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Insee Conjoncture Occitanie · Juin 2023 · n° 37
Insee Conjoncture OccitanieBilan économique 2022 - Occitanie Croissance modérée après le fort rebond de 2021

Après le fort rebond de 2021, l’activité économique ralentit nettement en 2022 sous l’effet de la crise énergétique et d’une forte inflation. Néanmoins, l’emploi salarié résiste et augmente de 1,4 % sur un an en Occitanie. Cette résilience est portée par le redécollage de la filière aéronautique. La Haute-Garonne, très affectée par la crise sanitaire, est ainsi le département le plus dynamique de la région en 2022. Les départements plus agricoles subissent les conséquences de la sécheresse et de la hausse des coûts des intrants. La fréquentation touristique bénéficie de la levée des restrictions sanitaires et dépasse son niveau d’avant-crise au cours de l’été. En revanche, l’activité ralentit nettement dans la construction et le commerce, secteurs affectés par la hausse des prix et des taux d’intérêt.

Insee Conjoncture Occitanie
No 37
Paru le :Paru le01/06/2023

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2022 publiés par l'Insee.

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Chômage et politiques de l’emploi - L’embellie du marché du travail s’atténue Bilan économique 2022

Séverine Bertrand (Insee), Nicolas Biesse, Alan Manchon (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités), Philippe Schmitt (Pôle emploi)

En 2022, le taux de chômage baisse à nouveau en Occitanie comme en France, mais plus légèrement (-0,3 point sur un an). Au quatrième trimestre, il s’établit à 8,6 % en Occitanie et à 7,2 % au niveau national.

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi diminue également en 2022, mais moins qu’en 2021. En particulier, la baisse du nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans est moins prononcée qu’en 2021. À l’inverse, la demande d’emploi des inscrits de 50 ans ou plus diminue plus nettement en 2022.

Après une très forte hausse en 2020 et 2021, le développement de l’apprentissage ralentit en 2022. Les entrées en apprentissage progressent néanmoins encore de 15 % sur un an. Ces nouveaux apprentis sont désormais très majoritairement diplômés.

Insee Conjoncture Occitanie

No 37

Paru le :01/06/2023

Le chômage baisse légèrement

En Occitanie, le taux de chômage baisse à nouveau légèrement en 2022 : il diminue de 0,3 point après -0,6 point en 2021 (figure 1 et figure 2). Il s’établit à 8,6 % de la population active au quatrième trimestre 2022. Par rapport à son niveau d’avant-crise (fin 2019), la baisse s’élève à -1,1 point. Néanmoins, la région demeure la deuxième de France métropolitaine où le taux de chômage est le plus élevé, après les Hauts-de-France (8,7 %) et devant Provence-Alpes-Côtes d’Azur (8,0 %).

En France (hors Mayotte), le taux de chômage se replie également de 0,3 point en un an pour atteindre 7,2 % fin 2022. C’est un point en dessous du niveau de fin 2019.

Sur un an, le taux de chômage se stabilise ou diminue dans tous les départements d’Occitanie (figure 1), la baisse la plus forte étant en Haute-Garonne (-0,4 point). Dans ce département, le taux de chômage atteint son niveau le plus bas depuis 1982, date de début de la série (7,2 %).

Par rapport au niveau d’avant-crise, la diminution est comprise entre -0,6 point dans le Gers, l’Aveyron et la Lozère et -1,6 point dans les Pyrénées-Orientales. Cependant, malgré cette baisse, les quatre départements du littoral (Pyrénées-Orientales, Hérault, Aude et Gard) figurent toujours parmi les départements de métropole où le chômage est le plus élevé : de 9,8 % pour le Gard (au sixième rang) à 11,7 % pour les Pyrénées-Orientales (au premier rang).

