Sécurité et société Édition 2021

L’Insee et le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) du ministère de l’Intérieur, en collaboration avec le Service statistique ministériel de la Justice (SDSE), présentent dans cette édition inédite de la collection « Insee Références » intitulée Sécurité et société un panorama synthétique des connaissances sur les phénomènes de délinquance et leur traitement par la justice.

Insee Références
Paru le :Paru le09/12/2021
Sécurité et société- Décembre 2021
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Cambriolages

Insee Références

Paru le :09/12/2021

En 2018, 1,7 % des ménages ont déclaré avoir été victimes d’un de leur résidence principale, pour 55 % d’entre eux le cambriolage n’a pas abouti et s’est arrêté au stade de la tentative. De surcroît, en moyenne, sur la période 2016‑2018, 9 % des ménages victimes ont subi plusieurs cambriolages ou tentatives au cours de l’année.

Pour 64 % des ménages victimes, une porte a été forcée ou tentée d’être forcée, ce qui représente le procédé d’effraction le plus fréquent, suivi par la fracture d’une fenêtre (23 %) et par l’escalade d’un balcon ou d’une clôture (18 %). Dans les deux tiers des cas, les logements visités étaient inoccupés, soit temporairement par exemple en période de vacances, soit parce que personne n’était présent au moment des faits (figure 1). Quand un membre du ménage était présent, il n’a le plus souvent ni entendu ni vu l’auteur.

Figure 1 - Présence dans le logement et confrontation auteurs/victimes au moment des faits, sur la période 2016-2018

en %
Figure 1 - Présence dans le logement et confrontation auteurs/victimes au moment des faits, sur la période 2016-2018 (en %) - Lecture : en moyenne annuelle, entre 2016 et 2018, 41 % des ménages victimes d’un cambriolage ou d'une tentative déclarent qu’aucun membre du ménage n'était présent dans le logement au moment des faits.
Aucun membre du ménage n'était présent 41
Le logement était temporairement inhabité 26
Un membre du ménage était présent et 31
… a vu le ou les auteurs 10
… a entendu le ou les auteurs 6
… n'a ni vu ni entendu le ou les auteurs 15
Ne sait pas ou refuse de répondre 2
Ensemble 100
  • Note : y compris tentatives de cambriolage, résidence principale.
  • Lecture : en moyenne annuelle, entre 2016 et 2018, 41 % des ménages victimes d’un cambriolage ou d'une tentative déclarent qu’aucun membre du ménage n'était présent dans le logement au moment des faits.
  • Champ : France métropolitaine, ménages ordinaires victimes d'un cambriolage ou d'une tentative de cambriolage, incident le plus récent.
  • Sources : Insee-ONDRP-SSMSI, enquêtes Cadre de vie et sécurité 2017 à 2019, traitement SSMSI.

Figure 1 - Présence dans le logement et confrontation auteurs/victimes au moment des faits, sur la période 2016-2018

  • Note : y compris tentatives de cambriolage, résidence principale.
  • Lecture : en moyenne annuelle, entre 2016 et 2018, 41 % des ménages victimes d’un cambriolage ou d'une tentative déclarent qu’aucun membre du ménage n'était présent dans le logement au moment des faits.
  • Champ : France métropolitaine, ménages ordinaires victimes d'un cambriolage ou d'une tentative de cambriolage, incident le plus récent.
  • Sources : Insee-ONDRP-SSMSI, enquêtes Cadre de vie et sécurité 2017 à 2019, traitement SSMSI.

La moitié des victimes de cambriolage déposent plainte à la police ou à la gendarmerie. Cette proportion varie du simple au double selon que le cambriolage a abouti (71 %) ou a échoué (30 %) (figure 2). Comparativement aux autres types d’atteintes sur les biens des ménages, le cambriolage est donc un des actes, avec le vol de voiture, le plus fréquemment déclaré aux forces de sécurité, cette démarche étant souvent nécessaire pour faire jouer une éventuelle assurance.

