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Insee Conjoncture Hauts-de-France · Juin 2024 · n° 41
Insee Conjoncture Hauts-de-FranceBilan économique 2023 - Hauts-de-France L’activité économique en perte de vitesse sauf dans le tourisme et les transports

Si, en 2023, l’activité économique des Hauts-de-France est globalement supérieure à celle de 2022, c’est grâce à un début d’année particulièrement dynamique. Ensuite, l’activité ralentit progressivement et les heures rémunérées en fin d’année passent juste en dessous du volume de fin 2022 (-0,4 % en novembre 2023 par rapport à novembre 2022). Tous les secteurs sont concernés par ce recul, plus particulièrement l’industrie et la construction, tandis que les services s’en sortent mieux. L’emploi salarié stagne avec un net recul de l’intérim. Le chômage augmente et la demande d’emploi se stabilise. Les créations d’entreprises poursuivent leur recul. Les marchés agricoles souffrent encore du contexte géopolitique et les conditions météorologiques perturbent les récoltes. Le marché de l’immobilier neuf se contracte. En revanche, la fréquentation touristique augmente de nouveau en 2023. Les passagers sont plus nombreux dans les aéroports et les immatriculations de véhicules neufs repartent à la hausse.

Insee Conjoncture Hauts-de-France
No 41
Paru le :Paru le13/06/2024

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2023 publiés par l'Insee.

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Synthèse régionale - Contexte national Bilan économique 2023

Noémie Grandperrin, Clément Bortoli, Gaston Vermersch (Insee)

Insee Conjoncture Hauts-de-France

No 41

Paru le :13/06/2024

Synthèse régionale - L’activité économique en perte de vitesse sauf dans le tourisme et les transports

Si, en 2023, l’activité économique des Hauts-de-France est globalement supérieure à celle de 2022, c’est grâce à un début d’année particulièrement dynamique. Ensuite, l’activité ralentit progressivement et les heures rémunérées en fin d’année passent juste en dessous du volume de fin 2022 (-0,4 % en novembre 2023 par rapport à novembre 2022). Tous les secteurs sont concernés par ce recul, plus particulièrement l’industrie et la construction, tandis que les services s’en sortent mieux. L’emploi salarié stagne avec un net recul de l’intérim. Le chômage augmente et la demande d’emploi se stabilise. Les créations d’entreprises poursuivent leur recul. Les marchés agricoles souffrent encore du contexte géopolitique et les conditions météorologiques perturbent les récoltes. Le marché de l’immobilier neuf se contracte. En revanche, la fréquentation touristique augmente de nouveau en 2023. Les passagers sont plus nombreux dans les aéroports et les immatriculations de véhicules neufs repartent à la hausse.

Avertissement

En décembre 2023, dans le secteur de la construction, la variation des heures rémunérées n’est pas représentative de la variation de l’activité qu’elle est censée illustrer. Les heures rémunérées dans la construction sont, dans quasiment toutes les régions, par rapport au mois de décembre 2022, en forte augmentation en décembre 2023. Ces évolutions viennent du fait que, dans la construction, les congés des salariés ne sont pas rémunérés directement par l’employeur mais par des caisses indépendantes et ne sont donc pas pris en compte. Or le positionnement atypique des vacances scolaires a entraîné moins de congés en décembre 2023 qu’en décembre 2022.

L’activité régionale ralentit au cours de l’année 2023

En 2023, l’activité économique, mesurée par le volume d’heures rémunérées, augmente légèrement dans la région (+0,4 % en moyenne sur l’année par rapport à 2022). Après une année 2022 dynamique, l’année 2023 débute sur la même tendance (+2,3 % en janvier 2023 par rapport à janvier 2022) (figure 1). Toutefois, l’activité ralentit progressivement : en novembre, les heures rémunérées sont inférieures de 0,4 % à leur volume de l’année précédente (avertissement). À l’échelle nationale, l’activité progresse davantage : +1,7 % en moyenne sur l’année 2023 par rapport à 2022.

