Sécurité et société Édition 2021

L’Insee et le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) du ministère de l’Intérieur, en collaboration avec le Service statistique ministériel de la Justice (SDSE), présentent dans cette édition inédite de la collection « Insee Références » intitulée Sécurité et société un panorama synthétique des connaissances sur les phénomènes de délinquance et leur traitement par la justice.

Insee Références
Paru le :Paru le09/12/2021
Sécurité et société- Décembre 2021
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Auteurs selon l’âge

Insee Références

Paru le :09/12/2021

En 2019, 1,2 million de personnes ont été par les forces de sécurité pour un crime ou un délit. En moyenne de 1,8 %, le nombre de mis en cause rapporté à la population évolue avec l’âge (figure 1). Faible parmi les 10‑14 ans (1,3 %), il culmine à 5,7 % chez les 15‑19 ans et 4,6 % chez les 20‑24 ans. Ensuite, il diminue régulièrement, passant sous la barre des 2 % à partir de 45 ans et sous celle de 1 % à 55 ans. En trois ans, la proportion des moins de 30 ans mis en cause a diminué de 3 points, pour s’établir à 53 % en 2019. De manière générale, si le nombre de mis en cause a augmenté de 3,6 % entre 2016 et 2019, cette hausse concerne les 30 ans ou plus (+ 10,1 %), mais pas les moins de 30 ans (– 1,7 %). Pour autant, les mis en cause restent jeunes : la moitié a moins de 28 ans, un quart moins de 19 ans.

Figure 1 - Personnes mises en cause par les services de sécurité selon l'âge, en 2019

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Figure 1 - Personnes mises en cause par les services de sécurité selon l'âge, en 2019 (en %) - Lecture : en 2019, 238 000 personnes de 15 à 19 ans ont été mises en cause par les services de sécurité, soit 5,7 % des 15 à 19 ans.
Nombre de personnes mises en cause Part pour 100 habitants
5-9 ans 1 900 0,0
10-14 ans 54 300 1,3
15-19 ans 238 000 5,7
20-24 ans 171 800 4,6
25-29 ans 139 200 3,7
30-34 ans 132 400 3,3
35-39 ans 115 600 2,7
40-44 ans 91 000 2,2
45-49 ans 75 200 1,7
50-54 ans 52 200 1,2
55-59 ans 33 100 0,8
60-64 ans 20 800 0,5
65-69 ans 13 000 0,3
70-74 ans 7 200 0,2
75-79 ans 3 300 0,1
80 ans ou plus 2 100 0,1
Ensemble 1 151 100 1,8
  • Note : quand une infraction pénale est constituée, les services de sécurité se doivent de recevoir la plainte quelque soit l'âge de l'auteur présumé mis en cause.
  • Lecture : en 2019, 238 000 personnes de 15 à 19 ans ont été mises en cause par les services de sécurité, soit 5,7 % des 15 à 19 ans.
  • Champ : France, personnes mises en cause, hors infractions routières.
  • Sources : SSMSI, base des mis en cause pour crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie 2019 ; Insee, estimations de population 2019.

Figure 1 - Personnes mises en cause par les services de sécurité selon l'âge, en 2019

  • Note : quand une infraction pénale est constituée, les services de sécurité se doivent de recevoir la plainte quelque soit l'âge de l'auteur présumé mis en cause.
  • Lecture : en 2019, 238 000 personnes de 15 à 19 ans ont été mises en cause par les services de sécurité, soit 5,7 % des 15 à 19 ans.
  • Champ : France, personnes mises en cause, hors infractions routières.
  • Sources : SSMSI, base des mis en cause pour crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie 2019 ; Insee, estimations de population 2019.

