Insee Conjoncture BretagneBilan économique 2018 - Bretagne

L’économie bretonne tient le cap en 2018

En 2018, la situation économique de la Bretagne reste solide, malgré le ralentissement observé suite à une année 2017 très favorable. L’emploi salarié progresse plus dans la région (+ 1,0 %) qu’au niveau national (+ 0,6 %). Il évolue positivement dans chaque grand secteur, en particulier le tertiaire marchand (+ 1,3 %) et la construction (+ 2,0 %). Le taux de chômage diminue légèrement et les inscrits à Pôle emploi sont moins nombreux pour la première fois depuis 10 ans. L’activité des entreprises continue de croître en 2018 et les créations atteignent un niveau record. Dans les domaines du tourisme, de la construction et des transports, les indicateurs demeurent bien orientés. L’agriculture présente néanmoins un bilan en demi-teinte.

Insee Conjoncture Bretagne
No 25
Paru le :Paru le06/06/2019
Valérie Mariette, Insee – Stéphane Moro, Direccte
Insee Conjoncture Bretagne No 25- Juin 2019

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par l'Insee.
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Emploi salarié - Près de 12 000 emplois supplémentaires en Bretagne en 2018 Bilan économique 2018

Valérie Mariette, Insee – Stéphane Moro, Direccte

En 2018, près de 12 00 emplois ont été créés dans l’économie bretonne. La progression de l’emploi salarié total y est plus élevée qu’au niveau national.

La reprise de l’emploi industriel, plus précoce en Bretagne qu’au niveau national, se confirme en 2018. L’emploi dans la construction progresse également de nouveau dans la région. Le tertiaire marchand continue à porter les créations d’emplois (+ 1,3 %), en particulier dans les services aux entreprises hors intérim, le commerce et l’information-communication. L’intérim est toutefois en recul de 2,5 % en 2018. Dans le tertiaire non marchand, l’emploi progresse de 0,5 % en Bretagne alors qu’il est stable au niveau national.

Insee Conjoncture Bretagne

No 25

Paru le :06/06/2019

En 2018, l’emploi salarié total est en hausse de 1,0 % en Bretagne, ce qui correspond à 11 800 créations nettes d’emplois depuis fin 2017 (figure 1). Le rythme de progression est plus élevé dans la région qu’en France (+ 0,6 %). L’emploi décélère néanmoins en 2018 par rapport à l’année 2017, particulièrement dynamique (+ 2,1 % en Bretagne ; + 1,3 % au niveau national). La progression observée en 2018 situe la Bretagne au 6e rang des régions françaises (figure 2). Dans les principaux secteurs de l’économie, l’évolution de l’emploi est plus favorable ou du même ordre dans la région qu’au niveau national.

Figure 1Emploi salarié total par secteurs d'activité en Bretagne

en %
Emploi salarié total par secteurs d'activité en Bretagne (en %)
Secteur d'activité - NAF rév. 2, 2008 2018 T4 (en milliers) Glissement annuel Glissement annuel moyen 2017/2012 ¹
Bretagne Bretagne France hors Mayotte Bretagne France hors Mayotte
Agriculture 27,1 5,3 1,9 2,2 1,0
Industrie 172,7 0,2 0,3 -0,2 -0,8
Industrie agro-alimentaire 70,7 0,4 0,4 0,6 0,4
Energie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage 12,7 -0,1 0,9 -0,9 -0,6
Biens d'équipement 18,5 1,0 0,1 0,5 -1,4
Matériels de transport 9,7 -2,7 0,1 -3,2 -1,2
Autres branches industrielles 61,1 0,2 0,2 -0,6 -1,1
Construction 71,5 2,0 1,9 -1,2 -1,4
Tertiaire marchand 528,9 1,3 0,9 1,6 1,3
Commerce 154,4 1,4 0,6 0,4 0,4
Transports 61,2 1,1 1,2 0,7 0,2
Hébergement - restauration 47,2 2,6 1,8 2,0 1,7
Information - communication 30,1 3,7 4,3 1,9 1,3
Services financiers 32,4 -0,4 0,4 1,1 0,5
Services immobiliers 8,2 1,6 -0,7 1,7 0,4
Services aux entreprises hors intérim 96,1 3,1 2,4 2,1 1,9
Intérim 43,6 -2,5 -3,3 8,1 8,9
Services aux ménages 55,7 -0,1 -1,0 0,4 -0,2
Tertiaire non marchand 423,3 0,5 -0,1 0,8 0,6
Total 1 223,4 1,0 0,6 0,9 0,6
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires. Pour l'agriculture, les données de la MSA ne sont plus disponibles depuis le 3ᵉ trimestre 2017 ; l'Insee réalise une estimation sur les trimestres suivants, en prolongeant les tendances récentes.
  • ¹ : glissement annuel qu'aurait connu l'emploi salarié total du secteur, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution régionale de l'emploi salarié totalFrance hors Mayotte : 0,6 %

