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Insee Conjoncture Grand Est · Juin 2022 · n° 32
Insee Conjoncture Grand EstBilan économique 2021 - Grand Est Malgré la pandémie et ses conséquences, l’économie du Grand Est retrouve des couleurs

L’année 2021 est marquée par une reprise de l’activité économique et de l’emploi, dans la région comme au niveau national. La progression des campagnes de vaccination, en France et dans les pays voisins, permet la levée progressive des mesures sanitaires. L’emploi progresse et le chômage recule. Les créations d’entreprises sont toujours plus nombreuses, principalement sous le régime de micro-entrepreneur. Le secteur de la construction fait preuve d’un dynamisme remarquable. Les récoltes agricoles sont globalement dans les normes, et on assiste à un fort rebond des expéditions de champagne. Cependant, hors fret aérien, le transport de marchandises et de passagers demeure très en deçà de son niveau d’avant-crise. Au deuxième semestre, la mise en place d’un pass sanitaire en France pour l’accès à certains lieux publics, et la recrudescence de l’épidémie en toute fin d’année, n’ont pas d’impact sur l’économie régionale.

Insee Conjoncture Grand Est
No 32
Paru le :Paru le21/06/2022

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2021 publiés par l'Insee.
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Politiques de l’emploi - L’activité partielle et les politiques d’emploi axées sur l’insertion des jeunes ont limité l’impact de la crise sanitaire Bilan économique 2021

Philippe Becquet (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités du Grand Est)

Si la crise sanitaire a sensiblement marqué l’année 2020 en matière d’emploi, 2021 s’inscrit au contraire dans le cadre du retour à la normale, et même tend à la progression de l’emploi salarié dans de nombreux secteurs d’activité sur deux ans (+ 0,9 % au total entre fin 2019 et fin 2021). Ce rebond a été accompagné par la possibilité pour les salariés de bénéficier de l’activité partielle, et, pour les personnes en difficulté d’insertion professionnelle, des mesures de politiques d’emploi. À la fin 2021, il restait environ 21 000 salariés indemnisés au titre de l’activité partielle dans la région, dont 12 000 en activité partielle de longue durée. L’insertion sur le marché du travail des jeunes est axée notamment sur l’apprentissage (en hausse de 67,4 % sur deux ans), la montée en charge des contrats initiative emploi (CIE), et le renforcement de la Garantie Jeunes, dans le cadre général du dispositif #1jeune#1solution.

Insee Conjoncture Grand Est

No 32

Paru le :21/06/2022

L’impact de la crise sanitaire sur l’emploi et le marché du travail a essentiellement pesé sur l’année 2020. À la fin 2020, l’effectif salarié du Grand Est (1 914 500 salariés) avait reculé de 1,4 % sur un an, et celui de la France métropolitaine de 1,3 %. Bien que la crise se prolonge l’année suivante, 2021 marque l’assouplissement des mesures de restriction, même si les mesures de soutien aux entreprises et aux salariés sont prolongées, contribuant ainsi au rétablissement de l’emploi : à la fin 2021, la région compte 1 957 400 salariés, dépassant ainsi son niveau d’avant-crise (1 940 700 salariés à la fin 2019), soit une évolution de 0,9 % sur deux ans.

Le changement de tendance de 2021 se perçoit plus nettement encore du point de vue de la demande d’emploi. En 2020, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (ceux sans activité et tenus de rechercher un emploi) avait progressé de 7,8 % sur un an. À la fin 2021, le Grand Est compte 259 640 demandeurs d’emploi de catégorie A, ce qui correspond à un recul de 11,8 % sur un an. Au total, par rapport à l’avant-crise, l’évolution est de - 4,9 % sur deux ans, avec un nombre de demandeurs d’emplois de catégorie A baissant de près de 13 500 par rapport au 4e trimestre 2019. Cette baisse est moins prononcée pour les femmes (- 4,7 %) que pour les hommes (- 5,2 %), et, pour partie en raison de la priorité accordée à l’insertion des jeunes sur le marché du travail, elle concerne plus les jeunes de moins de 25 ans (- 10,1 %) que les 50 ans ou plus (- 1,4 %).

