En 2022, la fréquentation des hébergements collectifs touristiques retrouve quasiment son niveau d’avant crise en Occitanie (-0,7 % par rapport à 2019). En France métropolitaine, elle progresse légèrement (+0,3 %). La chute de la fréquentation avait été très forte en 2020 avec la crise de la Covid et une reprise partielle s’était amorcée en 2021.

En 2022, 16,4 millions de touristes séjournent dans les hébergements collectifs en Occitanie pour un total de 54,5 millions de nuitées. L’Occitanie concentre 12,4 % du total des nuitées réalisées en France métropolitaine, comme en 2019. La région se situe au cinquième rang des régions les plus fréquentées, derrière l’Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, la Nouvelle-Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle est surtout la région où les touristes séjournent le plus longtemps (3,4 jours en moyenne), après la Corse.

Dans la région, la fréquentation de la clientèle résidente, qui assure quatre nuitées sur cinq, progresse de 2,5 % par rapport à 2019 alors que celle des touristes en provenance de l’étranger reste en net retrait (-11,4 %).

La reprise du tourisme bénéficie à tous les types d’hébergement mais c’est dans les campings qu’elle est la plus marquée (figure 1). Le nombre de nuitées y dépasse nettement son niveau d’avant-crise (+6,5 %). Dans l’hôtellerie traditionnelle et dans les autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT), qui regroupent en majorité les résidences hôtelières, les résidences de tourisme, les villages vacances et les auberges de jeunesse, la fréquentation annuelle reste en deçà de celle de 2019.

La fréquentation de l’ensemble des hébergements collectifs est supérieure à celle de 2019 dans les quatre départements du littoral méditerranéen, le Gard, l’Hérault, l’Aude, les Pyrénées-Orientales et dans deux départements de la bordure du Massif Central, le Lot et la Lozère. Dans les autres départements, la fréquentation reste en deçà de celle de 2019, en particulier dans les Hautes-Pyrénées et en Haute-Garonne. Le retour de la clientèle non résidente, qui dépend fortement du tourisme d’affaires à Toulouse et du tourisme cultuel à Lourdes, y est très timide.

Le début de l’année 2022, encore marqué par une vague Omicron, est peu favorable à la fréquentation des hébergements collectifs touristiques, notamment en janvier (-15 % par rapport à 2019). La situation s’améliore après la levée de l’ensemble des mesures de restrictions sanitaires, en mars. En particulier au mois de mai, la fréquentation touristique est nettement supérieure dans la région à celle d’avant-crise (+11 %) alors qu’elle reste inférieure en juin (-4 %). Le calendrier des vacances scolaires et une météo chaude et sèche ont pu contribuer à cette forte fréquentation en mai.

Entre juillet et septembre, les nuitées dépassent de 2 % leur niveau d’avant-crise. La clientèle en provenance de l’étranger revient progressivement dans la région. La fréquentation des non-résidents reste néanmoins inférieure de 4 % à celle de la même période de 2019 contre +4 % pour la clientèle résidant en France.

L’année 2022 se termine de façon plus mitigée, notamment car le tourisme d’affaires peine à retrouver son niveau d’avant-crise (figure 2). De plus, la fréquentation est morose dans les Pyrénées où le manque de neige ne permet pas aux stations de ski d’avancer leur ouverture comme elles avaient pu le faire en novembre 2019. Néanmoins, dans la région comme au niveau national, le mois de décembre est marqué par un fort rebond de la fréquentation des touristes non résidents, en particulier, en Occitanie, ceux en provenance d’Espagne et de Grande-Bretagne.

Avec 27,9 millions de nuitées dans les campings entre avril et septembre 2022, l’Occitanie se place au premier rang des régions où l’hôtellerie de plein air est la plus fréquentée devant la Nouvelle-Aquitaine. Par rapport à 2019, le nombre de nuitées augmente de 6,5 %, une hausse toutefois inférieure à celle enregistrée en France métropolitaine (+7,5 %). Les périodes de fortes chaleurs favorisent en effet les campings de Bretagne, de Normandie, des Hauts-de-France et du Grand Est, dont la fréquentation dépasse de plus de 10 % celle de 2019.

