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Insee Conjoncture Occitanie · Juin 2023 · n° 37
Insee Conjoncture OccitanieBilan économique 2022 - Occitanie Croissance modérée après le fort rebond de 2021

Après le fort rebond de 2021, l’activité économique ralentit nettement en 2022 sous l’effet de la crise énergétique et d’une forte inflation. Néanmoins, l’emploi salarié résiste et augmente de 1,4 % sur un an en Occitanie. Cette résilience est portée par le redécollage de la filière aéronautique. La Haute-Garonne, très affectée par la crise sanitaire, est ainsi le département le plus dynamique de la région en 2022. Les départements plus agricoles subissent les conséquences de la sécheresse et de la hausse des coûts des intrants. La fréquentation touristique bénéficie de la levée des restrictions sanitaires et dépasse son niveau d’avant-crise au cours de l’été. En revanche, l’activité ralentit nettement dans la construction et le commerce, secteurs affectés par la hausse des prix et des taux d’intérêt.

Insee Conjoncture Occitanie
No 37
Paru le :Paru le01/06/2023

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2022 publiés par l'Insee.

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Emploi salarié - L’emploi salarié progresse à nouveau en 2022 mais à un rythme plus modéré Bilan économique 2022

Séverine Bertrand (Insee), Nicolas Biesse (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités)

En Occitanie, l’emploi salarié progresse à nouveau en 2022, mais à un rythme ralenti après le rebond observé en 2021. La hausse est proche du niveau national (France hors Mayotte). Le tertiaire marchand reste dynamique et concentre l’essentiel des créations nettes d’emplois de la région. Ce dynamisme provient en particulier des secteurs de l’information et de la communication et de l’hébergement et de la restauration alors que l’emploi progresse plus faiblement dans le commerce. L’emploi ralentit nettement dans la construction mais accélère dans l’industrie, notamment dans la fabrication des matériels de transport où il se rapproche de son niveau d’avant-crise.

Insee Conjoncture Occitanie

No 37

Paru le :01/06/2023

Avertissement

Dans cette publication, le concept d'emploi se réfère aux critères du Bureau international du travail (BIT). Sont comprises dans l'emploi à la fois les personnes ayant travaillé au moins une heure rémunérée pendant une période donnée, mais également les personnes en emploi n’ayant pas travaillé pour certaines raisons (en particulier celles en chômage partiel et en arrêt maladie).

L’introduction de la Déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) a pu transitoirement affecter les comportements déclaratifs des entreprises. Durant la phase de montée en charge de la DSN, des adaptations ont été réalisées dans la chaîne de traitement statistique des estimations d’emploi afin de tenir compte de ces changements. En particulier, au troisième trimestre 2022, une bascule vers la source DSN a été opérée pour la fonction publique de l’État. Ce changement de source a pu entraîner une rupture de la saisonnalité de la mesure de l’emploi public ; les ruptures les plus nettes ont été neutralisées, mais certaines moins évidentes et plus légères peuvent subsister.

L’emploi salarié progresse encore

En 2022, en Occitanie, le nombre total de salariés progresse de 1,4 %, une évolution proche du niveau national (France hors Mayotte) où l’emploi salarié augmente de 1,3 % (figure 1).

L’Occitanie compte ainsi 2 183 200 emplois salariés à la fin de l’année, soit un gain de 30 400 emplois en un an.

Par rapport à l’avant-crise, fin 2019, la région comptabilise 117 000 salariés supplémentaires, soit une hausse de 5,6 %. C’est davantage qu’au niveau national, qui dépasse son niveau d’avant-crise de 4,5 %.