Glissement annuel 2018-2017 (en %)
Évolution régionale de l'emploi salarié total (Glissement annuel 2018-2017 (en %))
Zonage Valeur
Île-de-France 1,1
Centre - Val de Loire -0,4
Bourgogne-Franche-Comté -0,7
Normandie 0,3
Hauts-de-France -0,1
Grand Est -0,1
Pays-de-la-Loire 0,9
Bretagne 1,0
Nouvelle Aquitaine 0,7
Occitanie 0,9
Auvergne-Rhône-Alpes 0,7
Provence-Alpes-Côte d'Azur 0,7
Corse 1,6
Guadeloupe 2,1
Martinique 1,4
Guyane 4,9
La Réunion -1,3
0,0
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Source : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution régionale de l'emploi salarié totalFrance hors Mayotte : 0,6 %

  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Source : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

L'industrie bretonne crée de nouveau des emplois

En Bretagne, l’emploi dans l’industrie croît de 0,2 % en 2018, soit 300 emplois supplémentaires. C’est la seconde année de progression depuis 2011, après l’augmentation de 0,6 % en 2017 (figure 3). La reprise de l’emploi industriel dans la région est antérieure à celle enregistrée en France (+ 0,3 % en 2018 après une stabilité en 2017).

Figure 3Évolution trimestrielle de l'emploi salarié total par grands secteurs d'activité en Bretagne

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution trimestrielle de l'emploi salarié total par grands secteurs d'activité en Bretagne (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2010 100 100 100 100
1ᵉʳ trim. 2011 100,7 100,1 100,7 100,6
2ᵉ trim. 2011 100 100,2 100,9 100,7
3ᵉ trim. 2011 99,9 100,5 101,1 100,2
4ᵉ trim. 2011 99,8 100,6 101,2 100,4
1ᵉʳ trim. 2012 99,3 100,2 101,5 100,5
2ᵉ trim. 2012 98,9 100 101,5 100,7
3ᵉ trim. 2012 98,1 99,9 101,6 101
4ᵉ trim. 2012 97,9 99,5 101,4 100,7
1ᵉʳ trim. 2013 97,1 99,2 100,9 100,7
2ᵉ trim. 2013 96,4 98,4 100,6 100,9
3ᵉ trim. 2013 96,1 98,5 101 102
4ᵉ trim. 2013 95,1 98,3 101,2 102,1
1ᵉʳ trim. 2014 94,4 97,9 101,4 102,8
2ᵉ trim. 2014 93,6 98,1 101,6 102,9
3ᵉ trim. 2014 92,6 98,1 101,4 102,7
4ᵉ trim. 2014 91,9 98,1 101,8 103
1ᵉʳ trim. 2015 91,3 98 102 103,4
2ᵉ trim. 2015 90,8 98 102,4 103,7
3ᵉ trim. 2015 90,6 98,2 102,8 103,5
4ᵉ trim. 2015 90,6 98,2 103,1 103,4
1ᵉʳ trim. 2016 90,6 98,5 103,8 103,6
2ᵉ trim. 2016 90,4 98,4 104,2 104
3ᵉ trim. 2016 90,2 98,1 104,5 103,8
4ᵉ trim. 2016 90 98 104,9 104
1ᵉʳ trim. 2017 90,7 98,1 105,5 104,2
2ᵉ trim. 2017 91,5 98,6 106,1 104,3
3ᵉ trim. 2017 91,2 98,6 106,6 104,5
4ᵉ trim. 2017 92,2 98,6 107 104,8
1ᵉʳ trim. 2018 92,6 98,8 107,6 104,9
2ᵉ trim. 2018 93 98,3 108 104,9
3ᵉ trim. 2018 93,5 98,4 108,4 104,9
4ᵉ trim. 2018 94 98,8 108,8 105,3
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution trimestrielle de l'emploi salarié total par grands secteurs d'activité en Bretagne

  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Décliné par département, l’emploi industriel continue à reculer en Ille-et-Vilaine (– 0,3 % en 2018 après – 0,5 % en 2017) (figure 4). Il est stable en 2018 dans le Finistère (après + 1,7 % en 2017) et en hausse dans les deux autres départements.

