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Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté · Juin 2024 · n° 42
Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-ComtéBilan économique 2023 - Bourgogne-Franche-Comté L’emploi ralentit nettement dans le sillage d’une activité économique peu dynamique

La reprise économique post-crise sanitaire observée en 2021 et 2022 fait place à une situation moins porteuse en 2023. Dans la région, si des secteurs sont à la peine, quelques signaux positifs sont encore visibles cette année. Avec les crises géopolitiques et l'inflation encore élevée, la consommation stagne et pèse sur l’emploi. Les conditions de financement ne sont pas favorables aux investissements des entreprises, ni aux crédits des ménages. Dans ce contexte, la dynamique de l’emploi faiblit et le taux de chômage augmente, notamment chez les jeunes. L’essoufflement de la croissance se ressent sur le développement du tissu productif. Les créations d’entreprises se stabilisent à un niveau élevé, mais uniquement portées par les micro-entreprises. En outre, les défaillances d’entreprises sont en nette progression et dépassent leur niveau d’avant-crise.

Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté
No 42
Paru le :Paru le13/06/2024

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2023 publiés par l'Insee.

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Transports - Net rebond des immatriculations porté par le verdissement du parc automobile Bilan économique 2023

Nor-Eddine Darouache (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement)

En 2023, les immatriculations de véhicules particuliers neufs ont progressé de 12 % après un fort recul en 2022. Ce rattrapage bénéficie d’un meilleur approvisionnement des chaînes de production, notamment en composants. Cette hausse est largement portée par le verdissement du parc automobile. Le passage à l’électrique va de pair avec le développement des infrastructures de recharge. La reprise du trafic aérien se confirme, la fréquentation se situe à son plus haut niveau depuis 2015. Le transport routier de marchandises sous pavillon français pâtit de la morosité de l’activité économique.

Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté

No 42

Paru le :13/06/2024

Rebond des immatriculations de véhicules neufs

En 2023, 62 000 véhicules particuliers neufs ont été immatriculés en Bourgogne-Franche-Comté. Les immatriculations progressent de 12 % sur un an et retrouvent ainsi leur niveau de 2021, après un creux en 2022 à -10 %. Ce rebond est néanmoins inférieur de trois points à la moyenne nationale. La levée d’une partie des difficultés d’approvisionnement a permis de relancer la construction automobile, pour répondre aux commandes qui n’avaient pas pu être honorées les années précédentes. Toutefois, le niveau des immatriculations reste inférieur à celui de 2019 (84 000) dans un contexte où les prix des véhicules neufs sont en hausse, +3,9 % en moyenne en 2023, après +7,6 % en 2022 (source Insee, IPC) et où le coût du crédit s’accroît. En Côte-d’Or, Saône-et-Loire et dans l’Yonne, les immatriculations sont particulièrement dynamiques, plus qu’au niveau régional, avec une progression des immatriculations de respectivement +14 %, +19 % et +18 % (figure 1).

Le marché de l’occasion est à son plus bas niveau depuis plus de dix ans et ce pour la 2e année consécutive. Près de 240 000 véhicules ont été immatriculés en 2023. Cela représente 79 % des immatriculations régionales de véhicules particuliers, soit 2 points de moins en un an. Le marché des véhicules d’occasion pâtit des faibles volumes de véhicules neufs mis en circulation entre 2020 et 2022, diminuant de fait l’offre en véhicules récents. En 2023, les prix de ces véhicules sont ainsi en hausse de 3,9 % en moyenne après +1,3 % en 2022.

Les immatriculations de véhicules utilitaires légers neufs augmentent de 6,6 % sur un an tout en restant à un niveau bien en dessous de celui de 2019, 13 600 contre 17 400.

Figure 1Immatriculation de véhicules neufs par département et type de véhicule

Immatriculation de véhicules neufs par département et type de véhicule
Zonage Nombre d’immatriculations en 2023 Évolution des immatriculations de voitures particulières (%)
Voitures particulières Véhicules utilitaires légers ¹ Véhicules industriels à moteur ² Bus et autocars 2-3 roues et quadricycles à moteur 2022 - 2023 Évolution annuelle moyenne 2017 - 2022 *
Côte-d'Or 12 925 3 868 468 153 2 073 14,0 -5,4
Doubs 14 060 2 598 358 45 2 575 9,7 -9,8
Jura 5 964 1 446 188 22 1 281 5,7 -5,7
Nièvre 3 967 761 169 12 738 7,7 -7,0
Haute-Saône 4 092 842 193 7 1 060 10,5 -8,5
Saône-et-Loire 11 706 2 282 442 13 2 418 18,6 -6,7
Yonne 6 321 1 397 180 23 1 176 17,9 -9,6
Territoire de Belfort 3 216 414 38 13 489 9,6 -8,5
Bourgogne-Franche-Comté 62 251 13 608 2 036 288 11 810 12,5 -7,7
France entière 1 817 346 390 471 50 480 6 365 328 949 15,2 -6,1
  • ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • * : évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : données brutes.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
  • Source : SDES, Rsvero.

Le verdissement du parc s’accélère

En 2023, 10 000 véhicules électriques particuliers neufs ont été immatriculés, une hausse de 39 % sur un an. Ces véhicules contribuent ainsi pour 40 % à la croissance des immatriculations régionales. Par ailleurs, la croissance des immatriculations atteint 54 % pour les véhicules hybrides rechargeables. La part de marché de la motorisation électrique atteint 16 %, en hausse de trois points sur un an. Celle-ci est légèrement en dessous de la moyenne nationale. Cette dynamique se fait au détriment des véhicules à motorisation diesel, qui ne représentent plus que 26 % des immatriculations en 2023 contre 30 % en 2022.

