Insee Conjoncture Guyane ·
Juin 2024 · n° 29
Bilan économique 2023 - Guyane En 2023, le marché du travail reste dynamique en Guyane alors que l’inflation pèse
sur l’activité économique
En 2023, l'économie guyanaise montre des signes contrastés : une croissance de l'emploi salarié, stimulée principalement par le secteur tertiaire non marchand et la construction, mais aussi une augmentation du chômage, avec des politiques publiques d'emploi en développement. La création d'entreprises est dynamique et les défaillances restent contenues.
L’inflation ralentit mais reste à un niveau élevé en particulier dans l’alimentaire et l’énergie. Ces effets affectent les importations, elles augmentent en valeur mais stagnent en volume alors que les exportations demeurent à un niveau bas, engendrant un déficit commercial record. Le resserrement de la politique monétaire stimule les placements à court et long terme. Les crédits aux ménages continuent d'augmenter, avec une accélération des crédits à la consommation. Les taux de crédits augmentent également, avec une hausse significative des taux, conséquence des hausses des taux directeurs de la BCE.
Malgré une légère baisse du trafic aérien, la fréquentation hôtelière progresse, surtout dans la clientèle d'affaires hors étrangers alors que l’activité de lancement du Centre spatial guyanais est au plus bas en attendant l’arrivée d’Ariane 6.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2023 publiés par l'Insee.
Transport automobile - En 2023, les ventes de voitures neuves progressent de 2,3 % en Guyane Bilan économique 2023
Juliette Chaix, Julien Lecointre (Direction générale des territoires et de la mer)
En 2023, les ventes de voitures neuves et de poids lourds progressent contrairement aux ventes de cyclomoteurs, bus et autocars. L’évolution des normes environnementales et des aides de l’État continuent de favoriser l’essor des motorisations hybrides et électriques.
- Les immatriculations des voitures neuves augmentent
- La part des voitures électriques progresse encore mais reste faible
- Les petites cylindrées sont moins attractives
- Les ventes de motocycles et de cyclomoteurs demeurent très importantes
- Les deux-roues motorisés électriques perdent un peu de terrain
- Encadré – Les aides à l’acquisition ou à la location de véhicules peu polluants
Les immatriculations des voitures neuves augmentent
En 2023, les ventes de voitures neuves en Guyane s’établissent à 5 464 contre 5 340 en 2022, soit une augmentation des immatriculations de 2,3 % sur un an. Le marché automobile guyanais retrouve ainsi son niveau d’avant la crise de la Covid-19. Au niveau national, la hausse est plus importante (+15,2 %), même si le marché national ne retrouve pas son niveau d’avant-crise. En Guadeloupe (+2,5 %) et en Martinique (+4,6 %), les ventes progressent également avec respectivement 14 201 et 14 869 immatriculations (figure 1).
tableauFigure 1 – Nombre et évolution des immatriculations par type de véhicule
| Catégories de véhicules | Guyane | France entière | ||||
|---|---|---|---|---|---|---|
| Nombre d’immatriculations en 2023 | Évolution 2022 - 2023 | Évolution annuelle moyenne 2017 - 2022 * | Nombre d’immatriculations en 2023 | Évolution 2022 - 2023 | Évolution annuelle moyenne 2017 - 2022 * | |
| Voitures particulières | 5 464 | 2,3 | -0,3 | 1 817 346 | 15,2 | -6,1 |
| Véhicules utilitaires légers ¹ | 1 515 | -0,3 | 2,6 | 390 471 | 8,5 | -4,5 |
| Véhicules industriels à moteur ² | 110 | 46,7 | 2,6 | 50 480 | 11,5 | -2,8 |
| Bus et autocars | 28 | -24,3 | 11,0 | 6 365 | 2,8 | -1,2 |
| 2-3 roues et quadricycles à moteur | 5 448 | -15,4 | 21,8 | 328 949 | -0,3 | 1,7 |
- ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
- ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
- * : évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- Note : données brutes.
- Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
- Source : SDES, Rsvero.
La part des voitures électriques progresse encore mais reste faible
Même si elles constituent encore les trois quarts des immatriculations de voitures neuves, les immatriculations de véhicules thermiques diesels et à essence reculent par rapport à 2022 (figure 2). L’offre des constructeurs automobiles s’adapte aux évolutions du marché et modifie les modèles de motorisation proposés à la vente. Les voitures diesels et essences représentent respectivement 10 % (14 % en 2022 et 50 % en 2016) et 66 % des immatriculations (68 % en 2022 et 49 % en 2016).
Les motorisations hybrides non rechargeables suivent des trajectoires contrastées selon le type de motorisation. Les hybrides essences non rechargeables progressent de 43 % et représentent 17 % des immatriculations de véhicules neufs. En revanche, les hybrides diesels non rechargeables sont en diminution de 6 % et ne représentent plus que 1 % du marché. Les immatriculations de véhicules hybrides rechargeables baissent de 1 % sur un an, et occupent un faible segment sur le marché (3 %).
