Au 31 décembre 2019, en France (hors Mayotte), 28,5 millions de personnes sont en emploi. Près de la moitié, soit 14,1 millions, travaillent dans le secteur tertiaire marchand (figure 1). Avec 8,7 millions d’emplois, le secteur tertiaire non marchand se situe devant l’industrie (3,3 millions), la construction (1,8 million) et l’agriculture (0,7 million). Neuf personnes en emploi sur dix sont salariées. Cette part est légèrement plus faible dans la construction (81 %) et nettement plus limitée dans l’agriculture (41 %) où l’emploi non salarié est majoritaire. Dans tous les secteurs, le contrat à durée indéterminée (CDI) reste le contrat de référence pour les salariés (85 % des salariés) (figure 2). Il est moins fréquent dans l’agriculture (74 %), où 21 % des salariés sont en contrat à durée déterminée (CDD), contre seulement 10 % en moyenne. L’intérim est plus répandu dans la construction (8 %) et l’industrie (7 %) que dans l’ensemble des secteurs (3 %). Les femmes représentent 49 % des personnes en emploi (figure 3). Elles sont largement majoritaires dans le tertiaire non marchand (69 %), moins présentes dans l’industrie (29 %) et l’agriculture (28 %) et moins encore dans la construction (11 %). Dans tous les secteurs, deux à trois femmes sur dix travaillent à temps partiel à l’exception de l’industrie (15 %). Parmi les actifs en emploi, 19 % ont moins de 30 ans et 31 % ont 50 ans ou plus. L’agriculture est le secteur où la part de seniors est la plus élevée, avec 43 % des personnes en emploi âgées de 50 ans ou plus.

En 2020, année marquée par la crise sanitaire, l’emploi salarié diminue de 283 000. C’est la première baisse de l’emploi salarié depuis 2012. Cette forte chute de l’emploi ne s’observe pas dans tous les secteurs. La construction (+ 31 000) et le tertiaire non marchand (+ 68 000) continuent à gagner des salariés alors que le secteur agricole est stable (+ 300). Mais ces hausses ne suffisent pas à compenser les fortes pertes dans l’industrie (– 57 000) et surtout dans le tertiaire marchand (– 324 000) (figure 4). Dans ce dernier secteur, la chute de l’emploi salarié est la plus forte de ces vingt dernières années. Elle est particulièrement marquée dans l’hébergement‑restauration (– 122 000) et dans une moindre mesure dans l’intérim (– 64 000).

L’emploi salarié dans le tertiaire non marchand continue d’augmenter en 2020 (+ 68 000 après + 21 000 en 2019) marquant notamment la résistance de l’emploi public à la crise sanitaire. À l’exception des années 2017 et 2018, l’emploi salarié du tertiaire non marchand a progressé chaque année depuis 2000 (il est d’ailleurs le seul secteur à ne pas avoir perdu d’emploi pendant la crise de 2008‑2009).

Après plusieurs années de baisse continue à la suite de la crise de 2008 (– 212 000 entre fin 2008 et fin 2016), l’emploi salarié dans la construction augmente depuis 2017 et maintient cette croissance en 2020 (+ 31 000 après + 47 000 en 2019). Depuis 2017, ce secteur est celui dont la croissance de l’emploi salarié est la plus dynamique (+ 8 % sur la période, soit 123 000 créations nettes d’emploi).

Dans l’industrie, l’embellie amorcée en 2017 s’arrête (– 57 000 salariés en 2020). Entre 2000 et 2017, le secteur perdait des emplois chaque année. Au total, l’emploi salarié a nettement régressé dans l’industrie en 20 ans (– 995 000 hors intérimaires entre fin 2000 et fin 2020, soit 24 % des effectifs). Au cours de cette période, l’emploi intérimaire utilisé dans l’industrie a également diminué (− 78 000) et a servi d’ajustement pendant la crise de 2008‑2009. En 2018, le tertiaire marchand est devenu le principal employeur d’intérimaires, une tendance confirmée depuis (45 % fin 2020 contre 34 % dans l’industrie) (figure 5).