Selon l’âge, les personnes ne sont pas impliquées dans les mêmes faits (figure 2). Les moins de 15 ans le sont principalement pour des vols (28 %), des atteintes physiques (25 %) ou des atteintes sexuelles (10 %). 23 % des mis en cause de 15‑30 ans le sont pour infraction à la législation sur les stupéfiants, second poste derrière les vols (27 %). À partir de 30 ans, la part des vols et des infractions liées aux stupéfiants se réduit tandis que s’élève celle des atteintes à la famille (pour atteindre 8 % chez les 40‑49 ans) et celle des escroqueries (pour atteindre 16 % chez les 60‑69 ans). De même, avec l’âge, les atteintes physiques, sexuelles et les autres atteintes à la personne (menaces, injures, etc.) repartent à la hausse, justifiant la mise en cause de respectivement 22 %, 8 % et 20 % des 70 ans ou plus.

Figure 2 - Personnes mises en cause par les services de sécurité selon la nature du crime ou délit et l'âge, en 2019

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Figure 2 - Personnes mises en cause par les services de sécurité selon la nature du crime ou délit et l'âge, en 2019 (en %) - Lecture : en 2019, 27,5 % des moins de 15 ans mis en cause par les services de sécurité l'ont été pour violences physiques.
Moins de 15 ans 15-19 ans 20-29 ans 30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-69 ans 70 ans ou plus Ensemble
Atteintes à la personne 48,0 23,5 29,8 43,9 49,4 42,1 41,4 51,4 37,3
Atteintes physiques 25,0 13,5 17,6 23,4 24,2 24,0 23,3 22,4 19,8
dont CBV¹ sur personne de 15 ans ou plus 8,5 9,8 13,8 17,9 18,5 19,5 19,3 19,3 14,8
dont CBV¹ sur personne de moins de 15 ans 15,1 1,4 1,3 3,6 4,2 3,0 2,3 1,4 3,0
Infractions à caractère sexuel 10,2 2,5 2,1 2,8 3,3 4,7 7,0 8,0 3,3
Atteintes à la famille 0,0 0,0 1,5 6,0 7,7 4,0 1,2 0,6 3,1
Autres atteintes à la personne humaine 12,8 7,5 8,6 11,7 14,1 9,3 9,9 20,4 11,1
Atteintes aux biens 37,3 33,9 21,1 18,0 16,4 18,5 18,7 16,6 22,7
Vols ou tentatives de vol 27,5 27,6 16,9 14,5 13,3 14,7 14,4 11,9 18,2
dont vols ou tentatives de vol avec violence 2,5 3,5 1,4 0,7 0,5 0,3 0,2 0,1 1,5
dont cambriolages ou tentatives de cambriolage 5,4 6,0 3,5 2,4 1,8 1,5 0,9 0,5 3,4
dont vols ou tentatives de vol liés aux véhicules 3,3 4,5 2,3 1,5 1,2 1,0 0,7 0,5 2,3
Destructions et dégradations 9,9 6,4 4,2 3,4 3,1 3,7 4,3 4,7 4,5
Escroqueries et autres atteintes économiques et financières 1,1 3,3 8,0 9,5 10,8 14,8 16,3 12,5 8,1
Infractions à la législation sur les stupéfiants 5,6 25,1 23,7 12,6 7,8 5,1 2,3 0,6 16,1
Autres crimes et délits 7,9 14,1 17,4 16,1 15,6 19,5 21,3 18,8 15,8
Ensemble 100 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
  • 1. CBV : coups et blessures volontaires.
  • Note : catégories construites à partir des 107 index utilisés dans l’« état 4001 ». Voir annexe Sources.
  • Lecture : en 2019, 27,5 % des moins de 15 ans mis en cause par les services de sécurité l'ont été pour violences physiques.
  • Champ : France, mises en cause, hors infractions routières.
  • Source : SSMSI, base des mis en cause pour crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie 2019.

Figure 2 - Personnes mises en cause par les services de sécurité selon la nature du crime ou délit et l'âge, en 2019

  • Note : catégories construites à partir des 107 index utilisés dans l’« état 4001 ». Voir annexe Sources.
  • Lecture : en 2019, 27,5 % des moins de 15 ans mis en cause par les services de sécurité l'ont été pour violences physiques.
  • Champ : France, mises en cause, hors infractions routières.
  • Source : SSMSI, base des mis en cause pour crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie 2019.