Figure 1Évolution trimestrielle de l'emploi salarié

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2016)
Évolution trimestrielle de l'emploi salarié ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2016))
Emploi salarié total - Occitanie Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Occitanie Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2016 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2017 100,6 100,5 100,8 100,6
2ᵉ trim. 2017 101,1 100,9 101,4 101,1
3ᵉ trim. 2017 101,2 101,0 101,6 101,3
4ᵉ trim. 2017 101,6 101,3 102,1 101,8
1ᵉ trim. 2018 102,2 101,6 102,9 102,2
2ᵉ trim. 2018 102,2 101,6 103,0 102,4
3ᵉ trim. 2018 102,3 101,6 103,1 102,4
4ᵉ trim. 2018 102,7 101,8 103,5 102,6
1ᵉ trim. 2019 103,6 102,5 104,6 103,4
2ᵉ trim. 2019 103,8 102,7 105,0 103,7
3ᵉ trim. 2019 104,2 103,0 105,5 104,1
4ᵉ trim. 2019 104,6 103,3 105,9 104,4
1ᵉ trim. 2020 102,9 101,5 103,7 102,1
2ᵉ trim. 2020 102,8 101,3 103,8 102,1
3ᵉ trim. 2020 104,6 103,2 105,7 104,1
4ᵉ trim. 2020 104,5 103,0 105,6 103,9
1ᵉ trim. 2021 105,5 103,7 106,9 104,8
2ᵉ trim. 2021 107,0 105,0 108,7 106,3
3ᵉ trim. 2021 108,0 105,9 109,9 107,5
4ᵉ trim. 2021 108,9 106,6 111,4 108,5
1ᵉ trim. 2022 109,5 107,1 112,1 109,0
2ᵉ trim. 2022 109,9 107,5 112,5 109,5
3ᵉ trim. 2022 110,1 107,8 112,9 110,0
4ᵉ trim. 2022 110,5 108,0 113,3 110,2
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution trimestrielle de l'emploi salarié

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Un emploi supplémentaire sur deux est créé en Haute-Garonne

En 2022, l’emploi progresse dans la majorité des départements d’Occitanie (figure 2). La hausse est particulièrement soutenue en Haute-Garonne (+2,3 %), dans l’Hérault (+2,0 %) et dans les Pyrénées-Orientales (+1,7 %). La Haute-Garonne concentre à elle seule la moitié des emplois créés dans la région en 2022 (15 000 salariés supplémentaires). L’Hérault comptabilise 8 700 emplois en plus, ce qui représente plus d’un quart des créations nettes d’Occitanie. L’emploi est également en hausse dans l’Aude (+1,3 %), le Tarn-et-Garonne (+0,8 %) et le Gard (+0,7 %). Les effectifs augmentent plus modérément dans le Gers, les Hautes-Pyrénées (+0,3 %), le Lot (+0,2 %) et le Tarn (+0,1 %). L’emploi diminue en Ariège (-0,2 %), dans l’Aveyron (-0,2 %) et en Lozère (-0,7 %).

Dans tous les départements de la région, l’emploi dépasse son niveau d’avant-crise, dans une fourchette allant de +1,8 % dans les Hautes-Pyrénées à +8,4 % dans l’Hérault (figure 3).

Figure 2Évolution de l'emploi salarié total par département

(en %)
Évolution de l'emploi salarié total par département ((en %))
Évolution entre fin 2020 et fin 2021 Évolution entre fin 2021 et fin 2022
Ariège 4,6 -0,2
Aude 4,5 1,3
Aveyron 2,5 -0,2
Gard 3,9 0,7
Haute-Garonne 3,8 2,3
Gers 2,9 0,3
Hérault 5,3 2,0
Lot 3,6 0,2
Lozère 3,1 -0,7
Hautes-Pyrénées 4,3 0,3
Pyrénées-Orientales 5,5 1,7
Tarn 3,4 0,1
Tarn-et-Garonne 4,2 0,8
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié total par département

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Emploi salarié total par département et par grand secteur d'activité - Occitanie