Figure 1Taux de chômage trimestriel par département

(en % de la population active)
Taux de chômage trimestriel par département ((en % de la population active))
Zonage 2022 T1 2022 T2 2022 T3 2022 T4 Évolution 2022 T4 / 2021 T4 (points de %) Évolution 2022 T4 / 2019 T4 (points de %)
Ariège 9,2 9,4 9,4 9,3 0,0 -1,0
Aude 10,3 10,1 9,9 10,0 -0,3 -1,1
Aveyron 5,6 5,9 5,8 5,7 0,0 -0,6
Gard 10,0 10,0 10,0 9,8 -0,3 -1,4
Haute-Garonne 7,5 7,6 7,3 7,2 -0,4 -0,8
Gers 5,7 5,7 5,7 5,6 -0,2 -0,6
Hérault 10,1 10,1 10,0 10,0 -0,3 -1,5
Lot 7,2 7,4 7,4 7,4 0,0 -0,7
Lozère 4,7 4,7 4,7 4,6 -0,2 -0,6
Hautes-Pyrénées 8,0 8,1 8,1 7,8 -0,2 -1,2
Pyrénées-Orientales 11,7 11,6 11,7 11,7 0,0 -1,6
Tarn 7,8 7,8 7,9 7,7 0,0 -0,9
Tarn-et-Garonne 8,7 8,5 8,4 8,6 -0,2 -0,9
Occitanie 8,7 8,8 8,7 8,6 -0,3 -1,1
France hors Mayotte 7,3 7,4 7,3 7,2 -0,3 -1,0
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 2Évolution du taux chômage trimestriel

(en % de la population active)
Évolution du taux chômage trimestriel ((en % de la population active))
Occitanie France hors Mayotte France métropolitaine
4ᵉ trim. 2009 10,5 9,5 9,2
1ᵉ trim. 2010 10,4 9,4 9,0
2ᵉ trim. 2010 10,3 9,3 8,9
3ᵉ trim. 2010 10,3 9,2 8,9
4ᵉ trim. 2010 10,3 9,2 8,8
1ᵉ trim. 2011 10,4 9,2 8,8
2ᵉ trim. 2011 10,3 9,1 8,7
3ᵉ trim. 2011 10,5 9,2 8,8
4ᵉ trim. 2011 10,7 9,3 9,0
1ᵉ trim. 2012 10,9 9,5 9,1
2ᵉ trim. 2012 11,1 9,7 9,4
3ᵉ trim. 2012 11,2 9,7 9,4
4ᵉ trim. 2012 11,6 10,2 9,8
1ᵉ trim. 2013 11,8 10,3 10,0
2ᵉ trim. 2013 12,0 10,5 10,1
3ᵉ trim. 2013 11,9 10,3 9,9
4ᵉ trim. 2013 11,8 10,1 9,8
1ᵉ trim. 2014 11,8 10,1 9,8
2ᵉ trim. 2014 11,8 10,2 9,8
3ᵉ trim. 2014 12,0 10,3 9,9
4ᵉ trim. 2014 12,2 10,5 10,1
1ᵉ trim. 2015 12,0 10,3 10,0
2ᵉ trim. 2015 12,3 10,5 10,2
3ᵉ trim. 2015 12,1 10,3 10,0
4ᵉ trim. 2015 11,9 10,2 9,9
1ᵉ trim. 2016 11,9 10,2 9,9
2ᵉ trim. 2016 11,7 10,0 9,7
3ᵉ trim. 2016 11,5 9,9 9,6
4ᵉ trim. 2016 11,7 10,0 9,8
1ᵉ trim. 2017 11,2 9,6 9,3
2ᵉ trim. 2017 11,0 9,5 9,2
3ᵉ trim. 2017 11,0 9,5 9,2
4ᵉ trim. 2017 10,5 9,0 8,7
1ᵉ trim. 2018 10,8 9,3 8,9
2ᵉ trim. 2018 10,5 9,1 8,8
3ᵉ trim. 2018 10,4 9,0 8,6
4ᵉ trim. 2018 10,2 8,8 8,5
1ᵉ trim. 2019 10,3 8,7 8,4
2ᵉ trim. 2019 9,9 8,4 8,1
3ᵉ trim. 2019 9,8 8,4 8,1
4ᵉ trim. 2019 9,7 8,2 8,0
1ᵉ trim. 2020 9,2 7,9 7,6
2ᵉ trim. 2020 8,3 7,1 7,0
3ᵉ trim. 2020 10,5 9,0 8,8
4ᵉ trim. 2020 9,5 8,1 7,9
1ᵉ trim. 2021 9,6 8,2 8,0
2ᵉ trim. 2021 9,3 7,9 7,7
3ᵉ trim. 2021 9,4 8,0 7,8
4ᵉ trim. 2021 8,9 7,5 7,3
1ᵉ trim. 2022 8,7 7,3 7,1
2ᵉ trim. 2022 8,8 7,4 7,2
3ᵉ trim. 2022 8,7 7,3 7,1
4ᵉ trim. 2022 8,6 7,2 7,0
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 2Évolution du taux chômage trimestriel

