Les entreprises en France Édition 2021
Investissement
Insee Références
Paru le :01/12/2021
En 2019, l’investissement corporel brut hors apports des entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers s’élève à 227,5 milliards d’euros. Il progresse de 8,2 % en valeur par rapport à 2018, plus vite que la valeur ajoutée hors taxes (+ 3,7 %). Le taux d’investissement s’établit à 20,0 %, en progression par rapport à 2018 (+ 0,8 point) (figure 1). Il augmente dans tous les secteurs, sauf dans l’industrie, où il baisse de 0,3 point.
tableauFigure 1 – Investissements et taux d’investissement en 2019
Investissements corporels bruts hors apports | Valeur ajoutée hors taxes | Taux d'investissement (en %) | |
---|---|---|---|
en milliards d'euros | |||
Industrie | 63,8 | 318,9 | 20,0 |
dont industrie manufacturière | 38,2 | 268,2 | 14,2 |
Construction | 12,3 | 107,2 | 11,5 |
Commerce de gros, de détail, automobile et motocycle | 25,1 | 221,0 | 11,4 |
Transports, entreposage | 29,8 | 92,0 | 32,4 |
Hébergementrestauration | 10,9 | 47,1 | 23,1 |
Information-communication | 15,5 | 98,8 | 15,7 |
Activités immobilières | 37,0 | 42,1 | 87,9 |
Autres services principalement marchands | 32,9 | 209,6 | 15,7 |
Ensemble | 227,5 | 1 136,7 | 20,0 |
- Lecture : en 2019, le secteur de l'hébergement-restauration a un taux d'investissement de 23,1%.
- Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
- Source : Insee, Ésane 2019.
Les secteurs qui investissent le plus sont l’industrie (63,8 milliards d’euros), puis les activités immobilières, les services aux entreprises, les transports et l’entreposage, le commerce et l’information‑communication, secteur dans lequel 72 % des investissements sont concentrés dans les télécommunications. Au sein de l’industrie, l’industrie manufacturière cumule 38,2 milliards d’euros d’investissements, grâce notamment à l’agroalimentaire (7,9 milliards), à la fabrication de matériels de transport (6,5 milliards d’euros), et à la fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques et de machines (4,2 milliards d’euros).
En 2019, sur les 2,3 millions d’entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers (hors micro‑entrepreneurs et micro‑entreprises au sens fiscal), 1,1 million ont réalisé des investissements, soit 46 %. Les plus grosses structures investissent presque toutes : 99,6 % des grandes entreprises (GE), 98 % des entreprises de taille intermédiaire (ETI) et 89 % des PME non microentreprises. En revanche, moins de la moitié des microentreprises (MIC) investissent (43 %) (figure 2). Ces proportions sont structurelles et évoluent peu. Si un entrepreneur individuel peut se permettre, notamment pour certains métiers de services, d’investir rarement après son installation, les investissements sont une nécessité pour les plus grosses structures.
tableauFigure 2 – Répartition des entreprises selon leur taille et leur investissement en 2019
Entreprises ayant investi | Entreprises n'ayant pas investi | |
---|---|---|
Microentreprises (MIC) | 43,4 | 56,6 |
PME hors MIC | 89,4 | 10,6 |
Entreprises de taille intermédiaire | 97,8 | 2,2 |
Grandes entreprises | 99,6 | 0,4 |
Ensemble | 46,4 | 53,6 |
- Lecture : en 2019, 97,8 % des entreprises de taille intermédiaire ont investi.
- Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal.
- Source : Insee, Ésane 2019 (données individuelles).
graphiqueFigure 2 – Répartition des entreprises selon leur taille et leur investissement en 2019
Les montants investis par les MIC sont faibles, en raison notamment du niveau de leur activité. Pour un quart d’entre elles, leur dépense d’investissement est inférieure à 1 500 euros ; et pour une sur deux, elle est inférieure à 5 000 euros. Le montant investi médian des PME hors microentreprises est huit fois supérieur à celui des microentreprises ; celui des ETI l’est 445 fois plus. Pour les GE, le montant médian de l’investissement s’élève à 71 millions d’euros (figure 3).
tableauFigure 3 – Dispersion de l’investissement des entreprises ayant investi en 2019
Distribution de l'investissement en 2018 | 1er quartile (Q1) | Médiane | 3e quartile (Q3) |
---|---|---|---|
Microentreprises (MIC) | 1,5 | 5,0 | 18,5 |
PME hors MIC | 11,4 | 40,6 | 137,0 |
Entreprises de taille intermédiaire | 677,8 | 2 225,1 | 7 213,5 |
Grandes entreprises | 31 732,2 | 70 663,2 | 170 009,7 |
Ensemble | 1,7 | 6,4 | 24,8 |
- Lecture : en 2019, la moitié des PME hors MIC, ont investi moins de 40,6 milliers d'euros.
- Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal, ayant investi en 2019.