(en %)
Emploi salarié total par département et par grand secteur d'activité - Occitanie ((en %))
Zonage Emploi au 31/12/2022 (milliers) Évolution entre fin 2021 et fin 2022 Évolution entre fin 2019 et fin 2022
Agriculture Industrie Construction Tertiaire marchand dont Intérim Tertiaire non marchand Total
Ariège 48,4 4,4 -0,1 -0,8 0,4 -2,4 -0,7 -0,2 4,2
Aude 115,6 -1,2 4,8 1,2 2,1 0,7 0,0 1,3 5,9
Aveyron 93,6 6,7 -1,4 -1,9 0,7 11,7 -0,6 -0,2 2,2
Gard 236,5 0,4 0,9 1,3 1,2 -4,7 0,1 0,7 5,1
Haute-Garonne 659,6 0,6 3,0 0,8 3,1 12,7 1,0 2,3 5,3
Gers 59,5 -0,2 -1,7 -2,1 0,7 -6,9 1,0 0,3 3,5
Hérault 443,3 6,1 2,7 1,6 2,2 -2,2 1,5 2,0 8,4
Lot 56,6 2,3 0,3 0,9 -0,6 -7,2 0,7 0,2 3,3
Lozère 26,3 -6,0 0,3 0,4 -1,1 -39,3 -0,7 -0,7 3,3
Hautes-Pyrénées 77,9 5,3 1,6 3,7 -0,3 -2,5 -0,0 0,3 1,8
Pyrénées-Orientales 156,0 2,6 0,9 0,8 2,9 -1,8 0,4 1,7 7,9
Tarn 123,1 5,9 -0,8 -1,0 0,4 -5,3 0,1 0,1 4,1
Tarn-et-Garonne 86,6 -3,0 1,6 -0,2 1,5 2,5 0,4 0,8 5,7
Occitanie 2 183,2 1,9 1,6 0,7 2,1 2,7 0,6 1,4 5,6
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

L’intérim progresse modérément

Après un rebond en 2021, l’emploi dans l’intérim progresse plus modérément en 2022 en Occitanie : +2,7 % en un an, soit un gain de 1 500 emplois (figure 4). Néanmoins, l’intérim est plus dynamique en Occitanie qu’au niveau national, où le nombre d’intérimaires baisse légèrement (-1,2 % fin 2022 par rapport à fin 2021).

En Occitanie, le nombre d’intérimaires dépasse de 4,2 % son niveau d’avant-crise, soit 2 300 intérimaires supplémentaires. Le volume de travail temporaire est également supérieur à son niveau d’avant-crise au quatrième trimestre 2022 (encadré).

Figure 4Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2016)
Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2016))
Occitanie France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2016 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2017 104,9 104,1
2ᵉ trim. 2017 107,7 108,9
3ᵉ trim. 2017 111,1 112,7
4ᵉ trim. 2017 118,1 116,8
1ᵉ trim. 2018 119,3 117,7
2ᵉ trim. 2018 115,3 115,7
3ᵉ trim. 2018 117,5 115,7
4ᵉ trim. 2018 113,8 112,8
1ᵉ trim. 2019 119,3 116,9
2ᵉ trim. 2019 118,4 115,7
3ᵉ trim. 2019 118,5 115,0
4ᵉ trim. 2019 117,8 113,0
1ᵉ trim. 2020 68,4 69,6
2ᵉ trim. 2020 91,1 84,7
3ᵉ trim. 2020 102,9 102,9
4ᵉ trim. 2020 104,3 106,7
1ᵉ trim. 2021 106,4 109,6
2ᵉ trim. 2021 110,3 112,7
3ᵉ trim. 2021 112,9 113,7
4ᵉ trim. 2021 119,5 119,7
1ᵉ trim. 2022 118,0 118,0
2ᵉ trim. 2022 117,9 115,3
3ᵉ trim. 2022 118,6 117,0
4ᵉ trim. 2022 122,7 118,3
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi intérimaire.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 4Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi intérimaire.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

L’emploi tertiaire reste dynamique

L’emploi salarié dans le tertiaire marchand hors intérim augmente de 2,0 % en 2022, une évolution proche du niveau national (+2,2 %) (figure 5 et figure 6). Cela représente un solde net de 19 100 emplois supplémentaires dans la région. Si on ajoute les effectifs intérimaires aux secteurs tertiaires qui les emploient, la hausse de l’emploi représente 19 800 créations nettes (figure 7).

