Fin 2022, près de 44 000 résidents de Bourgogne-Franche-Comté occupent un emploi en Suisse, soit 3 800 travailleurs frontaliers supplémentaires en un an (figure 1). Avec un franc suisse fort à quasi parité avec l’euro, un taux de chômage de 2,2 %, une forte reprise économique après la crise sanitaire et des salaires élevés, la Suisse est particulièrement attractive. La hausse du travail frontalier est principalement portée par le secteur tertiaire, notamment dans les activités de soutien liées à l’emploi (intérim). Cette forme d’emploi est très développée en Suisse et occupée principalement par des travailleurs étrangers.

Plus de la moitié des 215 000 travailleurs frontaliers français viennent d’Auvergne-Rhône-Alpes (59 %). Avec 21 %, la Bourgogne-Franche-Comté est la deuxième région pour le nombre de résidents français exerçant une activité professionnelle en Suisse. Les autres frontaliers font le trajet depuis la région Grand Est.

La croissance du nombre de frontaliers originaires de la région est supérieure au rythme national (+9,6 % contre +8,0 %).

Situés dans l’Arc jurassien, 97 % des travailleurs frontaliers de la région habitent dans le Doubs, le Jura ou le Territoire de Belfort. En 2022, 31 300 résident dans le Doubs (71 %). Sa frontière commune de 170 km avec la confédération helvétique et les infrastructures en place facilitent les déplacements quotidiens entre ces deux territoires. Le nombre de travailleurs frontaliers originaires du Territoire de Belfort augmente fortement (+15,6 %), mais reste bien en retrait par rapport au Doubs ou au Jura (figure 2). Les mobilités entre le nord de la Franche-Comté et le canton du Jura suisse ont notamment été favorisées ces dernières années par la réouverture de la liaison ferroviaire Bienne-Delle-Belfort fin 2018. Par ailleurs, les frontaliers sont de plus en plus nombreux à habiter en Haute-Saône et en Côte-d’Or, même si leurs effectifs restent relativement faibles (800 au total).

En 2022, 25 000 frontaliers travaillent dans les cantons de Neuchâtel et du Jura. Parmi eux, 22 300 sont originaires de la région. Le nombre de travailleurs frontaliers bourguignons-francs-comtois est en hausse de +15,1 % pour le canton du Jura et de +8,1 % pour celui de Neuchâtel (figure 3). Dans ces deux cantons, près d’un frontalier sur deux travaille dans l’industrie manufacturière, notamment dans l’horlogerie et la fabrication de produits informatiques et électroniques.

Le canton de Vaud reste le premier canton de destination des travailleurs bourguignons-francs-comtois avec 17 100 personnes qui y exercent leur emploi (+8,5 % sur un an). La plupart d’entre eux réside dans le Doubs et le Jura (figure 4). La hausse concerne également le canton de Berne (+8,9 %), qui compte un peu plus 2 300 travailleurs frontaliers résidant dans la région fin 2022.

Seuls 1 200 habitants de la région occupent un emploi dans le canton de Genève, territoire relativement peu accessible depuis la Bourgogne-Franche-Comté. La hausse des frontaliers en provenance de la région s’est ralentie en 2022, +5,2 % après +10 % en 2021.