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Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté · Juin 2023 · n° 37
Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-ComtéBilan économique 2022 - Bourgogne-Franche-Comté En dépit d’une année 2022 pleine d’incertitudes, l’emploi régional résiste

En 2022, la reprise économique entamée en 2021 s’est poursuivie. Malgré un contexte de vive hausse des prix et de difficultés d’approvisionnement persistantes, le marché du travail demeure bien orienté en Bourgogne-Franche-Comté. L’emploi salarié atteint ainsi son plus haut niveau depuis cinq ans et le taux de chômage demeure faible.

La région retrouve un emploi légèrement au-dessus de son niveau d’avant-crise, tandis que les autres régions le dépassent largement. La Bourgogne-Franche-Comté est confrontée à une baisse structurelle de la population. Son économie est moins tournée vers le secteur tertiaire, principal créateur d’emplois. L’automobile, fleuron de l’industrie régionale, perd de nouveau des emplois. Dans le même temps, les immatriculations de véhicules se replient fortement. Bien que proches du pic de 2021, les créations d’entreprises dans la région ralentissent. Même si la fréquentation touristique se rapproche de celle de la période pré-Covid, l’absence de la clientèle venant d’Asie continue de peser sur l’hôtellerie régionale.

Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté
No 37
Paru le :Paru le01/06/2023

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2022 publiés par l'Insee.

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Construction - La construction reste dynamique Bilan économique 2022

Aline Faure (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement)

En 2022, la construction de logements est restée soutenue, essentiellement portée par l’activité de la promotion immobilière. Cependant, les autorisations de constructions de logements sont en repli en Bourgogne-Franche-Comté, en lien notamment avec les difficultés croissantes rencontrées par les ménages pour accéder au crédit. Le secteur du second œuvre bénéficie d’une nette accélération de la rénovation énergétique des logements. L’investissement en locaux des entreprises ralentit, après avoir atteint un niveau élevé en 2021.

Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté

No 37

Paru le :01/06/2023

Une croissance des mises en chantier de logements à contre-courant de la tendance nationale

En 2022, 11 300 logements ont été commencés en Bourgogne-Franche-Comté. Les mises en chantier augmentent de 5 % (-5 % en France) portées par les logements collectifs (+19 %) (figure 1).

Elles progressent dans tous les départements, exceptés dans le Doubs et en Saône-et-Loire où elles diminuent respectivement de 7 % et 10 %. Les logements commencés bondissent dans l’Yonne (+120 %), en raison de la mise en chantiers de deux gros programmes immobiliers à Sens et à Auxerre pour un total de plus de 350 appartements.

Figure 1Évolution de la construction de logements

(indice base 100 en décembre 2016)
Évolution de la construction de logements ((indice base 100 en décembre 2016))
Logements autorisés - Bourgogne-Franche-Comté Logements commencés - Bourgogne-Franche-Comté Logements autorisés - France hors Mayotte Logements commencés - France hors Mayotte
2016 100,0 100,0 100,0 100,0
2017 113,9 119,8 106,3 117,5
2018 107,0 118,7 99,9 108,9
2019 103,5 108,8 97,1 104,6
2020 100,9 108,8 84,7 94,9
2021 118,3 118,7 100,8 105,5
2022 115,7 124,2 103,9 100,2
  • Champ : logements individuels, collectifs et en résidence.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 1Évolution de la construction de logements

  • Champ : logements individuels, collectifs et en résidence.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Des perspectives défavorables en 2023 pour les autorisations de logements

En 2022, 13 300 logements ont été autorisés à la construction, en Bourgogne-Franche-Comté, soit une baisse de 2 % sur un an (+3 % en France). Ce repli se concentre dans le secteur pavillonnaire, l’habitat collectif étant au contraire porté par la vive croissance des mises en ventes des promoteurs immobiliers. Le nombre d’autorisations a fortement fluctué tout au long de l’année. Il a atteint des niveaux très élevés au premier semestre en aval de l’entrée en vigueur de la réglementation environnementale 2020 au 1er janvier 2022. Les autorisations subissent ainsi le contrecoup de ces anticipations. La chute en fin d’année est accentuée par le renchérissement du coût du crédit et par les difficultés rencontrées par les ménages pour contracter un prêt en dessous du seuil de l’usure, taux maximal auquel un prêt est accordé. La situation continue de se dégrader au premier trimestre 2023, laissant augurer une année plus difficile. Le Jura est le seul département à enregistrer une croissance significative de ses autorisations (+23 %) en 2022 (figure 2).