L’emploi (y compris intérimaire) augmente dans toutes les activités du tertiaire marchand, à l’exception des transports et de l’entreposage (- 0,3 %). Le secteur de l’information et de la communication enregistre la plus forte croissance (+5,7 %, soit 3 600 créations nettes d’emplois). La hausse de l’emploi dans l’hébergement et la restauration est également importante (+3,9 %, soit +4 000 emplois). Les services à destination des ménages et des entreprises sont dynamiques, respectivement +2,8 % (+3 000 emplois) et +2,5 % (+5 800 emplois), tout comme les activités financières et d’assurance (+2,4 %, soit +1 300 emplois). L’emploi progresse plus modérément dans les activités immobilières (+1,0 %) et le commerce, secteur qui pâtit des effets de l’inflation (+0,8 %).

Au final, en 2022, tous les services marchands dépassent largement le niveau d’emploi de fin 2019, dans une fourchette allant de +2,2 % pour les transports et l’entreposage à +20,1 % pour l’information et la communication. L’emploi dans l’hébergement et la restauration, secteurs très impactés par la crise sanitaire, augmente de 10,8 % par rapport à fin 2019.

En 2022, en Occitanie, l’emploi dans les services non marchands (administration, enseignement, santé et action sociale) y compris emploi intérimaire continue de progresser (+0,6 %, après +0,8 % en 2021). Les emplois créés en 2022 le sont majoritairement dans l’hébergement médico-social et l’action sociale. Fin 2022, la région compte ainsi 766 000 salariés dans l’ensemble du tertiaire non marchand, ce qui représente 35 % de l’emploi salarié régional. Le niveau d’emploi de ce secteur dépasse de 2,9 % son niveau d’avant-crise.

Au niveau national, l’emploi tertiaire non marchand progresse de 0,4 % en 2022 et de 2,1 % par rapport à fin 2019.

Figure 5Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Occitanie

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2016)
Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Occitanie ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2016))
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2016 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2017 101,0 100,4 100,5 100,3
2ᵉ trim. 2017 101,6 100,4 101,4 100,3
3ᵉ trim. 2017 102,1 100,9 101,3 100,3
4ᵉ trim. 2017 102,5 100,7 101,9 100,2
1ᵉ trim. 2018 104,2 101,0 103,0 100,3
2ᵉ trim. 2018 104,3 101,3 103,2 100,0
3ᵉ trim. 2018 105,0 101,6 103,2 100,1
4ᵉ trim. 2018 105,3 102,0 103,6 100,5
1ᵉ trim. 2019 107,3 102,6 104,7 100,6
2ᵉ trim. 2019 108,0 103,0 105,0 100,7
3ᵉ trim. 2019 108,9 103,3 105,5 100,8
4ᵉ trim. 2019 109,7 103,5 106,3 101,0
1ᵉ trim. 2020 110,2 103,5 105,4 100,7
2ᵉ trim. 2020 111,4 103,1 104,0 100,4
3ᵉ trim. 2020 112,7 103,1 106,5 101,8
4ᵉ trim. 2020 113,9 102,8 105,7 102,0
1ᵉ trim. 2021 115,7 103,1 107,1 102,5
2ᵉ trim. 2021 116,6 103,2 109,9 102,8
3ᵉ trim. 2021 117,7 103,5 111,4 103,3
4ᵉ trim. 2021 118,5 104,0 113,2 103,1
1ᵉ trim. 2022 118,8 104,2 114,1 103,4
2ᵉ trim. 2022 118,9 104,7 114,9 103,6
3ᵉ trim. 2022 119,3 105,3 115,3 103,6
4ᵉ trim. 2022 119,4 105,7 115,5 103,7
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 5Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Occitanie

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

L’emploi dans la construction ralentit

En 2022, l’emploi dans la construction continue de progresser mais à un rythme fortement ralenti : +0,7 %, après +3,8 % en 2021 et +4,0 % en 2020. Cela représente 1 000 emplois supplémentaires dans la région en 2022. En France, l’emploi dans la construction augmente également de 0,7 % en un an.

En prenant en compte le nombre d’intérimaires travaillant dans le secteur en fin d’année, la hausse est également de 0,7 % en Occitanie (figure 7). La construction est l’un des secteurs où l’emploi a le plus progressé par rapport à l’avant-crise. Fin 2022, dans la région, l’emploi se situe nettement au-dessus de son niveau de fin 2019 : +7,0 %, soit +9 700 emplois. Néanmoins, le secteur de la construction fait face à des soucis de pénuries de matériaux, à l’augmentation des prix des matières premières et de l’énergie, à des difficultés de recrutement et à une hausse des taux d’intérêt qui peuvent expliquer le moindre dynamisme observé cette année.

