France, portrait social Édition 2021

Cet ouvrage apporte un éclairage sur plus d’un an de crise sanitaire, aux conséquences économiques et sociales inédites : Comment ont évolué la mortalité et la santé de la population au cours des différentes vagues ? Quel a été le niveau d’adoption des mesures de prévention ? Comment le système de soin a-t-il été impacté ? Quels territoires ont été les plus touchés par la baisse des naissances observée neuf mois après le premier confinement ? Quelles sont les conséquences de la crise sur les revenus des ménages et sur le marché de l’emploi ? Comment les jeunes ont-ils vécu cette crise ?

Insee Références
Paru le :Paru le25/11/2021
France, portrait social- Novembre 2021
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Démographie en Europe

Insee Références

Paru le :25/11/2021

Au 1er janvier 2021, l’Union européenne (UE) à 27 pays compte 447,0 millions d’habitants (figure 1). Au cours de l’année 2020, la population européenne diminue de 312 000 habitants (hors retrait du Royaume-Uni), soit – 0,6 ‰. L’Union européenne perd de sa population pour la deuxième fois depuis 1975 ; en 2011, la baisse était de 718 000 habitants. Le est négatif depuis 2012, l’UE enregistrant plus de décès que de naissances. En 2020, année marquée par la pandémie de Covid-19, il atteint – 1 139 000 contre – 484 000 en 2019. Le ne compense pas ce déficit.

Figure 1 – Quelques indicateurs démographiques dans l’Union européenne

Figure 1 – Quelques indicateurs démographiques dans l’Union européenne - Lecture : au 1er janvier 2021, l’Union européenne compte 447 008 000 habitants, en baisse de 0,6 ‰ par rapport à 2019.
Population au 1er janvier 2021
(en milliers)
Évolution de la population en 2020 (en ‰) Part des 65 ans ou plus au 1er janvier 2020
(en %)
Espérance de vie à la naissance en 2019
(en années)
Espérance de vie sans incapacité à 65 ans en 2019
(en années)
Due au solde naturel Due aux migrations1 Ensemble Femmes Hommes Femmes Hommes
Allemagne 83 155 – 2,6 2,4 – 0,1 21,8 83,7 79,0 12,8 11,5
Autriche 8 933 – 0,9 4,4 3,5 19,0 84,2 79,7 7,7 7,7
Belgique 11 566 – 1,1 4,9 3,8 19,1 84,3 79,8 10,7 10,5
Bulgarie 6 917 – 9,5 4,4 – 5,0 21,6 78,8 71,6 10,4 9,2
Chypre 896 3,9 5,1 9,0 16,3 84,4 80,3 7,1 8,1
Croatie 4 036 – 5,2 – 0,2 – 5,4 21,0 81,6 75,5 4,9 4,6
Danemark 5 840 1,1 1,9 3,0 19,9 83,5 79,5 11,8 10,7
Espagne 47 394 – 3,2 4,5 1,3 19,6 86,7 81,1 12,3 12,4
Estonie 1 330 – 2,0 2,8 0,9 20,0 83,0 74,5 7,2 6,4
Finlande 5 534 – 1,6 3,2 1,5 22,3 84,8 79,3 9,6 9,3
France 67 407 1,0 1,3 2,3 20,4 85,6 79,7 11,6 10,4
Grèce 10 683 – 4,3 0,9 – 3,4 22,3 84,2 79,2 7,7 8,1
Hongrie 9 731 – 4,9 0,9 – 4,0 19,9 79,7 73,1 7,4 6,7
Irlande 5 007 4,9 3,7 8,5 14,4 84,7 80,8 14,1 13,1
Italie 59 258 – 5,8 – 0,7 – 6,5 23,2 85,7 81,4 10,2 10,6
Lettonie 1 893 – 5,9 – 1,7 – 7,6 20,5 80,1 70,9 4,8 4,5
Lituanie 2 796 – 6,6 7,2 0,6 19,9 81,2 71,6 6,4 6,0
Luxembourg 635 2,9 10,7 13,7 14,5 85,2 80,2 10,6 10,1
Malte 516 0,6 2,3 3,0 18,5 84,6 81,2 15,1 14,4
Pays-Bas 17 475 0,0 3,9 3,9 19,5 83,7 80,6 9,6 10,2
Pologne 37 840 – 3,2 0,1 – 3,1 18,2 81,9 74,1 9,0 8,1
Portugal 10 298 – 3,8 4,0 0,2 22,1 84,8 78,7 6,9 7,9
Rép. tchèque 10 702 – 1,8 2,5 0,7 19,9 82,2 76,4 8,2 8,0
Roumanie 19 186 – 6,2 – 1,2 – 7,4 18,9 79,5 71,9 6,5 6,7
Slovaquie 5 460 – 0,4 0,8 0,3 16,6 81,2 74,3 4,7 4,6
Slovénie 2 109 – 2,5 8,7 6,2 20,2 84,5 78,7 8,6 8,7
Suède 10 379 1,4 3,5 5,0 20,0 84,8 81,5 16,6 15,9
UE (27 pays)2 447 008 – 2,5 1,9 – 0,6 20,6 84,0 78,5 10,4 10,2
  • 1. Y compris ajustements de population, sauf pour la France.
  • 2. Pour l’UE, la population et ses évolutions sont des calculs Insee.
  • Note : la collectivité d’outre-mer de Saint-Martin n’est pas incluse dans les données de la France reprises ici, mais l’est dans les données publiées sur le site d’Eurostat, car ce territoire fait partie de l’Union européenne.
  • Lecture : au 1er janvier 2021, l’Union européenne compte 447 008 000 habitants, en baisse de 0,6 ‰ par rapport à 2019.
  • Sources : Eurostat (extraction des données le 7 juillet 2021) pour les données européennes et l’espérance de vie sans incapacité ; Insee, estimations de population et statistiques de l’état civil pour les autres données France.