Les services non marchands suivent la tendance régionale, avec une activité qui est restée à un niveau proche de celui de l’année 2022. La situation dans les services marchands est un peu meilleure au cours de l’année 2023, malgré un repli en décembre (-0,3 %). Dans l’industrie, l’activité se maintient sur le 1er semestre 2023 (+0,1 % en juin), puis elle ralentit au 2d semestre (-1,8 % en décembre). À l’inverse, l’année 2023 est une année difficile dans la construction avec des heures rémunérées en deçà du volume de 2022 (-2,3 % en novembre 2023 par rapport à novembre 2022, le mois de décembre étant atypique (avertissement).

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente

(en %)
Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente ((en %))
Industrie Construction Services principalement marchands Services principalement non marchands Ensemble - Hauts-de-France Ensemble - France hors Mayotte
janv. 2022 1,4 2,4 8,5 3,2 5,6 7,0
févr. 2022 1,1 5,7 10,7 3,1 7,0 8,9
mars 2022 2,1 4,1 12,4 2,9 7,9 9,8
avr. 2022 0,3 0,2 14,0 3,8 8,1 10,8
mai 2022 2,2 5,2 10,9 4,7 7,6 10,1
juin 2022 1,3 0,4 4,7 3,6 3,4 5,1
juil. 2022 -0,5 -1,4 2,1 2,6 1,3 2,5
août 2022 1,8 1,7 2,8 3,3 2,6 3,8
sept. 2022 2,5 0,0 2,5 2,9 2,4 3,1
oct. 2022 1,4 -1,2 1,5 2,0 1,3 2,2
nov. 2022 0,2 0,2 1,1 1,6 0,9 2,1
déc. 2022 -0,1 -2,4 0,4 1,3 0,2 1,6
janv. 2023 1,4 -1,4 3,1 2,7 2,3 4,2
févr. 2023 1,0 -0,2 1,6 0,7 1,2 2,8
mars 2023 -0,6 -2,1 0,7 0,4 0,2 1,8
avr. 2023 -0,4 -1,5 0,6 0,0 0,1 1,3
mai 2023 1,1 -2,2 1,0 0,3 0,6 1,9
juin 2023 0,1 0,6 1,1 -0,1 0,7 1,6
juil. 2023 -0,2 -0,4 0,9 0,4 0,5 1,7
août 2023 -1,4 -2,7 0,8 0,1 0,0 1,5
sept. 2023 -2,6 -1,9 0,1 -0,5 -0,7 0,6
oct. 2023 -0,6 -0,2 0,6 0,6 0,3 1,3
nov. 2023 -1,1 -2,3 0,1 -0,2 -0,4 0,7
déc. 2023 -1,7 5,4 -0,2 -0,5 -0,1 0,8
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

L’intérim poursuit son recul et freine la croissance de l’emploi salarié

Fin 2023, 2 136 500 salariés travaillent dans les Hauts-de-France. En un an, l’emploi régional se stabilise alors qu’au niveau national, les effectifs progressent de 0,6 %. Au sein de la région, les 1 650 emplois supplémentaires dans le secteur public compensent la perte de 1 500 emplois dans le privé. Seuls les départements de la Somme et du Nord gagnent des emplois. La croissance de l’emploi dans le tertiaire non marchand (+0,4 %) et l’industrie (+0,3 %) est contrebalancée par le recul dans la construction (-0,3 %) et la baisse marquée de l’intérim (-5,2 %).

Le chômage augmente, la demande d’emploi se stabilise et l’accompagnement des jeunes se renforce

Dans les Hauts-de-France, le taux de chômage s’établit à 9,3 % fin 2023. Il augmente ainsi de 0,6 point en un an après huit années consécutives de baisse. Fin 2023, 513 540 personnes sont inscrites à France Travail en catégories A, B et C, un niveau stable sur un an. Le marché du travail bénéficie surtout aux demandeurs d’emploi les plus âgés et à ceux inscrits depuis un an ou plus, dont la demande d’emploi recule. Les aides à l’emploi se réduisent légèrement malgré une hausse de l’apprentissage. Le contrat d’engagement jeune poursuit son développement avec 36 % de nouveaux jeunes en plus sur un an.