Dans la région, fin 2022, 147 000 salariés travaillent dans la construction (y compris intérimaires), soit 7 % de l’emploi salarié.

L’emploi dans l’industrie progresse et dépasse son niveau d’avant-crise

L’emploi dans l’industrie progresse de 1,6 % en 2022 en Occitanie, soit 3 700 créations nettes en un an. Cette hausse, pour la deuxième année consécutive, permet de compenser les emplois perdus lors de la crise sanitaire en 2020. Fin 2022, le volume d’emplois industriels dépasse ainsi son niveau de fin 2019 de 2,1 %. Au niveau national, la croissance de l’emploi dans l’industrie est moins élevée (+1,2 % en 2022) et fin 2022, l’emploi industriel en France dépasse son niveau de fin 2019 de 1,6 %.

En réaffectant les intérimaires aux secteurs industriels qui les emploient, l’évolution des effectifs est légèrement plus favorable (figure 7) : +1,9 % en 2022 par rapport à 2021, soit 4 700 emplois supplémentaires. Parmi ces emplois, huit sur dix sont créés en Haute-Garonne.

L’emploi progresse fortement dans la fabrication de matériels de transport, qui inclut la construction aéronautique et spatiale (+7,4 %, soit 3 400 emplois supplémentaires), grâce en particulier au soutien de l’intérim qui progresse fortement dans ce secteur. Néanmoins, cette hausse ne suffit pas à compenser les emplois perdus lors de la crise sanitaire : fin 2022, l’emploi est encore en retrait dans ce secteur de 0,7 % par rapport à fin 2019.

Les effectifs progressent nettement dans la fabrication des biens d’équipements électriques, électroniques et informatiques (+1,9 %, soit 400 emplois en plus par rapport à 2021). Malgré cette augmentation, l’emploi ne retrouve pas son niveau d’avant-crise (-3,1 % par rapport à fin 2019).

La hausse de l’emploi est plus modérée dans la fabrication d’autres produits industriels (+1,0 %, soit +900 emplois) et le secteur regroupant l’énergie, l’eau, la gestion des déchets et l’industrie extractive (+0,7 %, soit +200 emplois).

En revanche, en 2022, l’emploi diminue dans l’industrie agro-alimentaire (-0,6 %, soit 300 emplois de moins). Il reste cependant supérieur de 7,2 % à son niveau de fin 2019.

Au final, fin 2022, l’industrie en Occitanie compte 248 000 salariés, y compris intérimaires, ce qui représente 11 % de l’ensemble des salariés de la région, une part inférieure à celle observée en France (13 %).

Figure 6Emploi salarié total par secteur d'activité - Occitanie

(en %)
Emploi salarié total par secteur d'activité - Occitanie ((en %))
Secteur d'activité Emploi au 31/12/2022 (milliers) Évolution entre fin 2021 et fin 2022 Évolution entre fin 2019 et fin 2022 Évolution annuelle moyenne entre fin 2016 et fin 2021 ¹
Occitanie Occitanie France hors Mayotte Occitanie France hors Mayotte Occitanie France hors Mayotte
Agriculture 32,0 1,9 1,4 6,5 5,8 3,1 2,1
Industrie 231,5 1,6 1,2 2,1 1,6 0,8 0,3
Industrie agroalimentaire 49,4 0,7 0,6 8,0 6,0 2,2 1,8
Énergie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage 32,6 0,8 1,7 3,5 4,0 1,1 0,6
Biens d'équipement 21,5 1,2 1,9 -2,9 0,6 -0,0 0,0
Matériels de transport 46,9 4,7 0,6 -0,4 -3,6 0,5 -0,8
Autres branches industrielles 81,1 0,9 1,2 1,1 0,6 0,2 -0,0
Construction 132,7 0,7 0,7 8,8 7,8 3,5 3,0
Tertiaire marchand 1 025,4 2,1 2,0 8,4 6,5 2,6 2,0
Commerce 288,0 0,7 0,7 8,4 5,5 2,4 1,5
Transports 98,6 -0,5 0,7 0,6 1,8 1,4 1,0
Hébergement - restauration 104,5 3,6 4,7 10,7 7,3 3,2 2,5
Information - communication 67,1 5,7 5,3 20,5 13,1 5,7 3,5
Services financiers 52,6 2,4 2,1 5,2 4,8 0,8 0,9
Services immobiliers 19,7 1,2 0,0 5,9 3,3 2,5 1,5
Services aux entreprises hors intérim 226,6 2,6 2,8 9,0 8,4 3,2 2,7
Intérim 57,6 2,7 -1,2 4,2 4,7 3,6 3,7
Services aux ménages 110,7 2,8 2,7 9,9 8,5 1,0 0,9
Tertiaire non marchand 761,6 0,6 0,3 2,7 2,0 0,6 0,3
Total 2 183,2 1,4 1,3 5,6 4,5 1,7 1,3
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour l'emploi salarié total du secteur pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 7Emploi salarié avec intérim réaffecté au secteur utilisateur