Figure 4Emploi salarié total par départements et par grands secteurs d'activité en Bretagne

en %
Emploi salarié total par départements et par grands secteurs d'activité en Bretagne (en %)
2018 T4 (en milliers) Glissement annuel
Agriculture Industrie Construction Tertiaire marchand dont Intérim Tertiaire non marchand Total
Côtes-d'Armor 194,8 ns 1,1 1,9 1,8 11,8 -0,6 0,9
Finistère 328,3 ns -0,0 2,8 0,1 -8,6 0,2 0,5
Ille-et-Vilaine 447,4 ns -0,3 1,8 1,8 -4,0 0,9 1,3
Morbihan 252,9 ns 0,5 1,3 1,3 -4,0 0,8 1,0
Bretagne 1 223,4 5,3 0,2 2,0 1,3 -2,5 0,5 1,0
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires. Pour l'agriculture, les données de la MSA ne sont plus disponibles depuis le 3ᵉ trimestre 2017 ; l'Insee réalise une estimation sur les trimestres suivants, en prolongeant les tendances récentes.
  • ns : non significatif.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

L’agroalimentaire breton gagne 300 emplois en 2018, soit une hausse de 0,4 % égale à celle du niveau national. Parmi les départements bretons, seul le Finistère présente une contraction de l’emploi (– 1,3 %), en lien avec les restructurations et fermetures dans la filière de la volaille, notamment dans les entreprises Tilly-Sabco et Doux. L’emploi agroalimentaire reste solide dans les autres départements, en hausse d’environ 1 %.

L’emploi dans la fabrication de biens d’équipement progresse de 1,0 % en 2018, soit 200 emplois supplémentaires. Dans les autres branches industrielles, il augmente de 0,2 % (+ 100 emplois). Dans celui de l’énergie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage, l’emploi est quasi stable.

La contraction de l’emploi se poursuit en 2018 en Bretagne dans la fabrication de matériels de transport (– 2,7 % soit – 300 emplois), à l’inverse du niveau national (+ 0,1 %). Cela résulte de la destruction de 400 emplois en Ille-et-Vilaine, en raison notamment de la poursuite du dispositif de départs volontaires au sein du groupe PSA. En parallèle, l’accélération de l’activité en fin d’année 2018 du groupe automobile sur le site de la Janais à proximité de Rennes a donné lieu au recrutement de nombreux intérimaires.

L’emploi dans la construction confirme sa reprise

Le secteur de la construction crée 1 400 emplois en 2018, correspondant à une progression de 2,0 %, après 2,5 % en 2017. Ce secteur confirme ainsi sa reprise après huit années de baisse, de 2009 à 2016. La hausse constatée dans la région en 2018 est similaire à celle du niveau national (+ 1,9 %).

L’emploi dans la construction augmente dans chaque département breton, de 1,3 % dans le Morbihan à 2,8 % dans le Finistère.

Le tertiaire marchand regroupe la majorité des créations d’emploi

Dans le tertiaire marchand, les créations d’emplois décélèrent en 2018 (+ 1,3 %) après la forte progression observée en 2017 (+ 3,4 %). L’emploi tertiaire croît néanmoins à un rythme plus élevé qu’au niveau national (+ 0,9 % en 2018). Sur un an, 6 800 emplois ont été créés dans la région, soit près de 60 % des créations observées sur l’ensemble des secteurs. En 2018, l’emploi tertiaire est pénalisé par sa composante intérimaire, en baisse de 2,5 % après la forte hausse de 20,7 % enregistrée en 2017 (encadré). Hors intérim, la hausse de l’emploi tertiaire est donc plus soutenue (+ 1,7 % soit près de 8 000 emplois supplémentaires).

Nouvelle hausse de l’emploi dans le commerce

En 2018, l’emploi salarié dans le commerce poursuit sa progression (+ 1,4 % après + 1,6 % en 2017). Dans ce secteur, 2 200 emplois ont été créés en un an. Le rythme de croissance est plus élevé en Bretagne qu’en France (+ 0,6 %). La hausse de l’emploi dans le commerce s’observe dans chaque département breton, de + 1,2 % dans le Finistère à + 1,6 % en Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan.