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

La demande d’emploi diminue encore

La région compte 546 670 demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi, ayant ou non exercé une activité (catégories A, B et C) au quatrième trimestre 2022. Dans la continuité de la reprise économique de 2021, l'année 2022 est marquée par une baisse de 3,8 % du nombre des demandeurs d'emploi (figure 3). Néanmoins, la baisse est moins prononcée qu’en 2021. La demande d’emploi se stabilise à partir de la seconde moitié de l'année, avec des évolutions trimestrielles proches de zéro aux troisième et quatrième trimestres (respectivement -0,2 % et +0,2 %).

Les demandeurs d'emploi n'ayant exercé aucune activité au cours du mois (catégorie A) sont moins nombreux qu’au quatrième trimestre 2021 (-8,5 %). Ceux qui ont exercé une activité réduite (catégories B ou C selon l'intensité de l'activité) sont en revanche plus nombreux fin 2022 que fin 2021. Ce sont surtout les demandeurs d’emploi en catégorie B qui ont nourri cette augmentation sur la deuxième partie de l'année.

En 2022, la demande d'emploi de l'ensemble des publics est en recul. Plus particulièrement, le nombre de personnes inscrites en catégories A, B, C depuis un an ou plus diminue fortement (-13,0 % et même -15,0 % pour ceux inscrits depuis plus de deux ans). Ces publics ont notamment pu bénéficier du plan sur les métiers en tension instauré par le gouvernement qui a pour vocation d'aider les demandeurs d'emploi à se projeter vers l'emploi.

Dans une moindre mesure, les demandeurs d'emploi de plus de 50 ans ont également tiré parti du contexte économique favorable. Leur nombre décroît de 3,3 % par rapport au quatrième trimestre 2021. En revanche, le nombre d’inscrits à Pôle emploi diminue plus faiblement chez les moins de 25 ans en 2022 (-1,0 %).

La demande d'emploi diminue dans la quasi totalité des domaines professionnels en 2022, plus spécifiquement dans l’industrie, domaine très affecté lors de la crise sanitaire, ou encore la santé. Elle croît à l’inverse dans certains domaines comme le spectacle ou encore la communication.

En ce qui concerne les départements d’Occitanie, le nombre d’inscrits en catégories A, B, C diminue sur un an entre -6,0 % en Lozère et -1,5 % en Ariège.

En Haute-Garonne, département concentrant historiquement l'activité économique la plus importante de la région, le nombre de demandeurs d'emploi baisse de 5,4 % en 2022. Cette diminution fait suite à une précédente baisse de 5,9 % en 2021.

Figure 3Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Décomposition Demandeurs d'emploi au quatrième trimestre 2022 Évolution 2022 T4 / 2021 T4
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C (% de l'ensemble) Catégorie A (% de l'ensemble) Catégories A, B, C (%) Catégorie A (%)
Hommes 261 520 154 750 47,8 50,3 -4,1 -9,2
Femmes 285 150 152 660 52,2 49,7 -3,6 -7,7
Moins de 25 ans 67 850 41 960 12,4 13,6 -1,0 -6,8
De 25 à 49 ans 323 960 175 450 59,3 57,1 -4,6 -9,1
50 ans ou plus 154 850 90 000 28,3 29,3 -3,3 -8,0
Inscrits depuis un an ou plus 246 180 nd 45,0 nd -13,0 nd
dont inscrits depuis 2 ans ou plus 147 760 nd 27,0 nd -15,0 nd
Occitanie 546 670 307 410 100,0 100,0 -3,8 -8,5
France entière 5 389 500 3 052 700 100,0 100,0 -5,1 -9,2
  • nd : données non disponibles.
  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin des mois d'octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.
Avertissement sur les DEFM

La généralisation du nouveau formulaire d’actualisation en fin de mois des demandeurs d’emploi, intervenue par étapes au cours de l’année 2022, a un impact pérenne à la baisse sur le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, en contrepartie d'une hausse des catégories B et C liées à la meilleure déclaration des heures d’activité réduite et d’une légère hausse des sorties de listes.

Pour plus de détails, voir la note de la Dares : « Ouvrir dans un nouvel ongletIncidents et changements de procédure » (pages 4 et 5).