Figure 2Construction autorisée de logements par département

(en %)
Construction autorisée de logements par département ((en %))
Zonage Logements en 2022 (nombre) Évolution 2021 - 2022 (%) Évolution 2019 - 2022 (%) Évolution annuelle moyenne 2016 - 2021 ¹ (%)
Côte-d'Or 3 500 -14,1 3,4 7,1
Doubs 3 100 0,8 -6,0 -1,5
Jura 1 600 22,6 58,2 6,4
Nièvre 500 19,4 46,3 -5,2
Haute-Saône 900 6,2 25,0 1,7
Saône-et-Loire 2 400 4,1 36,0 3,8
Yonne 800 -16,5 -1,3 8,5
Territoire de Belfort 600 -6,6 5,4 4,4
Bourgogne-Franche-Comté 13 300 -1,7 12,4 3,3
France hors Mayotte 483 300 3,1 7,1 0,2
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour la construction autorisée de logements, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Notes : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle. Les évolutions sont calculées sur les données non arrondies. En raison des arrondis, des totaux peuvent légèrement différer de la somme des éléments qui les composent.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Des programmes de constructions neuves plus nombreux entraînent une hausse des stocks de logements

Les nouveaux programmes de constructions sont plus nombreux qu’en 2021. Les mises en vente ont ainsi augmenté de 32 %, alors qu’elles ont diminué de près de 6 % en France. Cette hausse conséquente a un impact sur le stock de logements disponibles. Il progresse de 6 % alors qu’en 2021, il était à son plus bas niveau depuis les dix dernières années. On se rapproche ainsi d’un niveau normal.

Les ventes de logements neufs, en particulier celles des appartements restent quasiment stables, alors qu’elles diminuent de 15 % au niveau national (figure 3).

La hausse du coût de la construction se répercute durablement sur les prix de vente. Ces derniers accélèrent plus vite dans la région (+7 %) qu’en France (+5 %). Le prix moyen du m² passe ainsi à 3 600 €. Il est tiré par le prix des transactions en Côte-d’Or (3 700 €/m2), dont le marché se concentre au sein de Dijon Métropole.

Figure 3Évolution de la commercialisation de logements neufs - Bourgogne-Franche-Comté

(indice base 100 en 2017)
Évolution de la commercialisation de logements neufs - Bourgogne-Franche-Comté ((indice base 100 en 2017))
Logements neufs disponibles en fin d'année Logements neufs mis en vente Logements neufs vendus (réservés)
2017 100,0 100,0 100,0
2018 118,7 150,8 99,7
2019 103,6 109,9 105,4
2020 107,7 131,2 101,5
2021 95,2 98,5 99,2
2022 100,7 130,5 98,3
  • Notes : données brutes. Le champ intègre désormais les logements neufs issus de la construction sur existant. Ces données sont disponibles uniquement depuis 2017.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers.
  • Source : SDES, enquête ECLN.

Figure 3Évolution de la commercialisation de logements neufs - Bourgogne-Franche-Comté

  • Notes : données brutes. Le champ intègre désormais les logements neufs issus de la construction sur existant. Ces données sont disponibles uniquement depuis 2017.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers.
  • Source : SDES, enquête ECLN.
Avertissement sur la commercialisation de logements neufs

Les données diffusées sur la commercialisation des logements neufs incluent désormais les logements neufs rénovés et réhabilités, c’est-à-dire issus de la construction sur existant. Cela permet une meilleure représentativité du marché du logement neuf. En 2022, au niveau national, ces logements représentent 9 % des logements neufs commercialisés auprès des particuliers.

Les aides en faveur de la rénovation énergétique de l’habitat font progresser l’activité dans le parc privé

En 2022, les montants élevés des aides distribuées en faveur de la rénovation énergétique dynamisent l’activité du secteur de la rénovation. Dans le parc public, 4,3 millions d’euros ont permis la réhabilitation de 450 logements sociaux. Toutefois, ces aides destinées au parc public tendent à se réduire avec la la fin des financements liés au plan de relance. Dans le parc privé, le dispositif MaPrimeRénov’ a bénéficié à 43 000 logements de la région. Le montant des aides versées augmente de 15 % en un an. Elles s’élèvent à 220 millions d’euros pour un montant des travaux engagés de 600 millions d’euros, équivalant au travail de 8 500 emplois à temps plein. Les travaux de rénovation globale réalisés sur près de 2 000 logements privés ont permis de réduire significativement les passoires énergétiques. Les enjeux autour de la rénovation énergétique sont d’autant plus forts qu’en 2028, pour être mis en location, un logement devra avoir au moins la classe E du critère de performance énergétique.

Les autorisations et mises en chantier de locaux d’activité sont en net repli

Après une hausse en 2021, les surfaces autorisées de locaux d’activité baissent de 10 % en 2022, pour s’établir à 1,6 million de m2. La tendance nationale est plus favorable (+5 %) (figure 4).

