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Insee Conjoncture Pays de la Loire · Juin 2022 · n° 39
Insee Conjoncture Pays de la LoireBilan économique 2021 - Pays de la Loire Une reprise plus dynamique dans les Pays de la Loire qu’en France

En 2021, le produit intérieur brut français rebondit de 6,8 %, principalement porté par la forte progression de la consommation privée au moment de la levée des restrictions au troisième trimestre. Dans les Pays de la Loire, l’activité salariée progresse plus qu’en France et dépasse même son niveau d’avant-crise. La consommation, approchée par le volume des transactions par carte bancaire, y est plus dynamique qu’au niveau national. L’emploi rebondit un peu plus dans la région (+ 3,0 %) qu’en France (+ 2,8 %). La région compte ainsi 1,50 million d’emplois en fin d’année, soit 2,2 % de plus que son niveau d’avant-crise de fin 2019. Le taux de chômage recule de nouveau en 2021 (- 0,8 point). Il s’établit ainsi à 6,0 %, son plus bas niveau depuis le 3e trimestre 2008, plaçant les Pays de la Loire au 2e rang des régions françaises ayant le plus faible taux de chômage. Malgré un net recul, le recours au chômage partiel reste supérieur à son niveau d’avant-crise. En 2021, les créations d’entreprises sont plus dynamiques qu’au niveau national et leur nombre atteint un nouveau record. Les échanges commerciaux se redressent mais le solde commercial régional se dégrade fortement à un niveau jamais atteint. Le nombre de bénéficiaires de minima sociaux diminue et retrouve son niveau de fin 2019. Les ventes de logements neufs rebondissent nettement. Les permis de construire et les mises en chantier sont en forte hausse. Dans les transports, la mobilité des voyageurs reste plus impactée par la crise sanitaire que les trafics de marchandises. Les marchés agricoles retrouvent de l’allant mais la reprise est ternie par l’envolée des coûts de productions et par des conditions climatiques défavorables. Le tourisme retrouve des couleurs au 2e semestre. Si la reprise est nette dans la plupart des secteurs durement affectés par la crise, certains secteurs industriels restent fortement pénalisés par les difficultés persistantes d’approvisionnement.

Insee Conjoncture Pays de la Loire
No 39
Paru le :Paru le21/06/2022

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2021 publiés par l'Insee.
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Transports - Comme en 2020, la pandémie de Covid-19 pénalise davantage les trafics de voyageurs que les flux de marchandises Bilan économique 2021

Denis Douillard (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement des Pays de la Loire)

En 2021, le secteur des transports se redresse dans un contexte de reprise économique. Cependant, les marques de retour à la normale concernent essentiellement l’acheminement des marchandises. La circulation autoroutière des poids lourds bat ainsi des records malgré la hausse du prix des carburants. En revanche, l’arrêt de la raffinerie de Donges obère l’activité du port de Nantes Saint-Nazaire. La crise du marché des véhicules neufs s’inscrit dans la durée. Les immatriculations de voitures thermiques diminuent au bénéfice des modèles hybrides et électriques. Les mesures sanitaires continuent d’affecter la mobilité des voyageurs.

Insee Conjoncture Pays de la Loire

No 39

Paru le :21/06/2022

Avertissement

La segmentation des immatriculations par motorisation a été revue afin d’être homogène avec le classement utilisé dans le système Crit’Air. Le changement principal concerne les voitures hybrides non rechargeables. Ces modèles, qui ont un moteur thermique (diesel ou essence) et un moteur électrique alimenté par l'énergie cinétique du freinage, sortent du champ des véhicules hybrides. Ils sont maintenant ventilés dans les catégories essence ou gazole selon leur carburation thermique associée.

Redressement intégral des trafics de poids lourds et chute inédite des flux portuaires

En 2021, le transport routier de marchandises, (80 % du volume de fret) est très dynamique. Tous pavillons confondus, le nombre de véhicules lourds comptabilisés aux péages autoroutiers de la région croît de 9,6 % par rapport à 2020 et de 3,6 % par rapport à 2019. Le record mensuel de ces flux de poids lourds, qui datait d’octobre 2019, est dépassé à trois reprises au cours de l’année.

