La campagne viticole s’est déroulée sans incident climatique ou sanitaire majeur. Avec 2,16 millions d’hectolitres, la récolte dépasse ainsi le très bon résultat de 2022, mais est juste en dessous du record de 2018 (figure 1). Pour la deuxième année, les rendements maximums autorisés, dits butoirs, sont atteints pour les appellations d’origine contrôlée (AOC).

En fin d’année, les transactions de vins en vrac, jus et moûts entre les viticulteurs et les négociants atteignent 670 000 hectolitres, ce qui correspond à une bonne année. Cependant, l’abondance des deux dernières récoltes pèse sur les cours des transactions. Les cours du vrac des villages et des crus demeurent, toutefois, nettement au-dessus de ceux de 2020. Les ventes en 2023 atteignent 190 millions de bouteilles (-4 %). Elles sont en baisse pour la deuxième année consécutive. Les stocks augmentent et représentent dorénavant 24 mois de vente. À l’exportation, le constat est similaire. En 11 mois, 87 millions de bouteilles sont exportées, soit -7 % par rapport à 2022.

Une nouvelle fois, la culture des céréales et oléoprotéagineux (colza, soja, etc.) subit les effets météorologiques. L’hiver doux est particulièrement favorable au développement des cultures, mais le déficit hydrique de 170 mm notamment au printemps vient contrarier les prévisions de rendements des récoltes d’été telles que le blé. Première culture en superficie de la région, le blé tendre produit 62 quintaux par hectare, juste en dessous de la moyenne quinquennale. A contrario, les cultures récoltées à l’automne, telles que le maïs et le soja, profitent pleinement des pluies de juillet et enregistrent des rendements nettement au-dessus de la moyenne quinquennale.

Après avoir atteint des sommets en 2022, les prix des céréales et oléoprotéagineux reculent fortement en 2023 (figure 2). Dans le contexte d’une offre mondiale abondante et de la concurrence russe et ukrainienne, le cours du blé s’oriente à la baisse. Il ne cote plus que 240 €/t de moyenne sur l’année, soit une baisse de 28 % en un an. Le cours du colza s’établit à 462 €/t en moyenne, soit -33 % comparé à 2022. Du côté de l’agriculture biologique, la demande s’est fortement restreinte en raison de l’inflation. La plus-value apportée par la certification s’est amenuisée avec parfois un alignement des prix sur celui des productions non biologiques, dites conventionnelles, afin d’écouler les stocks.

Les livraisons de lait en Bourgogne-Franche-Comté reculent de 2,3 % en 2023. La baisse est plus forte pour le lait conventionnel que pour le lait AOP (Appellation d’Origine Protégée). Les livraisons de lait dédiées aux fromages AOP « Massif du Jura » reculent de 2 % pour la première fois depuis la création de leur label (figure 3).

Malgré des fluctuations tout au long de l’année, le prix du lait en région demeure en progression. Le prix du lait conventionnel atteint 486 € les mille litres en moyenne (+9,3 % au regard de 2022) et le prix du lait AOP « Massif du Jura » s’établit à 681 € les mille litres (+3,6 %). En raison d’une nette contraction de la demande, le prix du lait certifié « Agriculture Biologique » diminue et rejoint celui du lait conventionnel, avec toutefois une légère embellie en fin d’année.

Face à la baisse des livraisons de lait, les fabrications fromagères (pâtes pressées et pâtes molles) se maintiennent à des volumes de production proches de la moyenne des années antérieures alors que les produits frais, fabriqués à partir de lait conventionnel, sont en diminution.

En Bourgogne-Franche-Comté, comme en France, le cheptel bovin est en décroissance depuis près de 10 ans. Plus rapide que la réduction tendancielle de la consommation de viande rouge, ce mouvement de diminution des cheptels permet de maintenir des prix élevés. Ainsi, le prix du jeune veau vendu pour engraissement s’établit à 3,48 €/kg en moyenne sur l’année contre 3,3 €/kg en 2022 (figure 4). La décapitalisation des cheptels génère également un recul de 6 % des exportations des broutards de la région.

La diminution des abattages de bovins (-3,6 %) entretient également une hausse des prix de la viande. Ainsi les carcasses de jeunes bovins s’échangent à 5,35 €/kg en moyenne sur l’année et celles des vaches à viande à 5,41 €/kg, soit respectivement +3,7 % et +5,3 %.

Le cheptel porcin suit la même tendance, avec 7,4 % de baisse. Dans le même temps, la consommation et les exportations diminuent moins fortement et les importations progressent. Ainsi, le prix du porc charcutier, s’établit en moyenne à 2,4 €/kg de carcasse, en hausse de 21 % comparé à 2022 (figure 5).