- Source : Insee, Ésane 2019 (données individuelles).
graphiqueFigure 3 – Dispersion de l’investissement des entreprises ayant investi en 2019
Ainsi, l’investissement en France est concentré sur un nombre relativement faible d’entreprises : parmi les entreprises ayant investi en 2019, 2 % d’entre elles réalisent chacune un investissement supérieur à 500 000 euros et concentrent à elles seules 88 % du montant total de l’investissement des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers ; à l’opposé, 58 % d’entre elles réalisent un investissement inférieur à 10 000 euros et ne comptabilisent que 1 % du total de l’investissement corporel brut hors apports (figure 4).
tableauFigure 4 – Répartition des entreprises ayant investi selon le montant de leur investissement en 2019
Montant investi (en milliers d'euros) | Entreprises ayant investi | Investissements corporels bruts hors apports |
---|---|---|
Moins de 10 | 58 | 1 |
10 à moins de 50 | 27 | 3 |
50 à moins de 500 | 12 | 9 |
500 ou plus | 2 | 88 |
- Lecture : 2 % des entreprises ayant investi en 2019 ont réalisé chacune un investissement de 500 000 euros ou plus. Leurs investissements représentent 88 % de l'investissement total.
- Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal, ayant investi en 2019.
- Source : Insee, Ésane 2019 (données individuelles).
graphiqueFigure 4 – Répartition des entreprises ayant investi selon le montant de leur investissement en 2019
Sur la base des comptes nationaux annuels, le taux d’investissement des sociétés non financières (SNF) dans la zone euro augmente en 2019 (+ 1,6 point). Il recule très légèrement en France (– 0,1 point) et en Italie (– 0,3 point), mais augmente en Allemagne (+ 0,5 point) et en Espagne (+ 0,7 point) et n’évolue pas au Royaume‑Uni. Après avoir stagné entre 2009 et 2013, le taux d’investissement des SNF dans la zone euro n’a cessé d’augmenter entre 2014 et 2019 (+ 3,3 point) : la hausse est particulièrement marquée en Espagne (+ 8,4 point sur la décennie 2009‑2019) (figure 5).
tableauFigure 5 – Taux d'investissement des sociétés non financières
Zone euro (19 pays) | Allemagne | Espagne | France | Italie | Royaume-Uni | |
---|---|---|---|---|---|---|
2009 | 21,1 | 19,8 | 18,8 | 21,6 | 20,5 | 16,7 |
2010 | 21,1 | 19,9 | 19,3 | 22,1 | 21,4 | 16,6 |
2011 | 21,9 | 20,6 | 19,5 | 22,7 | 21,9 | 16,2 |
2012 | 22,0 | 20,4 | 21,7 | 22,7 | 20,9 | 16,8 |
2013 | 21,5 | 19,8 | 22,6 | 22,6 | 19,7 | 17,0 |
2014 | 21,7 | 20,0 | 23,9 | 22,8 | 20,0 | 17,5 |
2015 | 22,5 | 20,2 | 23,4 | 22,8 | 20,4 | 18,2 |
2016 | 23,0 | 20,2 | 24,5 | 23,2 | 20,7 | 19,0 |
2017 | 23,1 | 20,3 | 25,2 | 23,8 | 21,1 | 18,6 |
2018 | 23,4 | 20,9 | 26,5 | 24,3 | 21,9 | 18,5 |
2019 | 25,0 | 21,4 | 27,2 | 24,2 | 21,6 | 18,5 |
- Lecture : le taux d'investissement des sociétés non financières françaises diminue de 0,1 point entre 2018 et 2019.
- Champ : secteurs des sociétés non financières.
- Source : Eurostat, comptes de secteurs annuels.
graphiqueFigure 5 – Taux d'investissement des sociétés non financières
Définitions
Les investissements corporels bruts hors apports sont la somme des dépenses consacrées par les entreprises à l’acquisition ou à la création de moyens de production : bâtiments, terrains, ouvrages existants, matériels et outillage, matériel de transport, construction et génie civil. C’est le flux qui alimente le stock des immobilisations. Il comprend les immobilisations en cours, mais exclut les immobilisations incorporelles et financières et les équipements financés par crédit‑bail.
Entreprise
Le décret n° 2008‑1354 du 18 décembre 2008 d’application de la loi de modernisation de l’économie de 2008 (LME) définit l’entreprise comme « la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes. »
Concrètement, l’entreprise est :
- soit une unité légale (entité juridique identifiée par son numéro Siren, qui peut être un entrepreneur individuel ou une société exerçant une fonction de production) indépendante ;
- soit un regroupement économiquement pertinent (intervenant sur le marché, regroupant l’ensemble des facteurs de production, ayant une autonomie de décision) d’unités légales appartenant à un même groupe de sociétés.
Les secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers sont les secteurs marchands non agricoles et non financiers, à l'exclusion des secteurs principalement non marchands : enseignement, santé humaine et action sociale, associations.
Le taux d’investissement est le rapport entre les investissements corporels bruts hors apport et la valeur ajoutée (VA).
Quatre catégories d’entreprise sont définies dans le décret d’application de la loi de modernisation de l’économie (décret n° 2008 1354) pour les besoins de l’analyse statistique et économique. Pour déterminer la catégorie à laquelle une entreprise appartient, les données suivantes, afférentes au dernier exercice comptable clôturé et calculées sur une base annuelle, sont utilisées : l’effectif, le chiffre d’affaires et le total du bilan. Sont ainsi distinguées :
- les petites et moyennes entreprises (PME) sont celles qui, d’une part, occupent moins de 250 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros ;
- parmi elles, les microentreprises (MIC) occupent moins de 10 personnes, et ont un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 millions d’euros ;
- les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont des entreprises qui n’appartiennent pas à la catégorie des PME et qui, d’une part, occupent moins de 5 000 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 1 500 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 2 000 millions d’euros ;
- les grandes entreprises (GE) sont des entreprises non classées dans les catégories précédentes.
Pour en savoir plus
« 11 400 sociétés concentrent 75 % de l’investissement », Insee Focus n° 32, juillet 2015.