Insee Conjoncture Hauts-de-France ·
Juin 2024 · n° 41Bilan économique 2023 - Hauts-de-France L’activité économique en perte de vitesse sauf dans le tourisme et les transports
Si, en 2023, l’activité économique des Hauts-de-France est globalement supérieure à celle de 2022, c’est grâce à un début d’année particulièrement dynamique. Ensuite, l’activité ralentit progressivement et les heures rémunérées en fin d’année passent juste en dessous du volume de fin 2022 (-0,4 % en novembre 2023 par rapport à novembre 2022). Tous les secteurs sont concernés par ce recul, plus particulièrement l’industrie et la construction, tandis que les services s’en sortent mieux. L’emploi salarié stagne avec un net recul de l’intérim. Le chômage augmente et la demande d’emploi se stabilise. Les créations d’entreprises poursuivent leur recul. Les marchés agricoles souffrent encore du contexte géopolitique et les conditions météorologiques perturbent les récoltes. Le marché de l’immobilier neuf se contracte. En revanche, la fréquentation touristique augmente de nouveau en 2023. Les passagers sont plus nombreux dans les aéroports et les immatriculations de véhicules neufs repartent à la hausse.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2023 publiés par l'Insee.
Transports - Un bilan économique positif dans le transport, un bilan environnemental plus mitigé Bilan économique 2023
François Pinchemel (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement)
Les immatriculations de véhicules neufs repartent à la hausse en 2023. Le virage de l’électrique est amorcé pour les poids lourds. Le trafic aérien de passagers poursuit son rebond post Covid, tiré par le low cost. À l’inverse, le volume de marchandises transportées par la route diminue sur la période.
Les immatriculations de véhicules particuliers neufs encore en dessous du niveau de 2019
Après une baisse en 2022, le nombre d’immatriculations de véhicules particuliers neufs augmente de 7,4 % dans les Hauts-de-France en 2023 (figure 1), pour atteindre 198 000 voitures, soit 11 % des immatriculations nationales. Malgré cette hausse, la chute des immatriculations observée post Covid est loin d’être compensée : le niveau de 2023 représente à peine les deux tiers de celui de 2019. Sur la France entière, les immatriculations de véhicules particuliers neufs progressent deux fois plus (+15,2 %).
tableauFigure 1 – Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs
Hauts-de-France | France entière | |
---|---|---|
2017 | 100,0 | 100,0 |
2018 | 103,2 | 103,1 |
2019 | 106,5 | 104,7 |
2020 | 69,7 | 78,5 |
2021 | 69,9 | 79,2 |
2022 | 61,3 | 73,1 |
2023 | 65,9 | 84,2 |
- Note : données brutes.
- Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
- Source : SDES, Rsvero.
graphiqueFigure 1 – Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs
Dans les Hauts-de-France, elles augmentent dans tous les départements, à l’exception de l’Oise (-12,0 %) (figure 2) qui représente un quart des immatriculations régionales. Rapporté à la population, le volume d’immatriculations de véhicules particuliers neufs est nettement plus élevé dans l’Oise que dans les autres départements de la région (cinq fois plus que dans le Pas-de-Calais par exemple). Du fait de la présence de l’aéroport de Beauvais (activité des loueurs) et de plateformes logistiques dédiées aux véhicules, l’Oise a en effet la particularité d’immatriculer une plus forte proportion de véhicules d’entreprises (75 % des immatriculations contre 50 % pour le reste de la région).
tableauFigure 2 – Immatriculation de véhicules neufs par département et type de véhicule
Zonage | Nombre d’immatriculations en 2023 | Évolution des immatriculations de voitures particulières (%) | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Voitures particulières | Véhicules utilitaires légers ¹ | Véhicules industriels à moteur ² | Bus et autocars | 2-3 roues et quadricycles à moteur | 2022 - 2023 | Évolution annuelle moyenne 2017 - 2022 * | |
Aisne | 20 504 | 4 559 | 1 551 | 23 | 1 903 | 19,7 | -5,8 |
Nord | 65 794 | 15 716 | 1 416 | 174 | 8 207 | 14,7 | -4,9 |
Oise | 50 268 | 5 359 | 1 621 | 38 | 2 778 | -12,2 | -15,9 |
Pas-de-Calais | 32 763 | 5 125 | 1 239 | 86 | 5 036 | 12,3 | -6,3 |
Somme | 28 434 | 5 123 | 345 | 131 | 1 816 | 22,7 | -2,9 |
Hauts-de-France | 197 763 | 35 882 | 6 172 | 452 | 19 740 | 7,4 | -9,3 |
France entière | 1 817 346 | 390 471 | 50 480 | 6 365 | 328 949 | 15,2 | -6,1 |
- ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
- ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
- * : évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- Note : données brutes.
- Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
- Source : SDES, Rsvero.
Dans les Hauts-de-France, 13,8 % des véhicules particuliers immatriculés sont désormais électriques, contre moins de 1 % en 2019. Dans le cadre de la planification écologique, l’objectif à l’horizon 2030 est fixé à 15 % de véhicules particuliers électriques dans le parc automobile. Au 1er janvier 2023, cette part s’élève à seulement 1,3 % dans la région.