À l’inverse, l’activité du port de Nantes Saint-Nazaire qui n’avait baissé que de 9 % en 2020, connaît un effondrement sans précédent en 2021 : - 32 %. Les flux du cinquième port français s’élèvent à 18,9 millions de tonnes (Mt). Il faut remonter à 1982 pour trouver un niveau d’activité inférieur à 20 millions de tonnes. L’essentiel des pertes de trafic porte sur les produits pétroliers. Leur chute de 62 % (à 4,0 Mt) est la conséquence de l’arrêt de la raffinerie de Donges de novembre 2020 à mars 2022, motivé par le recul de la demande en carburant pendant la crise sanitaire. Après cinq années consécutives de croissance, le trafic de gaz naturel recule de 40 % à 5,4 Mt, en raison de la forte volatilité du prix du méthane sur les marchés internationaux.

Poursuite du verdissement du parc automobile dans un marché en récession

Les ventes de voitures neuves se tassent de 1,4 % par rapport à l’année 2020 qui avait pourtant été affectée par plusieurs mois de confinement des habitants et de fermeture des concessions. Avec 78 200 voitures neuves vendues (figure 1), le millésime 2021 est le plus faible depuis 2015 (figure 2).

La baisse s’explique principalement par la pénurie de puces électroniques, liée à la forte reprise économique mondiale, qui touche les chaînes de montage automobile, entraîne une augmentation des délais de livraison et surenchérit le prix des voitures neuves. Elle tient aussi à des facteurs structurels liés à l’avenir de l’industrie automobile. Les consommateurs se détournent progressivement du marché du véhicule neuf, redoutant la fin des moteurs thermiques d’ici quinze ans en Europe.

La mutation énergétique du parc se poursuit. Avec la hausse du prix du gazole et le maintien des dispositifs favorisant l’achat d’automobiles à faibles émissions de CO2, les immatriculations de voitures diesel poursuivent leur baisse (- 27 %, après - 26 % en 2020). Leur part s’établit à 21 % des immatriculations, contre 72 % en 2012. Les ventes de modèles essence se stabilisent (- 0,3 %) après la chute de 2020 (- 29 %). Ils sont majoritaires dans la région (56 %). Les modèles électriques rassemblent 10 % du marché, leurs ventes augmentent de 36 %. Les achats de voitures hybrides rechargeables bondissent de 69 %, elles représentent 7 % des immatriculations de voitures neuves. Enfin, le développement des voitures roulant au GPL se poursuit ; leur part est de 2,8 % en 2021 contre 1,2 % en 2020.

Les immatriculations des autres catégories de véhicules se redressent en 2021 (+ 11 % pour les véhicules utilitaires légers, + 6 % pour les véhicules industriels), sans toutefois atteindre leurs niveaux de 2019. Un retournement de tendance est observé en milieu d’année avec une chute des ventes de camionnettes, de camions, de tracteurs routiers et de véhicules automoteurs spécialisés, conséquence de la forte détérioration de la situation financière des entreprises de transport due à l’envolée du prix des carburants.

En raison du desserrement des restrictions de déplacement, la circulation routière retrouve de la vigueur. Sur les autoroutes de la région, les flux de véhicules légers croissent de 24 % par rapport à 2020 mais sont en recul de 4 % par rapport à 2019.

Reprise très incomplète des transports collectifs

Les trois principaux réseaux de transport public urbain de la région enregistrent 169 millions de voyages en 2021 (+ 20 % par rapport à 2020). Cette reprise ne compense pas la chute de la fréquentation de plus d’un tiers en 2020. Elle tient à l’amélioration de la situation sanitaire qui permet d’augmenter les jours de présence dans les entreprises et les écoles. Elle s’explique aussi par la perte d’attractivité de la voiture liée au prix record des carburants et à la réapparition des engorgements routiers.

Le transport aérien est encore marqué par la pandémie de Covid-19. En 2021, 3,3 millions de passagers sont recensés dans les aéroports de la région (+ 42 % par rapport à 2020 mais - 54 % par rapport à 2019) (figure 3). La quasi-totalité d’entre eux (99,6 %) transite par Nantes Atlantique. Le recul du trafic concerne principalement les vols internationaux dont la clientèle est en retrait des deux tiers par rapport à 2019. En valeur relative, le développement des lignes à bas coût se poursuit (figure 4). Elles représentent désormais 80 % du trafic de Nantes Atlantique, 42 points de plus que dans l’ensemble des aéroports français.