En 2019, les affaires traitées par les parquets ont concerné 1,9 million d’, soit un chiffre supérieur à celui des mis en cause par les forces de sécurité car intégrant notamment un champ plus large d’infractions, incluant le contentieux routier, les contraventions de 5e classe et les affaires provenant d’autres services verbalisateurs (inspecteurs du travail, des finances, etc.). Ainsi, le profil des auteurs par infraction diffère : devant les parquets, 21 % des auteurs sont impliqués dans une infraction routière (27 % parmi les 20‑29 ans) (figure 3).

Figure 3 - Auteurs dans les affaires traitées par les parquets, selon la nature d’affaire et l'âge, en 2019

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Figure 3 - Auteurs dans les affaires traitées par les parquets, selon la nature d’affaire et l'âge, en 2019 (en %) - Lecture : en 2019, 48 % des auteurs de moins de 15 ans dans les affaires traitées par les parquets sont impliqués dans une atteinte à la personne.
Moins de 15 ans 15-17 ans 18-19 ans 20-29 ans 30-39 ans 40-59 ans 60 ans ou plus Ensemble1 Part des auteurs dont l'âge n'est pas renseigné
Nombre d'auteurs dans les affaires traitées2 66 140 160 432 127 543 488 585 385 607 414 009 95 673 1 927 997 9,9
Atteintes à la personne 48,0 25,0 19,8 24,4 35,3 39,2 38,2 32,1 10,8
Atteintes aux biens 40,1 42,6 28,5 21,9 19,8 19,0 18,6 25,1 15,0
Infractions à la circulation et moyens de transports 1,4 5,9 17,8 27,2 24,6 24,0 25,4 20,5 2,9
Atteintes à l'autorité de l'État 5,4 9,2 10,2 10,4 9,2 7,9 7,8 8,9 8,4
Infractions à la législation sur les stupéfiants 4,7 16,5 22,2 13,3 6,7 3,3 0,9 8,7 2,9
Infractions économiques et financières 0,3 0,6 1,1 1,9 3,1 4,3 3,8 2,9 19,2
Atteintes à l'environnement 0,1 0,2 0,4 0,9 1,3 2,3 5,3 1,8 26,8
Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 ///
  • /// : absence de résultats due à la nature des choses.
  • 1. La colonne « Ensemble », comprenant les auteurs dont l'âge est inconnu, est supérieure à la somme des différents âges et la structure par âge des auteurs traités ne doit pas être comparée directement à celle de l'ensemble. Les auteurs dont l'âge n'est pas renseigné représentent 9,9 % de l'ensemble des auteurs. 78 % d'entre eux ne sont pas poursuivables ou ont vu leur affaire classée sans suite pour inopportunité des poursuites. Ceci pourrait indiquer un sous-enregistrement de l'identité des auteurs lorsque l'affaire n'a pas vocation à se prolonger.
  • 2. Un même auteur peut être impliqué dans plusieurs affaires.
  • Lecture : en 2019, 48 % des auteurs de moins de 15 ans dans les affaires traitées par les parquets sont impliqués dans une atteinte à la personne.
  • Champ : France, auteurs personnes physiques.
  • Source : ministère de la Justice, SDSE, fichier statistique Cassiopée.

Figure 3 - Auteurs dans les affaires traitées par les parquets, selon la nature d’affaire et l'âge, en 2019

  • 1. La colonne « Ensemble », comprenant les auteurs dont l'âge est inconnu, est supérieure à la somme des différents âges et la structure par âge des auteurs traités ne doit pas être comparée directement à celle de l'ensemble. Les auteurs dont l'âge n'est pas renseigné représentent 9,9 % de l'ensemble des auteurs. 78 % d'entre eux ne sont pas poursuivables ou ont vu leur affaire classée sans suite pour inopportunité des poursuites. Ceci pourrait indiquer un sous-enregistrement de l'identité des auteurs lorsque l'affaire n'a pas vocation à se prolonger.
  • Lecture : en 2019, 48 % des auteurs de moins de 15 ans dans les affaires traitées par les parquets sont impliqués dans une atteinte à la personne.
  • Champ : France, auteurs personnes physiques.
  • Source : ministère de la Justice, SDSE, fichier statistique Cassiopée.

