Insee
Insee Conjoncture Guyane · Juin 2024 · n° 29
Insee Conjoncture GuyaneBilan économique 2023 - Guyane En 2023, le marché du travail reste dynamique en Guyane alors que l’inflation pèse sur l’activité économique

En 2023, l'économie guyanaise montre des signes contrastés : une croissance de l'emploi salarié, stimulée principalement par le secteur tertiaire non marchand et la construction, mais aussi une augmentation du chômage, avec des politiques publiques d'emploi en développement. La création d'entreprises est dynamique et les défaillances restent contenues.

L’inflation ralentit mais reste à un niveau élevé en particulier dans l’alimentaire et l’énergie. Ces effets affectent les importations, elles augmentent en valeur mais stagnent en volume alors que les exportations demeurent à un niveau bas, engendrant un déficit commercial record. Le resserrement de la politique monétaire stimule les placements à court et long terme. Les crédits aux ménages continuent d'augmenter, avec une accélération des crédits à la consommation. Les taux de crédits augmentent également, avec une hausse significative des taux, conséquence des hausses des taux directeurs de la BCE.

Malgré une légère baisse du trafic aérien, la fréquentation hôtelière progresse, surtout dans la clientèle d'affaires hors étrangers alors que l’activité de lancement du Centre spatial guyanais est au plus bas en attendant l’arrivée d’Ariane 6.

Insee Conjoncture Guyane
No 29
Paru le :Paru le13/06/2024

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2023 publiés par l'Insee.

Retrouvez les bilans des autres régions.

Consulter

Synthèse régionale - Contexte national Bilan économique 2023

Philippe Dorelon, Clément Bortoli, Gaston Vermersch (Insee)

Insee Conjoncture Guyane

No 29

Paru le :13/06/2024

Synthèse régionale - En 2023, le marché du travail reste dynamique en Guyane alors que l’inflation pèse sur l’activité économique

En 2023, l'économie guyanaise montre des signes contrastés : une croissance de l'emploi salarié, stimulée principalement par le secteur tertiaire non marchand et la construction, mais aussi une augmentation du chômage, avec des politiques publiques d'emploi en développement. La création d'entreprises est dynamique et les défaillances restent contenues.

L’inflation ralentit mais reste à un niveau élevé en particulier dans l’alimentaire et l’énergie. Ces effets affectent les importations, elles augmentent en valeur mais stagnent en volume alors que les exportations demeurent à un niveau bas, engendrant un déficit commercial record. Le resserrement de la politique monétaire stimule les placements à court et long terme. Les crédits aux ménages continuent d'augmenter, avec une accélération des crédits à la consommation. Les taux de crédits augmentent également, avec une hausse significative des taux, conséquence des hausses des taux directeurs de la BCE.

Malgré une légère baisse du trafic aérien, la fréquentation hôtelière progresse, surtout dans la clientèle d'affaires hors étrangers alors que l’activité de lancement du Centre spatial guyanais est au plus bas en attendant l’arrivée d’Ariane 6.

L’emploi salarié continue de progresser, le chômage repart à la hausse

En 2023, l'emploi salarié en Guyane continue sa progression (+2,9 %) atteignant 74 450 salariés au dernier trimestre. Cette croissance est principalement due au secteur tertiaire non marchand, qui représente la moitié de l'emploi salarié et voit une augmentation de 4,2 % de ses effectifs. L'emploi public contribue fortement à cette hausse avec une augmentation de 3,9 %, tandis que l'emploi privé progresse de 2,1 %. Le secteur de la construction reste dynamique, avec une augmentation de 5,1 % de ses effectifs, contrairement à la tendance nationale.

Parallèlement, les politiques publiques d'aide à l'emploi s’intensifient, attirant de nouveaux demandeurs d'emploi, y compris des jeunes et des publics "invisibles". Les inscriptions à France Travail augmentent ainsi fortement avec un recours accru au Contrat d’Engagement Jeunes. Les contrats aidés et d'alternance, notamment les contrats d'apprentissage, progressent. Malgré ces efforts, le taux chômage augmente, atteignant 14 % de la population active, soit le double de la France métropolitaine. La demande d'emploi augmente de 5,3 % avec 25 600 demandeurs d'emploi au dernier trimestre 2023, en particulier parmi les jeunes et les femmes. Le halo autour du chômage, représentant les personnes souhaitant travailler mais non comptabilisées comme chômeurs, demeure particulièrement élevé touchant 21 % des 15 à 64 ans, un chiffre cinq fois supérieur à la France métropolitaine.