Figure 1Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Décomposition Demandeurs d'emploi au quatrième trimestre 2021 Évolution 2021 T4 / 2019 T4 Évolution 2021 T4 / 2020 T4 Évolution annuelle moyenne 2019 T4 / 2014 T4 ¹
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C (% de l'ensemble) Catégorie A (% de l'ensemble) Catégories A, B, C (%) Catégorie A (%) Catégories A, B, C (%) Catégorie A (%) Catégories A, B, C (%) Catégorie A (%)
Hommes 218 170 135 120 49,5 52,0 -0,4 -5,2 -6,3 -12,8 -0,8 -2,8
Femmes 222 600 124 530 50,5 48,0 -0,9 -4,7 -4,2 -10,8 1,0 -1,1
Moins de 25 ans 55 260 34 710 12,5 13,4 -6,3 -10,1 -12,0 -16,9 -3,8 -4,9
De 25 à 49 ans 263 230 148 830 59,7 57,3 -1,0 -5,4 -5,5 -12,7 -0,3 -2,7
50 ans ou plus 122 280 76 100 27,7 29,3 2,9 -1,4 -1,4 -7,4 3,4 1,1
Inscrits depuis un an ou plus 221 080 nd 50,2 nd 2,9 nd -5,2 nd 1,8 nd
dont inscrits depuis 2 ans ou plus 134 170 nd 30,4 nd 4,4 nd -0,3 nd 3,9 nd
Grand Est 440 770 259 640 100,0 100,0 -0,7 -4,9 -5,3 -11,8 0,1 -2,0
France entière 5 685 400 3 361 900 100,0 100,0 -1,3 -5,7 -5,7 -12,4 1,0 -0,9
  • nd : données non disponibles.
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour les demandeurs d'emploi en fin de mois pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin des mois d'octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.

L’activité partielle permet d’amortir fortement l’impact de la crise sur l’emploi salarié

L’activité partielle classique et l’APLD (activité partielle de longue durée), rénovée à compter de juillet 2020, constituent les dispositifs d’urgence mis en place pour soutenir l’activité des entreprises confrontées aux mesures de restriction. L’assouplissement progressif de ces dispositifs, et leur prolongation, conjuguée aux autres aides pour accompagner la reprise économique, a permis à de nombreux secteurs de redémarrer dans de bonnes conditions, en observant une réduction sensible en 2021 du recours au dispositif par rapport à 2020.

En moyenne, 15 180 demandes d’indemnisations (DI) sont déposées chaque mois en 2021 (contre 42 550 en 2020), donnant lieu à l’indemnisation de 79 800 salariés dans le Grand Est (contre 262 900 en 2020). Moins de 4,8 millions d’heures non travaillées sont indemnisées en moyenne chaque mois en 2021. Plus de 2,2 milliards d’euros ont été alloués à l’indemnisation de l’activité partielle dans la région depuis mars 2020, mais les montants indemnisés en 2021 représentent moins du quart de cette somme globale (540 millions d’euros).

Ces moyennes annuelles masquent bien sûr de fortes variations au cours du temps, avec une pointe de 180 000 salariés indemnisés en avril 2021 lors du troisième confinement, bien inférieure cependant au pic des 651 800 salariés enregistrés un an plus tôt lors du premier confinement.

Près de deux salariés indemnisés sur trois travaillent dans le Bas-Rhin, en Moselle, ou dans le Haut-Rhin. Rapporté à l’effectif salarié départemental, le nombre de salariés indemnisés reste aussi le plus élevé dans ces trois départements. Avec 7,8 % de salariés en DI en 2021, le Haut-Rhin est le département ayant le plus recours au dispositif sur 2021. Il est suivi par la Moselle (6,9 %) et le Bas-Rhin (6,5 %). À l’autre extrémité de la liste, la Marne (5,2 %), l’Aube (4,8 %) et la Meuse (4,1 %) sont les départements dans lesquels le recours au dispositif est le plus faible.

La taille des établissements employeurs joue un rôle important : plus l’établissement est de taille modérée, et plus le recours à l’activité partielle s’avère élevé. Sur l’ensemble des deux années 2020 et 2021, le recours à l’activité partielle est proche de 13 % pour les établissements de moins de 10 salariés, alors qu’il n’est que de 5 % pour les établissements de 250 salariés et plus. Plus de deux salariés indemnisés sur trois travaillent ainsi dans des établissements de moins de 50 salariés.