Dans les autres catégories de véhicules (utilitaires, deux roues, etc.), la part des immatriculations des véhicules électriques neufs est nettement inférieure au niveau national. Elle s’établit à 5 % pour les véhicules utilitaires légers, soit près de 3 points de moins qu’en France. L’écart atteint même six points pour les 2-3 roues et les quadricycles à moteur (8,3 %) (figure 2).

Le passage à l’électrique s’accompagne d’un fort développement des points de recharge. En Bourgogne-Franche-Comté, leur nombre atteint 58 400 en 2023, soit une hausse de 44 % sur un an. Près de 59 % d’entre eux sont situés au domicile (source Enedis). Avec 12,2 véhicules électriques ou hybrides rechargeables par point de recharge, la région n’atteint pas encore la cible européenne de 2014 fixée à 10 véhicules maximum par point. Par ailleurs, pouvant regrouper plusieurs points de recharge, les bornes accessibles au public se développent. La région en compte ainsi 4 700 en 2023.

Le verdissement progressif du parc automobile, porté principalement par les véhicules électriques des particuliers, n’est pas actuellement sur une trajectoire suffisante, pour atteindre l’objectif national du gouvernement de 15 % de véhicules électriques à l’horizon 2030. Le déploiement d’infrastructures de recharge performantes et accessibles au public ainsi que le développement d’usines fabriquant des batteries sur le territoire national visent à changer d’échelle. En Bourgogne-Franche-Comté, la création envisagée d’une zone à faible émission sur Dijon Métropole pourrait également stimuler l’électrification du parc automobile. Néanmoins, le caractère rural de la région représente un frein. Il se prête moins bien que les zones urbaines à cette transition, du fait qu’il nécessite un maillage fin de bornes de recharge, dès lors que les distances à parcourir sont plus longues.

Figure 2Part des véhicules électriques dans les immatriculations en 2023

(en %)
Part des véhicules électriques dans les immatriculations en 2023 ((en %))
Bourgogne-Franche-Comté France entière
Voitures particulières 16,1 16,7
Véhicules utilitaires légers ¹ 5,0 7,7
Véhicules industriels à moteur ² 0,1 1,3
Bus et autocars 1,4 11,7
2-3 roues et quadricycles à moteur 8,3 14,5
  • ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
  • Source : SDES, Rsvero.

Figure 2Part des véhicules électriques dans les immatriculations en 2023

  • ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
  • Source : SDES, Rsvero.

Forte fréquentation de l’aéroport de Dole-Tavaux

En 2023, 132 000 passagers ont été comptabilisés depuis ou vers la Bourgogne-Franche-Comté, quasi exclusivement via l’aéroport de Dole-Tavaux. La reprise de la demande touristique entraîne davantage de vols pour des séjours à l’étranger des Bourguignons-Francs-Comtois. Cette fréquentation est la deuxième plus élevée enregistrée dans la région après 2015. Le trafic aérien continue ainsi de progresser tant au niveau régional que national, respectivement +24 % et +14 %. Sur un an, le flux de passagers de la région vers la Corse augmente de 14 %, vers le Maroc et le Portugal, de 24 %, des destinations ensoleillées et pour rendre visite à sa famille. Les compagnies à bas coûts représentent 89 % du trafic aérien. Celles-ci assurent exclusivement des rotations à l’international (figure 3).

Figure 3Passagers des aéroports par type de ligne

(en %)
Passagers des aéroports par type de ligne ((en %))
Type de ligne Bourgogne-Franche-Comté France entière
Passagers 2023 (nombre) Évolution entre 2022 et 2023 Évolution annuelle moyenne entre 2017 et 2022 ¹ Évolution entre 2022 et 2023 Évolution annuelle moyenne entre 2017 et 2022 ¹
Lignes nationales ² 10 257 13,8 9,3 -1,3 -2,9
Lignes internationales 121 889 24,5 -1,0 20,5 -2,3
Transit 0 -100,0 -56,1 -3,9 -12,9
Total 132 146 23,6 -0,4 14,2 -2,5
dont lignes à bas coût (low cost) 117 071 23,5 -1,1 15,6 3,2
Part des lignes à bas coût (low cost) (%) 88,6 /// /// /// ///
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour le trafic passager des aéroports, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • ² : la fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
  • Note : données brutes.
  • /// : absence de donnée due à la nature des choses.
  • Source : Union des aéroports français.

Ralentissement du transport routier sous pavillon français

En 2023, le transport routier sous pavillon français se replie à 14,5 millions de tonnes-km pour revenir au niveau de 2020. Les baisses concernent surtout les flux internes ou au départ de la région (figure 4).

L’activité a été notamment ralentie dans la métallurgie, touchée par le niveau élevé des prix de l’énergie, ce qui a pesé sur les échanges, tant sur les matières premières que sur les produits finis. Le secteur agroalimentaire et l’activité de messagerie enregistrent également une baisse importante des flux sortants. En revanche, les sorties de produits agricoles progressent.

Figure 4Transport de marchandises par la route

(en %)
Transport de marchandises par la route ((en %))
Bourgogne-Franche-Comté 2023 (p) (millions de tonnes - kilomètres) Évolution entre 2022 et 2023 Évolution annuelle moyenne entre 2017 et 2022 ¹
Entrées dans la région 5 657 -1,8 0,9
Sorties de la région 5 457 -3,6 0,6
Intérieur de la région 3 414 -5,1 0,6
  • p : données provisoires.
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour le transport de marchandises par la route, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Champ : France métropolitaine hors Corse. Données hors transport international.
  • Source : SDES, Enquête Transport routier de marchandises.
Publication rédigée par :Nor-Eddine Darouache (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Immatriculations de véhicules neufs :

Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Les immatriculations provisoires de véhicules neufs et celles des véhicules en transit temporaire ne sont pas comptabilisées.

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