Le dynamisme de la création d’entreprises se poursuit. Avec 3 340 entreprises créées en 2023, marquant une hausse de 8,3 % par rapport à l'année précédente et établissant un record sur les sept dernières années. Les micro-entreprises représentent plus de la moitié des créations. Les défaillances d’entreprises restent stables, avec 60 liquidations enregistrées.

L’inflation reste forte et continue de peser sur l’activité économique

Le resserrement de la politique monétaire pour juguler l’inflation a des répercussions sur les ménages et les entreprises. La hausse des taux directeurs stimule les placements à court et long terme, avec une croissance de 2,1 % des dépôts bancaires, notamment grâce aux placements indexés sur les taux du marché qui triplent en un an. Les placements liquides ou à court terme progressent de 15,6 %, tandis que les placements à long terme augmentent de 5,2 %. Parallèlement, l'octroi de crédits connaît une progression similaire à celle de 2022, avec une hausse de 5,0 % de l'encours total de crédits sains. Les crédits aux entreprises ralentissent légèrement, mais les crédits à l'investissement et à l'habitat compensent la baisse des crédits d'exploitation. Les crédits aux ménages continuent d'augmenter, avec une accélération des crédits à la consommation. Les taux de crédits augmentent également, conséquence des hausses des taux directeurs de la BCE jusqu’en septembre.

L’inflation ralentit légèrement en Guyane, avec une augmentation annuelle de 3,0 % après +3,4 % en 2022. La hausse des prix de l'alimentation s’amplifie (+9,5 % après +5,1 % en 2022). Les prix de l’énergie progressent encore significativement (+5,0 %) avec la hausse des prix de l’électricité malgré la baisse des prix des produits pétroliers (-3,5 %).

Dans ce contexte de forte inflation, les importations, dominées par les véhicules automobiles et les équipements mécaniques, augmentent de 2,3 % en valeur pour atteindre 2,1 milliards d’euros, leur plus haut niveau. Les exportations restent faibles à 154 millions d’euros. Ainsi la Guyane affiche un déficit commercial record de 1,85 milliard d'euros, en hausse de 2,6 % par rapport à 2022. La France métropolitaine reste le principal partenaire commercial de la Guyane, fournissant 57,5 % des importations et recevant 82,5 % des exportations. Les échanges avec la Martinique et la Guadeloupe concernent principalement des importations de produits pétroliers.

Les données en volume du Grand port maritime de Guyane illustrent l’impact de l’inflation sur les importations avec une légère progression de 0,4 % de son trafic global, atteignant 932 370 tonnes. Cette quasi stabilité masque une baisse généralisée de toutes les catégories de fret, à l’exception des importations d’hydrocarbures. Ceux-ci sont en hausse de plus de 10 % en lien avec une saison sèche marquée, réduisant la production hydroélectrique et augmentant l'utilisation de la centrale fioul de Dégrad des Cannes.

Les immatriculations de voitures neuves détonnent avec une hausse de 2,3 %. Les normes environnementales et les aides de l'État favorisent l'essor des véhicules les moins polluants. Les immatriculations de voitures électriques doublent pratiquement mais leur part de marché reste faible à 3 %. Les ventes de voitures thermiques, diesel et essence, diminuent tandis que les hybrides essence non rechargeables augmentent de 43 %.

La fréquentation hôtelière augmente, malgré un trafic aérien en baisse

En 2023, le trafic aéroportuaire en Guyane connaît une baisse inhabituelle hors crise sanitaire (-1,7 %), notamment avec l’hexagone (-8,1 %) probablement liée au dispositif 100 % contrôle mis en place pour enrayer le phénomène des mules. Le nombre total de passagers s'établit à 515 000, principalement sur les liaisons avec la France métropolitaine qui représentent près des deux tiers du trafic. En revanche, les échanges avec les Antilles progressent d’un quart, sans retrouver le niveau de 2019. La faillite d’Air Guyane affecte le trafic intérieur. Il est dominé par les vols passant par Cayenne et approche 60 000 passagers, Maripasoula étant la principale destination intérieure avec un tiers des vols. Le trafic international, bien que multiplié par sept, reste marginal avec 12 200 passagers, grâce à une nouvelle liaison vers Belém au Brésil.

