L’année 2021 est caractérisée par un net rebond de l’activité économique. Tous secteurs confondus et tous régimes TVA pris en compte, les déclarations de chiffre d’affaires présentent des hausses mensuelles très significatives (figure 1). La situation est en rupture avec 2020, période où le contexte sanitaire exceptionnel avait impacté significativement l’activité économique et au cours de laquelle les déclarations mensuelles régionales de chiffres d’affaires enregistraient une régression de l’activité économique pour onze des douze mois observés.

Le cumul annuel régional des chiffres d’affaires (CA) déclarés par les entreprises assujetties à la TVA, tous régimes de TVA confondus, progresse de 16 % par rapport à 2020. Le niveau d’avant crise est dépassé à compter de la fin du mois de juillet 2021 avec une augmentation du chiffre d’affaires régional cumulé de 1,9 % par rapport à la période 2019 correspondante. Au 31 décembre 2021, cet excédent atteint 3,8 %.

Au plan départemental, la hausse des chiffres d’affaires est plus marquée en Haute-Corse (+ 17,2 %) qu’en Corse-du-Sud (+ 14,8 %). Les données nationales affichent également un rebond de 13,5 % en rupture avec la chute activité observée en 2020 (– 12,0 %). Pour mémoire et à titre d’élément de contexte, la période de 2017 à 2019 présentait une tendance haussière de l’activité tant régionale que nationale.

Au 31 décembre 2021, en données cumulées, huit secteurs observés représentent près de 90 % du volume total du chiffre d’affaires déclaré par les entreprises, contre 80 % au plan national. Il s’agit des secteurs : commerce et réparations automobile (41 %), construction (16 %), transport et entreposage (8 %), hébergement et restauration (7 %), industrie manufacturière (6 %), activités de services administratifs et de soutien (5 %), activités spécialisées, scientifiques et techniques (4 %) et activités immobilières (3 %) (figure 2).

L’ensemble de ces secteurs présente une tendance à la hausse, bien que les évolutions constatées soient très hétérogènes (figure 3). Les deux premiers secteurs d’activité insulaires connaissent une très nette progression.

Ainsi, dans le « commerce et réparations automobile » (+ 17,2 %), l’augmentation régionale du CA est proche de celle constatée au plan national (+ 17,5 %).

Le secteur de la construction affiche également une progression très significative sur l’île (+ 13,1 %), bien qu’en retrait par rapport aux données nationales (+ 15,7 %).

En données cumulées régionales, les recettes de TVA sont en hausse (+ 13,9 %). Cette augmentation fait suite au net retrait constaté en 2020 par rapport à la période 2019 correspondante (– 6,9 % ) (figure 4). En lien avec les différentes tendances d’activité économique constatées entre les deux départements, l’augmentation des recettes de TVA est plus marquée en Haute-Corse (+ 16,4 %) qu’en Corse-du-sud (+ 11,6 %).

La TVA déductible sur immobilisations déclarée reflète le niveau d’investissement, déterminant de la croissance à long terme (dépense engagée en vue d’obtenir des flux de revenus futurs). Par rapport à 2020, elle s’oriente à la hausse sur dix des douze mois de l’année (figure 5) et augmente de 13,7 % en 2021 dans la région contre 14,3 % au plan national. Le niveau d’avant crise est dépassé sur l’île (+ 0,7 % entre 2021 et 2019) et plus encore en France (+ 6,2 %).

En 2021, la réduction notable des saisines des commissions des Chefs de Services Financiers (CCSF) de la région corse, constatée à compter de 2020, s’est encore accentuée (– 33 % par rapport à 2020 et – 65 % par rapport aux données 2019). En rupture avec la stabilité constatée depuis 2017, la baisse significative des dossiers de saisine se répercute sur celle des plans accordés (– 26 % par rapport à 2020 et – 65 % par rapport à la situation d’avant crise). En 2021, les plans attribués ont permis de préserver près de 303 emplois (contre 422 en 2020 et 485 en 2019).

L’effet des mesures d’accompagnement mises en oeuvre par les pouvoirs publics (dispositifs d’activités partielles, prêts garantis par l’État, fond national de soutien, remises et reports d’échéances fiscales et sociales, prise en charge des charges fixes) et l’arrêt d’activité des secteurs concernés par les mesures de fermetures administratives, peuvent pour partie expliquer la faible mobilisation des plans de règlement.