En 2020, la population augmente dans dix-huit pays et diminue dans neuf autres. L’Allemagne, pays le plus peuplé de l’UE devant la France, perd des habitants en 2020 alors qu’elle en gagnait depuis 2011. Son solde migratoire positif (+ 2,4 ‰) ne compense plus son solde naturel négatif (– 2,6 ‰). En France, la contribution du solde naturel (+ 1,0 ‰) à la croissance de la population (+ 2,3 ‰) baisse par rapport à 2019, à moins de la moitié. L’accroissement naturel est le plus élevé de l’UE en Irlande (+ 4,9 ‰), il participe à plus de la moitié de la forte croissance démographique du pays (+ 8,5 ‰). Avec la France et l’Irlande, cinq autres pays enregistrent à la fois un solde naturel et un solde migratoire positifs : Chypre, le Danemark, le Luxembourg, Malte et la Suède.

La population italienne diminue pour la sixième année consécutive : – 6,5 ‰ en 2020. L’Italie cumule un solde naturel et un solde migratoire négatifs, comme la Croatie, la Lettonie et la Roumanie.

Depuis 2012, la France reste le pays de l’UE le plus fécond, avec un de 1,86 enfant par femme en 2019 (figure 2). La Roumanie arrive en deuxième position (1,77), suivie par l’Irlande, la Suède et la République tchèque (1,71), puis le Danemark (1,70). La fécondité est la plus faible à Malte (1,14), en Espagne (1,23) et en Italie (1,27). Elle est en général plus élevée en Europe du Nord et de l’Ouest et plus faible en Europe du Sud. En 2019, l’indicateur moyen de l’UE se situe à 1,53 enfant par femme, en baisse par rapport à 2018 (1,54).

Figure 2 – Indicateur conjoncturel de fécondité dans les pays de l’Union européenne en 2019

Figure 2 – Indicateur conjoncturel de fécondité dans les pays de l’Union européenne en 2019 - Lecture : en 2019, l’indicateur conjoncturel de fécondité de la France s’établit à 1,86 enfant par femme. Ainsi, si les taux de fécondité observés à chaque âge en 2019 demeuraient inchangés, une femme aurait en moyenne 1,86 enfant au cours de sa vie.
France 1,86
Roumanie 1,77
Irlande 1,71
République tchèque 1,71
Suède 1,71
Danemark 1,70
Estonie 1,66
Lettonie 1,61
Lituanie 1,61
Slovénie 1,61
Belgique 1,60
Bulgarie 1,58
Pays-Bas 1,57
Slovaquie 1,57
Hongrie 1,55
Allemagne 1,54
UE (27 pays) 1,53
Croatie 1,47
Autriche 1,46
Pologne 1,44
Portugal 1,43
Finlande 1,35
Grèce 1,34
Luxembourg 1,34
Chypre 1,33
Italie 1,27
Espagne 1,23
Malte 1,14
  • Lecture : en 2019, l’indicateur conjoncturel de fécondité de la France s’établit à 1,86 enfant par femme. Ainsi, si les taux de fécondité observés à chaque âge en 2019 demeuraient inchangés, une femme aurait en moyenne 1,86 enfant au cours de sa vie.
  • Source : Eurostat (extraction des données le 7 juillet 2021).