La hausse des entrées en apprentissage s’atténue

En 2022, le nombre de bénéficiaires des aides à l’emploi progresse de 4,9 %. Cette hausse est principalement portée par le développement de l’alternance.

Près de 83 400 entrées en contrats d’alternance sont enregistrées cette année dans la région. Parmi elles, les entrées en contrat de professionnalisation augmentent de 8,8 % sur un an et le nombre de contrats d’apprentissage progresse de 14,7 % et atteint ainsi un niveau record (plus de 73 800 contrats d’apprentissage). L’augmentation du nombre de ces derniers contrats poursuit une tendance observée depuis 2018 même si elle est moins forte qu’en 2020 et 2021.

Près de deux apprentis sur trois sont embauchés dans le secteur tertiaire marchand. Les entrées augmentent particulièrement dans les services non marchands (+28,8 % en 2022) alors que la construction enregistre la hausse la plus faible (+9,0 %).

Les nouveaux apprentis sont désormais très majoritairement diplômés : 34 % ont un niveau équivalent au baccalauréat et 34 % sont diplômés de l’enseignement supérieur. Pour la moitié d’entre eux, l’entrée en apprentissage intervient directement à la fin de leur formation initiale. Enfin, 44 % des nouveaux apprentis sont des jeunes femmes.

Moins de contrats aidés mais de nouveaux dispositifs pour accompagner les jeunes

Les signatures de contrats aidés sont en baisse sur l’année (-12,4 %). Ce fort recul s’explique en grande partie par la nette diminution des entrées en parcours emploi compétences (PEC) et en contrats initiative emploi (CIE), respectivement de -22,3 % et -41,4 %. Les entrées en insertion par l’activité économique (IAE), destinées aux publics les plus éloignés de l’emploi, sont stables (+0,2 %) avec près de 23 100 entrées.

En revanche, les dispositifs d’accompagnement des jeunes se renforcent avec la mise en place du contrat d’engagement jeune au 1er mars 2022. Plus de 34 200 jeunes bénéficient de ce dispositif qui a supplanté la Garantie jeune (figure 4).

Figure 4Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - Occitanie

Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - Occitanie
Type d'aide  2021   2022 
Aides à l'emploi 111 685 117 154
dont contrats aidés 38 569 33 779
Parcours emploi compétences (PEC) et contrats d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) 8 353 6 491
Contrats initiative emploi (CUI-CIE) 7 208 4 236
Insertion par l'activité économique (IAE) ¹ 23 008 23 052
dont contrats en alternance 73 116 83 375
Apprentissage 64 344 73 834
Contrats de professionnalisation 8 772 9 541
Accompagnement des jeunes 52 506 71 645
Parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (PACEA) 52 506 37 397
dont Garantie jeunes 22 750 3 864
Contrat d’engagement jeune nd 34 248
dont premières entrées nd 30 467
Emplois francs 1 775 1 733
  • ¹ : année glissante de décembre N-1 à novembre N.
  • nd : non disponible.
  • Note : les entrées comprennent les conventions initiales et les reconductions de contrats.
  • Source : Dares, extraction du 13/04/2023.

Le recours à l’activité partielle en net repli

En 2022, le reflux de la pandémie de Covid-19 et la levée des restrictions sanitaires qui l’accompagne, entraînent une chute du recours à l’activité partielle. Ainsi, seules 4 millions d’heures ont été chômées au cours de l’année contre plus de 62 millions en 2021. Le recours reste toutefois supérieur à son niveau d’avant-crise (0,9 million d’heures en 2019). Par ailleurs, près de la moitié des heures indemnisées le sont au titre de l’activité partielle de longue durée, un taux record.

Le secteur de l’hébergement et de la restauration, très fortement impacté lors de la crise, reste celui qui bénéficie le plus du dispositif en 2022 (0,7 million d’heures) devant les activités scientifiques et techniques (0,6 million d’heures). Ni les mesures de sobriété énergétique, ni les difficultés liées à la forte inflation n’entraînent un rebond du recours à l’activité partielle en fin d’année dans la région.