Un recul du nombre de créations d’entreprises pour la 2e année consécutive

En 2023, 64 870 entreprises ont été créées dans les Hauts-de-France, soit 1 040 de moins qu’en 2022 (-1,6 %). Les départements du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme sont touchés par ce recul tandis que le nombre de créations augmente dans l’Aisne (+4,3 %) et se stabilise dans l’Oise. Au niveau régional, les créations de micro-entreprises progressent mais ne compensent pas la baisse des créations de sociétés et d’entreprises individuelles. Seule l’industrie est épargnée par la diminution du nombre de créations d’entreprises. La région enregistre par ailleurs une hausse des défaillances d’entreprises, dans tous ses départements sauf l’Aisne et dans tous les secteurs d’activité, excepté l’agriculture.

L’agriculture régionale à la recherche de résilience

En 2023, la guerre en Ukraine entretient la fébrilité sur les marchés mondiaux des céréales et des oléagineux. Par ailleurs, des épisodes météorologiques imprévisibles perturbent le déroulement de la campagne agricole : une sécheresse importante apparaît en février, des pluies continues entre mi-juillet et mi-août interrompent les moissons et les inondations s’installent durablement au cours d’un automne très pluvieux, retardant ainsi les récoltes et les semis d’hiver. Les productions fourragères profitent des excédents d’humidité dans un climat de douceur. Enfin, le lait de vache est mieux valorisé que l’année précédente.

Construction : le marché se contracte

En 2023, dans le secteur de l’immobilier neuf, le nombre de biens mis en vente comme celui des transactions réalisées diminuent (respectivement -47 % et -41 %). Les prix immobiliers se stabilisent autour de 3 000 euros le m2 pour les maisons et 4 000 euros le m2 pour les appartements. Les autorisations et les mises en chantier reculent dans toute la région : près d’un quart en moins par rapport à 2022. Dans le parc non résidentiel, les surfaces autorisées à la construction repartent à la baisse (-9 %), malgré une forte croissance dans l’industrie.

Un nouveau record de fréquentation touristique

Avec 15,3 millions de nuitées en 2023, les hôtels, campings et autres hébergements collectifs des Hauts-de-France connaissent une belle progression de leur fréquentation par rapport à 2022, confirmant une fois encore leur dynamisme. La hausse de la fréquentation hôtelière a exclusivement été portée par les touristes étrangers, permettant ainsi de compenser le léger repli de la clientèle résidente. Les hôtels ont en effet bénéficié d’un important afflux de touristes britanniques, venus notamment assister à la coupe du Monde de rugby. Les hébergements de plein air connaissent par ailleurs le plus bel essor, en particulier en mai et septembre. Quant aux autres hébergements collectifs, leur fréquentation dépasse pour la première fois leur niveau prépandémique.

Un bilan économique positif dans le transport, un bilan environnemental plus mitigé

Les immatriculations de véhicules neufs repartent à la hausse en 2023. S’agissant des véhicules particuliers, l’augmentation de 7,4 % ne suffit cependant pas à retrouver le niveau d’avant-crise. Si l’électrique poursuit son développement chez les particuliers, le virage est désormais amorcé pour les poids lourds. Le trafic aérien de passagers poursuit son rebond post-covid (+17 % entre 2022 et 2023), tiré par le low cost (+22 %). À l’inverse, le volume de marchandises transportées par la route diminue sur la période (-4,3 % pour le trafic interne à la région et -5,2 % pour les entrées).