Comme en 2020, ce sont généralement les secteurs qui sont le plus soumis aux mesures de restrictions, qui ont le plus fait appel au dispositif : les salariés employés dans l’hébergement-restauration représentent à eux seuls 32 % de l’effectif indemnisé du Grand Est sur 2021, et la part de ceux du commerce (y compris la réparation automobile) s’élève à 15 %. En cas de besoin, comme dans le cas de ruptures de certains composants du fait du ralentissement des échanges, l’industrie recourt aussi à l’activité partielle, notamment dans le domaine de la fabrication de matériels de transports (7,7 %) ou de la fabrication d’autres produits industriels (8,4 %).

L’activité partielle a servi d’amortisseur pour les secteurs les plus exposés aux conséquences de la crise sanitaire. Si, dans un premier temps, l’hébergement-restauration a subi des pertes nettes d’emplois salariés (- 11,7 % entre fin 2019 et fin 2020), ce secteur sort de cette période de crise à la fin 2021 en ayant créé plus d’emplois qu’il n’en a perdu : + 1,4 % de fin 2019 à la fin 2021, soit finalement une création nette de près de 1 100 emplois par rapport à l’avant-crise.

À la fin 2021, une majorité de secteurs d’activité retrouve une activité normale et un niveau d’emploi égal ou supérieur à celui d’avant-crise. Ce retour à la normale permet que ces secteurs fassent donc beaucoup moins appel au dispositif (globalement, - 70 % de salariés indemnisés entre 2020 et 2021). En revanche, les entreprises qui ont été les plus impactées par la crise sur longue échéance se tournent davantage vers l’activité de longue durée (APLD) plutôt que vers l’activité partielle de droit commun. C’est le cas, par exemple, de la fabrication de matériels de transport ou de la fabrication d’autres produits industriels. La part de l’APLD dans l’ensemble de l’activité partielle est de 56 % des salariés indemnisés du Grand Est à la fin 2021, et atteint 86 % en Haute-Marne.

Figure 2Activité partielle : nombre de salariés concernés par une demande d'indemnisation

nombre de salariés
Activité partielle : nombre de salariés concernés par une demande d'indemnisation (nombre de salariés)
Grand Est
mars 2020 537 515
avr. 2020 651 815
mai 2020 518 025
juin 2020 221 245
juil. 2020 121 650
août 2020 65 325
sept. 2020 70 485
oct. 2020 104 405
nov. 2020 193 530
déc. 2020 144 835
janv. 2021 131 800
févr. 2021 134 935
mars 2021 149 590
avr. 2021 180 005
mai 2021 132 950
juin 2021 80 030
juil. 2021 29 295
août 2021 19 235
sept. 2021 28 280
oct. 2021 26 575
nov. 2021 21 565
déc. 2021 23 165
  • Note : données mensuelles brutes, provisoires pendant un an.
  • Source : ASP-DGEFP-Dares - Extraction du SI APART du 19 avril 2022.

Figure 2Activité partielle : nombre de salariés concernés par une demande d'indemnisation

  • Note : données mensuelles brutes, provisoires pendant un an.
  • Source : ASP-DGEFP-Dares - Extraction du SI APART du 19 avril 2022.

Les politiques de l’emploi, elles aussi, contribuent à contrer les effets de la crise

Les politiques de l’emploi recouvrent les interventions publiques sur le marché du travail, qui ont pour objectif d’en améliorer le fonctionnement, d’accroître et préserver l’emploi, ainsi que de réduire le chômage et les discriminations à l’embauche.

En 2020, l’irruption de la crise sanitaire a imposé de focaliser encore plus les politiques d’emploi vers les personnes les plus touchées par les fluctuations du marché du travail, et de renforcer leur recentrage, déjà engagé les années précédentes, sur l’insertion des jeunes. Cet effort est poursuivi en 2021. Ce recentrage des politiques d’emploi en direction des jeunes contribue à la diminution du nombre des jeunes demandeurs d’emploi à la fin 2021 (- 10,1 % en catégorie A, et - 6,3 % en catégories A, B, C sur deux ans). En revanche, les demandeurs d’emploi de longue durée ne retrouvent pas leur niveau de demande d’emploi de fin 2019 (+ 2,9 % sur deux ans), bien qu’ils bénéficient d’une baisse de leur nombre sur un an (- 5,2 % par rapport à la fin 2020).