Figure 2 – Indicateur conjoncturel de fécondité dans les pays de l’Union européenne en 2019

  • Lecture : en 2019, l’indicateur conjoncturel de fécondité de la France s’établit à 1,86 enfant par femme. Ainsi, si les taux de fécondité observés à chaque âge en 2019 demeuraient inchangés, une femme aurait en moyenne 1,86 enfant au cours de sa vie.
  • Source : Eurostat (extraction des données le 7 juillet 2021).

En 2019, dans l’ensemble de l’UE, avant la pandémie de Covid-19, l’ atteint 84,0 ans pour les femmes et 78,5 ans pour les hommes. Elle augmente de 3 mois et demi par rapport à 2018, pour les femmes comme pour les hommes. Elle est la plus élevée pour les femmes en Espagne (86,7 ans), suivie de l’Italie (85,7 ans) et de la France (85,6 ans), et en Suède pour les hommes (81,5 ans), suivie de l’Italie (81,4 ans) et de Malte (81,2 ans). Les femmes peuvent espérer vivre 5 ans et demi de plus que les hommes en moyenne dans l’ensemble de l’UE, mais cet écart varie selon les pays : supérieur à 8 ans dans les pays baltes, il est inférieur à 4 ans aux Pays-Bas, en Suède, à Malte et en Irlande. Il est supérieur à la moyenne européenne en France (5,9 ans).

En 2019, dans l’ensemble de l’UE, l’ augmente de presque 5 mois pour les femmes et les hommes. Elle s’établit respectivement à 10,4 et 10,2 ans. Elle est la plus longue en Suède, à Malte et en Irlande, respectivement 16,6, 15,1 et 14,1 ans pour les femmes et 15,9, 14,4 et 13,1 ans pour les hommes. Elle est la plus courte en Slovaquie, Lettonie et Croatie où elle est inférieure à 5 ans. La France se situe au-dessus de la moyenne européenne (11,6 ans pour les femmes et 10,4 ans pour les hommes). La population européenne continue de vieillir : au 1er janvier 2020, les 65 ans ou plus représentent 20,6 % de la population contre 16,6 % dix ans plus tôt. Cette part est la plus élevée en Italie (23,2 %) et la plus faible en Irlande (14,4 %). La France se situe dans la moyenne européenne avec 20,4 %.

Définitions

Le solde naturel (ou accroissement naturel ou excédent naturel de population) est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. Les mots « excédent » ou « accroissement » sont justifiés par le fait qu’en général le nombre de naissances est supérieur à celui des décès. Mais l’inverse peut se produire, et le solde naturel est alors négatif.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une période. Ce concept est indépendant de la nationalité.
Depuis que le recensement est annuel (à partir de 2006), il est mesuré indirectement par différence entre l’évolution de la population mesurée à deux recensements successifs et le solde naturel de l’année déduit de l’état civil : on parle alors de solde apparent. Les évolutions de ce solde apparent peuvent refléter des fluctuations des entrées et des sorties, mais également l’aléa de sondage du recensement.

L'indicateur conjoncturel de fécondité ou somme des naissances réduites, mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l’année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.

L'espérance de vie à la naissance (ou à l’âge 0) représente la durée de vie moyenne – autrement dit l’âge moyen au décès – d’une génération fictive soumise aux conditions de mortalité de l’année. Elle caractérise la mortalité indépendamment de la structure par âge.
Elle est un cas particulier de l’espérance de vie à l’âge x. Cette espérance représente le nombre moyen d’années restant à vivre pour une génération fictive d’âge x qui aurait, à chaque âge, la probabilité de décéder observée cette année-là. Autrement dit, c’est le nombre moyen d’années restant à vivre au-delà de cet âge x (ou durée de survie moyenne à l’âge x), dans les conditions de mortalité par âge de l’année considérée.

L'espérance de vie sans incapacité (EVSI) à la naissance représente le nombre d’années qu’une personne peut s’attendre à vivre à sa naissance sans limitation irréversible d’activités de la vie quotidienne ni incapacité, dans les conditions de morbidité de l’année considérée. Cet indicateur complémentaire à l’espérance de vie à la naissance s’appuie sur les déclarations des personnes concernées quant aux limitations et restrictions d’activité qu’elles estiment rencontrer en raison de leur santé. Il est donc sujet à des biais de perception de leur propre santé.
De même, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans représente le nombre moyen d’années qu’une personne peut s’attendre à vivre après 65 ans sans limitation irréversible d’activités de la vie quotidienne ni incapacité, dans les conditions de morbidité de l’année considérée.

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