Contexte national - En 2023, le décalage conjoncturel entre les États-Unis et les différentes économies européennes s’est confirmé

En 2023, le décalage conjoncturel entre les États-Unis et les différentes économies européennes s’est confirmé (figure 2). La croissance américaine a ainsi atteint +2,5 % contre +0,6 % dans la zone euro, où l’activité a été globalement étale tout au long de l’année, et +0,1 % au Royaume-Uni. Parmi les principales économies de la zone euro, la France et l’Italie ont connu une dynamique de croissance globalement assez proche en 2023 (+1,1 % en France et +1,0 % en Italie). Le moteur allemand a quant à lui calé (croissance nulle en 2023), tandis que l’économie espagnole a poursuivi son rattrapage (+2,5 %).

L’Europe est restée exposée à des prix énergétiques élevés, bien qu’en repli, et a pâti des effets du resserrement monétaire. L’économie américaine y a été moins sensible, bénéficiant de puissants soutiens budgétaires. En Chine, passé le rebond consécutif à la réouverture de l’économie, la croissance s’est stabilisée à un rythme sensiblement inférieur à celui de la décennie 2010, pénalisée notamment par la contraction du secteur immobilier. Le ralentissement chinois a, toutefois, un effet global ambigu pour l’économie française : s’il freine l’activité via les canaux commerciaux, il contribue en revanche à la détente des prix des matières premières et constitue ainsi un facteur de soutien.

Figure 2Croissance trimestrielle du PIB dans la zone euro et aux États-Unis

(en %)
Croissance trimestrielle du PIB dans la zone euro et aux États-Unis ((en %))
Date États-Unis Zone euro
T1 2022 -0,50 0,63
T2 2022 -0,14 0,79
T3 2022 0,66 0,46
T4 2022 0,64 -0,03
T1 2023 0,56 0,08
T2 2023 0,51 0,11
T3 2023 1,19 0,02
T4 2023 0,84 -0,07
  • Sources : Bureau of Economic Analysis, Eurostat.

Figure 2Croissance trimestrielle du PIB dans la zone euro et aux États-Unis

  • Sources : Bureau of Economic Analysis, Eurostat.

En France, la croissance de l'économie a été modérée en 2023 : le PIB (en volume) a augmenté de 0,9 % en données brutes (+1,1 % en données corrigées des jours ouvrables), après une hausse de 2,6 % en 2022. La production a ralenti (+1,5 % en volume après +4,1 %).

La croissance de la production est principalement portée par les services marchands, qui ralentissent mais sont en hausse de 2,4 %, et en particulier par les services aux entreprises et d'information-communication. La production en construction est quasi stable (-0,1 %), mais cette stabilité masque un repli important dans la construction de logements neufs que compense la bonne tenue des activités d’entretien-amélioration et de génie civil. La production industrielle rebondit (+0,5 % après -0,4 %), avec des situations très contrastées suivant les branches. La production de matériels de transport, encore très dégradée en 2022 par rapport à son niveau d’avant-crise, accélère nettement en 2023 (+11,3 % après +7,8 %), les difficultés d’approvisionnement s’atténuant. À l’inverse, la production d'« autres produits manufacturés » se replie de nouveau (-3,6 % après -0,9 %), notamment pour les industries les plus énergivores (chimie, papeterie, métallurgie), très pénalisées par la hausse des prix de l'énergie.

L’emploi salarié a nettement ralenti en 2023, augmentant de 0,6 % sur l’année (soit 156 000 créations nettes d’emploi entre fin 2022 et fin 2023), après +1,4 % en 2022 (soit +376 000 emplois) et +3,2 % en 2021 (soit +814 000 emplois). Le taux de chômage au sens du BIT s’est stabilisé en fin d’année à 7,5 % de la population active. Il est supérieur de 0,4 point à son niveau de fin 2022, qui était le plus bas depuis 1982. La hausse progressive du chômage depuis lors résulte du ralentissement de l’emploi alors que la population active est restée dynamique.