Les immatriculations de voitures électriques, après une baisse de 25 % en 2022, rebondissent avec un quasi doublement (97 %) en 2023 et représentent maintenant plus de 3 % de part de marché. Une filière mieux organisée, des mesures incitatives, les aides à l’achat ou encore le verdissement des flottes de véhicules professionnels peuvent expliquer en partie cette forte progression.
tableauFigure 2 – Vente de voitures particulière neuves selon la motorisation en Guyane
| Type de motorisation | 2022 | 2023 |
|---|---|---|
| Essence, y compris hybrides NR | 80,4 | 83,2 |
| dont essence, thermique | 67,9 | 65,7 |
| Gazole, y compris hybrides NR | 15,2 | 10,9 |
| dont gazole, thermique | 13,7 | 9,6 |
| Hybrides rechargeables | 2,7 | 2,6 |
| Électriques | 1,7 | 3,3 |
| Ensemble | 100,0 | 100,0 |
- NR : non rechargeable.
- Source : SDES, répertoire statistique des véhicules routiers.
Au niveau national, la transformation du parc automobile se poursuit à un rythme plus rapide qu’en Guyane. La motorisation électrique confirme sa dynamique en progressant, les immatriculations de voitures particulières électriques se situent à 16,7 % en 2023, contre 13,2 % en 2022 (figure 3).
tableauFigure 3 – Part des véhicules électriques dans les immatriculations en 2023
| Guyane | France entière | |
|---|---|---|
| Voitures particulières | 3,3 | 16,7 |
| Véhicules utilitaires légers ¹ | 1,5 | 7,7 |
| Véhicules industriels à moteur ² | 0,0 | 1,3 |
| Bus et autocars | 0,0 | 11,7 |
| 2-3 roues et quadricycles à moteur | 47,8 | 14,5 |
- ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
- ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
- Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
- Source : SDES, Rsvero.
graphiqueFigure 3 – Part des véhicules électriques dans les immatriculations en 2023
- ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
- ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
- Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
- Source : SDES, Rsvero.
Les petites cylindrées sont moins attractives
Pour les véhicules particuliers, les immatriculations de petites cylindrées (moins de 6 CV) baissent de près de 3 %. Les SUV et crossovers de puissance intermédiaire (7 à 10 CV fiscaux) et les grosses cylindrées (11 CV fiscaux et plus) connaissent d’importantes progressions, respectivement de 15 % et 45 % (figure 4).
tableauFigure 4 – Immatriculations des voitures particulières neuves selon la puissance administrative en Guyane
| Période | 1 à 6 CV | 7 à 10 CV | 11 CV et plus |
|---|---|---|---|
| 2016 | 83 | 15 | 2 |
| 2017 | 84 | 15 | 1 |
| 2018 | 81 | 18 | 1 |
| 2019 | 79 | 19 | 2 |
| 2020 | 73 | 25 | 2 |
| 2021 | 70 | 28 | 2 |
| 2022 | 73 | 26 | 1 |
| 2023 | 69 | 29 | 2 |
- Source : SDES, répertoire statistique des véhicules routiers.
graphiqueFigure 4 – Immatriculations des voitures particulières neuves selon la puissance administrative en Guyane
- Source : SDES, répertoire statistique des véhicules routiers.
Les ventes de motocycles et de cyclomoteurs demeurent très importantes
Après le record de 2022, la Guyane demeure la seule région de France où les immatriculations de deux‑roues neufs (5 448) sont supérieures aux immatriculations des voitures neuves (5 340). Les ventes baissent néanmoins de 15,4 % en 2023 mais présentent une augmentation forte par rapport à 2017 (+21,8 %). Les cyclomoteurs avec 4 870 nouvelles immatriculations représentent la grande majorité des ventes (89 %), suivi des motocyclettes (10 %) avec 542 unités et des quadricycles et tricycles aux nombres de 34, secteur marginal (moins 1 %).
Les deux-roues motorisés électriques perdent un peu de terrain
Sur 5 448 deux-roues vendus, 2 606 sont électriques. Cette motorisation s’érode par rapport à 2022 où elle concernait 52 % des ventes pour se porter à 47,8 % des immatriculations de deux‑roues en 2023. Ce marché est porté par de nombreuses offres commerciales et des bonus accessibles, elle reste une réponse à la hausse des prix du carburant et à un accès plus facile à la motorisation pour une partie de la population (revenu, accès au permis).