Le nombre de nuitées dans les hôtels de Guyane augmente de 5,9 %, atteignant 420 000, grâce surtout à la clientèle d’affaires qui représente 72 % des nuitées (+13 %). Malgré une baisse des arrivées de clients (-7,8 %), l'allongement des séjours (2,4 nuitées) contribue à cette hausse. Le taux d’occupation des hôtels progresse de 3,3 points pour atteindre 54,1 %, malgré une offre en hausse de 3,8 %. La fréquentation étrangère diminue de près de 10 %, notamment en raison de la baisse de visiteurs du Centre spatial de Kourou et des tensions géopolitiques liées à la crise en Ukraine, affectant particulièrement la clientèle russe.

Le Centre spatial moteur de l’économie guyanaise poursuit sa transition vers Ariane 6 et l’accueil de micro-lanceurs avec seulement trois lancements en 2023 et le dernier vol d’Ariane 5 après 117 missions réussies.

Contexte national - En 2023, le décalage conjoncturel entre les États-Unis et les différentes économies européennes s’est confirmé

En 2023, le décalage conjoncturel entre les États-Unis et les différentes économies européennes s’est confirmé (figure 1). La croissance américaine a ainsi atteint +2,5 % contre +0,6 % dans la zone euro, où l’activité a été globalement étale tout au long de l’année, et +0,1 % au Royaume-Uni. Parmi les principales économies de la zone euro, la France et l’Italie ont connu une dynamique de croissance globalement assez proche en 2023 (+1,1 % en France et +1,0 % en Italie). Le moteur allemand a quant à lui calé (croissance nulle en 2023), tandis que l’économie espagnole a poursuivi son rattrapage (+2,5 %).

L’Europe est restée exposée à des prix énergétiques élevés, bien qu’en repli, et a pâti des effets du resserrement monétaire. L’économie américaine y a été moins sensible, bénéficiant de puissants soutiens budgétaires. En Chine, passé le rebond consécutif à la réouverture de l’économie, la croissance s’est stabilisée à un rythme sensiblement inférieur à celui de la décennie 2010, pénalisée notamment par la contraction du secteur immobilier. Le ralentissement chinois a, toutefois, un effet global ambigu pour l’économie française : s’il freine l’activité via les canaux commerciaux, il contribue en revanche à la détente des prix des matières premières et constitue ainsi un facteur de soutien.

Figure 1Croissance trimestrielle du PIB dans la zone euro et aux États-Unis

(en %)
Croissance trimestrielle du PIB dans la zone euro et aux États-Unis ((en %))
Date États-Unis Zone euro
T1 2022 -0,50 0,63
T2 2022 -0,14 0,79
T3 2022 0,66 0,46
T4 2022 0,64 -0,03
T1 2023 0,56 0,08
T2 2023 0,51 0,11
T3 2023 1,19 0,02
T4 2023 0,84 -0,07
  • Sources : Bureau of Economic Analysis, Eurostat.

Figure 1Croissance trimestrielle du PIB dans la zone euro et aux États-Unis

  • Sources : Bureau of Economic Analysis, Eurostat.

En France, la croissance de l'économie a été modérée en 2023 : le PIB (en volume) a augmenté de 0,9 % en données brutes (+1,1 % en données corrigées des jours ouvrables), après une hausse de 2,6 % en 2022. La production a ralenti (+1,5 % en volume après +4,1 %).