Entre 2022 et 2023, les immatriculations de véhicules utilitaires légers (VUL) augmentent de 4,6 % dans les Hauts-de-France (soit +36 000 véhicules), contre +8,5 % au niveau national (figure 3). Les différences sont toutefois marquées entre les départements : +22,6 % dans le Nord et -20,5 % dans la Somme. Au niveau régional, l’électrique représente 5,5 % des VUL immatriculés en 2023.
tableauFigure 3 – Nombre et évolution des immatriculations par type de véhicule
Catégories de véhicules | Hauts-de-France | France entière | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Nombre d’immatriculations en 2023 | Évolution 2022 - 2023 | Évolution annuelle moyenne 2017 - 2022 * | Nombre d’immatriculations en 2023 | Évolution 2022 - 2023 | Évolution annuelle moyenne 2017 - 2022 * | |
Voitures particulières | 197 763 | 7,4 | -9,3 | 1 817 346 | 15,2 | -6,1 |
Véhicules utilitaires légers ¹ | 35 882 | 4,6 | -5,7 | 390 471 | 8,5 | -4,5 |
Véhicules industriels à moteur ² | 6 172 | 17,4 | -4,8 | 50 480 | 11,5 | -2,8 |
Bus et autocars | 452 | 8,7 | 4,9 | 6 365 | 2,8 | -1,2 |
2-3 roues et quadricycles à moteur | 19 740 | 0,2 | 0,5 | 328 949 | -0,3 | 1,7 |
- ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
- ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
- * : évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- Note : données brutes.
- Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
- Source : SDES, Rsvero.
La région Hauts-de-France est celle qui immatricule le plus de poids lourds : près de 6 200 en 2023, soit 12 % des immatriculations réalisées au niveau national. Les immatriculations de poids lourds augmentent de 17,4 % dans la région, contre 11,5 % en France. Avec 121 poids lourds électriques immatriculés dans la région sur l’année (contre 12 en 2022), l’électrique représente en 2023 2 % des immatriculations pour cette catégorie de véhicules.
La fréquentation des aéroports régionaux toujours en hausse grâce au « low cost »
Avec 7,5 millions de voyageurs au départ ou à l’arrivée des aéroports des Hauts-de-France en 2023, le trafic aérien régional progresse de 17,4 % en un an (figure 4). La fréquentation des lignes à bas coût (« low cost ») augmente de 22,1 % dans la région en un an. Elle représente ainsi en 2023 94 % du trafic passager.
Les aéroports de Lille-Lesquin et Beauvais cumulent 99,9 % du trafic régional. Ils restent respectivement 10e et 11e aéroports de France métropolitaine en nombre de passagers. Si le trafic augmente de 5,2 % à Lesquin entre 2022 et 2023, il progresse de 22,2 % à Beauvais, soit la plus forte progression des aéroports métropolitains de plus d’un million de passagers supplémentaires. En France métropolitaine, le trafic aérien augmente en moyenne de 14,4 % en 2023 (15,1 % pour les aéroports parisiens et 15,6 % pour les lignes à bas coût).
Avec 5,6 millions de passagers, l’aéroport de Beauvais accueille trois fois plus de voyageurs que celui de Lesquin, en raison notamment de sa vocation internationale et « low cost » (98 % de son trafic). À vocation régionale, l’aéroport de Lesquin développe toutefois son trafic international dont la part passe de 38 % en 2022 à 44 % en 2023.
tableauFigure 4 – Évolution du nombre de passagers des aéroports - Hauts-de-France
National ¹ | International | À bas coût (low cost) | |
---|---|---|---|
2017 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2018 | 111,6 | 103,5 | 109,0 |
2019 | 116,8 | 109,8 | 116,3 |
2020 | 49,6 | 32,0 | 39,1 |
2021 | 79,6 | 52,3 | 68,7 |
2022 | 98,7 | 120,1 | 134,1 |
2023 | 93,4 | 147,6 | 163,8 |
- ¹ : la fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
- Source : Union des aéroports français.
graphiqueFigure 4 – Évolution du nombre de passagers des aéroports - Hauts-de-France
Une baisse du volume de marchandises transportées par la route
En 2023, 126,1 millions de tonnes de marchandises (Mt) ont été transportées par la route au sein de la région, soit un trafic interne en baisse de 4,3 % par rapport à 2022 (figure 5), contre -5,4 % en moyenne pour les régions hexagonales. Le volume des « importations » (29,3 Mt de marchandises entrées dans la région) diminue également (-5,2 %) tandis que celui des « exportations » (33,4 Mt de marchandises sorties de la région) est quasi stable (-0,7 %). Si la quantité de marchandises transportée diminue, elle voyage sur de plus longues distances entre les Hauts-de-France et les autres régions.
Les minerais, les produits en conteneurs et les produits agricoles sont les marchandises les plus transportées. Ils représentent la moitié des flux entrants et sortants de la région.
tableauFigure 5 – Transport de marchandises par la route
Hauts-de-France | 2023 (p) (milliers de tonnes) | Évolution entre 2022 et 2023 | Évolution annuelle moyenne entre 2017 et 2022 ¹ |
---|---|---|---|
Entrées dans la région | 29 319 | -5,2 | 1,1 |
Sorties de la région | 33 446 | -0,7 | 0,2 |
Intérieur de la région | 126 078 | -4,3 | -1,5 |
- p : données provisoires.
- ¹ : évolution qui aurait été observée pour le transport de marchandises par la route, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- Champ : France métropolitaine hors Corse. Données hors transport international.
- Source : SDES, Enquête Transport routier de marchandises.
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Sources
Définitions
Immatriculations de véhicules neufs
Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Les immatriculations provisoires de véhicules neufs et celles des véhicules en transit temporaire ne sont pas comptabilisées.