Les entreprises en France Édition 2021
Valeur ajoutée
Insee Références
Paru le :01/12/2021
En 2020, la valeur ajoutée (VA) de l’économie nationale s’élève à 2 054 milliards d’euros. La crise sanitaire a engendré un fort recul en valeur par rapport à 2019 (– 5,3 % ; figure 1). Les sociétés financières ainsi que les entrepreneurs individuels ont été les plus touchés, avec un recul de leur VA brute de 8 %. La VA brute augmente uniquement pour les ménages et les administrations publiques, respectivement de 0,4 % et 1,7 %. Les entreprises en France – sociétés financières, sociétés non financières et entreprises individuelles – génèrent plus de deux tiers de la valeur ajoutée de l’ensemble de l’économie (67 %).
tableauFigure 1 – Valeur ajoutée brute par secteur institutionnel
1995 | 2000 | 2005 | 2015 | 2019 | 2020 | Prix courants 2020 (en milliards d'euros) | Évolution 2019/2020 (en %) | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
(en %) | ||||||||
Sociétés non financières | 55,5 | 56,2 | 56,8 | 57,0 | 58,7 | 56,9 | 1 168,3 | -8,3 |
Sociétés financières | 4,7 | 5,0 | 4,4 | 4,9 | 4,2 | 4,2 | 85,5 | -6,6 |
Administrations publiques | 18,9 | 18,1 | 18,1 | 18,5 | 17,9 | 19,2 | 393,7 | 1,7 |
Entrepreneurs individuels (EI) | 9,8 | 9,3 | 8,6 | 6,6 | 6,3 | 6,1 | 125,6 | -7,8 |
Ménages (hors EI)1 | 9,7 | 9,9 | 10,6 | 11,3 | 11,2 | 11,9 | 243,6 | 0,4 |
Institutions sans but lucratif au service des ménages | 1,4 | 1,5 | 1,5 | 1,8 | 1,7 | 1,8 | 37,6 | -0,3 |
Ensemble de l'économie | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 2 054,3 | -5,3 |
- 1. Y compris loyers imputés au sens de la comptabilité nationale.
- Lecture : les ménages ont générés 11,9 % de la valeur ajoutée brute des secteurs institutionnels en 2020.
- Champ : France.
- Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.
La répartition de la valeur ajoutée selon les secteurs institutionnels est relativement stable au cours des 25 dernières années : la part des entrepreneurs individuels a diminué de 3,7 points, en faveur des sociétés non financières (+ 1,4 point) et des ménages (+ 2,2 points).
En 2020, 52 % de la valeur ajoutée de l’économie est réalisée par les branches des services principalement marchands non financiers : 36 % de la VA est générée par les branches de l’information et communication, des activités immobilières, des services aux entreprises et des services aux particuliers et 16 % de la VA est produite par les branches du commerce, des transports, de l’hébergement et de la restauration (figure 2). Ces dernières ont été particulièrement touchées par la crise, leur poids dans la VA a baissé de deux points par rapport à 2019. Viennent ensuite les services principalement non marchands (23 %) et l’industrie (13 %). Sur longue période, la branche de l’industrie est en repli continu (21 % de la VA en 1990). En contrepartie, la part des services principalement marchands non financiers est passée de 45 % en 1990 à 52 % en 2020.
tableauFigure 2 – Valeur ajoutée brute par branche à prix courants en 2020
Valeur ajoutée brute (en %) | |
---|---|
Autres services principalement marchands | 36 |
Commerce, transports, hébergement, restauration | 16 |
Services principalement non marchands1 | 23 |
Industrie | 13 |
Construction | 5 |
Activités financières et d'assurance | 4 |
Agriculture, sylviculture et pêche | 2 |
- 1. Administrations publiques, enseignement, santé humaine et action sociale.
- Lecture : le secteur de l'industrie représente 13 % de la valeur ajoutée brute à prix courants en 2020.
- Champ : France.
- Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.
graphiqueFigure 2 – Valeur ajoutée brute par branche à prix courants en 2020
Toutefois, entre 2010 et 2020, la part de la branche de l’industrie manufacturière dans la valeur ajoutée totale ne recule plus que légèrement en France (– 1,1 point). C’est également le cas en Espagne et en Allemagne (figure 3). En revanche, dans l’UE à 27, cette part augmente légèrement, de 0,1 point sur la même période, et de 0,7 point en Italie. La plus forte hausse (hors Irlande, dont le PIB augmente fortement depuis 2010, conséquence de sa politique fiscale avantageuse) est observée en Bulgarie et en Slovénie (+ 3,1 points) et la plus forte baisse en Roumanie (– 8,8 points).
tableauFigure 3 – Part de la valeur ajoutée de la branche industrie manufacturière
2020 | 2010 | |
---|---|---|
Rép. tchèque | 24,0 | 23,2 |
Allemagne | 19,7 | 21,9 |
Italie | 16,5 | 15,8 |
UE 27 | 16,2 | 16,1 |
Espagne | 12,2 | 12,4 |
France | 10,4 | 11,5 |
- Note : les données sont provisoires en 2020, elles le sont également en 2018 et 2019 pour la France et l'Espagne.
- Source : Eurostat (extraction des données le 07/06/2021)
graphiqueFigure 3 – Part de la valeur ajoutée de la branche industrie manufacturière
Le produit intérieur brut (PIB) s’obtient à partir de la somme des valeurs ajoutées brutes au prix de base des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches d’activité, en ajoutant les impôts sur les produits (13,3 % de la VA en 2020) et en retirant les subventions correspondantes (1,2 % de la VA). Sous l’angle des revenus, la valeur ajoutée se partage entre les différents types de revenus bruts de l’ensemble des secteurs institutionnels. En 2020, la rémunération des salariés représente 58,2 % de la valeur ajoutée (+ 0,3 point par rapport à 2010) et l’excédent brut d’exploitation (EBE) 32,7 % (+ 0,3 point par rapport à 2010). Entre 2010 et 2020, la part du revenu mixte des entrepreneurs individuels diminue de 0,6 point, et celle des subventions d’exploitation de 1,3 point (figure 4). En 2020, sur les seules sociétés non financières, la part des rémunérations du travail augmente de 1,5 point par rapport à 2019. Cette part avait nettement augmenté avec la crise financière de 2008/2009 (+ 3,3 points entre 2007 et 2014), puis diminué sur la période de 2015 à 2019 (– 1,6 point).
tableauFigure 4 – Partage de la valeur ajoutée à prix courants
1990 | 2000 | 2010 | 2020 | |
---|---|---|---|---|
(en %) | ||||
Rémunération des salariés | 56,6 | 56,7 | 57,9 | 58,2 |
Salaires et traitements bruts | 41,1 | 41,6 | 42,7 | 43,5 |
Cotisations sociales à la charge des employeurs | 15,5 | 15,1 | 15,1 | 14,6 |
Excédent brut d'exploitation | 31,6 | 31,9 | 32,4 | 32,7 |
Impôts sur la production | 3,7 | 4,5 | 4,6 | 5,9 |
Subventions d'exploitation | -1,0 | -1,0 | -1,6 | -3,0 |
Revenu mixte brut des EI | 9,1 | 7,9 | 6,8 | 6,2 |
Ensemble | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
(en milliards d'euros) | ||||
Valeur ajoutée brute | 943,9 | 1 326,3 | 1 797,8 | 2 054,3 |
+ impôts sur les produits1 | 124,1 | 169,3 | 213,2 | 274,1 |
– subventions sur les produits | 14,4 | 17,0 | 15,7 | 25,5 |
Produit intérieur brut (PIB) | 1 053,5 | 1 478,6 | 1 995,3 | 2 302,9 |
- 1. TVA, impôts sur les importations et autres impôts sur les produits (TIPP, taxes sur les tabacs, sur les alcools, etc.).
