Hormis pour les protéagineux, qui pâtissent de l’humidité en fin de cycle, les Pays de la Loire enregistrent de bons rendements lors de la récolte 2021 (figure 1). Face à une forte demande mondiale et une baisse des stocks, les cours du blé et du maïs sont en forte progression ; celui du colza atteint un record. Les prix élevés des pommes et des poires de fin de campagne 2020-2021 persistent ensuite dans un contexte d’offre réduite. Les campagnes légumières sont malmenées par la faiblesse de la demande et les conditions climatiques défavorables (figure 2) ; tomates, melons et concombres subissent des crises conjoncturelles. La récolte viticole est déficitaire en raison d’épisodes de gel combinés à l’humidité et de maladies (mildiou), mais les ventes au négoce restent régulières grâce aux stocks de 2020, à des prix supérieurs.

En 2021, la collecte de lait de vache diminue. Le nombre accru de naissances recensées dans la région n’enraye pas la décapitalisation du cheptel. De plus, la productivité laitière est impactée par une diminution des concentrés dans les rations, en raison de la hausse des coûts de l’alimentation. Les cours du lait se redressent sous l’effet du repli des volumes, avec un prix moyen régional supérieur de 4 % à celui de 2020 (figure 3). Les cours des ingrédients laitiers augmentent également, en raison d’une forte demande mondiale, particulièrement en poudre de lait de la part de l’Asie et du Moyen-Orient et à des stocks plutôt bas. La collecte régionale de lait biologique est toujours aussi soutenue (+ 16 %), sans toutefois compenser les moindres volumes de lait traditionnel. Cependant, le ralentissement de la consommation de lait biologique induit un tassement du prix moyen et affaiblit la rentabilité de ces exploitations.

Le marché des jeunes bovins est dynamique, avec une demande ferme et des ventes soutenues, notamment vers l’Allemagne. Les éleveurs français profitent du manque d’offre en Europe et de la hausse quasi continue des cotations. Les cours de la vache sont supérieurs à ceux de 2020 ; les abattages régionaux reculent, du fait de la réduction du cheptel et de la bonne conjoncture laitière qui incite les éleveurs à garder leurs animaux. Après deux années difficiles, le marché de veaux de boucherie reste fragile. L’offre limitée et une demande présente soutiennent les cours qui évoluent bien au-dessus des faibles niveaux de 2020. La production annuelle ligérienne de veaux est proche de celle de l’année précédente. Toutefois, les éleveurs restent prudents, compte tenu de la hausse très marquée du coût des aliments pour veaux qui pèse sur la rentabilité des élevages et ralentit les mises en place dans les ateliers.

En début d'année, l'interdiction d'export de l'Allemagne vers la Chine, suite à la fièvre porcine africaine en 2020, encombre le marché européen. Celui-ci se fluidifie avec la levée des restrictions, générant une progression continue des cotations tout au long du premier semestre. Au second semestre, la demande chinoise faiblit, les stocks s’accumulent et les exportateurs européens se tournent vers le marché intracommunautaire. Malgré le redémarrage de la restauration hors domicile, la concurrence s’exacerbe et les prix chutent (figure 4). Le cours moyen annuel est inférieur de 4 % à celui de 2020. Ce repli, combiné à la hausse des coûts de production, dégrade la situation économique des éleveurs.

L’activité est dynamique pour les poulets avec des volumes abattus en progression. En 2020, la filière avait été impactée par la fermeture de ses débouchés et par la grippe aviaire. En 2021, la reprise de l’activité dans la filière canards et le rebond des éclosions favorisent une hausse des abattages de canards à rôtir et gras. Les abattages de dindes sont stables, tandis que le marché des autres volailles festives (pintades, cailles, pigeons) est à la peine. Le prix de l’aliment des volailles suit l’accroissement sensible des coûts des matières premières. La filière lapins reproduit le bilan de 2020, avec un recul des abattages et de la consommation. La production nationale d’œufs de consommation poursuit sa hausse et les cours progressent continûment à partir d’août.

Avec la reprise économique, les cours du pétrole bondissent. Le prix du gaz, nécessaire à la fabrication des engrais azotés, augmente fortement. Ainsi, en 2021, la moyenne annuelle de l’indice du prix d’achat des moyens de production agricoles progresse de 9 %, sous l’effet de la revalorisation des coûts de l'énergie, des engrais et des aliments pour animaux (figure 5).