Avec des températures supérieures aux normales et un déficit pluviométrique, le climat 2018 défavorise les rendements des céréales, avec un impact plus faible pour le maïs. La production céréalière globale recule de 10 % (figure 1), compte tenu de la baisse, par ailleurs, des surfaces des céréales à paille. Les productions en oléagineux et en protéagineux reculent aussi.

Les cours des céréales remontent avec le repli de la production mondiale, lié à la sécheresse, et la progression de la demande. En Bretagne, entre juin 2018 et décembre 2018, le prix de base des céréales (figure 2) augmente de 14 % pour le blé et l’orge, de 16 % pour le maïs grain et de 19 % pour le triticale.

En moyenne sur la campagne 2017-2018, le prix du chou-fleur perd 9 % sur la moyenne des cinq dernières campagnes, pour une production inférieure de 15 %. L’année 2018 est exceptionnellement difficile pour les tomates. L’offre régresse de 19 % et le prix perd 16 % comparé à la moyenne des années 2013-2017. La production d’artichauts Camus est inférieure d’un tiers à 2013-2017, à un prix plus élevé de 17 %. La saison est moins mauvaise que l’an dernier pour les pommes de terre primeur, avec un prix supérieur de 8 % à 2013-2017 et une offre en baisse de 28 %. Le cours du poireau est bas en seconde partie de campagne 2017-2018 et meilleur au second semestre 2018. En début d’année, le cours de l’échalote reste faible, puis augmente régulièrement de juillet à décembre.

En 2018, les quantités de lait livrées par les producteurs bretons (figure 3) se réduisent de 0,8 %. Dans un contexte de baisse de la collecte, y compris européenne, le prix du lait payé aux producteurs bretons dépasse de 0,8 % le bon niveau de 2017 (figure 4). L’écoulement des stocks européens de poudre de lait et la redescente du prix du beurre au second semestre permettent de rééquilibrer le marché des produits laitiers. Parallèlement, les charges d’aliments remontent au cours de l’année.

Le volume de gros bovins abattus en Bretagne correspond à celui de 2017. Les abattages de vaches laitières se maintiennent, dans un contexte de stabilisation du marché laitier. Les prix des gros bovins faiblissent légèrement (figure 5). Celui de la vache laitière P du bassin Grand Ouest est stable, à 2,84 €/kg. La tendance à la baisse du coût de l’aliment pour gros bovins s’inverse en 2018 (figure 6).

Le volume de veaux de boucherie abattus recule (– 3,2 %) et le prix du veau, à 5,66 €/kg pour le bassin Nord, progresse de 1 %. Le coût des aliments d’allaitement progresse au cours de l’année, mais reste inférieur à celui de 2017.

Le volume de porcs charcutiers abattus en Bretagne progresse de 0,8 %. La production est soutenue au premier semestre, alors que la demande manque de tonus, notamment de Chine. L’apparition de cas de peste porcine africaine dans ce pays en août fait croître les importations chinoises au second semestre. Au dernier trimestre, les abatteurs bretons limitent leurs stocks après la découverte de tels cas en Belgique, avec la crainte de propagation du virus en Allemagne et en France.

Face à une offre mondiale importante, les cours mondiaux sont faibles. En Bretagne, le prix de base du porc charcutier à Plérin (figure 7) se maintient à un niveau bas, 1,197 €/kg en moyenne annuelle (– 13 %). Parallèlement, le coût de l’aliment pour porcins repart à la hausse : + 3 %.

Le volume de poulets abattus en Bretagne augmente (+ 3,9 %). Le secteur avicole breton est en pleine restructuration, avec notamment la mise en liquidation judiciaire de l’ancien abattoir de poulets, Tilly-Sabco International, et la reprise du volailler finistérien Doux, spécialisé dans l’export de poulets légers entiers congelés vers le Moyen-Orient, par un consortium réunissant principalement le groupe sarthois LDC et le saoudien Almunajem. Au niveau national, les exportations de viande de poulet reculent avec la perte de débouchés vers le Moyen-Orient, mais la consommation poursuit son amélioration.

La situation de la filière dinde se dégrade encore, avec des abattages et des exportations en baisse.

Le coût de l’énergie s’accroît fortement en 2018 et celui de l’aliment pour volaille augmente à nouveau. Les prix des marchés restent inférieurs à ceux de 2017 (– 0,1 % pour le poulet standard et – 1,0 % pour la dinde), mais progressent au dernier trimestre.

La production d’œufs de consommation se replie (– 3,5 %) et la cotation annuelle perd 4,4 %, malgré le niveau élevé au premier trimestre, dans la continuité de la flambée du second semestre 2017.