Pour autant, les mesures antérieures continuent de jouer leur rôle d’insertion ou de réinsertion pour l’ensemble des publics concernés.

Des mesures pour les jeunes renforcées en 2021, et qui évolueront en 2022

La plateforme #1jeune#1solution, lancée par le Ministère du Travail dès le mois de novembre 2020, a pour but de pallier les effets de la crise sur l’emploi des jeunes de moins de 26 ans et de leur permettre de trouver soit une formation, soit une mission en entreprise. Cette démarche s’inscrit dans le cadre plus général du plan France Relance.

Le PACEA (Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie) fait partie de cette série de mesures ayant pour objectif d’aider les jeunes rencontrant des difficultés à s’insérer dans l’emploi. Tous les jeunes de 16 à 25 ans révolus le désirant peuvent signer un PACEA. Il s’agit d’un contrat d’engagement réciproque signé entre le jeune et sa Mission Locale, après un diagnostic initial réalisé avec un conseiller. Le PACEA est constitué de phases comportant des périodes de formation ou des situations professionnelles ou des actions spécifiques dans le cadre de l’accompagnement social et professionnel (ayant une durée maximale de 24 mois consécutifs). En fonction de la situation du jeune et de ses besoins, une allocation peut être accordée.

Le nombre de PACEA signés dans le Grand Est ne cesse d’augmenter depuis 2018. Avec près de 31 300 nouveaux PACEA conclus en 2021, le nombre d’entrées dans le dispositif progresse de 26 % sur deux ans dans la région (+ 30 % en France métropolitaine).

La Garantie Jeunes est l’une des possibilités du PACEA. C’est un droit ouvert qui s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans, en situation de précarité qui ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en étude (NEET). Ce dispositif offre aux jeunes un accompagnement, par une mission locale, ainsi qu'une allocation mensuelle. Ils bénéficient également de mises en situation professionnelle.

Dans le cadre du plan #1jeune#1solution, le gouvernement a augmenté son aide auprès des Missions Locales pour l’insertion professionnelle des jeunes. Près de 12 300 Garanties Jeunes ont ainsi pu être conclues dans la région en 2021, soit une progression de 68,2 % sur deux ans. Le nombre de nouvelles entrées en GJ a ainsi été multiplié par deux depuis 2017.

Annoncé début novembre 2021, le Contrat d’Engagement Jeune (CEJ) prendra en 2022 le relais de la Garantie Jeunes et en partie de l’accompagnement intensif des jeunes (AIJ), afin de concilier le versement d’une allocation aux jeunes concernés avec un accompagnement plus intensif vers l’activité.

Autre mesure phare ayant pour but d’augmenter significativement l’emploi des jeunes, le contrat d'apprentissage permet à tout jeune de 16 à 29 ans révolus, de suivre une formation en alternance en entreprise sous la responsabilité d'un maître d'apprentissage, ainsi qu’un enseignement en centre de formation des apprentis (CFA). La durée de cette formation en apprentissage peut aller de six mois à trois ans. Il s’agit soit d’un contrat de travail à durée limitée (CDL) pour la durée de la formation, soit d’un CDI (contrat à durée indéterminée), signé entre le salarié et son employeur.

En raison de la priorité affichée pour ce dispositif, exception faite du CIE, le contrat d’apprentissage est la mesure qui enregistre la plus forte progression sur deux ans en France métropolitaine (+ 97,6 %). Le Grand Est est en retrait des résultats nationaux, avec une progression importante cependant (+ 67,4 % sur deux ans). Près de 51 600 nouveaux contrats d’apprentissage ont ainsi été signés en 2021 dans la région, faisant plus que doubler le nombre de contrats conclus quatre ans auparavant.

L’emploi franc favorise l’accès à l’emploi des résidents d’un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV). Une entreprise, quel que soit son lieu d’implantation, peut en effet bénéficier d’une prime pour l’embauche d’un emploi franc en CDI ou en CDD d’au moins six mois. Dans le cadre du plan #1jeune#1solution, le dispositif « emploi franc + » a permis à toute entreprise ou association, de bénéficier d’une aide revalorisée pour l’embauche d’un jeune sans emploi de moins de 26 ans résidant dans un QPV (17 000 € sur trois ans pour un recrutement en CDI entre le 15 octobre 2020 et le 31 mai 2021). Ce dispositif revalorisé a été clôturé le 31 août 2021. Le montant de l’aide pour un emploi franc est désormais de 15 000 € sur trois ans (5 000 €/an) pour une embauche en CDI, et de 5 000 € sur deux ans (2 500 €/an) pour une embauche en CDD. En 2021, plus de 1 900 emplois francs nouveaux ont été créés dans le Grand Est, soit une progression de 8,6 % par rapport à 2020. Cette évolution est moins élevée que celle enregistrée au niveau national (+ 15,5 % en France métropolitaine sur un an).