Dynamisme dans les services aux entreprises et l’information-communication

Les services aux entreprises, hors intérim, contribuent à nouveau fortement au dynamisme des services marchands. Ce secteur gagne 2 900 emplois en Bretagne en 2017, soit une progression de 3,1 % plus soutenue qu’au niveau national (+ 2,4 %). La hausse est nettement plus forte dans le Morbihan (+ 6,7 %) et en Ille-et-Vilaine (+ 4,0 %) que dans les Côtes-d’Armor (+ 0,4 %) et le Finistère (+ 0,6 %).

Dans l’information et la communication, les créations d’emploi sont en hausse de 3,7 % (+ 1 100 emplois) après + 2,5 % en 2017. L’accélération vaut également au niveau national (+ 4,3 % après + 2,8 %). L’Ille-et-Vilaine porte la hausse régionale avec 900 emplois supplémentaires (+ 4,8 %), imité, dans une moindre mesure, par le Finistère (+ 3,6 % soit + 100 emplois). Ces deux départements bénéficient notamment du dynamisme croissant de leur écosystème numérique, en particulier dans les métropoles de Rennes et Brest.

Le secteur de l’hébergement et de la restauration crée 1 200 emplois en 2018, soit une progression de 2,6 % plus soutenue qu’au niveau national (+ 1,8 %). Cette augmentation s’observe dans chaque département breton, à l’exception du Morbihan (– 0,6 %).

L’emploi dans les transports croît de 1,1 % en 2018 (+ 600 emplois), à un rythme proche de celui de la France (+ 1,2 %). Il progresse plus dans les Côtes-d’Armor (+ 2,4 %) mais recule de nouveau dans le Finistère (– 0,5 % après – 1,7 % en 2017).

Dans les activités immobilières, l’emploi augmente de 1,6 % (+ 1,3 % en 2017), alors qu’il se replie de nouveau au niveau national (– 0,7 % après – 0,6 % en 2017). Dans les services aux ménages, l’emploi est quasi-stable en Bretagne (– 0,1 %) et recule de 1,0 % en France. En revanche, l’emploi dans les services financiers diminue de 0,4 % dans la région tandis qu’il progresse de 0,4 % dans l’Hexagone.

Plus d’emplois dans le tertiaire non marchand

Dans le secteur tertiaire non marchand1, l’emploi progresse de 0,5 % en 2018, soit près de 2 000 emplois supplémentaires. Il est quasi stable au niveau national (– 0,1 %). L’emploi non marchand augmente plus en Ille-et-Vilaine (+ 0,9 %) et dans le Morbihan (+ 0,8 %) que dans le Finistère (+ 0,2 %). Dans les Côtes-d’Armor, il recule de 0,6 %.

1- Ce secteur comprend l’administration publique, l’enseignement, les activités pour la santé humaine, l’hébergement médico-social et l’action sociale.

Avertissement

À partir des résultats du premier trimestre 2018, le champ des estimations trimestrielles d'emploi (ETE) localisées, réalisées en partenariat avec l'Acoss et les Urssaf (champ hors intérim) ainsi que la Dares (sur l'intérim), s'est étendu. En 2017, les ETE publiées au niveau localisé (région et département) portaient seulement sur les salariés du secteur marchand - hors agriculture et activité des particuliers employeurs - en France métropolitaine. Depuis 2018, le champ des ETE localisées comprend les départements d'outre-mer (hors Mayotte) et l'ensemble de l'emploi salarié, donc y compris les salariés de la fonction publique, de l'agriculture et de l'ensemble des particuliers employeurs.

De plus, une distinction des emplois « privé » et « public », établie à partir de la catégorie juridique des employeurs, est disponible au niveau régional. Les niveaux de l'emploi « privé » publiés par les Urssaf et par l'Insee diffèrent du fait d'écarts de champ et de concept, et de légères différences peuvent exister sur les taux d'évolution.

Parallèlement, l'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, en particulier durant la phase de montée en charge de la DSN.