Figure 1Immatriculations de véhicules neufs

Immatriculations de véhicules neufs
Zonage Véhicules particuliers Véhicules utilitaires légers ¹ Véhicules industriels à moteur ² Ensemble immatriculations ³
2021 (nombre) 2021 (nombre) 2021 (nombre) 2021 (nombre) Évolution 2021/2019 (%) Évolution 2021/2020 (%) Évolution annuelle moyenne 2019/2014 * (%)
Loire-Atlantique 30 361 13 604 1 154 45 271 -15,5 1,6 6,2
Maine-et-Loire 15 628 5 432 767 21 915 -16,1 0,7 6,4
Mayenne 4 956 1 837 406 7 239 -17,4 -1,3 3,3
Sarthe 11 540 2 746 465 14 792 -20,5 1,6 4,4
Vendée 15 672 5 623 831 22 192 -13,8 4,9 6,4
Pays de la Loire 78 157 29 242 3 623 111 409 -16,1 1,9 5,8
France entière 1 693 037 443 305 45 795 2 189 270 -21,5 2,1 4,5
  • ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • ³ : y compris immatriculations de transports en commun.
  • * : évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : données brutes.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Ces données ne comprennent pas les véhicules immatriculés en transit temporaire (TT), importés en transit (IT), de l’administration civile de l’État, militaires, ainsi que les immatriculations provisoires (plaques W ou WW).
  • Source : SDES, Rsvero.

Figure 2Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs

indice base 100 en 2014
Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs (indice base 100 en 2014)
Pays de la Loire France entière
2014 100,0 100,0
2015 103,9 106,9
2016 110,0 112,5
2017 118,5 117,9
2018 126,1 121,4
2019 130,1 123,4
2020 105,3 92,8
2021 103,8 93,2
  • Note : données brutes.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Ces données ne comprennent pas les véhicules immatriculés en transit temporaire (TT), importés en transit (IT), de l’administration civile de l’État, militaires, ainsi que les immatriculations provisoires (plaques W ou WW).
  • Source : SDES, Rsvero.

Figure 2Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs

  • Note : données brutes.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Ces données ne comprennent pas les véhicules immatriculés en transit temporaire (TT), importés en transit (IT), de l’administration civile de l’État, militaires, ainsi que les immatriculations provisoires (plaques W ou WW).
  • Source : SDES, Rsvero.

Figure 3Passagers des aéroports

en %
Passagers des aéroports (en %)
Type de ligne Pays de la Loire France entière
Passagers 2021 (nombre) Évolution 2021/2019 Évolution 2021/2020 Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ¹ Évolution 2021/2019 Évolution 2021/2020 Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ¹
Lignes nationales 1 876 618 -34,9 47,6 7,1 -41,0 33,3 2,4
Lignes internationales 1 415 232 -67,4 34,1 15,9 -64,7 28,7 4,8
Transit 13 312 -63,6 55,2 -13,8 -57,7 38,0 -3,9
Total 3 305 162 -54,5 41,5 11,6 -58,0 30,5 4,1
dont lignes à bas coût (low cost) 2 628 831 -42,9 62,2 20,6 -53,9 52,6 10,3
Part des lignes à bas coût (low cost) (%) 79,5 /// /// /// /// /// ///
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour le trafic passager des aéroports, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : données brutes.
  • /// : absence de donnée due à la nature des choses.
  • Source : Union des aéroports français.

Figure 4Évolution du nombre de passagers des aéroports - Pays de la Loire

indice base 100 en 2014
Évolution du nombre de passagers des aéroports - Pays de la Loire (indice base 100 en 2014)
National International À bas coût (low cost)
2014 100,0 100,0 100,0
2015 102,7 108,4 115,4
2016 111,8 119,3 131,0
2017 121,3 143,9 163,5
2018 132,0 167,7 195,5
2019 141,2 208,9 255,4
2020 62,3 50,8 89,9
2021 92,0 68,1 145,9
  • Source : Union des aéroports français.

Figure 4Évolution du nombre de passagers des aéroports - Pays de la Loire

  • Source : Union des aéroports français.
Publication rédigée par :Denis Douillard (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement des Pays de la Loire)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Immatriculations de véhicules neufs :

Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Les immatriculations provisoires de véhicules neufs et celles des véhicules en transit temporaire ne sont pas comptabilisées.