Encadré – Les tensions sur le marché du travail

La Dares et Pôle emploi ont élaboré un dispositif de mesure des tensions sur le marché du travail. Cette approche se fonde sur un indicateur composite de tension et six indicateurs complémentaires, permettant chacun d'éclairer les facteurs à l'origine des tensions et d'identifier la pluralité des situations selon les métiers et les territoires. Pour chaque métier, l'indicateur de tension prend en compte le niveau des difficultés de recrutement anticipées par les employeurs, les offres rapportées au nombre de demandeurs d'emploi et la difficulté qu'ont les demandeurs d'emploi à sortir des listes de Pôle emploi. Il peut prendre des valeurs positives comme négatives, une tension négative traduisant une absence de tension au regard de la moyenne nationale sur plusieurs années.

Hormis le ralentissement durant la crise sanitaire, l'indicateur de tension en Occitanie progresse régulièrement depuis 2015. En 2021, il atteint son plus haut niveau depuis 2011 (figure 5).

Figure 5Évolution de l’indicateur de tension sur le marché du travail depuis 2011

Évolution de l’indicateur de tension sur le marché du travail depuis 2011
Année Occitanie France
2011 0,020 0,032
2012 0,012 0,028
2013 -0,162 -0,128
2014 -0,333 -0,266
2015 -0,364 -0,287
2016 -0,209 -0,140
2017 -0,008 0,147
2018 0,147 0,403
2019 0,248 0,424
2020 0,134 0,246
2021 0,497 0,564
  • Sources : Pôle emploi – Dares, métiers en tension.

Figure 5Évolution de l’indicateur de tension sur le marché du travail depuis 2011

  • Sources : Pôle emploi – Dares, métiers en tension.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces tensions : l'intensité des embauches, le manque de main d’œuvre disponible, les conditions de travail, la durabilité de l'emploi, l'inadéquation géographique (main d’œuvre disponible mais sur un autre territoire), le lien emploi-formation (par exemple pour les métiers de la santé). Ces éléments permettent également d'identifier la pluralité des situations selon les métiers et les territoires observés.

La reprise économique en vigueur en Occitanie sur l'année 2021, caractérisée par une intensité d'embauche importante ainsi que par une diminution du nombre de demandeurs d'emploi en catégories A, B, C sur la période (et donc une main d’œuvre disponible moins importante), a eu pour effet d'accentuer les tensions sur le marché du travail régional.

Avec un taux de chômage parmi les plus élevés de France, l'Occitanie présente la tension la moins marquée de France métropolitaine, derrière l'Île-de-France et les Hauts-de-France. De fait, on retrouve des tensions moins importantes sur les départements du littoral qui ont historiquement un taux de chômage plus élevé.

Au total, un peu plus de six métiers sur dix sont en tension en 2021 et quasiment toutes les familles de métiers ont une tension croissante. Les familles de métiers de la santé, de l'installation-maintenance et de la construction connaissent les tensions les plus importantes.

Un métier peut être fortement en tension sur un territoire et, en revanche, ne pas l'être sur un autre. C'est notamment le cas pour le métier des soins infirmiers généralistes pour lequel les tensions sont soutenues en Haute-Garonne et faibles en Ariège.

Publication rédigée par :Séverine Bertrand (Insee), Nicolas Biesse, Alan Manchon (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités), Philippe Schmitt (Pôle emploi)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur ces listes est soumise à certaines conditions. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, les demandeurs d'emploi sont regroupés en cinq catégories.

Chômeur (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Personne au chômage (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions :

  • être sans emploi durant une semaine donnée
  • être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines
  • avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Contrat d'apprentissage :

Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et un jeune de 16 à 29 ans ayant satisfait à l'obligation scolaire, des dérogations étant possibles.

Contrat d’engagement jeune :

le contrat d’engagement jeune (CEJ) s’adresse à tous les jeunes âgés de 16 à 25 ans révolus (ou 29 ans révolus lorsqu’ils disposent de la reconnaissance de travailleur handicapé), qui rencontrent des difficultés d'accès à l'emploi durable. Mis en œuvre à la fois par Pôle emploi et les missions locales depuis le 1er mars 2022, il propose à ces jeunes éloignés de l’emploi un programme d’accompagnement intensif (avec un objectif de 15 à 20 heures d’accompagnement par semaine), et une mise en activité régulière. Le parcours est prévu pour durer de 6 à 12 mois. Le bénéficiaire peut toutefois quitter le dispositif de façon anticipée ou au contraire le prolonger jusqu’à 18 mois maximum. Les jeunes peuvent percevoir une allocation mensuelle pouvant aller jusqu’à 520 euros, en fonction de ses ressources et sous condition de respecter ses engagements. Contrairement à la Garantie jeunes qui s’inscrivait nécessairement dans un Pacea, le CEJ ne peut pas être concomitant avec un Pacea.