La croissance de la production est principalement portée par les services marchands, qui ralentissent mais sont en hausse de 2,4 %, et en particulier par les services aux entreprises et d'information-communication. La production en construction est quasi stable (-0,1 %), mais cette stabilité masque un repli important dans la construction de logements neufs que compense la bonne tenue des activités d’entretien-amélioration et de génie civil. La production industrielle rebondit (+0,5 % après -0,4 %), avec des situations très contrastées suivant les branches. La production de matériels de transport, encore très dégradée en 2022 par rapport à son niveau d’avant-crise, accélère nettement en 2023 (+11,3 % après +7,8 %), les difficultés d’approvisionnement s’atténuant. À l’inverse, la production d'« autres produits manufacturés » se replie de nouveau (-3,6 % après -0,9 %), notamment pour les industries les plus énergivores (chimie, papeterie, métallurgie), très pénalisées par la hausse des prix de l'énergie.

L’emploi salarié a nettement ralenti en 2023, augmentant de 0,6 % sur l’année (soit 156 000 créations nettes d’emploi entre fin 2022 et fin 2023), après +1,4 % en 2022 (soit +376 000 emplois) et +3,2 % en 2021 (soit +814 000 emplois). Le taux de chômage au sens du BIT s’est stabilisé en fin d’année à 7,5 % de la population active. Il est supérieur de 0,4 point à son niveau de fin 2022, qui était le plus bas depuis 1982. La hausse progressive du chômage depuis lors résulte du ralentissement de l’emploi alors que la population active est restée dynamique.

Le pouvoir d’achat des ménages a rebondi, malgré une inflation qui demeure élevée

Après être resté pendant près d’un an sur un plateau autour de +6 %, le glissement annuel des prix à la consommation en France a nettement diminué à partir du printemps 2023, du fait notamment du ralentissement des prix des produits pétroliers et des produits alimentaires (figure 2). L’inflation est néanmoins restée relativement élevée : en moyenne annuelle, elle s’est établie à +4,9 %, en 2023 après +5,2 % en 2022. L’alimentation a été la principale contributrice à l’inflation d’ensemble entre septembre 2022 et septembre 2023. Dès avril 2023 cependant, les prix des produits alimentaires ont nettement ralenti, en raison du reflux des prix des produits agricoles depuis leur pic de mai 2022. De même, la contribution des prix des produits manufacturés à l’inflation d’ensemble a reflué à compter du milieu d’année. Ce sont désormais les prix des services, tirés par la dynamique des salaires, qui soutiennent l’inflation.

En ce qui concerne les rémunérations, le salaire moyen par tête (SMPT) dans les branches marchandes non agricoles et le (SMB) ont été dynamiques en termes nominaux (respectivement +4,1 % et +4,3 %). Cependant, ils ont de nouveau reculé en termes réels (respectivement -0,8 % et -0,6 %). Comme en 2022, ces reculs inédits traduisent le fort dynamisme des prix sur la période récente. En deux ans, le recul du SMB réel atteint ainsi 2,5 %.