Après premier examen, 28 % des auteurs ont été considérés comme par les parquets, principalement en raison d’une infraction reprochée non ou mal caractérisée (figure 4). Cette proportion varie selon l’âge : de 24 % chez les moins de 15 ans et de 19 % chez les 15‑29 ans, elle augmente à partir de 30 ans pour atteindre 36 % chez les 60 ans ou plus.

Figure 4 - Auteurs dans les affaires traitées par les parquets selon l'âge, en 2019

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Figure 4 - Auteurs dans les affaires traitées par les parquets selon l'âge, en 2019 (en %) - Lecture : en 2019, 92,1 % des auteurs poursuivables de moins de 15 ans ont reçu une réponse pénale ; parmi eux, 71 % ont fait l'objet d'une mesure alternative réussie.
Moins de 15 ans 15-17 ans 18-19 ans 20-29 ans 30-39 ans 40-59 ans 60 ans ou plus Ensemble Part des auteurs dont l'âge n'est pas renseigné
Auteurs dans les affaires traitées1 (nombre) 66 140 160 432 127 543 488 585 385 607 414 009 95 673 1 927 997 9,9
dont auteurs non poursuivables 24,4 19,6 17,2 20,4 26,1 30,4 35,7 28,2 21,0
Auteurs poursuivables (nombre) 50 030 128 952 105 594 388 774 284 782 288 242 61 511 1 383 616 5,5
dont auteurs avec réponse pénale 92,1 93,6 94,1 92,8 91,9 91,8 91,0 90,4 3,3
Nature de la réponse pénale
Mesure alternative réussie 71 54 35 31 34 38 49 39 5,8
Composition pénale réussie 1 2 6 6 5 7 9 6 0,2
Poursuite devant une juridiction 28 44 59 63 61 55 42 55 1,9
Juridiction de poursuite
Juge d'instruction 6 5 4 5 4 4 nc 5 25,3
Tribunal correctionnel 2 4 92 91 91 89 85 81 0,7
Juge des enfants 92 91 9 0,1
Tribunal de police 0 0 4 4 5 7 10 5 0,4
  • nc : non communiqué.
  • 1. Un même auteur peut être impliqué dans plusieurs affaires.
  • Note : la colonne « Ensemble », comprenant les auteurs dont l'âge est inconnu, est supérieure à la somme des différents âges et la structure par âge des auteurs traités ne doit pas être comparée directement à celle de l'ensemble. Les auteurs dont l'âge n'est pas renseigné représentent 9,9 % de l'ensemble des auteurs. 78 % d'entre eux ne sont pas poursuivables ou ont vu leur affaire classée sans suite pour inopportunité des poursuites. Ceci pourrait indiquer un sous-enregistrement de l'identité des auteurs lorsque l'affaire n'a pas vocation à se prolonger.
  • Lecture : en 2019, 92,1 % des auteurs poursuivables de moins de 15 ans ont reçu une réponse pénale ; parmi eux, 71 % ont fait l'objet d'une mesure alternative réussie.
  • Champ : France, auteurs personnes physiques.
  • Source : ministère de la Justice, SDSE, fichier statistique Cassiopée.

90 % des auteurs ont reçu une qui varie selon l’âge. 6 mineurs sur 10 font l’objet d’une qui permet, notamment, d’éviter un procès tout en assurant la réparation du dommage causé. Les majeurs sont davantage poursuivis (60 %), à l’exception des 60 ans ou plus (42 %). Conformément au code de procédure pénale, les mineurs poursuivis sont renvoyés devant le juge des enfants dans plus de 90 % des cas, les majeurs devant le tribunal correctionnel dans 90 % des cas.

