Les entreprises en France Édition 2021

Insee Références
Paru le :Paru le01/12/2021
Les entreprises en France- Décembre 2021
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Sommaire

Créations et suppressions d’emplois par catégories d’entreprises et zones d’emploi

Entre 2008 et 2018, l’emploi des établissements marchands hors agriculture a augmenté de 193 100 salariés  : – 311 300 dans les , – 72 600 dans les (hors microentreprises), + 390 600 dans les et + 186 400 dans les . Cette comparaison des stocks d’emplois par catégorie d’entreprises suggère un déclin des petites entreprises et une croissance plus importante des plus grandes. Cependant, l’interprétation est différente si, pour chaque , on décompose la variation de l’emploi salarié entre 2008 et 2018 en deux effets : l’effet des créations et suppressions d’emplois salariés et l’effet des changements de catégorie d’entreprises.

Dans les microentreprises, la diminution du nombre de salariés provient de 153 200 créations nettes d’emploi et d’une baisse de 447 600 emplois par le jeu des changements de catégorie, en faveur principalement des PME. De nombreuses microentreprises deviennent des PME, pour l'essentiel à la suite d’une augmentation de leurs effectifs, et de façon marginale des ETI ou des grandes entreprises.

Malgré la création nette de 229 300 emplois et un gain de 447 600 emplois par le jeu des changements de catégorie avec les microentreprises, les PME perdent elles aussi des emplois en raison d’échanges déficitaires avec les ETI (− 693 500 emplois) et les grandes entreprises (− 56 000 emplois).

Si les effectifs salariés des grandes entreprises augmentent sur la période, c’est exclusivement par l’effet des changements de catégorie d’entreprises : à contour constant, leurs établissements pérennes de 2008 à 2018 ont enregistré des destructions nettes d’emplois salariés (– 282 500), même si en 2017 ils sont presque à l’équilibre et qu’ils ont enregistré 7 000 créations nettes d’emplois en 2018. Davantage que pour les entreprises des autres catégories, les effectifs des grandes entreprises augmentent souvent par de la croissance externe. Ainsi, pour développer de nouvelles activités, une grande entreprise a tendance à investir dans des sociétés ayant les compétences attendues, à travers des rachats, fusions‑acquisitions, et intégrations de ces entreprises. Ces apports externes se traduisent par un flux important des ETI vers les grandes entreprises notamment (plus de 400 000 emplois).

Entre 2008 et 2018, dans une qui répartit les gains (et pertes) d’emploi en fonction des seuils d’effectifs salariés définissant les catégories d’entreprises, l’emploi salarié dans les grandes entreprises augmente dans seulement 36  (comme Toulouse et Nantes grâce à Airbus et Altran, ou Lille, figure 1), et diminue de plus de 1 000 emplois dans 101 zones d’emploi (dont Roissy avec une diminution des effectifs salariés chez Air France ou PSA). L’emploi salarié des ETI baisse dans le Grand Est, les Hauts‑de‑France (excepté Lille et ses alentours) et dans l’est de la Normandie (figure 2). A contrario , il augmente sur la façade ouest, dans le sud de la France et aux alentours de Lyon. Les PME, y compris les microentreprises, sont souvent liées aux activités présentielles ou dépendent de l’activité des grandes entreprises et des ETI. Leur emploi augmente plutôt dans les grandes agglomérations et les pôles économiques (figure 3 et figure 4).

Figure 1Créations et suppressions nettes d’emplois entre 2008 et 2018 dans les grandes entreprises

Créations et suppressions nettes d’emplois entre 2008 et 2018 dans les grandes entreprises
Les données détaillées sont disponibles dans le fichier à télécharger.

Figure 1Créations et suppressions nettes d’emplois entre 2008 et 2018 dans les grandes entreprises

  • Lecture : entre 2008 et 2018, dans la zone d'emploi de Nantes, les grandes entreprises ont créé 8 009 emplois salariés.
  • Champ : France hors Mayotte, entreprises non agricoles.
  • Source : Insee, Clap, Flores, Lifi.

Figure 2Créations et suppressions nettes d’emplois entre 2008 et 2018 dans les entreprises de taille intermédiaire

Créations et suppressions nettes d’emplois entre 2008 et 2018 dans les entreprises de taille intermédiaire
Les données détaillées sont disponibles dans le fichier à télécharger.