Figure 2 - Déclarations aux services de sécurité des ménages victimes d'un cambriolage, sur la période 2016-2018

en %
Figure 2 - Déclarations aux services de sécurité des ménages victimes d'un cambriolage, sur la période 2016-2018 (en %) - Lecture : en moyenne annuelle, entre 2016 et 2018, 71 % des ménages victimes d’un cambriolage ont déposé plainte.
Victimes d'un cambriolage Victimes d'une tentative Ensemble des victimes
Dépôt de plainte 71 30 50
Dépôt d'une main courante 3 8 5
Abandon de la démarche 2 2 2
Pas de déplacement au commissariat ou à la gendarmerie 24 60 43
Ne sait pas ou refuse de répondre 1 1 1
  • Note : résidence principale.
  • Lecture : en moyenne annuelle, entre 2016 et 2018, 71 % des ménages victimes d’un cambriolage ont déposé plainte.
  • Champ : France métropolitaine, ménages ordinaires victimes d'un cambriolage, incident le plus récent.
  • Sources : Insee-ONDRP-SSMSI, enquêtes Cadre de vie et sécurité 2017 à 2019, traitement SSMSI.

Figure 2 - Déclarations aux services de sécurité des ménages victimes d'un cambriolage, sur la période 2016-2018

  • Note : résidence principale.
  • Lecture : en moyenne annuelle, entre 2016 et 2018, 71 % des ménages victimes d’un cambriolage ont déposé plainte.
  • Champ : France métropolitaine, ménages ordinaires victimes d'un cambriolage, incident le plus récent.
  • Sources : Insee-ONDRP-SSMSI, enquêtes Cadre de vie et sécurité 2017 à 2019, traitement SSMSI.

En 2019, les services de police et de gendarmerie ont enregistré 217 500 cambriolages et tentatives de cambriolage de résidence principale et 19 900 visant des résidences secondaires, soit un total de 237 400 cambriolages de logement.

Les cambriolages et tentatives de cambriolage de logement concernent tous les types de territoires. Cependant, dans les communes hors , les petites et les moyennes unités urbaines, environ 5 logements sur 1 000 ont été cambriolés, contre 6 dans les unités urbaines de 50 000 à 200 000 habitants et 9 dans celles de plus de 200 000 habitants (figure 3).

Figure 3 - Cambriolages de logement enregistrés par les services de sécurité selon la taille de l'unité urbaine, en 2019

pour 1 000 logements
Figure 3 - Cambriolages de logement enregistrés par les services de sécurité selon la taille de l'unité urbaine, en 2019 (pour 1 000 logements) - Lecture : en 2019, les forces de sécurité ont enregistré 4,7 cambriolages de logement pour 1 000 logements dans les communes hors unité urbaine.
Communes hors unité urbaine 4,7
2 000 à 5 000 habitants 4,9
5 000 à 10 000 habitants 5,0
10 000 à 20 000 habitants 5,1
20 000 à 50 000 habitants 5,2
50 000 à 100 000 habitants 5,9
100 000 à 200 000 habitants 6,6
200 000 à 2 000 000 d'habitants 9,0
Unité urbaine de Paris 8,7
Ensemble 6,6
  • Notes : y compris tentatives de cambriolage.
  • Lecture : en 2019, les forces de sécurité ont enregistré 4,7 cambriolages de logement pour 1 000 logements dans les communes hors unité urbaine.
  • Champ : France.
  • Sources : SSMSI, base des infractions enregistrées par la police et la gendarmerie 2019 ; Insee, recensement de la population 2017.

Figure 3 - Cambriolages de logement enregistrés par les services de sécurité selon la taille de l'unité urbaine, en 2019

  • Notes : y compris tentatives de cambriolage.
  • Lecture : en 2019, les forces de sécurité ont enregistré 4,7 cambriolages de logement pour 1 000 logements dans les communes hors unité urbaine.
  • Champ : France.
  • Sources : SSMSI, base des infractions enregistrées par la police et la gendarmerie 2019 ; Insee, recensement de la population 2017.