La légère baisse de l’intérim en 2018 impacte l’industrie non agroalimentaire et la construction

L’évolution de l’activité intérimaire est sensible aux variations de l’activité économique. Ainsi, même s’il ne représente que 3,6 % de l’emploi salarié total à la fin de l’année 2018, l’intérim constitue un indicateur avancé de l’emploi. Lors d’opérations de réduction d’effectifs salariés, les postes des intérimaires sont en général les premiers supprimés. Inversement, dans un contexte de reprise de l’activité de l’entreprise utilisatrice, les travailleurs intérimaires sont bien souvent rappelés en premier avant des phases éventuelles de recrutement.

Fin 2018, 43 630 intérimaires sont comptabilisés en Bretagne. L’emploi intérimaire a reculé de 2,1 % au premier semestre avant de quasiment se stabiliser au second (– 0,4 %) (figure 5). Au total, le repli atteint ainsi 2,5 % sur un an. Cette variation est plus modérée que celle enregistrée en France (– 3,3 %). Le nombre d’intérimaires en fin d’année est en nette diminution dans le Finistère (– 8,6 %). Il baisse plus modérément en Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan (– 4,0 %) alors qu’il progresse de 11,8 % dans les Côtes-d’Armor.

Figure 5Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Bretagne France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2010 100 100
1ᵉʳ trim. 2011 100,5 101,4
2ᵉ trim. 2011 99,4 100,6
3ᵉ trim. 2011 98,2 100,4
4ᵉ trim. 2011 98,3 99,4
1ᵉʳ trim. 2012 95,8 95,3
2ᵉ trim. 2012 91,1 92,6
3ᵉ trim. 2012 86,5 88,2
4ᵉ trim. 2012 87 85,4
1ᵉʳ trim. 2013 88,7 88,5
2ᵉ trim. 2013 82,8 87,8
3ᵉ trim. 2013 89,3 90
4ᵉ trim. 2013 91,3 90,4
1ᵉʳ trim. 2014 89,7 89,8
2ᵉ trim. 2014 94,2 92
3ᵉ trim. 2014 91 89,1
4ᵉ trim. 2014 91,3 90,3
1ᵉʳ trim. 2015 91,4 90,2
2ᵉ trim. 2015 95,7 94,3
3ᵉ trim. 2015 94,9 97,2
4ᵉ trim. 2015 98,9 99,8
1ᵉʳ trim. 2016 97,8 99,9
2ᵉ trim. 2016 98,4 102
3ᵉ trim. 2016 107,2 105,9
4ᵉ trim. 2016 106,6 110,9
1ᵉʳ trim. 2017 114 116,2
2ᵉ trim. 2017 121,4 121,8
3ᵉ trim. 2017 121,5 124,9
4ᵉ trim. 2017 128,7 130,9
1ᵉʳ trim. 2018 126,9 130,5
2ᵉ trim. 2018 125,9 129,6
3ᵉ trim. 2018 123,8 128,5
4ᵉ trim. 2018 125,4 126,5
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 5Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Toutefois, le nombre d’intérimaires au 4e trimestre 2017 était particulièrement élevé comparé à celui des 3 trimestres précédents alors que celui du 4e trimestre 2018 est dans la moyenne des trois premiers trimestres de l’année 2018. En outre, la durée des missions d’intérim a légèrement augmenté en 2018 comparé à 2017.

Ainsi, mesuré en moyenne sur l’ensemble de l’année et en équivalent temps plein (ETP), le volume de l’activité intérimaire en 2018 dans la région apparaît alors en augmentation de 4,6 % par rapport à l’année 2017. Ce volume s’accroît plus fortement dans les Côtes-d’Armor (+ 8,7 %) et en Ille-et-Vilaine (+ 6,6 %) que dans le Morbihan (+ 2,8 %) alors qu’il recule légèrement dans le Finistère (– 0,4 %).