Ce recul concerne tous les types de locaux, à l’exception des bureaux (+12 %) (figure 5). La forte hausse des prix de la construction et de l’énergie a certainement participé au report, voire à l’annulation de certains projets. Après plusieurs années de forte croissance, le repli est particulièrement marqué pour l’entreposage (-17 %). Les surfaces dédiées aux activités agricoles et forestières reculent pour la troisième année consécutive. En trois ans, elles ont baissé de 42 %.

Figure 4Évolution de la construction de locaux non résidentiels

(indice base 100 en 2016)
Évolution de la construction de locaux non résidentiels ((indice base 100 en 2016))
Locaux autorisés - Bourgogne-Franche-Comté Locaux commencés - Bourgogne-Franche-Comté Locaux autorisés - France entière Locaux commencés - France entière
2016 100,0 100,0 100,0 100,0
2017 90,3 116,4 107,1 105,8
2018 86,3 103,7 103,6 108,0
2019 103,5 107,1 111,2 115,8
2020 89,8 101,1 89,8 97,0
2021 98,8 118,4 100,6 102,2
2022 89,3 104,2 105,9 107,3
  • Note : données brutes provisoires en date de prise en compte.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 4Évolution de la construction de locaux non résidentiels

  • Note : données brutes provisoires en date de prise en compte.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 5Construction autorisée de locaux non résidentiels selon le type

(en %)
Construction autorisée de locaux non résidentiels selon le type ((en %))
Type de locaux Bourgogne-Franche-Comté France entière
Surfaces autorisées en 2022 (milliers de m²) Évolution 2021 - 2022 Évolution 2019 - 2022 Évolution annuelle moyenne 2016 - 2021 ¹ Évolution 2021 - 2022 Évolution 2019 - 2022 Évolution annuelle moyenne 2016 - 2021 ¹
Artisanat 81 -2,1 -3,8 1,0 -9,1 -3,8 7,0
Bureaux 136 11,9 -0,3 6,9 14,5 -8,8 0,6
Commerce 184 0,2 -12,4 -6,3 28,6 8,9 -7,9
Entrepôt 396 -16,5 12,0 12,2 10,1 3,4 6,6
Exploitation agricole ou forestière 322 -13,4 -41,7 -9,3 -13,5 -23,9 -3,5
Hébergement hôtelier 20 -19,3 -37,6 9,5 11,8 -5,8 0,0
Industrie 220 -15,1 1,5 9,8 13,3 16,4 3,2
Service public ou d'intérêt collectif 212 -3,7 -9,8 -5,2 2,9 -5,9 -0,1
Ensemble 1 571 -9,6 -13,7 -0,2 5,3 -4,8 0,1
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour la construction autorisée de locaux non résidentiels, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : données brutes provisoires en date de prise en compte.
  • Source : SDES, Sit@del2.
Publication rédigée par :Aline Faure (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

La base de données Sit@del2 rassemble les informations relatives aux autorisations de construire (permis accordés) et aux mises en chantier transmises par les services instructeurs (État, collectivités territoriales) au service statistique du Ministère de la Transition écologique (MTE). Les mouvements relatifs à la vie du permis (autorisations, annulations, modificatifs, déclarations d'ouverture de chantier) sont exploités à des fins statistiques.

Les séries de la construction utilisées pour la conjoncture et le bilan économique sont élaborées à partir de cette base.

En matière de logement, les séries d'estimations en date réelle sont produites mensuellement pour évaluer le nombre d'autorisations et de mises en chantier. Elles visent à retracer dès le mois suivant, l'ensemble des évènements à leur date réelle. Sur la base des données collectées, les séries intègrent une estimation de l'information non encore remontée. Ces séries sont actualisées chaque mois pour prendre en compte les informations les plus récentes. Les estimations en date réelle corrigent des éventuels défauts de collecte des déclarations d'ouverture de chantier.

Pour les locaux non résidentiels, les séries de surface de plancher en date de prise en compte permettent le suivi conjoncturel de ce secteur. Elles agrègent les informations issues des permis (autorisés, commencés, etc.) selon la date d'enregistrement de la donnée dans l'application Sit@del2.

Les séries de surface de plancher en date réelle sont utilisées pour les études structurelles. L'information est restituée selon la date effective de l'autorisation ou de la mise en chantier. Ces séries sont présentées nettes des annulations et ne comportent pas d'estimations : elles minorent donc la réalité, spécialement pour les mois de collecte les plus récents.

À la date de réalisation de cette publication, les données consolidées en date réelle ne sont pas disponibles ; les données en date de prise en compte ont donc été privilégiées.

Définitions

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).


Logement collectif :

Un logement collectif (appartement) fait partie d’un bâtiment dans lequel sont superposés plus de deux logements distincts et dont certains ne disposent pas d’un accès privatif.

Logement individuel :

Un logement individuel est un logement dans une maison individuelle. Une maison individuelle peut comporter deux logements individuels s'ils ont été construits par le même maître d'ouvrage d'après le code de la construction et de l'habitation.