Outre les cambriolages de résidence, les forces de sécurité ont également enregistré, en 2019, des cambriolages ou tentatives de cambriolage visant des locaux industriels, commerciaux ou financiers (71 300) ou visant d’autres lieux (54 400) (figure 4). Ces cambriolages représentent 35 % de l’ensemble des cambriolages enregistrés et affectent plus fréquemment des personnes morales (53 % des victimes de cambriolage d’un lieu hors résidence).

Figure 4 - Cambriolages enregistrés par les services de sécurité selon le lieu visé, en 2019

en %
Figure 4 - Cambriolages enregistrés par les services de sécurité selon le lieu visé, en 2019 (en %) - Lecture : en 2019, 60 % des cambriolages ou tentatives enregistrés par les services de sécurité ont visé des résidences principales.
Résidences principales 60
Résidences secondaires 5
Locaux industriels, commerciaux ou financiers 20
Autres lieux 15
Ensemble 100
  • Note : y compris tentatives de cambriolage.
  • Lecture : en 2019, 60 % des cambriolages ou tentatives enregistrés par les services de sécurité ont visé des résidences principales.
  • Champ : France.
  • Source : SSMSI, base des infractions enregistrées par la police et la gendarmerie 2019.

Figure 4 - Cambriolages enregistrés par les services de sécurité selon le lieu visé, en 2019

  • Note : y compris tentatives de cambriolage.
  • Lecture : en 2019, 60 % des cambriolages ou tentatives enregistrés par les services de sécurité ont visé des résidences principales.
  • Champ : France.
  • Source : SSMSI, base des infractions enregistrées par la police et la gendarmerie 2019.

Au bout de 18 mois, 10 % des cambriolages ou tentatives de cambriolage, enregistrés en 2019, ont été , le ou l’un des auteurs présumés ayant été interpellés et entendus par la police ou la gendarmerie. Les cambriolages des locaux professionnels et autres lieux sont davantage élucidés (14 %) que ceux visant des logements (8 %). Cela pourrait s’expliquer par un recours plus important à des moyens de sécurisation des locaux professionnels sur lesquels peuvent s’appuyer les services de police et de gendarmerie.

En 2019, les parquets des tribunaux ont enregistré 167 600 affaires de cambriolage. En lien avec le faible taux d’élucidation des services de police et de gendarmerie, plus de 8 affaires sur 10 n’avaient pas d’auteur identifié à ce stade.

Lorsqu’un auteur présumé a été identifié et estimé par le parquet, il fait l’objet d’une réponse pénale dans 84 % des cas (figure 5a). Parmi les auteurs identifiés et poursuivables, 13 % ont bénéficié d’une , 1 % d’une et 86 % ont été devant un juge d’instruction ou une juridiction de jugement. Près des deux tiers des auteurs poursuivis le sont devant le . En 2019, devant les tribunaux, les auteurs coupables de cambriolage ou tentative de cambriolage ont été majoritairement sanctionnés par une peine de réclusion ou d’emprisonnement ferme ou avec sursis partiel (54 %), suivie par une peine d’emprisonnement avec sursis total (28 %) (figure 5b).

Figure 5a - Orientations pénales par les parquets des auteurs de cambriolage ou tentatives de cambriolage, en 2019

  • Lecture : en 2019, 86 % des auteurs de cambriolage ou tentative de cambriolage ayant eu une réponse pénale ont été poursuivis devant une juridiction d'instruction ou de jugement.
  • Champ : France.
  • Source : ministère de la Justice, SDSE, fichier statistique Cassiopée.

Définitions

Le cambriolage est un vol dans un local d’habitation ou lieu destiné à l’entrepôt de valeurs ou marchandises, aggravé quand il est commis par effraction, ruse ou escalade. L’usage de fausses clefs pour entrer dans les lieux est assimilé à une effraction. La tentative de cambriolage (acte manqué, interrompu, etc.) est considérée par la justice comme une infraction caractérisée, elle sera donc jugée au même titre qu’un cambriolage « abouti ».