Emploi salarié avec intérim réaffecté au secteur utilisateur
Secteur  d'activité - NAF rév. 2, 2008 Emploi salarié (y compris intérim) – 2022 T4 Évolution entre fin 2021 et fin 2022 (en %) Évolution entre fin 2019 et fin 2022 (en %)
Occitanie Occitanie France hors Mayotte Occitanie France hors Mayotte
Agriculture 32 287 1,7 1,2 6,5 5,7
Industrie 247 947 1,9 1,1 1,9 1,8
Industrie agro-alimentaire 52 866 -0,6 0,3 7,2 6,2
Énergie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage 34 516 0,7 1,6 2,7 4,0
Biens d'équipement 22 868 1,9 1,7 -3,1 1,0
Matériels de transport 49 722 7,4 3,0 -0,7 -3,2
Autres branches industrielles 87 975 1,0 0,8 1,4 0,8
Construction 147 481 0,7 0,3 7,0 6,5
Tertiaire marchand 991 493 2,0 2,1 8,7 6,7
Commerce 294 464 0,8 0,7 8,5 5,5
Transports et entreposage 106 231 -0,3 0,3 2,2 2,5
Hébergement – restauration 105 647 3,9 5,1 10,8 7,6
Information – communication 67 558 5,7 5,2 20,1 12,9
Services financiers 52 942 2,4 2,0 5,0 4,4
Services immobiliers 19 818 1,0 -0,1 5,7 3,1
Services aux entreprises 233 563 2,5 2,5 8,7 8,1
Services aux ménages 111 271 2,8 2,7 9,8 8,4
Tertiaire non marchand 765 790 0,6 0,3 2,9 2,1
Total 2 184 998 1,4 1,3 5,7 4,5
  • Notes : données CVS en fin de trimestre ; dans les autres figures, les salariés intérimaires sont comptabilisés dans le tertiaire marchand. C’est en effet dans ce secteur que sont classées les agences d’intérim, qui emploient ces salariés. Ce tableau adopte une présentation alternative dans laquelle l'effectif intérimaire est comptabilisé dans le secteur d'exécution du contrat, appelé " secteur utilisateur ". Étant donné la réaffectation de l’intérim à l’établissement employeur (et non à l’agence d’intérim), les emplois totaux en fin d’année différent légèrement des volumes d’emploi salariés des autres figures. En effet, l’établissement employeur et l’agence d’intérim peuvent ne pas se situer dans la même région.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Insee, Dares, déclarations sociales nominatives (DSN) et fichiers de Pôle emploi des déclarations mensuelles des agences d’intérim - Traitement Dreets Occitanie.

Encadré - Le volume de travail temporaire dépasse son niveau d’avant-crise

Le rebond marqué de l’emploi dans l’intérim au cours des années 2020 et 2021 se confirme en 2022, mais à un rythme moins soutenu. Mesuré en moyenne sur l’ensemble du 4e trimestre 2022, le volume de travail temporaire, , augmente ainsi de 4,3 % par rapport au 4e trimestre 2021, après une hausse de 12,6 % l’an dernier. Le volume de travail temporaire est plus dynamique en 2022 en Occitanie qu’au niveau national (+0,7 %).