Le pouvoir d’achat des ménages a rebondi, malgré une inflation qui demeure élevée

Après être resté pendant près d’un an sur un plateau autour de +6 %, le glissement annuel des prix à la consommation en France a nettement diminué à partir du printemps 2023, du fait notamment du ralentissement des prix des produits pétroliers et des produits alimentaires (figure 3). L’inflation est néanmoins restée relativement élevée : en moyenne annuelle, elle s’est établie à +4,9 %, en 2023 après +5,2 % en 2022. L’alimentation a été la principale contributrice à l’inflation d’ensemble entre septembre 2022 et septembre 2023. Dès avril 2023 cependant, les prix des produits alimentaires ont nettement ralenti, en raison du reflux des prix des produits agricoles depuis leur pic de mai 2022. De même, la contribution des prix des produits manufacturés à l’inflation d’ensemble a reflué à compter du milieu d’année. Ce sont désormais les prix des services, tirés par la dynamique des salaires, qui soutiennent l’inflation.

En ce qui concerne les rémunérations, le salaire moyen par tête (SMPT) dans les branches marchandes non agricoles et le (SMB) ont été dynamiques en termes nominaux (respectivement +4,1 % et +4,3 %). Cependant, ils ont de nouveau reculé en termes réels (respectivement -0,8 % et -0,6 %). Comme en 2022, ces reculs inédits traduisent le fort dynamisme des prix sur la période récente. En deux ans, le recul du SMB réel atteint ainsi 2,5 %.

