En 2020, l’emploi salarié total recule de 0,6 % en Nouvelle-Aquitaine (figure 1). Cette baisse est relativement moins importante que celle observée en France hors Mayotte (– 1,1 %). Après la Bretagne, l’emploi salarié néo-aquitain est un des plus résistants des régions métropolitaines, comme celui des Hauts-de-France et des Pays de la Loire.

Dans la région, comme au niveau national, l’emploi salarié est particulièrement affecté dans le secteur privé : fin 2020, il est en recul de 1 % par rapport à son niveau d’avant-crise (fin 2019) (figure 2). Trois périodes significatives des perturbations subies par l’emploi régional se distinguent au cours de l’année.

Au premier semestre, le confinement instauré à partir du 17 mars provoque un choc économique brutal. L’arrêt quasi complet de l’activité se répercute sur les effectifs de tous les grands secteurs et plus fortement dans le tertiaire marchand hors intérim où l’emploi salarié se replie de 3 % (figure 3).

À compter du deuxième trimestre, les employeurs mettent fin aux contrats temporaires, s’ajustant à la détérioration de l’activité : l’emploi intérimaire chute de 42 % (figure 4). La mise en place du dispositif d’aide exceptionnel favorisant l’activité partielle atténue les effets de la crise sur l’emploi. En Nouvelle-Aquitaine, la proportion de salariés placés en activité partielle atteint un pic de 26 % en avril.

Le troisième trimestre est une période de rebond, grâce au recul de l’épidémie et à l’allègement des restrictions. Les effectifs salariés sont en hausse (+ 1,8 % par rapport au trimestre précédent), tirés par ceux de l’intérim (+ 18 %). La reprise de l’emploi est globalement vigoureuse, mais elle masque une forte hétérogénéité entre branches.

Au quatrième trimestre, malgré le deuxième confinement, l’emploi résiste mieux qu’au printemps et reste stable. Les mesures restrictives plus ciblées affectent néanmoins des secteurs déjà affaiblis par plusieurs mois de réduction d’activité, notamment l’hébergement-restauration où un salarié sur deux est en activité partielle au mois de novembre (contre 8 % tous secteurs confondus).

Finalement, au quatrième trimestre 2020, c’est donc dans les services marchands que l’emploi est le plus en recul par rapport à son niveau d’avant-crise : – 9,4 % pour l’hôtellerie-restauration et – 6 % pour les services aux ménages . L’intérim est également en forte baisse (– 4,1 %), de même que l’emploi de certaines branches industrielles (biens d’équipement, matériels de transport et autres branches).

Le tertiaire marchand et l’industrie rassemblant plus de la moitié des salariés néo-aquitains, les difficultés rencontrées dans ces deux secteurs (respectivement – 1,8 % et – 1,6 % en 2020) contribuent fortement à la baisse de l’emploi régional. À l’inverse, la bonne résistance du tertiaire non marchand (+ 0,9 %), qui regroupe plus d’un tiers des salariés de la région, tend à atténuer l’ampleur du recul de l’emploi. Quant à la construction, le secteur se révèle particulièrement dynamique par rapport à son niveau d’avant-crise : le nombre de salariés (moins de 10 % des effectifs régionaux) augmente de 2,3 %.

Seule la Gironde, premier département employeur de Nouvelle-Aquitaine, maintient son niveau d’emploi en 2020 (figure 5). La diversification de ses activités contribue certainement à cette situation favorable.

En Creuse, la baisse est relativement limitée (– 0,3 %), notamment grâce à la bonne progression de l’emploi du tertiaire non marchand qui y occupe une place prépondérante.

La Charente-Maritime, la Corrèze, la Charente et la Vienne sont les plus touchées de la région avec des effectifs salariés en recul de plus de 1 %. L’emploi dans le tertiaire marchand y est particulièrement en recul (entre – 2,8 % et – 3,6 %).

Dans les six autres départements, la baisse de l’emploi s’établit entre – 0,4 % et – 0,8 %. Dans les Deux-Sèvres, la diminution de l’emploi dans le tertiaire marchand est la plus faible de la région (– 0,2 %), grâce au poids important des activités de l’assurance, moins affaiblies par la crise. C’est dans les Pyrénées-Atlantiques que le repli de l’intérim est le plus accentué (– 10,2 %). L’emploi industriel est relativement peu affecté dans les Landes (– 0,5 %), alors qu’en Haute-Vienne, il se rétracte de 3,5 %. Enfin, la Dordogne et le Lot-et-Garonne se singularisent par des évolutions sectorielles plus homogènes.