- Lecture : la rémunération des salariés en 2020 représente 58,2 % de la valeur ajoutée totale des secteurs institutionnels.
- Champ : France.
- Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.
Au niveau européen, en 2020, la valeur ajoutée en volume de l’Italie est de nouveau inférieure à celle de 2009 (– 5,5 %) (figure 5). En Espagne, où le niveau de 2009 était dépassé depuis 4 années consécutives, la VA en volume en 2020 est inférieure de – 1,4 % à celle de 2009. En Allemagne et en France, et pour l’UE à 27, malgré la crise, la VA en volume reste supérieure à celle de 2009 (respectivement de 15,1 %, 5,3 % et 9,7 %).
tableauFigure 5 – Valeur ajoutée brute en volume
UE27 | Allemagne | Espagne | France | Italie | |
---|---|---|---|---|---|
2004 | 95 | 97 | 91 | 96 | 102 |
2005 | 97 | 98 | 94 | 97 | 103 |
2006 | 100 | 102 | 98 | 100 | 105 |
2007 | 104 | 106 | 102 | 102 | 107 |
2008 | 104 | 107 | 103 | 103 | 106 |
2009 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 |
2010 | 102 | 104 | 100 | 102 | 102 |
2011 | 104 | 108 | 99 | 104 | 103 |
2012 | 104 | 109 | 97 | 105 | 100 |
2013 | 104 | 109 | 95 | 105 | 98 |
2014 | 105 | 112 | 96 | 106 | 98 |
2015 | 107 | 113 | 99 | 107 | 99 |
2016 | 110 | 116 | 102 | 108 | 101 |
2017 | 113 | 119 | 105 | 111 | 102 |
2018 | 115 | 121 | 108 | 113 | 103 |
2019 | 117 | 121 | 110 | 115 | 103 |
2020 | 110 | 115 | 99 | 105 | 94 |
- Note : les données sont provisoires en 2020, elles le sont également en 2018 et 2019 pour la France et l'Espagne.
- Lecture : la valeur ajoutée brute en volume de l'Allemagne est, en 2020, 1,1 fois plus grande que celle de 2009.
- Source : Eurostat (extraction des données le 07/06/2021).
graphiqueFigure 5 – Valeur ajoutée brute en volume
Définitions
Valeur ajoutée (VA) : elle est égale à la valeur de la production diminuée des consommations intermédiaires. Elle est calculée hors taxes.
Secteurs institutionnels : ils regroupent les unités institutionnelles ayant des comportements économiques similaires caractérisés par leur fonction principale et la nature de leur activité. On distingue cinq secteurs institutionnels résidents : les sociétés non financières (SNF), les sociétés financières (SF), les administrations publiques (APU), les ménages, les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM). L’ensemble des unités non résidentes, dans la mesure où elles entretiennent des relations économiques avec des unités résidentes, sont regroupées dans le reste du monde.
Branche (ou branche d’activité) : elle regroupe des unités de production homogènes, c’est à dire qui fabriquent des produits ou rendent des services qui appartiennent au même item de la nomenclature d’activité économique considérée. Les chiffres d’affaires des branches sont toujours exprimés hors taxes.
Produit intérieur brut (PIB) : agrégat représentant le résultat final de l’activité de production des unités productrices. Il est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches d’activité, augmentée des impôts moins les subventions sur les produits.
Excédent brut d’exploitation (EBE) : solde du compte d’exploitation, pour les sociétés. Il est égal à la valeur ajoutée, diminuée de la rémunération des salariés, des autres impôts sur la production et augmentée des subventions d’exploitation. Pour les entreprises individuelles, le solde du compte d’exploitation est le revenu mixte. L’excédent d’exploitation peut être calculé net, si l’on retranche la consommation de capital fixe.
Revenu mixte : solde du compte d’exploitation pour les entreprises individuelles. Il contient deux éléments indissociables : la rémunération du travail effectué par le propriétaire et éventuellement les membres de sa famille, et son profit en tant qu’entrepreneur.