Les dispositifs classiques sont pérennisés ; forte reprise des Contrats Initiative Emploi

Depuis janvier 2018, le parcours emploi compétences (PEC) s’est substitué au contrat unique d’insertion (CUI). Les PEC ont depuis leur création pour objectif l’insertion durable dans l’emploi du bénéficiaire. Pour répondre à cet objectif, les PEC combinent mise en situation professionnelle, accompagnement du bénéficiaire et accès à la formation. Les PEC sont soumis à une prescription par le service public de l’emploi (Pôle Emploi, Mission locale et Cap Emploi).

Les entrées en PEC (CAE) avaient un peu fléchi en 2020, passant à 6 850 en 2020 (soit - 2,2 % sur un an). Elles sont reparties à la hausse en 2021 : avec plus de 8 400 nouvelles entrées en 2021, les PEC augmentent de 23 % par rapport à 2020 dans le Grand Est.

Le Contrat Initiative Emploi (CUI-CIE) est l'équivalent du PEC (CAE) pour le secteur marchand. Son objectif est de faciliter l’insertion professionnelle des personnes sans emploi et rencontrant des difficultés d’accès à l’emploi.

Le CIE a l’avantage d’être conclu dans le secteur marchand et de pouvoir représenter une porte d’entrée vers l’emploi durable. Après avoir connu un creux en 2019 (185 contrats signés), leur signature a été de nouveau fortement favorisée : le nombre d’entrées en CIE est passé de 400 en 2020 à près de 7 200 en 2021 dans le Grand Est. Leur nombre a ainsi été multiplié par 18 sur un an, et par 25 au niveau national.

L’insertion par l’activité économique (IAE) permet aux personnes les plus fragilisées (âge, état de santé, précarité), de bénéficier d’un accompagnement renforcé pour leur retour à l’emploi. L’IAE mobilise pour cela des structures spécialisées, telles que les entreprises d’insertion (EI), les associations intermédiaires (AI), les entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI) ou les ateliers et chantiers d’insertion (ACI).

Le Grand Est a enregistré près de 37 500 nouvelles entrées en IAE en 2021, soit une progression de 16,5 % sur un an, comparable à celle de la France métropolitaine (+ 17,1 % sur un an).

Le contrat de professionnalisation offre aux bénéficiaires une formation alternant un enseignement théorique dans un organisme de formation, avec la formation pratique au métier visé. Ce contrat est proposé soit à des jeunes de 16 à 25 ans révolus, soit à des demandeurs d'emploi âgés de 26 ans et plus, ou des bénéficiaires du RSA, de l'allocation de solidarité spécifique (ASS) ou de l'allocation aux adultes handicapés (AAH), ou encore des personnes ayant bénéficié d'un CUI. Il peut prendre la forme d’un contrat à durée limitée (CDL) ou à durée indéterminée (CDI). En 2020, les effets de la crise sanitaire ont pu avoir un impact sur les démarches de certains jeunes en demande de contrats d’alternance. Aussi, moins de contrats de professionnalisation ont été signés en 2020 qu’en 2019 : environ 6 800 contrats signés en Grand Est en 2020, en recul de 44 % sur un an. La priorité accordée à l’apprentissage sur les contrats de professionnalisation est aussi un facteur explicatif de ce recul en 2020. Cependant, 7 750 nouveaux contrats de professionnalisation ont été conclus en 2021, soit une hausse de 13,6 % par rapport à 2020 (contre + 7,6 % au niveau de la France métropolitaine).