Figure 3Inflation en France et contributions par poste

(évolution en %, contributions en points)
Inflation en France et contributions par poste ((évolution en %, contributions en points)) - Lecture : en décembre 2023, l’inflation d’ensemble s’établit à 3,7 % sur un an. L’alimentation contribue pour +1,2 point à l’inflation d’ensemble.
Date Alimentation Énergie Produits manufacturés Services Tabac Ensemble Ensemble sous-jacent
janv.-2019 0,4 0,2 -0,1 0,5 0,3 1,2 0,7
févr.-2019 0,5 0,3 -0,1 0,4 0,3 1,3 0,7
mars-2019 0,4 0,4 -0,1 0,3 0,2 1,1 0,5
avr.-2019 0,4 0,4 -0,1 0,5 0,2 1,3 0,7
mai-2019 0,4 0,3 -0,2 0,3 0,2 0,9 0,4
juin-2019 0,4 0,2 -0,2 0,6 0,2 1,2 0,9
juil.-2019 0,5 0,1 -0,2 0,5 0,2 1,1 0,9
août-2019 0,5 0,1 -0,2 0,5 0,2 1,0 0,7
sept.-2019 0,3 0,0 -0,2 0,6 0,2 0,9 0,9
oct.-2019 0,3 -0,1 -0,1 0,6 0,2 0,8 1,0
nov.-2019 0,3 -0,1 -0,2 0,6 0,3 1,0 1,0
déc.-2019 0,3 0,2 -0,1 0,7 0,3 1,5 1,1
janv.-2020 0,3 0,4 -0,1 0,6 0,3 1,5 1,0
févr.-2020 0,3 0,1 0,1 0,7 0,3 1,4 1,2
mars-2020 0,3 -0,3 -0,1 0,5 0,3 0,7 0,7
avr.-2020 0,6 -0,7 -0,1 0,3 0,3 0,3 0,2
mai-2020 0,6 -0,9 -0,2 0,6 0,3 0,4 0,6
juin-2020 0,4 -0,7 -0,3 0,5 0,3 0,2 0,3
juil.-2020 0,2 -0,6 0,5 0,5 0,3 0,8 1,3
août-2020 0,1 -0,6 -0,1 0,4 0,3 0,2 0,5
sept.-2020 0,1 -0,6 0,0 0,3 0,3 0,0 0,5
oct.-2020 0,2 -0,6 0,0 0,2 0,3 0,0 0,3
nov.-2020 0,3 -0,6 -0,1 0,3 0,3 0,2 0,4
déc.-2020 0,2 -0,6 -0,2 0,4 0,3 0,0 0,2
janv.-2021 0,2 -0,5 0,2 0,4 0,3 0,6 1,1
févr.-2021 0,1 -0,1 -0,1 0,4 0,3 0,6 0,5
mars-2021 0,2 0,4 0,0 0,5 0,1 1,1 1,0
avr.-2021 0,0 0,6 -0,1 0,6 0,1 1,2 1,0
mai-2021 0,0 0,8 0,0 0,5 0,1 1,4 0,9
juin-2021 0,0 0,8 0,2 0,4 0,1 1,5 1,1
juil.-2021 0,2 0,9 -0,3 0,3 0,1 1,2 0,0
août-2021 0,2 0,9 0,3 0,3 0,1 1,9 1,0
sept.-2021 0,2 1,1 0,1 0,7 0,1 2,2 1,4
oct.-2021 0,1 1,5 0,1 0,8 0,1 2,6 1,5
nov.-2021 0,1 1,6 0,2 0,9 0,0 2,8 1,8
déc.-2021 0,2 1,4 0,3 0,8 0,0 2,8 2,0
janv.-2022 0,3 1,5 0,2 0,9 0,0 2,9 1,6
févr.-2022 0,4 1,7 0,6 1,1 0,0 3,6 2,4
mars-2022 0,5 2,3 0,5 1,1 0,0 4,5 2,5
avr.-2022 0,6 2,1 0,7 1,4 0,0 4,8 3,2
mai-2022 0,7 2,2 0,7 1,5 0,0 5,2 3,6
juin-2022 1,0 2,7 0,6 1,6 0,0 5,8 3,7
juil.-2022 1,1 2,4 0,7 1,9 0,0 6,1 4,3
août-2022 1,3 1,9 0,9 1,9 0,0 5,9 4,8
sept.-2022 1,6 1,5 0,9 1,5 0,0 5,6 4,6
oct.-2022 2,0 1,7 1,0 1,5 0,0 6,2 5,0
nov.-2022 2,0 1,6 1,1 1,4 0,0 6,2 5,3
déc.-2022 2,0 1,3 1,1 1,4 0,0 5,9 5,3
janv.-2023 2,2 1,4 1,1 1,3 0,0 6,0 5,5
févr.-2023 2,4 1,3 1,1 1,5 0,0 6,3 5,8
mars-2023 2,5 0,4 1,2 1,4 0,1 5,7 6,0
avr.-2023 2,4 0,6 1,1 1,6 0,2 5,9 6,2
mai-2023 2,3 0,2 1,0 1,5 0,2 5,1 5,7
juin-2023 2,2 -0,3 1,0 1,5 0,2 4,5 5,7
juil.-2023 2,0 -0,4 0,8 1,6 0,2 4,3 5,5
août-2023 1,8 0,6 0,7 1,6 0,2 4,9 5,0
sept.-2023 1,6 1,0 0,7 1,4 0,2 4,9 4,6
oct.-2023 1,3 0,4 0,5 1,6 0,2 4,0 4,2
nov.-2023 1,2 0,2 0,4 1,4 0,2 3,5 3,4
déc.-2023 1,2 0,5 0,3 1,6 0,2 3,7 3,4
  • Lecture : en décembre 2023, l’inflation d’ensemble s’établit à 3,7 % sur un an. L’alimentation contribue pour +1,2 point à l’inflation d’ensemble.
  • Source : Insee.

Figure 3Inflation en France et contributions par poste

  • Lecture : en décembre 2023, l’inflation d’ensemble s’établit à 3,7 % sur un an. L’alimentation contribue pour +1,2 point à l’inflation d’ensemble.
  • Source : Insee.

En 2023, le pouvoir d’achat des ménages a accéléré (+0,8 %, après +0,3 % en 2022, figure 4). Les revenus nets d’activité ont ralenti mais sont restés dynamiques (+5,0 % après +7,2 % en 2022). Les prestations sociales en espèces ont augmenté de 4,7 % après +1,7 %, sous l’effet principalement des revalorisations des retraites (effet en année pleine de la revalorisation de juillet 2022 et revalorisation résiduelle de janvier 2023) : les retraites ont ainsi progressé de façon soutenue (+5,3 %). Les revenus du patrimoine, corrigés de l’effet , accélèrent en 2023 (+7,5 % après +5,8 %) sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt et de versements dynamiques de dividendes et des autres revenus d’investissement. Au total, le revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM de l’ensemble des ménages a accéléré (+5,8 % après +5,0 %).