Encadré – Les aides à l’acquisition ou à la location de véhicules peu polluants
La prime à la conversion vise à aider les particuliers et professionnels de France à acheter ou louer un véhicule neuf ou d’occasion en échange de la mise au rebut d’un ancien véhicule. Sous condition de revenus, l’aide aux personnes physiques peut aller de 1 500 € à 5 000 € pour l’achat ou la location d’un véhicule particulier électrique et/ou à hydrogène. La prime à la conversion peut être cumulée avec le bonus écologique.
En Guyane, le montant maximum du bonus écologique est fixé à 5 000 € pour les personnes physiques pour l’achat/location d’un véhicule particulier et ne s’applique que pour les véhicules déclarés éligibles par arrêté interministériel (+ 1 000 € par rapport à l’hexagone sur tous les bonus écologiques hors vélo). Les particuliers, dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur ou égal à 15 400 €, peuvent bénéficier d’une majoration de 3 000 € d’aide à l’achat. Depuis le 15 février, le bonus écologique destiné aux entreprises concerne uniquement les véhicules utilitaires (camionnettes), les personnes morales ne bénéficient plus du bonus pour les véhicules particuliers.
La prime au rétrofit électrique pour une voiture particulière à destination des personnes physiques et morales varie en fonction du revenu fiscal pour la transformation d’un véhicule routier à moteur thermique en moteur électrique à batterie ou à pile à combustible par un professionnel habilité. Le montant de l’aide peut varier de 500 à 5 000 € pour les voitures particulières et de 500 à 9 000 € pour les camionnettes. Il est fixé à 1 100 € pour les 2, 3 roues ou quadricycle à moteur.
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Pour comprendre
Les données d’immatriculations sont recalculées sur un champ homogène depuis janvier 2011 avec les données de parcs publiées par le SDES. Le champ géographique est la France dans son ensemble et non plus la France métropolitaine. Toutes les données d’immatriculations sont prises en compte, à l’exception des immatriculations provisoires et transit temporaire, et portent sur l’ensemble des véhicules connus dans le répertoire.
Les deux marchés des véhicules routiers, celui des nouvelles immatriculations de véhicules neufs, ainsi que celui des opérations de changement de titulaire et les premières immatriculations en France de véhicules d’occasion importés sont pris en compte. Les changements de domicile, d’état civil ou de raison sociale des propriétaires, les changements de locataire de longue durée, les déclarations de cession ou les déclarations d’achat des professionnels de l’automobile non suivies d’un changement de propriétaire ne sont pas pris en compte. La localisation géographique prise en compte est celle de l’utilisateur du véhicule : le titulaire du certificat d’immatriculation ou le locataire d’une location longue durée ou avec option d’achat.
Au niveau des motorisations, les regroupements ont été revus pour une meilleure adéquation avec les politiques publiques d’aide à la conversion du parc automobile. Ainsi, compte tenu de leur classement dans le système Crit’Air, les hybrides « non rechargeables » sont dorénavant regroupées avec leur carburation associée, entre essence et diesel. Les motorisations essence ou diesel sont donc ainsi présentées, y compris les hybrides non rechargeables ; cependant au sein de chaque catégorie, les parts respectives des véhicules thermiques et hybrides « non rechargeables » sont détaillées.
Définitions
Immatriculations de véhicules neufs
Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Les immatriculations provisoires de véhicules neufs et celles des véhicules en transit temporaire ne sont pas comptabilisées.
Catégories de véhicules routiers immatriculés :
Poids lourd (camions, tracteurs routiers,VASP>3,5t de PTAC), transport en commun, remorques, tracteurs agricoles, véhicules utilitaires légers, motocycles, tricycles, quadricycles à moteur, voitures particulières et commerciales, cyclomoteurs (<50cm3).
Voiture particulière et commerciale :
Véhicule routier automobile, autre qu’un deux-roues à moteur ou une voiturette, destiné au transport de voyageurs et conçu pour un nombre de places assises égal au maximum à neuf (y compris celle du conducteur).
Cyclomoteur :
Véhicule à moteur, muni de deux ou trois roues, de cylindrée inférieure à 50 cm³ et dont la vitesse ne peut excéder 45 km/h.
Le parc en circulation :
Un véhicule est considéré dans le parc en circulation, s’il vérifie les conditions suivantes :
- le véhicule a été immatriculé au système d’immatriculation des véhicules (SIV) avant le 1er janvier de l’année ;
- aucune opération de sortie de parc n’a été déclarée à l’Agence nationale des titres sécurisées (ANTS) ;
- le véhicule est à jour de son contrôle technique : compte tenu du fait qu’un grand nombre de véhicules passent leur contrôle technique en retard, un véhicule qui n’est pas à jour de son contrôle technique au 31 décembre de l’année N, mais qui finalement passe son contrôle technique avec moins d’un an de retard, sera considéré dans le parc au 31 décembre. Pour l’année 2020, pour les véhicules en retard de leur contrôle technique au 31 décembre 2020, on applique une probabilité que le véhicule passe un contrôle technique avec moins d’un an de retard.