La notion d’unité urbaine repose sur la continuité du bâti et le nombre d’habitants. Les unités urbaines sont construites en France métropolitaine et dans les DOM d’après la définition suivante : une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) qui compte au moins 2 000 habitants. On désigne par « commune hors unité urbaine », les communes non affectées à une unité urbaine, elles étaient anciennement improprement appelées « communes rurales ».

Les faits de délinquance sont élucidés lorsqu’un auteur présumé est interpellé, entendu par les services de police ou de gendarmerie et présenté comme auteur présumé dans la procédure transmise à l’autorité judiciaire. Le taux d’élucidation représente la part des faits élucidés parmi ceux enregistrés sur une période donnée. Ce taux dépend du moment où il est calculé après l’enregistrement des faits : il peut être calculé à 3 mois, à 6 mois, à un an etc.

Une affaire est considérée poursuivable par le parquet, lorsqu’il n’existe aucun motif de fait ou de droit rendant impossible la poursuite devant une juridiction pénale. Une affaire poursuivable peut donner lieu soit à un classement sans suite pour inopportunité de la poursuite, soit à une réponse pénale : alternative à la poursuite, composition pénale, ou poursuite.

Une alternative aux poursuites est une mesure décidée par le procureur de la République à l’égard de l’auteur de l’infraction, susceptible d’assurer la réparation du dommage causé à la victime, de mettre fin au trouble résultant de l’infraction ou de contribuer au reclassement de l’auteur des faits sans engager de poursuites contre lui. Il peut s’agir d’un rappel à la loi, d’un stage par exemple de sensibilisation à la lutte contre l’achat de services sexuels, d’une orientation vers une structure sanitaire, sociale ou professionnelle, d’une interdiction de séjour ou de paraître, de réparer le dommage causé à la victime par exemple en l’indemnisant ou en remettant en l’état un bien dégradé, etc. En cas d’exécution de la mesure (mesure réussie), la procédure est classée sans suite. Elle n’est pas inscrite au casier judiciaire national. En cas de non‑exécution, le procureur de la République met en oeuvre une composition pénale ou engage des poursuites.

Une composition pénale est une alternative aux poursuites « renforcée ». Elle consiste en une ou plusieurs des mesures énumérées à l’article 41‑2 du Code de procédure pénale (par exemple, verser une amende de composition pénale au Trésor public, remettre au greffe du tribunal son permis de conduire pour une durée maximale de 6 mois, ou suivre un stage ou une formation) proposée par le procureur de la République, acceptée par l’auteur de l’infraction et validée par le président du tribunal. Depuis la loi du 25 mars 2019, la validation n’est plus exigée, lorsque pour un délit puni d’une peine d’emprisonnement inférieure ou égale à 3 ans, la proposition de composition porte sur une amende n’excédant pas 3 000 euros ou sur la confiscation de la chose ayant servi à commettre l’infraction et dont la valeur n’excède pas 3 000 euros. En cas d’exécution, la composition pénale éteint l’action publique. Contrairement aux autres alternatives aux poursuites, elle est inscrite au bulletin n°1 du casier judiciaire national. En cas d’échec, le procureur de la République engage des poursuites.

La poursuite est une des trois réponses pénales données par le parquet. Elle consiste à transmettre l’affaire (auteur) vers un juge d’instruction (ou un juge des enfants) dans le cas d’affaire criminelle ou d’affaire complexe ou vers une juridiction de jugement (tribunal correctionnel, tribunal de police, tribunal pour enfants). La poursuite déclenche l’action publique.

Le tribunal correctionnel est la juridiction compétente pour juger les délits. Il se distingue ainsi du tribunal de police compétent pour juger les contraventions des 5 classes, de la cour d’assise, compétente pour juger les crimes. Juridiction du premier degré, les décisions du tribunal correctionnel peuvent être attaquées devant la cour d’appel, juridiction du second degré.