En 2019, 562 700 condamnations ont été prononcées par les tribunaux. À la faveur d’une législation spécifique qui prévoit la primauté de l’éducatif sur le répressif, 6 mineurs sur 10 sont condamnés à des mesures ou sanctions éducatives, peines également prononcées à l’encontre des 18‑20 ans pour des faits commis avant 18 ans (figure 5). Entre 20 et 60 ans, l’emprisonnement, avec ou sans sursis, devient la peine majoritaire, et la part de l’emprisonnement ferme augmente jusqu’à 40 ans. Dans le même temps, la part des amendes progresse (35 % chez les 20‑59 ans, 42 % chez les 60 ans ou plus).

Figure 5 - Peines ou mesures prononcées à titre principal selon l'âge du condamné, en 2019

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Figure 5 - Peines ou mesures prononcées à titre principal selon l'âge du condamné, en 2019 (en %) - Lecture : en 2019, 81,2 % des moins de 15 ans reconnus coupables ont été condamnés à une mesure ou une sanction éducative.
Moins de 15 ans 15-17 ans 18-19 ans 20-29 ans 30-39 ans 40-59 ans 60 ans ou plus Ensemble
Réclusion ou emprisonnement 14,5 29,6 43,0 47,6 52,8 51,7 44,7 48,6
Ferme ou avec sursis partiel 3,9 9,5 18,6 26,2 28,2 21,9 12,7 23,9
Avec sursis total 10,6 20,2 24,4 21,4 24,6 29,8 32,0 24,7
Travail d'intérêt général (TIG), sursis TIG 0,0 6,6 11,3 5,2 3,4 2,4 0,7 4,5
Amende 0,3 1,3 24,5 36,3 33,2 35,4 42,4 33,1
Mesure de substitution 0,8 2,0 5,2 9,8 10,0 9,6 11,0 9,1
Contraintes pénales 0,0 0,0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
Mesure ou sanction éducative 81,2 58,4 15,0 0,7 0,0 0,0 0,0 4,0
Dispense de peine 3,2 2,2 0,9 0,3 0,4 0,7 1,2 0,6
Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
  • Note : les contraintes pénales représentent à chaque tranche d'âge moins de 0,5 % des peines prononcées.
  • Lecture : en 2019, 81,2 % des moins de 15 ans reconnus coupables ont été condamnés à une mesure ou une sanction éducative.
  • Champ : France, condamnations prononcées à titre principal, hors tribunaux de police.
  • Source : ministère de la Justice, SDSE, fichier statistique du casier judiciaire national des personnes physiques.

Figure 5 - Peines ou mesures prononcées à titre principal selon l'âge du condamné, en 2019

  • Note : les contraintes pénales représentent à chaque tranche d'âge moins de 0,5 % des peines prononcées.
  • Lecture : en 2019, 81,2 % des moins de 15 ans reconnus coupables ont été condamnés à une mesure ou une sanction éducative.
  • Champ : France, condamnations prononcées à titre principal, hors tribunaux de police.
  • Source : ministère de la Justice, SDSE, fichier statistique du casier judiciaire national des personnes physiques.

La nature des peines fixées résulte de celle des infractions commises, mais aussi de l’état de ou de , différent selon l’âge. En 2019, 40 % des condamnés sont en état de récidive ou réitération ; cette part s’élève à 49 % parmi les 20‑29 ans et 44 % parmi les 30‑39 ans, âges où l’emprisonnement ferme est le plus prononcé.

Définitions

On appelle mis en cause, toute personne ayant été entendue par la police ou la gendarmerie et à l’encontre de laquelle sont réunis, dans la procédure transmise au parquet, des éléments graves et concordant attestant qu’elle a commis ou tenté de commettre un ou plusieurs délits ou crimes. Toutes les personnes mises en cause ne seront pas reconnues coupables par la justice.

Selon l’article 121‑4 du code pénal, est auteur de l’infraction la personne qui commet les faits incriminés ou tente de commettre un crime ou un délit. Avant d’être reconnu coupable, on parle d’auteur présumé. Cette terminologie est privilégiée devant la justice, les services de police et de gendarmerie utilisant davantage le terme de mis en cause.