Au 4e trimestre 2022 en Occitanie, le volume de travail temporaire est légèrement supérieur à 59 000 ETP et passe de nouveau au-dessus de son niveau d’avant-crise sanitaire, comme au niveau national.

Entre les 4es trimestres 2021 et 2022, c’est dans l’industrie que le volume de travail temporaire augmente le plus (+6,9 %), suivie par la construction (+1,0 %). Cependant, ces secteurs ne retrouvent pas leur niveau d’avant-crise, à l’inverse du secteur tertiaire (+17,6 % entre le 4e trimestre 2019 et le 4e trimestre 2022, soit +4 300 ETP).

Le volume de travail temporaire retrouve son niveau d’avant-crise dans tous les départements de la région, hormis en Haute-Garonne (-2,8 %, soit -600 ETP) et dans l’Hérault (-0,2 % entre le 4e trimestre 2019 et le 4e trimestre 2022). Ces deux départements représentent à eux seuls la moitié du volume de travail temporaire régional (respectivement 35 % et 17 %). La Haute-Garonne connaît la plus forte hausse en 2022 (+12,2 %, soit +2 300 ETP).

Publication rédigée par :Séverine Bertrand (Insee), Nicolas Biesse (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

Emploi salarié

Par rapport aux bilans économique publiés en 2022, les Estimations trimestrielles d’emploi (ETE) sont révisées sur le passé à partir de l’année 2020 : elles ont été calées sur les Estimations annuelles d’emploi de fin 2020, elles-mêmes révisées en janvier 2023, avec pour principal impact de réhausser le niveau de l’emploi salarié en 2020 (voir l’Insee Focus no 288 « En 2021, l’emploi augmente de façon inédite » et la note méthodologique des ETE). Par ailleurs les séries sur l’alternance dans le secteur privé ont été révisées, en raison notamment d’une nouvelle correction des variations saisonnières, avec pour conséquence une légère révision de la dynamique infra-annuelle de l’emploi salarié privé depuis 2020.

Nomenclature

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Estimations d'emploi localisées / ESTEL / Estel :

Le concept central d'Estel est une synthèse ascendante des sources administratives utilisées avec prise en compte de la multi-activité. Estel mesure l'emploi selon un concept « BIT répertorié ».

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Nomenclature d'activités française / NAF :

La nomenclature des activités économiques en vigueur en France depuis le 1er janvier 2008 est la nomenclature d'activités française (NAF rév. 2). La NAF a la même structure que de la nomenclature d'activités de la Communauté européenne (NACE rév. 2) mais elle comporte un niveau supplémentaire, spécifique à la France, celui des sous-classes.

La NAF rév. 2 comporte cinq niveaux comprenant respectivement : 21, 88, 272, 615 et 732 postes.

La NAF rév. 2 s'est substituée à la NAF rév. 1 datant de 2003 (entrée en vigueur au 1er janvier 2003). La NAF rév. 1 comporte cinq niveaux ayant respectivement 17, 31, 62, 224, et 712 postes .

La NAF rév. 1 avait succédé à la NAF qui était en vigueur depuis le 1er janvier 1993.

Emploi (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Une personne en emploi au sens du Bureau International du Travail (BIT) est une personne de 15 ans ou plus ayant effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours d’une semaine donnée ou absente de son emploi sous certaines conditions de motif (congés annuels, maladie, maternité,etc.) et de durée.

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le volume de travail en équivalent temps plein sur un trimestre (ETP) mesure le volume de travail en intérim au cours du trimestre, qui se différencie du nombre d'intérimaires en fin de trimestre. Cette mesure tient compte du nombre de jours travaillés.

Le volume de travail en équivalent temps plein sur un trimestre (ETP) mesure le volume de travail en intérim au cours du trimestre, qui se différencie du nombre d'intérimaires en fin de trimestre. Cette mesure tient compte du nombre de jours travaillés.