Figure 2Inflation en France et contributions par poste

(évolution en %, contributions en points)
Inflation en France et contributions par poste ((évolution en %, contributions en points)) - Lecture : en décembre 2023, l’inflation d’ensemble s’établit à 3,7 % sur un an. L’alimentation contribue pour +1,2 point à l’inflation d’ensemble.
Date Alimentation Énergie Produits manufacturés Services Tabac Ensemble Ensemble sous-jacent
janv.-2019 0,4 0,2 -0,1 0,5 0,3 1,2 0,7
févr.-2019 0,5 0,3 -0,1 0,4 0,3 1,3 0,7
mars-2019 0,4 0,4 -0,1 0,3 0,2 1,1 0,5
avr.-2019 0,4 0,4 -0,1 0,5 0,2 1,3 0,7
mai-2019 0,4 0,3 -0,2 0,3 0,2 0,9 0,4
juin-2019 0,4 0,2 -0,2 0,6 0,2 1,2 0,9
juil.-2019 0,5 0,1 -0,2 0,5 0,2 1,1 0,9
août-2019 0,5 0,1 -0,2 0,5 0,2 1,0 0,7
sept.-2019 0,3 0,0 -0,2 0,6 0,2 0,9 0,9
oct.-2019 0,3 -0,1 -0,1 0,6 0,2 0,8 1,0
nov.-2019 0,3 -0,1 -0,2 0,6 0,3 1,0 1,0
déc.-2019 0,3 0,2 -0,1 0,7 0,3 1,5 1,1
janv.-2020 0,3 0,4 -0,1 0,6 0,3 1,5 1,0
févr.-2020 0,3 0,1 0,1 0,7 0,3 1,4 1,2
mars-2020 0,3 -0,3 -0,1 0,5 0,3 0,7 0,7
avr.-2020 0,6 -0,7 -0,1 0,3 0,3 0,3 0,2
mai-2020 0,6 -0,9 -0,2 0,6 0,3 0,4 0,6
juin-2020 0,4 -0,7 -0,3 0,5 0,3 0,2 0,3
juil.-2020 0,2 -0,6 0,5 0,5 0,3 0,8 1,3
août-2020 0,1 -0,6 -0,1 0,4 0,3 0,2 0,5
sept.-2020 0,1 -0,6 0,0 0,3 0,3 0,0 0,5
oct.-2020 0,2 -0,6 0,0 0,2 0,3 0,0 0,3
nov.-2020 0,3 -0,6 -0,1 0,3 0,3 0,2 0,4
déc.-2020 0,2 -0,6 -0,2 0,4 0,3 0,0 0,2
janv.-2021 0,2 -0,5 0,2 0,4 0,3 0,6 1,1
févr.-2021 0,1 -0,1 -0,1 0,4 0,3 0,6 0,5
mars-2021 0,2 0,4 0,0 0,5 0,1 1,1 1,0
avr.-2021 0,0 0,6 -0,1 0,6 0,1 1,2 1,0
mai-2021 0,0 0,8 0,0 0,5 0,1 1,4 0,9
juin-2021 0,0 0,8 0,2 0,4 0,1 1,5 1,1
juil.-2021 0,2 0,9 -0,3 0,3 0,1 1,2 0,0
août-2021 0,2 0,9 0,3 0,3 0,1 1,9 1,0
sept.-2021 0,2 1,1 0,1 0,7 0,1 2,2 1,4
oct.-2021 0,1 1,5 0,1 0,8 0,1 2,6 1,5
nov.-2021 0,1 1,6 0,2 0,9 0,0 2,8 1,8
déc.-2021 0,2 1,4 0,3 0,8 0,0 2,8 2,0
janv.-2022 0,3 1,5 0,2 0,9 0,0 2,9 1,6
févr.-2022 0,4 1,7 0,6 1,1 0,0 3,6 2,4
mars-2022 0,5 2,3 0,5 1,1 0,0 4,5 2,5
avr.-2022 0,6 2,1 0,7 1,4 0,0 4,8 3,2
mai-2022 0,7 2,2 0,7 1,5 0,0 5,2 3,6
juin-2022 1,0 2,7 0,6 1,6 0,0 5,8 3,7
juil.-2022 1,1 2,4 0,7 1,9 0,0 6,1 4,3
août-2022 1,3 1,9 0,9 1,9 0,0 5,9 4,8
sept.-2022 1,6 1,5 0,9 1,5 0,0 5,6 4,6
oct.-2022 2,0 1,7 1,0 1,5 0,0 6,2 5,0
nov.-2022 2,0 1,6 1,1 1,4 0,0 6,2 5,3
déc.-2022 2,0 1,3 1,1 1,4 0,0 5,9 5,3
janv.-2023 2,2 1,4 1,1 1,3 0,0 6,0 5,5
févr.-2023 2,4 1,3 1,1 1,5 0,0 6,3 5,8
mars-2023 2,5 0,4 1,2 1,4 0,1 5,7 6,0
avr.-2023 2,4 0,6 1,1 1,6 0,2 5,9 6,2
mai-2023 2,3 0,2 1,0 1,5 0,2 5,1 5,7
juin-2023 2,2 -0,3 1,0 1,5 0,2 4,5 5,7
juil.-2023 2,0 -0,4 0,8 1,6 0,2 4,3 5,5
août-2023 1,8 0,6 0,7 1,6 0,2 4,9 5,0
sept.-2023 1,6 1,0 0,7 1,4 0,2 4,9 4,6
oct.-2023 1,3 0,4 0,5 1,6 0,2 4,0 4,2
nov.-2023 1,2 0,2 0,4 1,4 0,2 3,5 3,4
déc.-2023 1,2 0,5 0,3 1,6 0,2 3,7 3,4
  • Lecture : en décembre 2023, l’inflation d’ensemble s’établit à 3,7 % sur un an. L’alimentation contribue pour +1,2 point à l’inflation d’ensemble.
  • Source : Insee.

