Le déficit commercial de la Normandie s’améliore nettement en 2023 avec une diminution de près de 42 %. S’élevant à 18,0 milliards d’euros en 2022, il atteint désormais 10,5 milliards d’euros. Il reste cependant élevé, n’ayant pas retrouvé son niveau moyen observé entre 2014 et 2021 (5,7 milliards d’euros). Son amélioration n’est pas due à l’évolution de la valeur des exportations, en baisse sur un an de 3,1 milliards d’euros, mais plutôt à la forte diminution de la valeur des importations qui passent de 59,8 milliards d’euros en 2022 à 49,2 milliards d’euros en 2023. La baisse du coût des produits énergétiques, qui constituent près de 40 % des importations de la région (figure 1), et de celui des produits manufacturés expliquent en grande partie ce phénomène.

En 2023, la Normandie se situe au 4^e rang pour le déficit commercial, derrière les régions Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Hauts-de-France (figure 2). Elle reste la 6^e région de France au classement des échanges commerciaux avec l’extérieur, tant pour les importations (6,9 % du total) que pour les exportations (6,6 %).

En 2023, la valeur des échanges avec l’extérieur reste très inégale selon les départements normands (figure 3). La Seine-Maritime est toujours le département dont l’activité commerciale est la plus importante, que ce soit à l’importation (75 % des importations réalisées en Normandie) ou à l’exportation (57 %). Malgré une diminution de son solde commercial négatif sur un an (-28 %), l’écart entre exportations et importations constaté dans ce département (-14,6 milliards d’euros) explique la plus large part du déficit commercial régional observé en 2023. Les autres départements normands connaissent également une amélioration de leur solde commercial. Il reste positif et augmente fortement pour le Calvados, passant de 73 à 413 millions d’euros, en raison principalement de l’augmentation des exportations des produits de la construction automobile. L’excédent commercial augmente de 65 % pour l’Eure et de 21 % pour la Manche, alors que le déficit se réduit nettement pour l’Orne (-55 %).

Les hydrocarbures naturels, les produits pétroliers raffinés et le coke représentent à eux seuls 39,5 % de la valeur des produits importés. Viennent ensuite les produits chimiques, puis les produits pharmaceutiques avec 11,9 % et 6,0 % de la valeur des produits importés.

À l’exportation, les produits chimiques tiennent la première place suivis des produits pharmaceutiques et des produits pétroliers pour respectivement 16,3 %, 12,8 % et 10,0 % de la valeur des produits importés.

En 2023, l’Europe demeure la première zone d’échanges de la Normandie, que ce soit à l’importation (49 % du total) ou à l’exportation (60 %). En deuxième et troisième place, on retrouve l’Asie et l’Amérique. Le commerce avec le Proche et le Moyen-Orient est, quant à lui, largement déficitaire (12 % des importations et moins de 3 % des exportations).

À l’échelle des États, l’Allemagne reste le premier « client » de la Normandie, suivi par les États-Unis (figure 4). Au troisième rang, la Belgique prend la place de l’Italie qui se situe désormais en 7^e position. Parmi les premiers fournisseurs, on retrouve par ordre d’importance, les États-Unis, la Belgique, l’Allemagne et la Chine (figure 5).

Les échanges avec la Chine, 4^e pays partenaire, sont en repli par rapport à 2022, que ce soit à l’importation ou à l’exportation. Le déficit commercial de la Normandie avec cet État s’est réduit de près de 35 % par rapport à 2022, passant de 901 millions d’euros à 585 millions d’euros. Le recul est encore davantage marqué pour la Russie. Les importations en provenance de cet État ont été divisées par près de 40 sur un an, les exportations par plus de 2, et par plus de 6 depuis 2019. En revanche, les importations en provenance d’Ukraine ont plus que quadruplé par rapport à 2022.