La hausse de la fréquentation des campings par rapport à l’avant-crise est portée par la clientèle résidente (+8,6 %) qui représente 75 % des nuitées en Occitanie. Mais la clientèle non résidente est aussi de retour, avec une fréquentation qui revient à son niveau de 2019 (+0,3 %). Les touristes non résidents proviennent en majorité des Pays-Bas (32 %), d’Allemagne (26 %) et de Belgique (18 %).

En Occitanie, les quatre départements de la côte méditerranéenne regroupent 80 % des nuitées de l’hôtellerie de plein air. Parmi ces départements, c’est dans l’Hérault et dans l’Aude que la fréquentation progresse le plus par rapport à l’avant-crise (respectivement +9 % et +7 %). Dans les Pyrénées-Orientales, les nuitées augmentent de 5 % (figure 3). La hausse est plus modérée dans le Gard (+ 3 %).

Figure 3 – Nombre de nuitées dans les campings par département (T0402001)

En 2022, les hôtels enregistrent 15,2 millions de nuitées en Occitanie. La fréquentation est inférieure de 7,0 % à son niveau de 2019 mais en hausse de 32 % par rapport à 2021. En France métropolitaine, le recul par rapport à 2019 est plus faible (-3,4 %). La fréquentation fluctue dans l’année selon la situation sanitaire. Une amélioration se dessine au cours de l’année 2022, avec le retour progressif d’une partie de la clientèle en provenance de l’étranger. Les nuitées des non-résidents sont inférieures de -57 % en janvier 2022 par rapport au même mois de 2019 et de -18 % en novembre mais elles dépassent de 20 % leur niveau d’avant-crise en décembre (figure 4).

Au final, sur l’ensemble de l’année, la fréquentation de la clientèle en provenance de l’étranger reste largement en retrait (-27,6 %), alors que celle de la clientèle résidente retrouve son niveau d’avant-crise (-0,1 %). Notamment, la fréquentation des Italiens et des Britanniques reste très en deçà de l’avant-crise, malgré un rebond en fin d’année.

Alors qu’ils avaient été davantage affectés par la crise sanitaire en 2020 et 2021, les hôtels haut de gamme profitent plus de la reprise du tourisme en 2022 (figure 5) que les hôtels moins bien classés. La fréquentation des établissements classés 4 et 5 étoiles n’est inférieure que de 1 % à celle de 2019, grâce aux touristes résidents dont les nuitées dépassent de 19 % le niveau d’avant-crise. Ces établissements regroupent ainsi 21 % des nuitées hôtelières en 2022, bénéficiant sans doute de séjours de clientèles accoutumées à des vacances dans des destinations plus lointaines avant-crise. À l’inverse, la fréquentation des établissements classés 1 ou 2 étoiles reste encore nettement inférieure à l’avant-crise (-14 %).

La fréquentation des hôtels n’a pas retrouvé son niveau d’avant-crise dans la région mais ce résultat global masque des disparités territoriales. D’un côté, des zones touristiques traditionnelles demeurent atones depuis la crise Covid comme Lourdes (-33 %) et dans une moindre mesure l’urbain où le tourisme d’affaires peine à reprendre (-7 %). De l’autre, le Massif central (+6 %) et le littoral méditerranéen (+10 %) tirent leur épingle du jeu. Le littoral bénéficie, en particulier, du retour des touristes non-résidents (+6 %).

Les autres hébergements collectifs touristiques totalisent 11,4 millions de nuitées en 2022 en Occitanie. Leur fréquentation est en recul de 7,4 % par rapport à 2019 alors qu’en France métropolitaine, la fréquentation des AHCT retrouve presque son niveau d’avant-crise (-0,6 %).

Dans la région, la fréquentation de la clientèle résidente reste assez nettement inférieure à celle de 2019 (-6 %) dans ces hébergements. Le repli est encore plus marqué pour la clientèle en provenance de l’étranger (-19 %), même s’il s’atténue en fin d’année.

Néanmoins, les disparités territoriales sont fortes : dans quatre départements, l’Hérault, le Gard, le Lot et l’Aude, la fréquentation dans les autres hébergements collectifs touristiques est supérieure à celle de 2019.