En 2021, dans les Pays de la Loire, le nombre de bénéficiaires de minima sociaux (RSA, AAH ou ASS) diminue de 5,4 % et représente 138 100 allocataires en fin d’année (figure 1). En 2020, les mesures gouvernementales prises lors de la crise sanitaire (arrêt de certains secteurs d’activité, prolongation des droits aux minima sociaux, etc.) avaient entraîné une progression de 5,8 % du nombre d’allocataires. Les Pays de la Loire retrouvent donc après deux années, le même niveau qu’en décembre 2019. Les évolutions de chacun de ces minima sociaux sont néanmoins contrastées.

Dans les Pays de la Loire, la moitié des ménages bénéficiaires d’un minimum social perçoit le RSA, niveau minimum de revenu attribué aux personnes sans ressources, en fonction de la composition de leur foyer. Fin 2021, près de 70 000 ménages allocataires perçoivent cette prestation, soit 4,1 % de l’ensemble des ménages ligériens. Si le nombre de ménages bénéficiaires du RSA diminue en 2021 (- 8,7 %), il reste toutefois supérieur au niveau atteint en décembre 2019 (+ 0,8 %) (figure 2).

Au cours de l’année 2021, le nombre d’allocataires du RSA diminue pendant les deux premiers trimestres (- 3,6 % et - 4,0 %), signe de la reprise économique. Au 3ᵉ trimestre, les effectifs se stabilisent, mais la situation mensuelle est plus hétérogène. En effet, le nombre de ménages allocataires progresse de 1,3 % au mois de juillet, en raison de la bascule dans le RSA des bénéficiaires de l’allocation chômage qui ne bénéficient plus de la prolongation de leurs droits (fin de l’état d’urgence sanitaire). La diminution du nombre d’allocataires en août et septembre compense cette augmentation. Le nombre d’allocataires du RSA repart à la baisse au 4ᵉ trimestre à un rythme inférieur aux 1ᵉʳ et 2ᵉ trimestres.

Le nombre d’allocataires du RSA diminue plus fortement en Vendée (- 15,0 %) et en Mayenne (- 10,8 %). Contrairement aux autres départements où le nombre de ménages allocataires progresse au 3ᵉ trimestre 2021, la diminution du nombre de ménages allocataires se poursuit en Vendée (- 4,4 %), notamment en raison du début de l’activité touristique.

Dans les Pays de la Loire, au 31 décembre 2021, 57 200 personnes bénéficient de l’AAH, minimum social soumis à des conditions médicales, soit un chiffre en progression de 1,1 % par rapport à 2020 (figure 3). Cette évolution est inférieure à celle des années précédentes, mais également à celle de France métropolitaine (+ 1,8 %). Les Pays de la Loire sont la 2ᵉ région comptant le moins de bénéficiaires de l’AAH (2,7 % de la population de 20 à 64 ans) après l’Île-de-France.

La croissance des effectifs de l’AAH dépend moins de la conjoncture économique que celle des effectifs du RSA et de l’ASS. Ainsi, le nombre d’allocataires diminue seulement au 1ᵉʳ trimestre (- 0,6 %). Cette évolution est due à la prise en compte au mois de janvier des ressources de l’année de référence. Celles-ci ont pu dépasser le montant plafond permettant de bénéficier de ce minimum social et générer des sorties du dispositif. Le nombre d’allocataires progresse ensuite au 2ᵉ trimestre de 1,2 % et ralentit aux 3ᵉ et 4ᵉ trimestres (+ 0,3 % chacun).

Fin 2021, 11 500 personnes bénéficient de l’ASS, minimum social destiné aux chômeurs en fin de droits sous conditions de ressources du foyer, soit 0,7 % de la population active ligérienne. Second taux le moins élevé de France métropolitaine, il s’explique en partie par un taux de chômage très bas dans la région (6,0 % en Pays de la Loire au 4ᵉ trimestre 2021, soit le taux le plus bas derrière la Bretagne).

En 2021, le nombre de bénéficiaires de l’ASS diminue de 14,3 %, à un rythme plus important qu’en France métropolitaine (- 10,0 %) (figure 4). Si le nombre d’allocataires diminue régulièrement au cours des deux premiers trimestres (- 8,3 % et - 8,9 %), le 3ᵉ trimestre se singularise par un fort rebond du nombre de bénéficiaires (+ 16,8 %). Il retrouve ainsi son niveau de fin 2019, avant la crise sanitaire. La fin des mesures de prolongation des droits à l’allocation chômage au 30 juin entraîne une bascule vers l’ASS d’un certain nombre de chômeurs. Au 4ᵉ trimestre, le nombre de bénéficiaires de l’ASS repart à la baisse, de façon plus importante qu’en début d’année, porté par la baisse du taux de chômage qui passe de 6,7 % au 3ᵉ trimestre à 6,0 % au 4ᵉ trimestre.