Figure 4Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes

(évolution en %, contributions en points)
Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes ((évolution en %, contributions en points)) - Lecture : en 2023, les revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) contribuent pour +1,6 point à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM.
Date Revenus d'activité Prélèvements sociaux-fiscaux Prestations sociales en espèces Revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) Prix de la consommation des ménages hors SIFIM Pouvoir d'achat du RDB Pouvoir d'achat du RDB par unité de consommation
2019 2,2 -0,2 1,0 0,4 -0,8 2,6 2,0
2020 -2,5 1,0 3,0 -0,4 -0,8 0,2 -0,4
2021 5,2 -1,3 -0,5 1,7 -1,4 3,4 2,8
2022 5,2 -2,0 0,6 1,2 -4,7 0,3 -0,4
2023 3,7 -0,9 1,6 1,6 -4,8 0,8 0,3
  • Lecture : en 2023, les revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) contribuent pour +1,6 point à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM.
  • Source : Insee, comptes nationaux.

Figure 4Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes

  • Lecture : en 2023, les revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) contribuent pour +1,6 point à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM.
  • Source : Insee, comptes nationaux.

La consommation des ménages a progressé à un rythme proche du pouvoir d’achat (+0,8 %), si bien que le taux d’épargne des ménages s’est quasiment stabilisé (16,9 % après 16,8 %). Le taux d’épargne reste à un niveau nettement plus élevé que sa moyenne entre 2009 et 2019 (14,7 %). La consommation en produits alimentaires a continué de baisser (-3,6 %, après -3,2 % en 2022). Ces produits sont les plus marqués par l'inflation, avec une hausse des prix de 11,3 % en 2023 (après +6,3 % en 2022). Également très marquée par l'inflation, la consommation en biens énergétiques diminue de nouveau fortement comme en 2022 (-2,5 % après -3,3 %). À l’inverse, la consommation des ménages en services reste dynamique, en particulier dans l'information-communication (+5,6 %), dans les services de transport (+6,7 %) et dans l'hébergement-restauration (+5,5 %).

L’investissement des ménages a sombré, celui des administrations et des entreprises a résisté

En réponse à la hausse de l’inflation, les principales banques centrales, dont la Banque centrale européenne à partir de l’été 2022, ont procédé à un resserrement rapide des politiques monétaires, entraînant une augmentation du coût du crédit pesant sur l’investissement des entreprises comme des ménages. Ce dernier est de nouveau en forte baisse (-8,5 %), pénalisé par la baisse de l'investissement en construction (-5,6 %) et par celle des achats de biens immobiliers (-18,4 % d'investissement en services techniques, comprenant les frais de notaires). L'investissement des entreprises non financières progresse au même rythme qu’en 2022 (+2,7 % après +2,9 %), toujours porté par l’investissement en services d'information-communication. Au total, l’investissement se redresse légèrement en 2023 (+0,4 % en volume après 0,0 %), principalement porté par les investissements des administrations publiques (+6,9 %), qui augmentent dans les matériels de transport, avec notamment la livraison d'un sous-marin.

