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Insee Conjoncture Normandie · Juin 2024 · n° 42
Insee Conjoncture NormandieBilan économique 2023 - Normandie La Normandie continue à créer des emplois en 2023 malgré le ralentissement économique

L’année 2023 a été marquée par une certaine atonie de l’activité tant en France qu’en Europe qui contraste avec le dynamisme observé aux États-Unis. L’économie normande ralentit mais ce repli n’affecte pas tous les secteurs de la région de la même manière. Le résultat de l’agriculture est en recul après deux années de hausse, suivant ainsi la tendance nationale. Le secteur de la construction est en difficulté, tant au plan national que dans la région. La situation est davantage contrastée au sein du secteur des transports. Le trafic de marchandises diminue en Normandie en 2023, alors que le transport aérien de passagers en revanche se porte mieux dans la région et les immatriculations de véhicules neufs repartent à la hausse.

En 2023, l’emploi salarié continue d’augmenter même si la dynamique observée l’an dernier est moins soutenue. La région a créé 5 700 emplois salariés en net (150 000 en France), dans presque tous les secteurs d’activité à l’exception de la construction. Dans ce contexte favorable, nombre d’offres d’emplois restent non pourvues. Depuis 2019, la part des métiers en tension progresse. Dans la région, les métiers concernés par les plus fortes tensions de recrutement se trouvent dans l’industrie et la construction, le plus souvent sur des qualifications de technicien ou de cadre, mais aussi d’ouvrier.

Le chômage repart lentement à la hausse en 2023 dans ce contexte de ralentissement économique. Cette légère croissance du chômage cette année, observée pour la première fois depuis 2014, porte son taux à 7,1 % de la population active. En 2022, le taux de chômage normand avait atteint son plus bas niveau depuis 40 ans (6,6 %).

En 2023, près de 35 700 entreprises ont été créées en Normandie, un niveau similaire à l’année précédente. La région se distingue par une légère progression dans un contexte de recul national qui touche particulièrement les formes sociétaires et les entrepreneurs individuels. Ralentissement économique, fin des mesures de soutien à l’activité depuis juin 2022 et difficultés sectorielles expliquent une progression des défaillances déjà observée l’an passé, qui retrouvent désormais leur niveau d’avant crise sanitaire.

Dans le secteur du tourisme, la fréquentation dans l’ensemble des hébergements progresse en dépit d’une baisse d’activité dans les hôtels au cœur de l’été 2023. Les touristes sont, en particulier, venus nombreux dans les campings de la région.

Insee Conjoncture Normandie
No 42
Paru le :Paru le13/06/2024

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2023 publiés par l'Insee.

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Transports - Le trafic de marchandises en baisse en Normandie en 2023 Bilan économique 2023

Victor Vignolles (Insee)

En 2023, le trafic maritime de marchandises diminue dans les principaux ports normands (-4,8 % sur un an), comme au niveau européen. L’essentiel de cette baisse est porté par HAROPA PORT. À l’inverse, le transport aérien de passagers en Normandie poursuit sa remontée amorcée en 2021 avec une hausse de 6,6 % sur un an. Les immatriculations de véhicules neufs repartent à la hausse dans la région (+ 26 300 sur un an) et se rapprochent de leur niveau d’avant crise sanitaire.

Insee Conjoncture Normandie

No 42

Paru le :13/06/2024

Le trafic de marchandises est en baisse

En 2023, le trafic maritime de marchandises des principaux ports normands (Le Havre, Rouen, Cherbourg, Caen-Ouistreham et Dieppe) diminue de 4,4 millions de tonnes sur un an (soit -4,8 % ; figure 1) pour atteindre 87,7 millions de tonnes. Plus de 85 % de cette baisse est portée par HAROPA PORT (-3,8 millions de tonnes). Cet établissement public, constitué des grands ports maritimes du Havre, de Rouen et de Paris, subit le recul des flux de conteneurs et des vracs solides, en particulier des céréales en forte baisse. Cependant, il représente toujours plus de 90 % du trafic maritime normand en 2023.