Figure 2Créations et suppressions nettes d’emplois entre 2008 et 2018 dans les entreprises de taille intermédiaire

  • Lecture : entre 2008 et 2018, dans la zone d'emploi de Bordeaux, les ETI ont créé 9 393 emplois salariés.
  • Champ : France hors Mayotte, entreprises non agricoles.
  • Source : Insee, Clap, Flores, Lifi.

Figure 3Créations et suppressions nettes d’emplois entre 2008 et 2018 dans les PME (hors microentreprises)

Créations et suppressions nettes d’emplois entre 2008 et 2018 dans les PME (hors microentreprises)
Les données détaillées sont disponibles dans le fichier à télécharger.

Figure 3Créations et suppressions nettes d’emplois entre 2008 et 2018 dans les PME (hors microentreprises)

  • Lecture : entre 2008 et 2018, dans la zone d'emploi d’Avignon, les PME (hors microentreprises) ont créé 1 900 emplois salariés.
  • Champ : France hors Mayotte, entreprises non agricoles.
  • Source : Insee, Clap, Flores, Lifi.

Figure 4Créations et suppressions nettes d’emplois entre 2008 et 2018 dans les microentreprises

Créations et suppressions nettes d’emplois entre 2008 et 2018 dans les microentreprises
Les données détaillées sont disponibles dans le fichier à télécharger.

Figure 4Créations et suppressions nettes d’emplois entre 2008 et 2018 dans les microentreprises

  • Lecture : entre 2008 et 2018, dans la zone d'emploi de Toulouse, les microentreprises ont créé 12 156 emplois salariés.
  • Champ : France hors Mayotte, entreprises non agricoles.
  • Source : Insee, Clap, Flores, Lifi.

En dehors des grands pôles urbains à forte attractivité économique, l’emploi salarié diminue dans plus des deux tiers des zones d’emploi entre 2008 et 2018. Dans certaines zones d’emploi de taille modeste (moins de 20 000 salariés), l’emploi salarié augmente toutefois nettement (au moins 1 500 emplois créés). C’est le cas des zones d’emploi de Lamballe‑Armor, Pornic, Les Sables‑d’Olonne Brignoles, Bollène‑Pierrelatte et Est littoral (Guyane). Le plus souvent, dans ces zones, les ETI, les PME et les microentreprises portent la croissance des emplois salariés.

Définitions

Quatre catégories d’entreprises sont définies dans le décret d’application de la loi de modernisation de l’économie (décret n° 2008 1354) pour les besoins de l’analyse statistique et économique. Pour déterminer la catégorie à laquelle une entreprise appartient, les données suivantes, afférentes au dernier exercice comptable clôturé et calculées sur une base annuelle, sont utilisées : l’effectif, le chiffre d’affaires et le total du bilan. Sont ainsi distinguées :

  • les petites et moyennes entreprises (PME) sont celles qui, d’une part, occupent moins de 250 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros.
    Parmi elles, les microentreprises (MIC) occupent moins de 10 personnes, et ont un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 millions d’euros ;
  • les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont des entreprises qui n’appartiennent pas à la catégorie des PME et qui, d’une part, occupent moins de 5 000 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 1 500 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 2 000 millions d’euros ;
  • les grandes entreprises (GE) sont des entreprises non classées dans les catégories précédentes.

L’approche dynamique consiste à répartir l’évolution de l’emploi en fonction des seuils définissant les catégories d’entreprises. Ainsi, si une microentreprise compte 7 salariés en 2014 et devient une PME de 15 salariés en 2015, le seuil déterminant la limite entre les microentreprises et les PME étant de 9 salariés, 2 emplois sont attribués aux créations d’emplois des microentreprises et 6 emplois aux créations des PME. En revanche, si une microentreprise de 7 salariés est rachetée par une PME, il n’y a ni création ni suppression d’emploi : il y a un flux de 7 salariés des microentreprises vers les PME.

La zone d’emploi est un espace géographique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent, et dans lequel les établissements peuvent trouver l’essentiel de la main d’œuvre nécessaire pour occuper les emplois offerts.