Le solde extérieur de la France s’améliore

En 2023, les flux de commerce extérieur en volume marquent le pas après deux années de forte hausse. Les exportations augmentent encore un peu (+2,1 % après +8,2 %), alors que les importations sont quasi stables (+0,3 % après +8,8 %). Le solde extérieur en volume s’améliore légèrement. Cette amélioration s’explique surtout par les biens, en particulier les biens énergétiques : la France est de nouveau exportatrice nette d'électricité, et ses imports en gaz et en pétrole baissent fortement, les stocks ayant atteint des niveaux très élevés. Les exportations de matériels de transport, en particulier en aéronautique, accélèrent nettement, mais les importations, notamment de véhicules électriques, augmentent aussi fortement. Les exportations en volume de services se replient, tirées vers le bas par les exportations de services de transport (-7,5 %), tandis que les importations de services sont en forte hausse, avec notamment +15,1 % de services de transport et +7,7 % de services aux entreprises. Au final, la contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB a été nettement positive en 2023 (+0,6 point), en partie compensée par un mouvement de déstockage (-0,4 point) (figure 5).

Figure 5Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution

(évolution en %, contributions en points)
Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution ((évolution en %, contributions en points)) - Lecture : En 2023, la croissance du PIB est de 0,9 %. La consommation des ménages et des APU contribue pour 0,6 point à cette croissance.
Année Consommation (ménages et APU ¹) Investissement Solde du commerce extérieur Variation de stocks Produit intérieur brut (PIB)
2019 1,2 0,9 0,0 -0,1 2,0
2020 -4,5 -1,3 -1,3 -0,3 -7,4
2021 4,5 2,2 0,7 -0,5 6,9
2022 2,3 0,0 -0,3 0,5 2,6
2023 0,6 0,1 0,6 -0,4 0,9
  • ¹ : Administrations publiques.
  • Lecture : En 2023, la croissance du PIB est de 0,9 %. La consommation des ménages et des APU contribue pour 0,6 point à cette croissance.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.

Figure 5Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution

  • ¹ : Administrations publiques.
  • Lecture : En 2023, la croissance du PIB est de 0,9 %. La consommation des ménages et des APU contribue pour 0,6 point à cette croissance.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.
Publication rédigée par :Noémie Grandperrin, Clément Bortoli, Gaston Vermersch (Insee)

Définitions

Heures rémunérées :

le volume d’heures rémunérées correspond à la durée pour laquelle le salarié est rémunéré sur une période. Cela inclut notamment les heures supplémentaires mais aussi les absences pour lesquelles le salarié perçoit une rémunération, comme les congés payés, les jours fériés ou les jours attribués au titre de la réduction du temps de travail. Ce volume d’heures rémunérées est une composante importante de l’activité économique, même s’il ne la mesure pas directement : d’une part, certaines absences sont considérées comme du travail rémunéré et d’autre part, la rémunération des salariés ne reflète pas toujours les fluctuations de leur productivité.

Le SMB correspond à la composante sous-jacente du SMPT, à côté de la composante conjoncturelle affectée notamment par les versements de primes et les heures supplémentaires.

Les services d’intermédiation financière indirectement mesurés (SIFIM) mesurent les services d’intermédiation liés à l’octroi de crédits et à la gestion des dépôts par les banques. L’imputation de SIFIM majore l’évolution des revenus du patrimoine dans un contexte de remontée de taux d’intérêt ainsi que le prix de la consommation des ménages, mais l’effet de cette imputation sur l’évolution du pouvoir d’achat du RDB est faible (encadré 2 de l’IP no 1997 « Les comptes de la Nation en 2023 »).

Pour en savoir plus

(1) Héam J.-C., Meinzel P., Morvan F., « Les comptes de la Nation en 2023 », Insee Première no 1997, mai 2024.

Le SMB correspond à la composante sous-jacente du SMPT, à côté de la composante conjoncturelle affectée notamment par les versements de primes et les heures supplémentaires.

Les services d’intermédiation financière indirectement mesurés (SIFIM) mesurent les services d’intermédiation liés à l’octroi de crédits et à la gestion des dépôts par les banques. L’imputation de SIFIM majore l’évolution des revenus du patrimoine dans un contexte de remontée de taux d’intérêt ainsi que le prix de la consommation des ménages, mais l’effet de cette imputation sur l’évolution du pouvoir d’achat du RDB est faible (encadré 2 de l’IP no 1997 « Les comptes de la Nation en 2023 »).