Contrat de professionnalisation :

Le contrat de professionnalisation est un contrat de travail destiné à permettre aux jeunes de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats, d’acquérir une qualification professionnelle ou de compléter leur formation initiale au moyen d’une formation en alternance.

Contrat unique d'insertion / CUI :

Le contrat unique d'insertion a pour objet de faciliter l'insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d'accès à l'emploi.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Demande d'indemnisation pour activité partielle :

le dispositif de l’activité partielle (ou chômage partiel) permet aux établissements confrontés à des difficultés temporaires de diminuer ou suspendre leur activité tout en assurant aux salariés une indemnisation pour compenser leur perte de salaire. L’activité partielle fait l’objet de demandes d’autorisation préalables (DAP) déposées par les établissements souhaitant recourir à l’activité partielle en raison de la crise sanitaire, ainsi que les demandes d’indemnisation (DI). Lors de la phase d’indemnisation, il est possible que le nombre d’heures effectivement consommé soit inférieur à celui qui avait été demandé. L’ensemble des données présentées sur l’activité partielle sont susceptibles d’être révisées.

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Demandeurs d'emploi de très longue durée / DETLD :

les demandeurs d'emploi de très longue durée (DETLD) sont ceux inscrits à Pôle emploi depuis deux ans ou plus.

Emplois francs :

expérimenté à partir du 1er avril 2018 puis généralisé à la France entière au 1er janvier 2020, le dispositif d’emploi franc est un dispositif qui permet à un employeur de bénéficier d’une aide financière lorsqu’il embauche un habitant résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), en CDI ou en CDD d’au moins six mois.

Garantie jeunes :

expérimentée à partir d'octobre 2013 puis généralisée en janvier 2017, la Garantie jeunes est un dispositif à destination des jeunes de 16 à 25 ans révolus, ni en études, ni en emploi, ni en formation (NEET) et en situation de précarité. Elle mêle d’une part un accompagnement vers l’emploi et la formation, assuré par les missions locales, et d’autre part le versement d’une allocation mensuelle selon les revenus du jeune. Sa durée initiale est de 9 ou 12 mois, pouvant atteindre 18 mois après renouvellement. La Garantie jeunes est une modalité et une phase d’accompagnement spécifique du Pacea. Au 1er mars 2022, la Garantie jeunes est remplacée par le Contrat d’engagement jeune.

Insertion par l’Activité Économique (IAE) :

l’insertion par l’activité économique (IAE) consiste en un accompagnement dans l’emploi destiné à aider les personnes très éloignées de l’emploi et rencontrant des difficultés sociales et professionnelles afin de faciliter leur insertion sur le marché du travail. La spécificité du parcours d’insertion consiste à proposer un contrat de travail, doublé d’un accompagnement social et professionnel personnalisé, de façon à lever les principaux freins d’accès à l’emploi. En complément de l’accompagnement dispensé, les salariés peuvent bénéficier de formations adaptées à leurs besoins.

Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) :

mis en place à partir de 2017, le PACEA est le cadre contractuel de l’accompagnement des jeunes par les missions locales. Il concerne tous les jeunes de 16 à 25 ans révolus. Le PACEA est constitué de phases d’accompagnement successives qui peuvent s’enchaîner pour une durée maximale de 24 mois consécutifs.

En fonction de la situation et des besoins de l’intéressé, le bénéfice d’une allocation peut être accordé à un jeune en PACEA, destinée à soutenir ponctuellement la démarche d’insertion du jeune vers et dans l’emploi et l’autonomie.

Parcours emploi compétences (PEC) :

depuis janvier 2018, les contrats aidés du secteur non-marchand (CUI-CAE) sont transformés en parcours emploi compétences.

Dans le cadre du parcours emploi compétences, le montant de l’aide accordée aux employeurs, exprimé en pourcentage du Smic brut, est modulé selon le type de public (PEC « tout public », PEC QPV-ZRR, PEC Jeunes).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Pour en savoir plus

(1) « L’emploi continue de résister - Note de conjoncture du 4ᵉ trimestre 2022 », Insee Conjoncture Occitanie no 36, avril 2023.

(2) « Ouvrir dans un nouvel ongletLes métiers en tension », Éclairages et synthèse, Pôle emploi Occitanie, novembre 2022.