Figure 1Trafic maritime de marchandises dans les ports de Normandie

Trafic maritime de marchandises dans les ports de Normandie
Ports Nombre (en millions de tonnes) Évolution 2023/2022 (en %) Évolution 2022/2021 (en %)
2021 2022 2023
Syndicat Mixte « Ports de Normandie » (Caen-Ouistreham, Cherbourg, Dieppe) 6,3 7,0 6,4 -9,7 +11,7
HAROPA PORT 83,6 85,1 81,3 -4,5 +1,8
Le Havre 62,4 62,7 60,1 -4,2 +0,5
Rouen 21,2 22,4 21,3 -5,1 +5,7
Ensemble 89,9 92,1 87,7 -4,8 +2,4

Le Syndicat Mixte « Ports de Normandie » (Caen-Ouistreham, Cherbourg, Dieppe) connaît une diminution plus marquée (- 9,7 % sur un an). Ce repli s’explique principalement par la chute des secteurs de la construction et de l’agro-alimentaire (diminution de l’export de céréales).

Avec un total de 126,8 millions de tonnes en 2023 (figure 2), le transport routier de marchandises est en recul de 3,0 millions de tonnes sur un an en Normandie, en raison de la baisse cumulée de 2,5 millions de tonnes des flux sortants et entrants. Ces derniers atteignent leur plus bas niveau depuis 2016. Le trafic intérieur, qui représente une large majorité du trafic total dans la région, connaît une baisse plus modeste (-0,6 million de tonnes).

Figure 2Transport de marchandises par la route

(en %)
Transport de marchandises par la route ((en %))
Normandie 2023 (p) (milliers de tonnes) Évolution entre 2022 et 2023 Évolution annuelle moyenne entre 2017 et 2022 ¹
Entrées dans la région 25 461 -4,0 0,0
Sorties de la région 26 648 -5,0 0,7
Intérieur de la région 74 734 -0,8 1,5
  • p : données provisoires.
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour le transport de marchandises par la route, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Champ : France métropolitaine hors Corse. Données hors transport international.
  • Source : SDES, Enquête Transport routier de marchandises.

Le trafic aérien de passagers poursuit sa remontée

En 2023, le trafic aérien de passagers des aéroports de Normandie s’élève à près de 416 000 passagers (+25 800 sur un an, soit +6,6 % ; figure 3) et poursuit ainsi la remontée amorcée en 2021, se rapprochant de son niveau d’avant crise sanitaire. Cette progression, deux fois moins marquée qu’au niveau national, est portée majoritairement par les lignes nationales (+26 900 passagers sur un an). Si les lignes internationales contribuent également à la reprise de l’activité, les passagers en transit voient leur nombre divisé par trois en un an.

Figure 3Passagers des aéroports par type de ligne

(en %)
Passagers des aéroports par type de ligne ((en %))
Type de ligne Normandie France entière
Passagers 2023 (nombre) Évolution entre 2022 et 2023 Évolution annuelle moyenne entre 2017 et 2022 ¹ Évolution entre 2022 et 2023 Évolution annuelle moyenne entre 2017 et 2022 ¹
Lignes nationales ² 331 795 8,8 11,4 -1,3 -2,9
Lignes internationales 79 533 9,2 -15,0 20,5 -2,3
Transit 4 240 -64,9 -10,5 -3,9 -12,9
Total 415 568 6,6 1,4 14,2 -2,5
dont lignes à bas coût (low cost) 29 004 11,9 8,0 15,6 3,2
Part des lignes à bas coût (low cost) (%) 7,0 /// /// /// ///
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour le trafic passager des aéroports, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • ² : la fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
  • Note : données brutes.
  • /// : absence de donnée due à la nature des choses.
  • Source : Union des aéroports français.

En 2023, l’aéroport de Caen-Carpiquet est toujours le premier aéroport normand s’agissant du trafic de passagers (près de 330 000 ; figure 4). Quatre passagers des aéroports normands sur cinq sont ainsi passés par cet aéroport, essentiellement tourné vers les vols nationaux. Cet aéroport poursuit sa reprise grâce à une nouvelle hausse de fréquentation sur un an (+28 200 passagers), comme celui du Havre-Octeville. À l’inverse, l’aéroport de Deauville-Normandie, largement tourné vers les vols internationaux, voit son nombre de passagers baisser (-5 700 sur un an). Il en est de même pour l’aéroport de Rouen-Vallée de Seine.

Figure 4Évolution du nombre de passagers des aéroports normands*

Évolution du nombre de passagers des aéroports normands*
Année Caen - Carpiquet Deauville - Normandie Le Havre - Octeville Rouen - Vallée de Seine
2014 115 015 114 984 10 762 3 729
2015 129 096 149 326 6 245 5 243
2016 139 016 139 900 11 063 1 621
2017 180 912 163 626 13 205 5 129
2018 274 011 147 370 6 491 17 615
2019 304 769 134 621 7 179 15 578
2020 162 426 11 964 1 433 1 029
2021 227 168 33 456 2 638 1 116
2022 301 395 75 378 7 039 2 564
2023 329 632 69 694 10 607 1 912
  • *hors aéroport de Cherbourg en raison de l’absence de données sur cet aéroport entre 2016 et 2018.
  • Source : Union des aéroports français.