Figure 2Inflation en France et contributions par poste

  • Lecture : en décembre 2023, l’inflation d’ensemble s’établit à 3,7 % sur un an. L’alimentation contribue pour +1,2 point à l’inflation d’ensemble.
  • Source : Insee.

En 2023, le pouvoir d’achat des ménages a accéléré (+0,8 %, après +0,3 % en 2022, figure 3). Les revenus nets d’activité ont ralenti mais sont restés dynamiques (+5,0 % après +7,2 % en 2022). Les prestations sociales en espèces ont augmenté de 4,7 % après +1,7 %, sous l’effet principalement des revalorisations des retraites (effet en année pleine de la revalorisation de juillet 2022 et revalorisation résiduelle de janvier 2023) : les retraites ont ainsi progressé de façon soutenue (+5,3 %). Les revenus du patrimoine, corrigés de l’effet , accélèrent en 2023 (+7,5 % après +5,8 %) sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt et de versements dynamiques de dividendes et des autres revenus d’investissement. Au total, le revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM de l’ensemble des ménages a accéléré (+5,8 % après +5,0 %).

Figure 3Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes

(évolution en %, contributions en points)
Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes ((évolution en %, contributions en points)) - Lecture : en 2023, les revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) contribuent pour +1,6 point à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM.
Date Revenus d'activité Prélèvements sociaux-fiscaux Prestations sociales en espèces Revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) Prix de la consommation des ménages hors SIFIM Pouvoir d'achat du RDB Pouvoir d'achat du RDB par unité de consommation
2019 2,2 -0,2 1,0 0,4 -0,8 2,6 2,0
2020 -2,5 1,0 3,0 -0,4 -0,8 0,2 -0,4
2021 5,2 -1,3 -0,5 1,7 -1,4 3,4 2,8
2022 5,2 -2,0 0,6 1,2 -4,7 0,3 -0,4
2023 3,7 -0,9 1,6 1,6 -4,8 0,8 0,3
  • Lecture : en 2023, les revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) contribuent pour +1,6 point à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM.
  • Source : Insee, comptes nationaux.

Figure 3Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes

  • Lecture : en 2023, les revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) contribuent pour +1,6 point à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM.
  • Source : Insee, comptes nationaux.

La consommation des ménages a progressé à un rythme proche du pouvoir d’achat (+0,8 %), si bien que le taux d’épargne des ménages s’est quasiment stabilisé (16,9 % après 16,8 %). Le taux d’épargne reste à un niveau nettement plus élevé que sa moyenne entre 2009 et 2019 (14,7 %). La consommation en produits alimentaires a continué de baisser (-3,6 %, après -3,2 % en 2022). Ces produits sont les plus marqués par l'inflation, avec une hausse des prix de 11,3 % en 2023 (après +6,3 % en 2022). Également très marquée par l'inflation, la consommation en biens énergétiques diminue de nouveau fortement comme en 2022 (-2,5 % après -3,3 %). À l’inverse, la consommation des ménages en services reste dynamique, en particulier dans l'information-communication (+5,6 %), dans les services de transport (+6,7 %) et dans l'hébergement-restauration (+5,5 %).

L’investissement des ménages a sombré, celui des administrations et des entreprises a résisté

En réponse à la hausse de l’inflation, les principales banques centrales, dont la Banque centrale européenne à partir de l’été 2022, ont procédé à un resserrement rapide des politiques monétaires, entraînant une augmentation du coût du crédit pesant sur l’investissement des entreprises comme des ménages. Ce dernier est de nouveau en forte baisse (-8,5 %), pénalisé par la baisse de l'investissement en construction (-5,6 %) et par celle des achats de biens immobiliers (-18,4 % d'investissement en services techniques, comprenant les frais de notaires). L'investissement des entreprises non financières progresse au même rythme qu’en 2022 (+2,7 % après +2,9 %), toujours porté par l’investissement en services d'information-communication. Au total, l’investissement se redresse légèrement en 2023 (+0,4 % en volume après 0,0 %), principalement porté par les investissements des administrations publiques (+6,9 %), qui augmentent dans les matériels de transport, avec notamment la livraison d'un sous-marin.

