. Ce taux est plus élevé dans la fabrication de boissons (28 %) et plus faible dans la fabrication d’huile et de graisse (11 %). Depuis 1980, la valeur ajoutée de la branche des industries alimentaires, boissons et tabac augmente de 38 % en euros constants, contre 61 % pour l’ensemble de l’industrie (figure 3). Les replis conjoncturels, lors de la récession de 2008-2009 et plus récemment au moment de la crise sanitaire de 2020, y sont par ailleurs de moindre ampleur que dans l’ensemble de l’industrie.

Figure 3 - Évolution de la valeur ajoutée brute des branches agroalimentaire et industrielle

indice base 100 en 1980
Figure 3 - Évolution de la valeur ajoutée brute des branches agroalimentaire et industrielle (indice base 100 en 1980) - Lecture : Entre 1980 et 2021, la valeur ajoutée générée par la branche des industries alimentaires, boissons et tabac a augmenté de 38 % en euros constants.
Année Fabrication de denrées
alimentaires, de boissons et
de produits à base de tabac
Industrie manufacturière,
industries extractives
et autres
1980 100 100
1981 102 99
1982 100 99
1983 99 101
1984 100 102
1985 104 103
1986 101 103
1987 100 104
1988 101 109
1989 106 114
1990 111 118
1991 111 119
1992 109 120
1993 112 118
1994 110 121
1995 113 126
1996 113 128
1997 113 132
1998 120 139
1999 117 145
2000 117 152
2001 114 154
2002 117 156
2003 123 158
2004 126 162
2005 127 163
2006 127 166
2007 129 169
2008 118 163
2009 120 153
2010 126 156
2011 131 160
2012 130 162
2013 129 163
2014 133 164
2015 135 164
2016 139 165
2017 141 167
2018 141 170
2019 142 173
2020 135 154
2021 138 161
  • Lecture : Entre 1980 et 2021, la valeur ajoutée générée par la branche des industries alimentaires, boissons et tabac a augmenté de 38 % en euros constants.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 3 - Évolution de la valeur ajoutée brute des branches agroalimentaire et industrielle

  • Lecture : Entre 1980 et 2021, la valeur ajoutée générée par la branche des industries alimentaires, boissons et tabac a augmenté de 38 % en euros constants.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Les IAA sont moins tournées vers l’extérieur que les autres secteurs industriels : 24 % de leur chiffre d’affaires est réalisé à l’exportation, contre 41 % en moyenne pour l’ensemble de l’industrie manufacturière. Le est élevé dans le travail des grains (46 %) et sensiblement moindre dans les secteurs de produits périssables, tels que la transformation de la viande et du poisson (11 % chacun), ainsi que dans la fabrication de produits de boulangerie-pâtisserie (14 %).

En moyenne, dans les IAA, chaque salarié génère annuellement 90 000 euros de valeur ajoutée, contre 88 000 euros dans l’ensemble de l’industrie manufacturière. La est la plus élevée dans la fabrication de boissons (164 000 euros) et d’aliments pour animaux (113 000 euros), et la plus faible dans la transformation et conservation de la viande (63 000 euros) et du poisson (72 000 euros).

Le des IAA s’élève à 18 %, soit davantage que dans l’ensemble de l’industrie (14 %) (figure 4). Les microentreprises investissent 44 % de leur chiffre d’affaires, contre 15 % pour les .

Figure 4 - Taux d'investissement selon la catégorie d'entreprises en 2020

en %
Figure 4 - Taux d'investissement selon la catégorie d'entreprises en 2020 (en %) - Lecture : En 2020, le taux d'investissement des microentreprises des industries alimentaires (hors artisanat commercial) et boissons est de 44 %.
Secteur d'activité Microentreprises (MIC) Petites et moyennes entreprises hors MIC Entreprises de taille intermédiaire Grandes entreprises Ensemble
Industries alimentaires (hac)1 et boissons 44 24 18 15 18
Industries alimentaires (hac) 35 22 18 15 18
Fabrication de boissons 69 31 17 12 19
Ensemble de l'industrie manufacturière 16 13 15 14 14
  • 1. Hac : hors artisanat commercial.
  • Lecture : En 2020, le taux d'investissement des microentreprises des industries alimentaires (hors artisanat commercial) et boissons est de 44 %.
  • Champ : France, entreprises des industries agroalimentaires, artisanat commercial et tabac exclus.
  • Source : Insee, Ésane, traitements : SSP.

La concentration de la production est importante dans les IAA. Ainsi, les 22 grandes entreprises, telles que LDC et Lactalis, rassemblent un tiers des effectifs salariés du secteur des IAA, 42 % du chiffre d’affaires et 54 % du chiffre d’affaires à l’export.

De 2018 à 2020, six entreprises des IAA sur dix innovent, dont un tiers en produits et la moitié en procédés. Les secteurs relevant de la fabrication d’aliments pour animaux et de produits laitiers sont ceux qui innovent le plus (respectivement 82 % et 75 %).

Méthode

Dans cette fiche, les données issues des comptes de la Nation retiennent l’approche par branche, tandis que celles issues d’autres sources de données suivent l’approche sectorielle.

Définitions

Le terme industries agroalimentaires (IAA) désigne deux concepts différents selon que l'on parle d'entreprises (approche par secteur) ou d'activité (approche par branche). Le secteur des IAA comprend l'ensemble des entreprises dont l’activité principale, au sens de la NAF rév. 2, relève des « Industries alimentaires » et de la « Fabrication de boissons », à l’exclusion de l’artisanat commercial. La branche des IAA recouvre l’ensemble des activités de fabrication de denrées alimentaires, de boissons mais aussi de produits à base de tabac, y compris lorsque ces activités ne sont que des activités secondaires d'une entreprise.

L’artisanat commercial regroupe les entreprises ayant pour activité la charcuterie, la boulangerie, la boulangerie-pâtisserie, la pâtisserie, la cuisson de produits de boulangerie. Les codes NAF rév. 2 correspondants sont respectivement : 10.13B, 10.71B, 10.71C et 10.71D.

L’industrie manufacturière regroupe les industries de transformation des biens, c’est-à-dire principalement des industries de fabrication pour compte propre, mais elle concerne aussi la réparation et l’installation d’équipements industriels ainsi que des opérations en sous-traitance pour un tiers donneur d’ordres. Cette activité correspond à la section C de la NAF rév. 2. Elle intègre les industries agroalimentaires.

Le taux de valeur ajoutée est le rapport de la valeur ajoutée au chiffre d’affaires.

Le taux d’exportation est la part du chiffre d’affaires à l’export dans le chiffre d’affaires total.

La productivité apparente du travail ne tient compte que du seul facteur travail comme ressource mise en œuvre. Le terme « apparente » rappelle que la productivité dépend de l’ensemble des facteurs de production et de la façon dont ils sont combinés. La productivité apparente du travail est usuellement mesurée en rapportant la richesse créée au facteur travail.

Le taux d’investissement (statistique d’entreprise) est la part des investissements corporels bruts hors apport dans la valeur ajoutée.

Une grande entreprise est une entreprise qui vérifie au moins une des deux conditions suivantes : avoir au moins 5 000 salariés ; avoir plus de 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires et plus de 2 milliards d’euros de total de bilan.

La nomenclature d’activité française rév. 2 (NAF rév. 2) est la nomenclature des activités économiques en vigueur en France depuis le 1er janvier 2008.