Une affaire est dite non poursuivable en cas de défaut d’élucidation, d’infraction mal caractérisée, d’absence d’infraction, d’extinction de l’action publique, d’irresponsabilité, d’irrégularité de la procédure ou d’immunité. Aucun élément juridique ne permettant de poursuivre l’affaire, celle‑ci fait l’objet d’un classement sans suite.

Une affaire est considérée poursuivable par le parquet, lorsqu’il n’existe aucun motif de fait ou de droit rendant impossible la poursuite devant une juridiction pénale. Une affaire poursuivable peut donner lieu soit à un classement sans suite pour inopportunité de la poursuite, soit à une réponse pénale, alternative à la poursuite, composition pénale, ou poursuite.

La réponse pénale est définie par la justice comme le fait pour le procureur de la République, dans une affaire poursuivable, soit de mettre en œuvre une alternative aux poursuites ou une composition pénale, soit de poursuivre l’auteur présumé devant une juridiction d’instruction ou de jugement.
Le taux de réponse pénale, calculé par la justice, correspond au rapport entre le nombre d'affaires pour lesquelles le procureur de la république a mis en œuvre une alternative aux poursuites, une composition pénale ou a poursuivi l'auteur présumé sur le nombre d'affaires poursuivables.

Une alternative aux poursuites est une mesure décidée par le procureur de la République à l’égard de l’auteur de l’infraction, susceptible d’assurer la réparation du dommage causé à la victime, de mettre fin au trouble résultant de l’infraction ou de contribuer au reclassement de l’auteur des faits sans engager de poursuites contre lui. Il peut s’agir d’un rappel à la loi, d’un stage par exemple de sensibilisation à la lutte contre l’achat de services sexuels, d’une orientation vers une structure sanitaire, sociale ou professionnelle, d’une interdiction de séjour ou de paraître, de réparer le dommage causé à la victime par exemple en l’indemnisant ou en remettant en l’état un bien dégradé, etc. En cas d’exécution de la mesure (mesure réussie), la procédure est classée sans suite. Elle n’est pas inscrite au casier judiciaire national. En cas de non‑exécution, le procureur de la République met en œuvre une composition pénale ou engage des poursuites.

La récidive légale correspond à la situation où un délinquant condamné pour une première infraction (premier terme de la récidive) en commet une ou plusieurs autres (second terme de la récidive). Le code pénal prévoit principalement trois situations de récidive. Dans un premier cas (art. 132‑10 du code pénal), le premier terme de la récidive doit être un délit, et le deuxième terme le même délit, ou un délit assimilé par la loi, commis dans le délai de 5 ans. Dans un second cas (art.132‑8 du code pénal), le premier terme de la récidive doit être un crime ou un délit puni de 10 ans d’emprisonnement et le deuxième terme un crime sans limite de délai. Dans un troisième cas (article 132‑9 du code pénal), le premier terme de la récidive doit être un crime ou un délit puni de 10 ans d’emprisonnement et le deuxième terme un délit puni de la même peine dans un délai de 10 ans ou un délit puni d’une peine d’emprisonnement supérieure à un an et inférieure à 10 ans dans un délai de 5 ans.
La récidive fait encourir le double des peines prévues (ou la perpétuité pour un crime puni de 20 ou 30 ans de réclusion). Elle est inscrite au casier judiciaire.
Le taux de récidive mesure la part de condamnés en état de récidive légale (inscrite sur la condamnation) parmi l'ensemble des condamnés d'une année.

La réitération d’infractions pénales, définie dans le 1er alinéa de l’article 132‑16‑7 du code pénal, correspond à la situation où une personne qui a déjà été condamnée définitivement pour un crime ou un délit commet une nouvelle infraction qui ne répond pas aux conditions de la récidive légale. La réitération n’est pas inscrite au casier judiciaire.
Le taux de réitération mesure la part de réitérants sur les cinq années précédant l’année de condamnation parmi l’ensemble des condamnés d’une année donnée.
Un condamné qui serait à la fois réintérant et récidiviste est considéré seulement comme récidiviste.