Figure 3Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes – Grand Est

Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes – Grand Est
Type d'aide 2019 2020 2021
Aides à l'emploi 82 485 85 771 112 467
- Contrats aidés 39 442 39 432 53 120
  Parcours emploi compétences (PEC) Et contrats d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) 7 008 6 851 8 442
  Contrats initiative emploi (CUI-CIE) 185 394 7 194
  Insertion par l'activité économique (IAE) ¹ 32 249 32 187 37 484
- Contrats en alternance 43 043 46 339 59 347
  Apprentissage 30 827 39 515 51 592
  Contrats de professionnalisation 12 216 6 824 7 755
Accompagnement des jeunes 24 831 25 854 31 287
Parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (PACEA) 24 831 25 854 31 287
dont Garantie jeunes 7 301 7 573 12 279
Emplois francs nd 1 776 1 928
  • ¹ : année glissante de décembre N-1 à novembre N.
  • nd : non disponible.
  • Note : les entrées comprennent les conventions initiales et les reconductions de contrats.
  • Source : Dares.
Publication rédigée par :Philippe Becquet (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités du Grand Est)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Chômeur (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Personne au chômage (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions :

  • être sans emploi durant une semaine donnée
  • être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines
  • avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Demandeurs d'emploi de très longue durée / DETLD :

les demandeurs d'emploi de très longue durée (DETLD) sont ceux inscrits à Pôle emploi depuis deux ans ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur ces listes est soumise à certaines conditions. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, les demandeurs d'emploi sont regroupés en cinq catégories.

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Contrat d'apprentissage :

Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et un jeune de 16 à 29 ans ayant satisfait à l'obligation scolaire, des dérogations étant possibles.

Contrat de professionnalisation :

Le contrat de professionnalisation est un contrat de travail destiné à permettre aux jeunes de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats, d’acquérir une qualification professionnelle ou de compléter leur formation initiale au moyen d’une formation en alternance.

Contrat unique d'insertion / CUI :

Le contrat unique d'insertion a pour objet de faciliter l'insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d'accès à l'emploi.

Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) :

mis en place à partir de 2017, le PACEA est le cadre contractuel de l’accompagnement des jeunes par les missions locales. Il concerne tous les jeunes de 16 à 25 ans révolus.
Le PACEA est constitué de phases d’accompagnement successives qui peuvent s’enchaîner pour une durée maximale de 24 mois consécutifs.
En fonction de la situation et des besoins de l’intéressé, le bénéfice d’une allocation peut être accordé à un jeune en PACEA. Elle est destinée à soutenir ponctuellement la démarche d’insertion du jeune vers et dans l’emploi et l’autonomie. Le montant mensuel de l’allocation ne peut pas excéder le montant mensuel du revenu de solidarité active (RSA) hors forfait logement. Au 1er avril 2021, cela correspond à un montant de 497,50 €.

Parcours emploi compétences (PEC) :

depuis janvier 2018, les contrats aidés du secteur non-marchand (CUI-CAE) sont transformés en parcours emploi compétences.
La mise en œuvre des parcours emploi compétences repose sur le triptyque emploi-formation-accompagnement : un emploi permettant de développer des compétences transférables, un accès facilité à la formation et un accompagnement tout au long du parcours tant par l’employeur que par le service public de l’emploi, avec pour objectif l’inclusion durable dans l’emploi des bénéficiaires.
L’objectif de durée d’un parcours est de 11 mois et les conventions initiales ne peuvent être inférieures à 9 mois.
Dans le cadre du parcours emploi compétences, le montant de l’aide accordée aux employeurs, exprimé en pourcentage du Smic brut, est modulé selon le type de public (PEC « tout public », PEC QPV-ZRR, PEC Jeunes).

Emplois francs :

expérimenté à partir du 1er avril 2018 puis généralisé à la France entière au 1er janvier 2020, le dispositif d’emploi franc est un dispositif qui permet à un employeur de bénéficier d’un aide lorsqu’il embauche un habitant résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV). Le dispositif est valable jusqu’au 31 décembre 2021. Le montant de l’aide est de 5 000 € par an pendant trois ans pour un CDI et de 2 500 € par an pendant deux ans pour un CDD d’au moins 6 mois, proratisé au temps de travail effectué.
Dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution » le dispositif est renforcé temporairement pour les jeunes de moins de 26 ans à partir du 15 octobre 2020. L’aide passe ainsi à 7 000 € la première année, puis 5 000 € les années suivantes, dans la limite de trois ans, pour un recrutement en CDI ; 5 500 € la première année, puis 2 500 € l’année suivante, dans la limite de deux ans, pour un recrutement en CDD d’au moins six mois.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.