Le solde extérieur de la France s’améliore

En 2023, les flux de commerce extérieur en volume marquent le pas après deux années de forte hausse. Les exportations augmentent encore un peu (+2,1 % après +8,2 %), alors que les importations sont quasi stables (+0,3 % après +8,8 %). Le solde extérieur en volume s’améliore légèrement. Cette amélioration s’explique surtout par les biens, en particulier les biens énergétiques : la France est de nouveau exportatrice nette d'électricité, et ses imports en gaz et en pétrole baissent fortement, les stocks ayant atteint des niveaux très élevés. Les exportations de matériels de transport, en particulier en aéronautique, accélèrent nettement, mais les importations, notamment de véhicules électriques, augmentent aussi fortement. Les exportations en volume de services se replient, tirées vers le bas par les exportations de services de transport (-7,5 %), tandis que les importations de services sont en forte hausse, avec notamment +15,1 % de services de transport et +7,7 % de services aux entreprises. Au final, la contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB a été nettement positive en 2023 (+0,6 point), en partie compensée par un mouvement de déstockage (-0,4 point) (figure 4).

Figure 4Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution

(évolution en %, contributions en points)
Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution ((évolution en %, contributions en points)) - Lecture : En 2023, la croissance du PIB est de 0,9 %. La consommation des ménages et des APU contribue pour 0,6 point à cette croissance.
Année Consommation (ménages et APU ¹) Investissement Solde du commerce extérieur Variation de stocks Produit intérieur brut (PIB)
2019 1,2 0,9 0,0 -0,1 2,0
2020 -4,5 -1,3 -1,3 -0,3 -7,4
2021 4,5 2,2 0,7 -0,5 6,9
2022 2,3 0,0 -0,3 0,5 2,6
2023 0,6 0,1 0,6 -0,4 0,9
  • ¹ : Administrations publiques.
  • Lecture : En 2023, la croissance du PIB est de 0,9 %. La consommation des ménages et des APU contribue pour 0,6 point à cette croissance.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.

Figure 4Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution

  • ¹ : Administrations publiques.
  • Lecture : En 2023, la croissance du PIB est de 0,9 %. La consommation des ménages et des APU contribue pour 0,6 point à cette croissance.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.
Publication rédigée par :Philippe Dorelon, Clément Bortoli, Gaston Vermersch (Insee)

Le SMB correspond à la composante sous-jacente du SMPT, à côté de la composante conjoncturelle affectée notamment par les versements de primes et les heures supplémentaires.

Les services d’intermédiation financière indirectement mesurés (SIFIM) mesurent les services d’intermédiation liés à l’octroi de crédits et à la gestion des dépôts par les banques. L’imputation de SIFIM majore l’évolution des revenus du patrimoine dans un contexte de remontée de taux d’intérêt ainsi que le prix de la consommation des ménages, mais l’effet de cette imputation sur l’évolution du pouvoir d’achat du RDB est faible (encadré 2 de l’IP no 1997 « Les comptes de la Nation en 2023 »).

Pour en savoir plus

(1) Héam J.-C., Meinzel P., Morvan F., « Les comptes de la Nation en 2023 », Insee Première no 1997, mai 2024.

Le SMB correspond à la composante sous-jacente du SMPT, à côté de la composante conjoncturelle affectée notamment par les versements de primes et les heures supplémentaires.

Les services d’intermédiation financière indirectement mesurés (SIFIM) mesurent les services d’intermédiation liés à l’octroi de crédits et à la gestion des dépôts par les banques. L’imputation de SIFIM majore l’évolution des revenus du patrimoine dans un contexte de remontée de taux d’intérêt ainsi que le prix de la consommation des ménages, mais l’effet de cette imputation sur l’évolution du pouvoir d’achat du RDB est faible (encadré 2 de l’IP no 1997 « Les comptes de la Nation en 2023 »).