Avec 6,7 millions de passagers transportés en 2021, le trafic de voyageurs progresse de 43 % sur un an. Toutefois, hors croisiéristes, le nombre de passagers des ports et aéroports de Corse reste encore bien inférieur à son niveau de 2019, soit une perte totale de 1,5 millions de passagers (– 19 %).

En effet, entre janvier et avril, les mesures d’endiguement face à la pandémie brident les transports de passagers (figure 1).

La reprise des trafics aériens et maritimes s’opère progressivement en mai et juin mais reste très inférieure à son niveau de 2019. Les deux mois d’été se rapprochent d’un niveau d’activité quasi-normal alors que l’arrière-saison s’avère plus dynamique.

En 2021 comme en 2019, 75 % du trafic annuel hors croisiéristes se répartit de mai à septembre.

Les « trafics croisières », redémarrés en juillet, comptabilisent 53 000 croisiéristes ayant débarqué ou embarqué en Corse en 2021, soit 94 % de moins qu’en 2019.

En 2021, les trafics aériens de passagers représentent 3,7 millions de voyageurs.

En retrait de 14 %, ils totalisent une perte de 580 000 voyageurs, par rapport à 2019. Le fort recul enregistré au cours des six premiers mois de l’année (– 42 %), à l’instar du niveau enregistré sur l’année 2020, est néanmoins comblé au second semestre 2021. En effet, l’élargissement de la couverture vaccinale et l’amélioration du contexte sanitaire permettent au transport aérien de rebondir nettement à partir de juillet avec le démarrage de la saison estivale et de rester bien orienté jusqu’à la fin de l’année (+ 5 % sur 2019).

Sur les lignes françaises, le trafic aérien s’élève à 3,4 millions de passagers. Par rapport à 2019, le repli est contenu à 7 %. Parmi les quatre aéroports insulaires, seul celui de Figari enregistre une hausse de fréquentation de + 6 % avec 43 500 passagers supplémentaires. Inversement, Ajaccio et Calvi affichent un repli de leur trafic de plus de 12 %. La situation la plus défavorable concerne l’aéroport de Bastia qui cède encore 23 % à son niveau d’avant crise.

Les échanges avec l’étranger restent fortement impactés par les contraintes pesant sur les déplacements internationaux. En 2021, ils représentent à peine la moitié de ce qu’ils étaient en 2019, soit 325 000 voyageurs (figure 2). Ce nombre progresse légèrement par rapport à 2020, mais correspond seulement à 9 % des flux aériens insulaires, contre 15 % en 2019. Les liaisons les plus impactées sont celles avec l’Allemagne (– 49 %) et la Belgique (– 38 %).

Dans ce contexte, les compagnies Low Cost sont moins impactées que les compagnies régulières. Alors qu’Air Corsica et Air France accusent ensemble une perte de trafic de 21 % par rapport à 2019, les compagnies à bas prix, avec 1 626 000 voyageurs transportés, enregistrent un recul de 3 %, et certaines retrouvent même leur niveau d’avant crise (Volotea et Ryanair).

De fait, leur part dans la desserte aérienne de l’île progresse de 5 points par rapport à l’année 2019 et, en dépit d’une saison touristique retardée, les Low Cost représentent 44 % du trafic en 2021. Les vols restent toutefois très concentrés sur l’été (89 % de leurs passagers sont transportés entre juin et octobre). Volotea et Easyjet représentent respectivement la moitié et un tiers du marché Low Cost.

Avec 3,0 millions de voyageurs transportés sur les lignes régulières en 2021, les trafics maritimes (hors croisiéristes) sont encore loin d’atteindre leur niveau de 2019 (– 23 %).

Encore inférieurs à ceux de l’aérien, les flux maritimes (hors croisiéristes) représentent 45 % du trafic de passagers contre 50 % avant crise.

Malgré une nette amélioration sur un an, les échanges avec la France restent en retrait de 11 % par rapport à 2019, et atteignent à peine la moitié de leur niveau d’avant crise avec l’Italie (– 48 %) (figure 3). Mais contrairement à 2020 où tous les ports de Corse affichaient une chute importante de leur trafic, la fréquentation portuaire est plus contrastée en 2021. La situation demeure difficile pour le port de Bastia (– 30 %) avec 648 000 passagers en moins. La perte est la plus importante à Bonifacio qui atteint seulement 30 % de son trafic de 2019. Ces deux ports insulaires sont encore, pour une partie de l’année 2021, amputés de leurs liaisons avec l’Italie et la Sardaigne. Le port d’Ajaccio cède 14 % à son niveau d’avant-crise. En revanche, l’embellie est réelle à l’île Rousse, et surtout à Porto-Vecchio, les trafics dépassent respectivement de 7 % et 18 % ceux de 2019. À Propriano, le seuil de 2019 est à portée de main avec un repli de 4 %.

En 2021, la Corsica Ferries transporte 70 % de l’ensemble des passagers des lignes Corse-continent et Corse-Italie alors même que son trafic de passagers reste en repli par rapport à 2019 (– 18 %). La Corsica Linea est la seule à enregistrer une hausse annuelle de la fréquentation (+ 15 % par rapport à 2019) et représente 17 % du flux maritime en 2021.

La Méridionale (4,5 % des passagers) connaît quant à elle une très forte baisse par rapport à 2019 (– 44 %). Blu Navy et Moby Line, qui desservent les ports italiens, représentent 8 % du trafic et sont les plus impactées en lien avec les restrictions sur les déplacements internationaux.