Figure 4Évolution du nombre de passagers des aéroports normands*

  • *hors aéroport de Cherbourg en raison de l’absence de données sur cet aéroport entre 2016 et 2018.
  • Source : Union des aéroports français.

Les immatriculations de véhicules repartent à la hausse

En 2023, les immatriculations de véhicules neufs progressent à nouveau en Normandie (+26 300 sur un an ; figure 5). Cette hausse, plus prononcée qu’au niveau national (+19,5 % contre +11,9 %), est entièrement portée par le rebond des immatriculations de véhicules particuliers qui représentent près de trois immatriculations sur quatre dans la région.

Figure 5Nombre et évolution des immatriculations par type de véhicule

(en %)
Nombre et évolution des immatriculations par type de véhicule ((en %))
Catégories de véhicules Normandie France entière
Nombre d’immatriculations en 2023 Évolution 2022 - 2023 Évolution annuelle moyenne 2017 - 2022 * Nombre d’immatriculations en 2023 Évolution 2022 - 2023 Évolution annuelle moyenne 2017 - 2022 *
Voitures particulières 119 655 28,0 -8,6 1 817 346 15,2 -6,1
Véhicules utilitaires légers ¹ 23 201 -5,0 -2,5 390 471 8,5 -4,5
Véhicules industriels à moteur ² 3 911 24,6 -1,6 50 480 11,5 -2,8
Bus et autocars 244 -6,2 8,1 6 365 2,8 -1,2
2-3 roues et quadricycles à moteur 14 506 4,7 2,2 328 949 -0,3 1,7
  • ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • * : évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : données brutes.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
  • Source : SDES, Rsvero.

En 2023, le nombre d’immatriculations augmente dans tous les départements normands, excepté dans l’Orne (-3 000 sur un an ; figure 6). La Seine-Maritime est le département où cette hausse est la plus forte (près de 18 500 immatriculations en plus). Elle demeure le premier département de la région de ce point de vue, avec plus de quatre immatriculations sur dix.

Figure 6Immatriculation de véhicules neufs par département et type de véhicule

Immatriculation de véhicules neufs par département et type de véhicule
Zonage Nombre d’immatriculations en 2023 Évolution des immatriculations de voitures particulières (%)
Voitures particulières Véhicules utilitaires légers ¹ Véhicules industriels à moteur ² Bus et autocars 2-3 roues et quadricycles à moteur 2022 - 2023 Évolution annuelle moyenne 2017 - 2022 *
Calvados 19 160 4 886 1 822 98 3 468 15,3 -5,8
Eure 28 810 3 360 484 19 2 435 23,9 7,5
Manche 11 570 2 518 272 25 2 566 20,9 -4,3
Orne 5 512 2 496 341 20 1 134 -5,8 -4,6
Seine-Maritime 54 603 9 941 992 82 4 903 42,8 -15,4
Normandie 119 655 23 201 3 911 244 14 506 28,0 -8,6
France entière 1 817 346 390 471 50 480 6 365 328 949 15,2 -6,1
  • ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • * : évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : données brutes.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
  • Source : SDES, Rsvero.

Dans la région, les véhicules électriques représentent une plus faible part des immatriculations neuves en 2023 qu’en France, notamment parmi les bus et autocars (7,0 % contre 11,7 % ; figure 7).

Figure 7Part des véhicules électriques dans les immatriculations en 2023

(en %)
Part des véhicules électriques dans les immatriculations en 2023 ((en %))
Normandie France entière
Voitures particulières 14,5 16,7
Véhicules utilitaires légers ¹ 5,7 7,7
Véhicules industriels à moteur ² 0,4 1,3
Bus et autocars 7,0 11,7
2-3 roues et quadricycles à moteur 14,0 14,5
  • ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
  • Source : SDES, Rsvero.

Figure 7Part des véhicules électriques dans les immatriculations en 2023

  • ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
  • Source : SDES, Rsvero.
Publication rédigée par :Victor Vignolles (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Immatriculations de véhicules neufs :

Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Les immatriculations provisoires de véhicules neufs et celles des véhicules en transit temporaire ne sont pas comptabilisées.