En mesurant l’emploi au 31 décembre, l’intérim en 2018 a freiné la hausse globale du nombre d’emplois salariés dans la région. Alors que 12 900 emplois salariés ont été créés par des emplois directs, 1 100 ont été détruits dans l’intérim. Contrairement à l’année précédente, l’intérim n’a pas soutenu l’activité industrielle en 2018 (figure 6). Hors secteur agroalimentaire, l’emploi direct dans l’industrie est resté stable mais il baisse de 1,6 % en intégrant l’intérim. Environ 1 900 emplois intérimaires y ont été supprimés, dont près de 600 dans la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique. Dans l’industrie agroalimentaire, qui emploie à elle seule un quart des intérimaires de la région, l’emploi intérimaire gagne 1,2 %. Le gain de l’emploi direct dans la construction (+ 1 400 postes) est en partie rogné par la baisse conséquente de l’emploi intérimaire (– 450 postes). En conséquence, l’accroissement de 2 % de l’emploi dans ce secteur sans prendre en compte l’intérim est ramené à 1,2 % après prise en compte de celui-ci. Dans le secteur tertiaire marchand, le recours à l’intérim est plus faible et l’évolution positive de l’emploi intérimaire (+ 9,4 %) a peu d’effet sur l’évolution globale de l’emploi (+ 1,7 % hors intérim, + 1,8 % en le comptabilisant). La hausse est notable dans le transport et l’entreposage (près de 500 intérimaires supplémentaires), le commerce (+ 350) et les activités de services administratifs et de soutien (+ 400).

Figure 6Évolution annuelle 2017-2018 de l'emploi salarié en Bretagne

Données CVS, en %
Évolution annuelle 2017-2018 de l'emploi salarié en Bretagne (Données CVS, en %)
Emplois directs + intérimaires Emplois directs
Industrie agroalimentaire 0,5 0,4
Industrie (hors IAA) -1,6 0,0
Construction 1,2 2,0
Tertiaire marchand 1,8 1,7
Ensemble 1,0 1,1
  • Note : les intérimaires sont affectés au secteur dans lequel ils effectuent leur mission
  • Champ : emploi salarié total en fin de trimestre
  • Source : Insee - Estimations d'emploi au 4ème trimestre 2018, Direccte Bretagne

Figure 6Évolution annuelle 2017-2018 de l'emploi salarié en Bretagne

  • Note : les intérimaires sont affectés au secteur dans lequel ils effectuent leur mission
  • Champ : emploi salarié total en fin de trimestre
  • Source : Insee - Estimations d'emploi au 4ème trimestre 2018, Direccte Bretagne

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Estimations d'emploi localisées / ESTEL / Estel :

A partir de 2009, les estimations d'emploi annuelles sont calculées à partir du dispositif Estel (Estimations d'emploi localisées), qui se fondent sur l'utilisation des sources administratives en niveau.

Pour les salariés, il s'agit des Déclarations Annuelles de Données Sociales (DADS « grand format ») contenant, en plus des DADS stricto sensu, les données du fichier de paye des agents de l'État et celles des particuliers employeurs).

Pour les non salariés agricoles, les sources mobilisées sont les fichiers de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) et pour les non salariés non agricoles, les fichiers de l'Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale (ACOSS) qui est la Caisse Nationale des Unions de Recouvrement des Cotisations de Sécurité Sociale et d'Allocations Familiales (URSSAF).

Le concept central d'Estel est une synthèse ascendante des sources administratives utilisées avec prise en compte de la multi-activité. Estel mesure l'emploi selon un concept « BIT répertorié » : l'emploi est mesuré sur la dernière semaine de l'année et tout emploi déclaré est comptabilisé.

Le passage à Estel permet la production des estimations d'emploi annuelles à un niveau géographique et sectoriel plus fin que l'ancien système (celui de la zone d'emploi croisée avec le niveau A38 de la nouvelle nomenclature d'activités au lieu du niveau départemental) ; de plus on disposera chaque année de la double localisation au lieu de résidence et au lieu de travail pour les salariés et d'informations sur le sexe et la tranche d'âge quinquennale des travailleurs salariés et non salariés.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Nomenclature d'activités française / NAF :

La nomenclature des activités économiques en vigueur en France depuis le 1er janvier 2008 est la nomenclature d'activités française (NAF rév. 2). La NAF a la même structure que de la nomenclature d'activités de la Communauté européenne (NACE rév. 2) mais elle comporte un niveau supplémentaire, spécifique à la France, celui des sous-classes.

La NAF rév. 2 comporte cinq niveaux comprenant respectivement : 21, 88, 272, 615 et 732 postes.

La NAF rév. 2 s'est substituée à la NAF rév. 1 datant de 2003 (entrée en vigueur au 1er janvier 2003). La NAF rév. 1 comporte cinq niveaux ayant respectivement 17, 31, 62, 224, et 712 postes .

La NAF rév. 1 avait succédé à la NAF qui était en vigueur depuis le 1er janvier 1993.